La grève des éboueurs s’étend, la situation devient critique à Paris. Dans ma rue, les poubelles jaune et gris ne sont plus ramassées depuis le début de la semaine, elles vont bientôt déborder. » Comme Cédric, résidant à Vanves, dans les Hauts-de-Seine, de plus en plus d’habitants sont affectés par la grève des éboueurs qui protestent contre la loi travail. Le mouvement prend de l’ampleur à Paris, en Ile-de-France et dans diverses villes du pays. La CGT a annoncé des actions surprises en région dès jeudi 9 juin. A cela s’ajoute le blocage de certains sites de traitement des déchets et ordures ménagères. En région parisienne, l’usine d’Ivry-sur-Seine, la plus importante d’Ile-de-France, est bloquée depuis dix jours par des éboueurs et agents de la Ville de Paris, suivis par leurs collègues de Romainville et Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).
Dans les Bouches-du-Rhône, l’incinérateur de Fos-sur-Mer qui traite les ordures ménagères de Marseille, est touché par la grève tout comme deux autres en Ariège. Opposée à la Loi travail, elle refuse d'être honorée par Valls. Accepter cette distinction aujourd'hui serait, explique-t-elle, "renier toute ma vie militante pour plus de justice et de solidarité, de liberté, de fraternité et de paix". "Dans le contexte actuel il m'est impossible d'accepter de votre part cette distinction (...) alors que je suis totalement solidaire des luttes menées depuis deux mois par les salariés, les jeunes, une majorité de députés et de Français contre la Loi travail que vous venez d'imposer par le 49-3", a-t-elle écrit dans une lettre adressée à Manuel Valls fin mai.
Cette rescapée du tramway d'Oradour-sur-Glane, qui a perdu sa famille dans la massacre des habitants par le détachement de la Waffen-SS Das Reich le 10 juin 1944, est une infatigable militante syndicaliste et féministe. Lire son témoignage : "Nous voyions le village brûler devant nous" Ancienne secrétaire générale du syndicat des chèques postaux, elle a compté parmi les membres dirigeants de la CGT des PTT. « Sans la grève et les blocages, nous en serions encore au monde de Zola, de Dickens et du travail des enfants. Haro sur les blocages, les grévistes et les syndicats qui y participent !
« Inacceptable », clame le gouvernement, « irresponsable », hurlent en cœur les éditorialistes des médias appartenant aux grandes fortunes françaises. C’est vite oublier que sans grèves ni blocages, nos démocraties n’auraient pas connu un tel progrès social, depuis plus d’un siècle. « Depuis l’invention de la grève générale en 1842, le blocage des approvisionnements énergétiques s’est maintes fois révélé une force des faibles, une arme du mouvement social et une fête émancipatrice... », rappelle l’historien Christophe Bonneuil dans cette tribune. Angleterre, été 1842. France, mai 2016. Sourd à une pétition de plus d’un million de signataires, aux syndicats et au parlement qu’il balaye d’un coup de 49-3, autiste à la colère d’une jeunesse qui se remet « debout », Manuel Valls déclare que « bloquer … c’est inacceptable et on ne peut pas bloquer un pays… s’en prendre ainsi aux intérêts économiques de la France ».
Jean Jaurès (1906) : « Le patronat n'a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! » Jean Jaurès, 1906, au cœur d’un vaste mouvement social. Un débat, à la chambre des députés, l’opposait à Georges Clemenceau, ministre de l’intérieur, qui fustigeait les violences ouvrières lors de grèves en 1906. Jaurès rappelle d’où vient cette violence, c’est celle de l’exploitation capitaliste. « Monsieur le Ministre de l’Intérieur, nous ne sommes pas, nous ne pouvons pas être les dupes de l’hypocrisie sociale des classes dirigeantes. [...] Ce qu’elles entendent par le maintien de l’ordre, ce qu’elles entendent par la répression de la violence, c’est la répression de tous les écarts, de tous les excès de la force ouvrière ; c’est aussi, sous prétexte d’en réprimer les écarts, de réprimer la force ouvrière elle-même et laisser le champ libre à la seule violence patronale.
Ah ! Messieurs, quand on fait le bilan des grèves, quand on fait le bilan des conflits sociaux on oublie étrangement l’opposition de sens qui est dans les mêmes mots pour la classe patronale et pour la classe ouvrière. La CGT-RATP appelle à une grève illimitée à partir du 2 juin. Comme en mars, le syndicat lie la contestation du projet El Khomri à des revendications propres à l'entreprise: les "besoins légitimes des agents" ne sont satisfaits "ni (par) le projet de loi travail (...) ni par une augmentation ponctuelle au travers des mesures catégorielles et/ou individuelles", explique la CGT dans son préavis, daté du 20 mai, mis en ligne sur son compte Facebook.
"La direction, soutenue par le gouvernement, persiste à ne pas augmenter la valeur du point statutaire, seule garantie d'une mesure générale sur l'ensemble des salaires", se plaint Bertrand Hammache, délégué central adjoint. La section Bus du syndicat réclame "300 euros d'augmentation" et "le rejet de la loi travail". "Le dialogue du gouvernement, c'est le 49-3. Le dialogue de la direction, c'est le relevé de décision. Réquisitionner les grévistes des raffineries est contraire au droit international, rappelle Bernard Thibault.
Blocage du dépôt prétolier de Douchy-les-Mines - Nord - Mai 2016 | JULIEN PITINOME. 1. Voiture de police incendiée : le bluff de Cazeneuve ? Mercredi 18 mai, Place de la République, le syndicat Alliance se rassemble afin d’en appeler à l’arrêt de la haine contre la police. Le symbole est fort, quelques centaines de policiers en civil reprennent la place. Un imposant dispositif, lui aussi policier mais en fonction, bloque toutes les rues attenantes. Les passants n’étant pas munis d’une carte de police doivent contourner la place.
Seuls quelques journalistes sont autorisés à passer le barrage ainsi qu’une poignée d’hommes politiques en l’occurrence Marion Maréchal-Lepen, Gilbert Collard et Eric Ciotti qui s’adonneront à quelques « selfies » au milieu de policiers comblés. À l’angle de la place, quelques centaines de contre-manifestants sont repoussés et gazés par les gendarmes mobiles, la place de la République est définitivement et doublement privatisée par la police. Pied-de-nez Tentative d’homicide, Renseignements et paralogismes La réponse ne se fait pas attendre, le ministère doit garder la face. Blocages des routiers : l'essence commence à manquer dans les stations-service. Le mouvement de colère des routiers contre le projet de loi Travail se poursuit ce mercredi 18 mai. Des blocages sont encore organisés à Rouen, Rennes, Bordeaux, Clermont-Ferrand ou Caen.
C'est au Havre (Seine-Maritime) que les routiers sont le plus mobilisés. Sur plusieurs points, ils entravent les accès au port, à la ville et aux raffineries. L'essence commence déjà à manquer dans les stations-service. Des stations-service fermées, des cuves vides, ce mercredi matin au Havre, difficile de trouver de l'essence. "Ils ont carrément fermé la station-service", constate un homme. Le JT. Dépôt pétrolier de Lorient : un gendarme blessé pendant les charges. Les personnels portuaires bloquent le dépôt pétrolier du port de pêche de Lorient depuis mercredi.
Le sous-préfet de Lorient a demandé aux syndicats de lever les barrages sous peine de faire intervenir les gendarmes mobiles. 17 h 50 Les manifestants se dispersent. Fin de la manifestation. Le sous-préfet a fait état d'un gendarme blessé avec une dent cassée, probablement par un projectile reçu au visage. 17 h 30 Les manifestants ont pris position au rond-point de l'Ecosse et se dispersent sous les gaz lacrymogènes. 17 h 20 Nouvelle charge des gendarmes mobiles au croisement de l'avenue Jacques-Cartier et de l'avenue de Kergroise. 17 h Communiqué du sous-préfet après la levée de barrages : "Le réapprovisionnement des stations-service débutera dès cet après-midi et se poursuivra demain.
Le préfet a également délivré une autorisation exceptionnelle aux camions citernes qui auront le droit de circuler ce week-end. 16 h 55 16 h 45 Nouvelle sommation. 16 h 40 Face-à-face au milieu de l'avenue. Saint-Nazaire. «Plus un seul bateau n’est déchargé. Plus une goutte de fioul ne sort de la raffinerie» Un très gros rassemblement suivi d’une manif, à Saint-Nazaire, jeudi, « qui donnait la patate », dit Cédric Turcas, secrétaire général de l’UL CGT. Et pour cause. Plusieurs milliers de travailleurs et de jeunes sont descendus dans la rue, alors qu’à Nantes la manifestation était officiellement interdite. « Les camarades sont motivés », souligne Turcas, qui met en avant « des débrayages importants, puisque la plupart des boites du bassin industriel ont appelé à des grèves de 24h ».
De surcroit, à Saint-Nazaire, « les deux fers-de-lance c’est la raffinerie de Donges et le port. Au niveau de Total, « ils vont vers un arrêt complet des installations, alors que le blocage du port est en cours depuis [jeudi] matin. Les menaces de Valls ? Les perspectives, pour la semaine prochaine, sont à la convergence, « notamment au niveau de la métallurgie. . « C’est quand les travailleurs sont en grève qu’on mesure notre force, conclut Turcas, et aujourd’hui on a marqué des points. Cannes perturbé: «C’est le festival de l’intermittence de l’emploi» | Cinéma. Des artistes et techniciens du spectacle militant pour la défense de leur régime d’assurance chômage ont brièvement déployé vendredi soir une banderole au festival de Cannes pendant la montée des marches pour le film de Ken Loach qui dénonce justement la casse du système social. « Démocratie ?
Mon cul ! Bloquons l’économie ! », indiquait la banderole de la Coordination des intermittents et précaires (CIP) déroulée depuis un immeuble se trouvant juste en face du Palais des Festivals. La banderole a été retirée rapidement, au bout de quelques minutes, après intervention de la police. « La démocratie : un fantasme de cinéma » « Comment croire que nous vivons en démocratie alors que, dans les faits, celle-ci n’est plus que fantasme de cinéma ? Un régime controversé En France, les intermittents du spectacle sont mobilisés depuis plusieurs semaines pour défendre leur régime spécifique d’assurance chômage. Communiqué du 12 mai 2016 depuis les Beaux-Arts de Paris.
Comment faire grève si je suis isolé.e. Je bosse dans le privé, dans une boîte où je serai sans doute le ou la seul.e à faire grève. Dans le privé, il n’y a pas d’obligation de dépôt d’un préavis de grève. S’il y a un appel national ou local, comme c’est le cas pour le 31 mars (pour le 9 mars, certaines fédérations syndicales ont déposé des préavis, renseigne-toi selon ta branche), tu peux te déclarer en grève, même si tu es seul.e. En revanche, sans appel national ou au moins local, il te faudra trouver au moins un.e collègue avec qui te mettre en grève, celle-ci étant juridiquement définie comme mouvement collectif.
Dans les deux cas, tu es obligé.e de transmettre à ton employeur tes revendications : le mot d’ordre national ou local dans le premier cas, celles que vous déterminerez dans le second (attention : ces revendications doivent être d’ordre professionnel et non politique – même si les deux peuvent se rejoindre…). Je suis en CDI : Alors tu ne risques rien à faire grève. Je bosse dans le public. Préavis de grève des personnels de la Fonction publique territoriale du 16 au 29 mai 2016. Préavis de grève des personnels de la Fonction publique territoriale du 16 au 29 mai 2016 par la Fédération CGT des Services Publics : Madame la Ministre, Monsieur le Ministre, Le contexte actuel demeure marqué par l’opposition au projet de loi gouvernemental sur le Code du travail et par la forte déception des agents suite aux annonces gouvernementales sur l’insuffisante augmentation des salaires dans la Fonction publique.
Par ailleurs, il existe de nombreuses revendications locales qui s’expriment aussi dans la période. Celles-ci ont pour principaux sujets les réorganisations du service public, les conditions de travail, les suppressions de postes, les remises en cause régressives des modalités d’organisation du temps de travail, … Les mobilisations depuis le 31 mars, ainsi que le soutien majoritaire de la population, démontrent la forte exigence du retrait du projet régressif porté par la ministre du Travail, projet qui constitue une attaque contre l’ensemble du monde du travail. A l'aube du 49.3ème jour, brèves du ailleurs dans le mouvement - Marseille Infos Autonomes. 8. Appel à "nasser" la manifestation de policiers du 18 mai. Cette semaine, le syndicat de police Alliance —connu pour ses prises de positions parfois excessives— a annoncé vouloir organiser une manifestation sur la place de la République à Paris, le 18 mai.
Victimes de la vindicte populaire et de la propagande médiatique quant à leurs soit-disant violences, les policiers s’en prennent désormais au gouvernement et semblent vouloir revendiquer leur autonomie politique. À peine annoncé, le mouvement connaît déjà une vive opposition, le collectif Urgence la police assassine appel à tenir la place sur les réseaux sociaux. Au moment de boucler le numéro de cette semaine, nous recevions cet autre appel à opérer la « technique du sandwich au poulet ». Nous le reproduisions ici.
(Voir le PDF en fin d’article) Vu le communiqué de presque du groupuscule d’ultra-droite Alliance, transmis par télécopie le 04/05/2016, annonçant la tenue d’un rassemblement « Stop à la haine anti-flic » place de la République à Paris le 18 mai 2016 ; Vu la provocation Arrête : Aucun 49.3 ne freinera nos grèves. Un mouvement social est né le 9 mars dernier. Comme tout mouvement social, il voit s'articuler des formes de mobilisations héritées du temps long de l'action syndicale, au premier rang desquelles la grève, et d'autres formes, plebiscitées dans le bouillonement de la lutte. En 2003 et 2010, les assemblées générales interprofessionnelles, les actions masives de blocage avaient enrichi le répertoire de la contestation (sans être absolument inédites).
Les Nuits debout qui essaiment dans de nombreuses villes et places de régions, bien au delà de celle de la République à Paris, en font incontestablement partie aujourd'hui. Loin du prisme médiatique qui peut leur être parfois appliqué, on rencontre d'ailleurs de nombreuses et nombreux syndicalistes et militant.e.s des mouvements sociaux à l'animation de ces Nuits debout. Il n'y a rien à négliger, rien à écarter. Mais toute la pertinence de l'appel "On bloque tout ! " est de redire que la grève reste le pivot d'un mouvement social. ON BLOQUE TOUT – L’appel des syndicalistes contre la loi «travail» Pierre Joxe met la fessée à Gattaz, Macron et consorts... - FRONT de GAUCHE de Pierre Bénite !
Devant les frondeurs socialistes réunis à Marennes, Pierre Joxe a défendu avec vigueur le code du travail, « accumulation de conquêtes juridiques lentes », ironisant sur le patron du Medef Pierre Gattaz, Emmanuel Macron ou le secrétaire d'État vallsiste Jean-Marie Le Guen. « Si l'on veut entrer dans l'histoire, mieux vaut choisir la bonne porte. » Verbatim. Pierre Joxe, avocat et plusieurs fois ministre de François Mitterrand et figure socialiste, a répondu à Emmanuel Macron et Pierre Gattaz sur le droit du travail, un sujet qui lui tient à cœur. Nous publions ici un verbatim de son discours prononcé ce vendredi 28 août à Marennes (Charente-Maritime): « Édouard Martin [eurodéputé PS lui aussi présent à la tribune] parlait ce matin de syndicalistes brésiliens qui lui disent "tenez bon! L’Europe est notre modèle en matière de droit social". C’est une leçon très importante. Le droit social est une invention récente.
Il n’existait pas au XIXe siècle. Pire ! Mais quel problème? Adresse publique aux confédérations syndicales pour une grève générale.