Fondements cognitifs de la lecture - Psychologie cognitive expérimentale - Stanislas Dehaene - Collège de France - 24 février 2015 09:30. Les deux derniers cours ont été consacrés à l’application de ces principes généraux à deux domaines spécifiques de l’enseignement primaire : l’apprentissage de la lecture et du calcul. Dans ces deux domaines, de nombreuses recherches soutiennent l’hypothèse du recyclage neuronal (importance des contraintes imposées par des circuits neuronaux préexistants), l’importance de la plasticité cérébrale, et le rôle de l’automatisation.
Dans le cas de la lecture, c’est un circuit impliquant le cortex visuel de l’hémisphère gauche, au sein du sillon occipito-temporal latéral, qui se modifie au cours de l’apprentissage. Fondements cognitifs de l'apprentissage des mathématiques - Psychologie cognitive expérimentale - Stanislas Dehaene - Collège de France - 03 mars 2015 09:30.
La compréhension du nombre et l’apprentissage de l’arithmétique ont également fait l’objet d’importantes études en neurosciences cognitives.
Dès le plus jeune âge, les enfants disposent d’un système de perception approximative des grandeurs numériques (approximate number system ou ANS) ainsi que d’une disposition à percevoir les tout petits nombres 1, 2, 3 (subitisation ou subitizing). Le nombre fait partie des dimensions abstraites qui sont perçues dès la naissance. Le sillon intrapariétal s’active très précocement, particulièrement dans l’hémisphère droit, et l’imagerie cérébrale chez l’adulte montre qu’il contient une représentation décodable des grandeurs numériques approximatives. La consolidation des apprentissages et l'importance du sommeil - Psychologie cognitive expérimentale - Stanislas Dehaene - Collège de France - 10 février 2015 09:30.
Le quatrième facteur clé de l’apprentissage est la consolidation. On appelle ainsi l’automatisation progressive des circuits qui sous-tendent un apprentissage. L’automatisation transfère les connaissances acquises du compartiment conscient vers des circuits spécialisés et non-conscients, libérant ainsi les ressources mentales pour de nouvelles tâches. L’imagerie cérébrale, au cours de la lecture ou du calcul mental, montre qu’au début d’un apprentissage se produit une activation massive des circuits de contrôle exécutif associés au cortex préfrontal. L’attention est fortement mobilisée, et les informations mémorisées sont traitées de façon explicite, consciente, séquentielle, avec effort. Progressivement, cette activité va se réduire, tandis qu’elle augmente dans certaines aires spécialisées des régions postérieures du cerveau. L'engagement actif, la curiosité, et la correction des erreurs - Psychologie cognitive expérimentale - Stanislas Dehaene - Collège de France - 03 février 2015 09:30.
Outre l’attention, deux facteurs jouent un rôle déterminant dans les apprentissages : l’engagement actif de l’enfant, et le retour rapide d’informations (feedback). Selon la théorie du « cerveau bayésien », que nous avons examinée dans les années précédentes, l’algorithme fondamental qui permet au cerveau d’ajuster ses représentations du monde extérieur consiste en trois étapes : prédiction descendante, fondée sur le modèle interne actuel ; comparaison de ces prédictions avec les entrées reçues du monde extérieur, ce qui engendre des signaux d’erreur ; utilisation de ces signaux d’erreur afin d’ajuster le modèle interne. Ce modèle du cerveau Bayésien suggère que deux ingrédients sont indispensables à l’apprentissage : la génération d’une anticipation sur le monde extérieur (engagement actif), et le retour d’information sous la forme de signaux d’erreur (en provenance de l’environnement ou de l’enseignant).
Quelles sont les conséquences pédagogiques de ces découvertes ? L'attention et le contrôle exécutif - Psychologie cognitive expérimentale - Stanislas Dehaene - Collège de France - 13 janvier 2015 09:30. Les sciences cognitives ont identifié au moins quatre grands facteurs clés que l’on peut qualifier de « piliers de l’apprentissage » dans la mesure où ils jouent un rôle déterminant dans la vitesse et la facilité de l’ensemble des apprentissages scolaires : l’attention ; l’engagement actif de l’enfant ; le retour rapide d’informations ; et la consolidation quotidienne des apprentissages. Commençons par l’attention, qui peut être définie comme l’ensemble des mécanismes par lesquels le cerveau sélectionne une information et en oriente le traitement. Le psychologue américain Michael Posner distingue au moins trois systèmes attentionnels : l’alerte, qui module globalement le niveau de vigilance ; l’orientation de l’attention, qui sélectionne un objet ; et le contrôle exécutif, qui sélectionne la chaîne de traitements appropriée à une tâche donnée et en contrôle l’exécution.
Les systèmes cérébraux d’alerte et de vigilance signalent quand il convient de faire attention. Éducation, plasticité cérébrale et recyclage neuronal - Psychologie cognitive expérimentale - Stanislas Dehaene - Collège de France - 06 janvier 2015 09:30. Dans le domaine de l’apprentissage, il est vain d’opposer l’inné et l’acquis, l’environnement et l’hérédité. Dès 1949, le psychologue canadien Donald Hebb l’énonce : Deux facteurs déterminent la croissance intellectuelle : un potentiel inné, absolument indispensable, et un environnement stimulant, tout aussi indispensable. Il est inutile de se demander lequel est le plus important.
Les 4 piliers de l'apprentissage d'après les neurosciences. D’après Stanislas Dehaene, psychologue cognitif, neuroscientifique et professeur au Collège de France, les neurosciences cognitives ont identifié au moins quatre facteurs qui déterminent la vitesse et la facilité d’apprentissage. 1. L’attention L’attention est la capacité que nous avons à nous ouvrir à la réalité : l’attention ouvre notre esprit. Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, auteurs de La pédagogie positive, la définissent comme.