La baisse des coûts du travail, seule solution pour créer de l'emploi? C'est devenu une antienne religieuse: la création d'emplois ne passerait que par l'abaissement du coût du travail.
Le dogme s'est répandu, avec de subtiles nuances entre ses adaptations locales. Faut-il plafonner les cotisations patronales à 100 euros mensuels, comme l'a fait Mariano Rajoy, le Premier ministre espagnol, en février 2014? Ou bien offrir un crédit d'impôt comme François Hollande avec le CICE? Après tout, quand une crise s'abat sur une ou plusieurs filières - dernièrement, celle de l'élevage et de l'abattage -, le travail "cher" apparaît comme la principale cause pour expliquer le manque de compétitivité du pays.
Malgré l'instauration d'un smic - non appliqué - à 8,50 euros l'heure, les abattoirs allemands, amateurs de salariés détachés en provenance des pays de l'Est, parviennent à "tenir" leurs coûts et, à ce titre, emportent des marchés au nez et à la barbe de leurs concurrents français aux conditions sociales plus rigides. La France pèche par son choix du moyen de gamme. Le coût du travail varie du simple au double selon les secteurs en France. Le secteur de la banque et de l'assurance a le coût du travail le plus élevé, celui de l'hôtellerie-restauration le plus bas.
Les grands groupes payent un tiers mieux que les PME. En France, mieux vaut, pour un salarié, travailler dans une banque en Ile-de-France que dans un restaurant en région. Une étude de l'Insee, publiée ce mardi, confirme à quel point les écarts de coût du travail sont importants entre les secteurs, la taille des entreprise et leur localisation. Les résultats concernent les entreprises de 10 salariés et plus, et datent de 2012, soit avant la mise en œuvre du CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi) et des premières baisses de charges sociales du pacte de responsabilité. Mais comme ces deux mesures d'allégement couvrent une large gamme de salaires, il est probable qu'elles ne modifient pas la hiérarchie entre les secteurs et les types d'entreprises par rapport à 2012.
Poids des cadres L'autre grand facteur explicatif tient à la taille de l'entreprise.
35 heures. Le chômage stable est-il le résultat d’une « manipulation » ? C’est un simple changement de méthodologie assure-t-on à Pôle emploi, une « modification de procédure » dans l’établissement des chiffres du chômage depuis le mois de juin 2015.
Derrière la novlangue administrative, la stabilisation du chômage le mois dernier, qualifiée de « manipulation » des chiffres par certains membres de l’opposition, tient principalement à un mode plus fin de classement des chômeurs inscrits à Pôle emploi. Lire les dernières informations : Chômage : quasi-stabilité au mois de juin Des données plus précises Depuis juin 2015, Pôle emploi a accès à des « données administratives plus complètes », qui lui permettent de classer plus précisément les demandeurs d’emplois dans ses cinq catégories : Sans ce changement de méthodologie, la baisse de 16 800 inscrits observée dans les trois premières catégories – les plus scrutées – aurait été une hausse de 8 000. Jours fériés: les Français ne sont pas les plus privilégiés. Contrairement aux idées reçues, les Français ne jouissent pas du plus grand nombre de jours fériés.
L'Inde et la Colombie devancent la France, qui reste tout de même parmi les pays les plus généreux pour les congés payés. Les Français, grands bénéficiaires des jours fériés? La dernière étude du cabinet Mercer tord le cou à cette idée reçue. Les grands vainqueurs sont l'Inde et la Colombie avec 18 jours fériés en 2014. L'Hexagone lui ne se place qu'en huitième position, avec onze jours fériés. Jours fériés et congés : non, les Français ne sont pas les mieux lotis.
INFOGRAPHIE - Les Autrichiens, Maltais, Grecs et Polonais profiteraient de 37à 38 jours de repos par an, contre 36 en France.
Mais comparés aux pays nord-américains et asiatiques, l'Hexagone reste dans le haut de la fourchette. Avec cinq semaines de congés payés et 11 jours fériés, la France serait-elle le pays le plus généreux en termes de jours fériés et de congés payés? Pas tout à fait, si on en croit un classement effectué par le cabinet Mercer en 2011. Si l'Hexagone se situe dans le top 10 des jours chômés, il n'arrive qu'en 34e position pour les jours fériés.
Parmi les habitants qui se reposent le plus, les Autrichiens et les Maltais arrivent en tête de ce palmarès avec 38 jours de congés payés et de jours fériés cumulés. Avec ses 11 jours fériés, la France est loin de rivaliser avec la Colombie (18 jours), la Malaisie (16) et le Japon (15). Des règles spécifiques dans chaque pays.