Et vous, que feriez-vous si votre revenu était garanti? - Réseau français pour le revenu de base. L'allocation universelle, rêve d'avenir ou arnaque sociale ? - Politique Economique. Quel futur pour l’emploi et le salariat ? (2) : une autre vision du travail et des revenus. Nous publions en deux parties ce texte de l’économiste Yann Moulier-Boutang, auteur de « L’abeille et l’économiste ». Dans la première partie il explore les racines de la crise et les conséquences de la révolution numérique. Dans la seconde partie ci-dessous il avance des solutions possibles. Les « solutions » possibles Face à une situation de chômage technologique structurel très important qui relègue les espoirs de plein emploi au rang de vœux pieux, il existe au fond trois positions qui conduisent à trois solutions différentes.
La première consiste à penser que le capitalisme qui est en train d’émerger n’est pas substantiellement différent du capitalisme industriel et que la transition se fera d’autant mieux qu’on prendra le plus rapidement des mesures d’ajustement de la main d’œuvre aux nouvelles formes de production (lean management, rationalisation de la main d’œuvre, augmentation de productivité), que les entreprises regagneront des marges de profits et donc embaucheront. Le revenu universel : une idée libérale ? Le 5 juin 2016, les Suisses voteront pour ce qui pourrait bien être une véritable révolution dans notre société : l’instauration d’un revenu universel.
Il s’agit en réalité d’une idée déjà ancienne, défendue notamment par un Américain, prix Nobel d’économie en 1976, Milton Friedman. Dès 1969 c’est, d’après l’économiste, la solution pour éradiquer la grande pauvreté : on ne touche pas à l’équilibre de répartition des richesses, tel qu’il est produit par le capitalisme, mais on procure à tous un revenu minimum de subsistance afin de sortir de l’insupportable, qu’il n’y ait enfin plus personne qui crève de faim dans une société aussi riche. On retrouve cette idée dans Utopia de Thomas More (en 1516 !) Ou défendue par le révolutionnaire américain Thomas Paine, le français Charles Fourier, le mathématicien Bertrand Russell ou l’anglais James Meade (également prix Nobel, en 1977). En 2013, le prix Nobel d’économie Paul Krugman se prononce à son tour en faveur d’un revenu de base. Revenu universel : le dessous des cartes. FIGAROVOX/ANALYSE - Les récents débats sur l'ubérisation, la numérisation et la protection sociale ont fait émerger clairement la question du revenu universel.
Pour en décoder le sens, Eric Verhaeghe nous propose une petite géographie politique du revenu universel... Éric Verhaeghe est fondateur de Tripalio, une start-up sur la vie syndicale. Cet ancien élève de l'ENA a occupé des fonctions dans le monde patronal et assumé divers mandats paritaires. Il fut notamment administrateur de la sécurité sociale. Son livre, Ne t'aide pas et l'Etat t'aidera est paru le 25 janvier aux éditions du Rocher. Le revenu universel demeure, pour beaucoup de Français, une sorte de mystère coincé entre l'utopie et l'encouragement à la paresse. Le revenu universel et les libertaires Une première fraction des défenseurs du revenu universel appartient au monde libertaire et donc à l'extrême gauche.
Le revenu universel et les libéraux de gauche Le revenu universel et les libéraux centristes. Revenu minimum universel : l'énième usine à gaz. FIGAROVOX/TRIBUNE - Le revenu minimum universel va connaître des expérimentations en Finlande et en Suisse et suscite le débat en France. Pour Charles Wyplosz, il s'agit d'une «fausse bonne idée». Charles Wyplosz, professeur d'économie internationale à l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève, est également directeur du Centre international d'études monétaires et bancaires.
Le revenu minimum universel sans conditions est-il en train de devenir à la mode? Les Finlandais vont l'expérimenter sur un échantillon de la population, les Suisses vont voter sur une proposition généreuse et la question agite le petit monde politique français. À première vue, c'est une bonne idée. Un pays riche ne doit-il pas assurer à tous ses citoyens de quoi vivre décemment?
Les bonnes idées cachent parfois de gros défauts et peuvent être sujettes à la célèbre loi des conséquences imprévues ou bien à l'idée selon laquelle l'enfer est pavé de bonnes intentions. Non, le revenu universel n'est pas une utopie ! FIGAROVOX/TRIBUNE - La Fondation Jean Jaurès vient de publier une étude sur le revenu de base universel.
D'un point de vue purement technique, ce dispositif est tout à fait faisable, estime Bertrand Chokrane, pour qui il reste à traiter les aspects politiques. Diplômé de l'Ecole normale supérieure et titulaire d'un post-doctorat au MIT, Bertrand Chokrane a été responsable du planning stratégique chez Renault-Nissan puis chez Dassault-Systèmes. Il est actuellement PDG d'une société d'analyse financière spécialisée dans le domaine de l'audit, du conseil et de la prévision de marché. Plus d'informations sur ce site. La crise que nous vivons n'est pas une crise cyclique, c'est une mutation profonde où la croissance disparait progressivement. Il faut donc nous adapter au lieu d'attendre une reprise fantasmagorique qui ne viendra pas. Les plans de type keynésien n'ont jamais fonctionné.
Que reste-t-il comme solution? Quel en serait le montant? Comment financer un tel dispositif? Imaginer un revenu garanti pour tous, par Mona Chollet (Le Monde diplomatique, mai 2013) On travaille, et, grâce à ce travail, on perçoit de l’argent. Une telle logique est si bien ancrée dans les esprits que la perspective d’instaurer un revenu inconditionnel, c’est-à-dire de verser à chacun une somme mensuelle suffisante pour lui permettre de vivre, indépendamment de son activité rémunérée, apparaît comme une aberration.
Nous sommes encore persuadés de devoir arracher à une nature aride et ingrate les moyens de notre subsistance individuelle ; or la réalité est bien différente. Bourses étudiantes, congés parentaux, pensions de retraite, allocations familiales, indemnités de chômage, régime français des intermittents du spectacle, minima sociaux : autant de prestations qui ont en commun de découpler revenu et travail. Si insuffisants, si attaqués que puissent être tous ces dispositifs, ils montrent que le revenu garanti est une utopie « déjà là ». Mais précisons bien de quoi l’on parle exactement. Il refait surface en Europe, d’abord dans les Pays-Bas des années 1980 (6). Mouvement Français pour un Revenu de Base.