En vue du premier tour, Marine Le Pen mise tout sur le discours anti-immigration. Confrontée à un fléchissement des intentions de vote, la présidente du FN tente de remobiliser son électorat sur ses sujets de prédilection : immigration et sécurité.
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Olivier Faye Il n’est plus temps de finasser. A cinq jours du premier tour de l’élection présidentielle, et dans un contexte rendu incertain par le resserrement des intentions de vote entre les quatre favoris des sondages, Marine Le Pen a décidé de tout miser sur l’immigration. Ce choix n’est pas très original pour la candidate du Front national, représentante d’un parti qui place cette thématique au premier plan de ses préoccupations depuis près de quarante ans.
François Fillon, une fin de campagne à droite toute. Convaincu que dimanche « chaque voix comptera », le candidat LR s’efforce de donner des gages aux plus conservateurs de ses partisans.
LE MONDE | | Par Alexandre Lemarié (envoyé spécial à Calais et Lille (Hauts-de-France) Identité, famille, nation, sécurité, immigration… A cinq jours du premier tour de la présidentielle, François Fillon met en avant l’ensemble des marqueurs de droite susceptibles de mobiliser son électorat. Comme s’il avait décidé de cocher toutes les cases pour pousser les Français attachés aux valeurs conservatrices à voter en sa faveur. Le Serbe Aleksandar Vucic, homme fort des Balkans en crise. Le premier ministre de centre-droit, favori de la présidentielle, joue à la fois de la corde européenne et de la fibre nationaliste.
L’élection présidentielle organisée en Serbie, dimanche 2 avril, se résume à un enjeu simple : faudra-t-il à Aleksandar Vucic un ou deux tours pour accéder au poste de chef de l’Etat ? Les sondages sont hésitants, ils donnent à l’actuel premier ministre des scores fluctuant autour de la barre fatidique des 50 %. En cas d’échec dimanche, il devra patienter jusqu’au 16 avril, date d’un éventuel second tour. L’emprise de M. Vucic sur les médias et sur l’appareil étatique favorise largement sa candidature, de même que l’éclatement de l’opposition, où ne semble surnager que le comédien satirique Luka « Beli » Maksimovic, qui mène campagne sur son cheval blanc.
Depuis qu’il est devenu premier ministre en 2014, M. Tensions ethniques Cette emprise d’Aleksandar Vucic sur son pays devrait en faire un pôle de stabilité dans une région qui en manque. Le retour au franc pénaliserait d’abord les Français les plus modestes. La sortie de l’euro prônée par le FN amputerait les revenus d’une personne au smic de 7 % à 12 %, selon une étude de Terra Nova.
LE MONDE ECONOMIE | • Mis à jour le | Par Audrey Tonnelier C’est l’un des points les plus débattus du programme du Front national (FN), mais aussi celui qui fait couler le plus d’encre. Les trois quarts des Français s’y opposent (selon un sondage Elabe rendu public le 9 mars), et pourtant, la mesure reste au cœur des propositions de Marine Le Pen, à cinq semaines du premier tour de l’élection présidentielle. La sortie de l’euro et le retour au franc constituent le sujet de la dernière note de Terra Nova, intitulée « Sortie de l’euro : les petits paieront ! », qui devait être publiée jeudi 16 mars. « Nous avons volontairement pris des hypothèses prudentes, en partant notamment du principe que la zone euro continue par ailleurs d’exister », souligne Thierry Pech, le directeur général de Terra Nova.
Ardoise Inflation et dette publique. A Libourne, Hollande invoque Mitterrand : « Le nationalisme c’est la guerre » Un tiers des Français se disent en accord avec les idées du Front national. L’enquête Kantar Sofres-OnePoint pour « Le Monde » et Franceinfo montre cependant une légère dégradation de l’image du Front national.
« Marine Le Pen est-elle un clone de Donald Trump ? Pas exactement » Dans sa chronique, Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde », estime que le président américain et la candidate française ont beaucoup en commun.
Même si la présidente du FN soigne sa différence auprès des femmes. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Sylvie Kauffmann (éditorialiste) Le matin du 9 novembre 2016, Marine Le Pen s’est levée tôt. La nuit avait été historique, de l’autre côté de l’Atlantique : Donald Trump, le candidat qui avait mis la politique américaine sens dessus dessous, venait de battre Hillary Clinton, la favorite, l’incarnation de l’establishment. Il allait devenir le 45e président des Etats-Unis. La présidente du Front national (FN), elle-même candidate à la plus haute magistrature en France, a saisi très rapidement la dimension historique de l’événement, pour les Américains, bien sûr, mais aussi pour elle. Marine Le Pen aime Donald Trump sans l’aimer. De Buisson à de Villiers : comment Marine Le Pen commence à séduire la « droite hors les murs »
Philippe de Villiers ne cache plus qu’il veut aider la présidente du FN à s’installer à l’Elysée.
Philippe de Villiers aime l’histoire, la géographie et les bons mots. « Mon seul point commun avec l’ayatollah Khomeyni, c’est qu’on vient me voir », rit-il souvent en privé. Comme le chef de file de la révolution iranienne, qui recevait dignitaires et intellectuels durant son exil à Neauphle-le-Château, dans les Yvelines, l’ancien secrétaire d’Etat de Jacques Chirac, devenu auteur de best-sellers identitaires, est très consulté.
De sa vraie-fausse retraite politique, il distribue conseils et avis, notamment sur la façon de lutter contre ce qu’il appelle « l’islam conquérant ». Il en a même fait un livre, Les cloches sonneront-elles encore demain ? , paru en 2016 chez Albin Michel. L’alliance semblait pourtant improbable. . « Elle a une carrure présidentielle. Le Parlement européen, tiroir-caisse de l’extrême droite. Comment six partis nationalistes européens opèrent pour toucher des subventions du Parlement de Strasbourg.
C’est avec fierté qu’il revendique l’idée. Valerio Cignetti est un Italien distingué, qui cache un militant endurci de la droite de la droite. Bien que son parti – Fiamma Tricolore – n’existe plus vraiment dans son pays, il est depuis 2009 le secrétaire général de l’Alliance européenne des mouvements nationaux (AEMN). Cette discrète association de droit alsacien regroupe plusieurs responsables d’extrême droite venus de tout le continent, et est reconnue comme « parti politique européen » depuis 2012, un statut qui lui a permis de toucher plus de 1,5 million d’euros du Parlement de Strasbourg en cinq ans.
En ajoutant les subventions à la fondation associée – Identités et traditions européennes –, on arrive à plus de 2,2 millions d’euros. Que fait de tout cet argent un homme qui ne compte pas un seul élu dans son pays ? Surnommé « KGBela », M. Alliés encombrants.