Does Gender Matter? by Ben A Barres. Sexe/Genre (biologie/anthropo) Priscille Touraille : anthropologue J’ai grandi dans un environnement de théologiens, et toute mon adolescence, j’ai été taraudée par cette question : sur quelles bases un savoir de type religieux peut-il se prétendre plus vrai qu’un autre (au point que les discours de vérité aient pu servir de justification pour détruire des cultures et des populations entières) ?
À l’âge de 12 ans, j’ai entendu parler une ethnologue à la radio, et ça été la révélation : j’ai décidé à ce moment-là que je ferai ce métier, parce que je voulais défendre le fait que les idées et les croyances qui forment notre culture n’ont pas de raison a priori d’être considérées comme supérieures à celles défendues par d’autres cultures… La division Homme/Femme Le projet anthropologique est d’étudier toutes les cultures humaines vivantes, et d’essayer –son objectif limite– de les comparer entre elles. Je vous renvoie à la définition ordinaire des dictionnaires. Retour au menu Double dimension biologique et sociologique. Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes ? #lefilm.
Alors si ce n’est pas la sélection sexuelle, il reste la sélection naturelle.
Les grands seraient-ils meilleurs à la chasse, ont-ils rapporté les meilleurs mammouths à la grotte, les plus gros poissons et les meilleurs fruits des arbres ? Et comme les femmes se penchaient pour cueillir les fruits, elles auraient eu plus intérêt à être petites ? Sauf qu’on sait (grâce à l’anthropologie) que la galanterie est un gadget assez récent et peu généralisable, les femmes ne sont pas cantonnées aux tâches légères/simples, qu’elles sont chargées de tâches très difficiles et demandant de la force physique, dans plein de cultures et régions du monde, et que cela en a probablement toujours été ainsi.
Le film montre plein de femmes qui portent des charges hallucinantes et font des boulots durs. Il y a de bonnes raisons de penser qu’« il vaut mieux » être grande, pour une femme, si on veut avoir des enfants. Bon alors c’est quoi la réponse ? Ma conclusion : enthousiaste ! La recherche au cinéma. Habemus sex papam. Ce blog était mis en veilleuse pour cause de thèse en cours, mais trop c’est trop !
L’accumulation d’allégations fantaisistes sur les différences entre les sexes proférées au nom de la science, relayées par les médias alors que le débat sur l’adoption et le mariage « gays » fait rage et que celui sur la « théorie du genre » renaît, a eu raison de mes priorités. C’est Jean-François Bouvet sur LePoint.fr qui m’a fait craquer hier matin. Alors que deux députés viennent d’annoncer, estimant que le projet de loi sur le mariage et l'adoption s'appuie sur « la théorie du genre », qu’ils allaient demander une commission d'enquête sur l’infiltration en France de cette « idéologie qui consiste à dire que l'homme et la femme sont interchangeables », la rédaction du Point a décidé d’apporter une contribution scientifique au débat.
Publié à la une du site du magazine, un article d’actualité « société » adresse donc la question clé : « le cerveau a-t-il un sexe ? »[1]. Odile Fillod. Judith Butler, meilleure alliée du néo-libéralisme? L’article de cette semaine a été écrit par Cyril, qui a déjà publié sur ce blog « Christine and the Queens: une pop queer » et « ‘AdopteUnMec’: inversion ne rime pas avec subversion ».
Il revient sur une accusation récurrente à l’égard de la philosophe Judith Butler, tête de turc favorite des polémistes anti-études de genre, et fournit des éléments pour comprendre une pensée pour le moins complexe. Si vous voulez contribuer à ce blog, vous pouvez m’envoyer une proposition d’article à l’adresse cafaitgenre[at]gmail.com. Le débat suscité par la loi sur « le mariage pour tous » ne se réduit pas, du côté des opposants, aux propos effarants d’un cardinal Barbarin ou d’un Serge Dassault. Ces derniers ne font que décliner l’imagerie hélas bien connue de l’homosexualité considérée comme perversion, maladie, détraquement physique et/ou psychologique. La prise en compte de cette vulnérabilité fondamentale est peut-être l’argument qui sépare définitivement Butler du néo-libéralisme.