ETHIOPIE - La location de terres sous contrôle. En Éthiopie, les terres se louent « à bas prix » Ethiopie : la répression gouvernementale s'intensifie dans la région de l'Omo. Les Mursi sont l'un des peuples affectés par les plantations et le barrage. © © Magda Rakita/ Survival Survival a reçu des informations inquiétantes sur la répression qui s’exerce actuellement en Ethiopie à l’encontre des tribus indigènes opposées au projet gouvernemental visant à les expulser de leurs terres, dans la région de l’Omo, pour les forcer à se sédentariser dans des villages.
Les autorités ont organisé des rencontres communautaires pour avertir les habitants de la mise en œuvre d’un projet controversé visant à céder les terres indigènes à l’Etat et à des compagnies privées pour les convertir en plantations à grande échelle de canne à sucre, de coton et de plantes destinées à la production d’agrocarburants. A la suite de l’une de ces rencontres, un groupe de membres des tribus bodi et chirim a été conduit à l’endroit où ils devaient être réinstallés. On estime que 200 Bodi, 28 Mursi et 20 Suri sont actuellement incarcérés.
. © Survival Partager actualité. Les paysans éthiopiens pleurent leur terre volée. Ethiopie - Ces «villages modèles» pour des paysans déplacés de leurs terres. Plusieurs réfugiés éthiopiens de la région de Gambela ont décidé de porter plainte contre le Département britannique pour le développement international (DFID), rapporte le quotidien anglais The Guardian.
Ce que ces réfugiés reprochent au Royaume-Uni, c'est le financement du très controversé programme de «villagisation» du gouvernement éthiopien. «La Grande-Bretagne est une grande puissance mondiale. Elle est le premier donateur de l'Ethiopie», rappelle l'un des réfugiés, qui garde l'anonymat par mesure de sécurité. Lancé en 2011, ce plan sur trois ans consiste à déplacer des villageois de certaines régions pour les reloger dans de nouveaux villages, afin de permettre l'exploitation de terres arables par des entrepreneurs étrangers.
Selon le gouvernement, le plan est fait pour donner «accès aux infrastructures socio-économiques de base» et développer la société en profondeur. Tout le nécessaire est fourni aux villages d'accueil, et les départs sont bien entendu volontaires, assure-t-on. L'Ethiopie cède des terres agricoles à des compagnies étrangères en pleine période de famine. Le chef de la FAO a réclamé lundi à Rome une "aide internationale massive et urgente" pour la corne de l’Afrique mais ses contours chiffrés ne seront connus que mercredi à Nairobi lors d’une réunion des donateurs.
"Il faut sauver des vies et réagir", a lancé lors d’une réunion ministérielle de crise le directeur général de l’Organisation de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation, Jacques Diouf, selon qui 1,6 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) sont nécessaires dans les 12 mois et 300 millions dans les deux mois qui viennent. C’est dans ce contexte dramatique qu’une enquête de Survival International a apporté des preuves alarmantes selon lesquelles les tribus indigènes sont spoliées de leurs terres agricoles les plus productives pour être allouées à des compagnies étrangères qui y pratiqueront une agriculture intensive d’exportation – alors que des milliers de personnes souffrent de la famine en cette grave période de sécheresse qui affecte le sud de l’Ethiopie. Ethiopie : Terre à prendre. Journée mondiale de l'alimentation : l'accaparement des terres affame les tribus en Ethiopie.
Un jeune garçon de la basse vallée de l'Omo se tient sur la berge de la rivière. © Survival L’accaparement violent des terres dans la basse vallée de l’Omo déplace les tribus et affame des milliers de riverains qui perdent les moyens de subvenir à leurs besoins.
Tandis que le monde se prépare à renforcer la solidarité dans la lutte contre la faim, la malnutrition et la pauvreté, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre prochain, l’Ethiopie continue de mettre en péril la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de 200 000 membres de tribus auto-suffisantes. Les Suri, les Mursi, les Bodi et les Kwegu sont violemment expulsés de leurs villages par les projets lucratifs de plantation dans la vallée, les privant de leurs meilleurs pâturages et terres agricoles.