Détruire la mémoire de l'autre : une arme de guerre. Des archives pas si ouvertes. Que nous disent les archives sur le juge Bérard évoqué par le général Aussaresses dans ses mémoires?
Pour le savoir pleinement, il faudrait que les archives judiciaires, militaires et policières soient ouvertes sans entraves. C'est loin d'être le cas. Sous la pression des événements plus que par froide décision , le Premier ministre, Lionel Jospin, a signé une circulaire le 13 avril «relative à l'accès aux archives publiques en relation avec la guerre d'Algérie». Jospin souhaite que cet accès soit «facilité». En cinq points, la circulaire définit prudemment des règles du jeu. Les guerres de mémoires - Isabelle VEYRAT-MASSON, Pascal BLANCHARD. Depuis le milieu des années 1990, la notion de guerres de mémoires s’affirme dans le débat public.
Les termes de « repentance » et de « lois mémorielles » sont entrés dans le discours politique et la « mémoire » devient un enjeu du présent. Les médias, les historiens, et les responsables politiques s’engagent et certains évoquent même un risque de débordement mémoriel, en particulier à propos de l’histoire coloniale. Tragédie de Thiaroye : lettre ouverte à François Hollande. Julien Fargettas est historien.
Il a publié en 2012 l'imposant "Les Tirailleurs sénégalais", aux éditions Tallandier. Il a fait parvenir ce texte à François Hollande au mois de juillet 2014. Monsieur le Président, TH-Fiche-méthode sur la notion de « mémoires » Article - Relectures de l’histoire et dérives révisionnistes dans les Balkans, par François Bacharach - P@ges Europe. Relectures de l’histoire et dérives révisionnistes dans les Balkans François Bacharach* En 2016, trois ans seulement après l’entrée de la Croatie dans l’Union européenne (UE) et tandis que la Serbie fait toujours du chemin européen sa principale feuille de route, force est de constater que les pays de l’ex-Yougoslavie ont les plus grandes difficultés à se confronter aux pages sombres de leur XXème siècle, aussi bien celles de la Seconde Guerre mondiale que celles de conflits des années 1990.
Ce phénomène prégnant aussi bien dans les milieux politiques qu’académiques se traduit par un révisionnisme historique et un déni des crimes qui ont ensanglanté les Balkans. Il met au défi les principes fondateurs de l’Europe. Très controversé monument commémorant l'occupation nazie de la Hongrie (2014). Devant, témoignages et protestations. Camp d’internement de Rivesaltes : retour sur une sale Histoire de France. A 11 km de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, se trouve la commune de Rivesaltes, connue pour son vin doux naturel éponyme, son muscat… et son camp d’internement.
En activité de 1939 à 2007, le camp militaire Joffre – de son vrai nom – a traversé les périodes sombres de la seconde partie du XXe siècle et amassé bon nombre d’indésirables dont l’Etat français ne voulait pas s’occuper. Alors que le Premier ministre Manuel Valls inaugurera le mémorial du camp de Rivesaltes le 16 octobre, nous avons interrogé Nicolas Lebourg, chercheur associé au CEPEL (CNRS-Université de Montpellier) et à l’Observatoire des radicalités politiques (Fondation Jean Jaurès), co-auteur de Rivesaltes, le camp de la France. 1939 à nos jours (éd.
(18) Henry Rousso: «Le surinvestissement dans la mémoire est une forme d’impuissance» Il n’y aura jamais eu en France autant de commémorations que pendant le mandat de François Hollande : célébrations diverses des deux Guerres mondiales, entrée au Panthéon de grands résistants, récente polémique sur le choix de la date du 19 mars - celle des accords d’Evian - pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie… Il y a plus de vingt ans, l’historien Henry Rousso publiait Vichy, un passé qui ne passe pas (Fayard).
Dans son dernier livre Face au passé : essais sur la mémoire contemporaine, il s’interroge sur l’activisme mémoriel. Alors que la mémoire s’est mondialisée pour devenir une valeur cardinale des sociétés démocratiques, l’historien pointe les limites d’une mémoire collective purement négative, prescriptive et conjuratoire (le fameux «plus jamais ça»). Qui n’a évité ni la résurgence de l’antisémitisme en France ni le regain des nationalismes en Europe de l’Est. A force de commémorer les guerres du passé, on ne saurait plus affronter les conflits du présent ? Sans doute. Audoin-Rouzeau : «À Verdun, le devoir de mémoire l'a emporté sur le devoir d'histoire» FIGAROVOX/TRIBUNE - Le 29 mai, le président de la République commémorera le centenaire de la bataille de Verdun.
Stéphane Audoin-Rouzeau revient sur une bataille qui, dès 1916, a représenté un véritable mythe pour la nation française. Président du Centre international de recherches de l'Historial de la Grande Guerre de Péronne (Somme), Stéphane Audoin-Rouzeau a publié en 2013 Quelle histoire. Un récit de filiation 1914-2014 (Le Seuil). Pesante mémoire. Recensé : Catherine Coquio, Le Mal de vérité ou l’utopie de la mémoire, Paris, Armand Colin, 2015, 320 p., 25 €.
L’ouvrage de Catherine Coquio nous permet de penser comme un ensemble de phénomènes liés les uns aux autres des problèmes contemporains étudiés, d’habitude, séparément : notre nouveau rapport à la mémoire individuelle et collective, les traumas des guerres et des génocides récents et les enjeux de vérité qui sous-tendent les discours de témoignage. En un sens, on ne s’est jamais autant souvenu de la mémoire que depuis quelques décennies, c’est-à-dire qu’on l’a perdue comme mode d’organisation sociale et structure de continuité temporelle, puis réinventée au sein d’un modèle culturel, comme patrimoine, commémoration, phantasme identitaire, nostalgie ou marché d’antiquités.
Devoir de mémoire: anatomie du «plus grand mythe démocratique» «La mémoire constitue sans nul doute le grand mythe contemporain des sociétés démocratiques modernes, une forme de conjuration contre la répétition des catastrophes de l’histoire récente dont on commence à voir les limites.»
Henry Rousso brise ici le leitmotiv selon lequel se souvenir de son passé permet d’éviter sa répétition. Il paraît en effet difficile de contredire l’auteur puisqu’en 1994-1995, au moment où Jacques Chirac s’apprête à reconnaître la responsabilité de l’État français dans la déportation, le Rwanda et l’ex-Yougoslavie connaissent des situations de génocide. L’ouvrage se présente sous la forme d’un recueil d’articles. Le «je» y est omniprésent, non pas à des fins narcissiques, mais dans une logique d’autocritique. Colloque « Apprendre l'histoire et la géographie à l'École » - Histoire et mémoire. Jean-Pierre Rioux, inspecteur général de l'Éducation nationaleAnnette Wievorka, directrice de recherche au CNRS L'ancienne confrontation entre "histoire" et "mémoire", naguère dominée par l'opposition entre Lavisse et Péguy, a resurgi dans le débat historiographique et civique depuis vingt ans.
La mémoire est devenue un objet d'histoire ; il n'appartient donc pas à l'Assemblée nationale de décider si le massacre des Arméniens est un génocide. Du présent au passé : le temps des historiens. Les Japonais agacent leurs voisins, International.