Dix façons de faire taire un ou une journaliste. Andrzej Poczobut - journalist au Bélarus. © Chryscina Marchuk Les gouvernements et d'autres organisations à travers le monde perfectionnent les techniques destinées à empêcher les journalistes de faire la lumière sur la corruption et les violations des droits humains.
Fausses accusations, retrait du permis de travail, assassinats, etc., voici 10 façons de faire taire un ou une journaliste. Les attaques physiques En mai 2012, un sniper a tué Abd al Ghani Kaake, un journaliste âgé de 18 ans. © Privée Dans certains pays comme la Syrie, le Turkménistan et la Somalie, les gouvernements, les forces militaires et les groupes armés attaquent, voire tuent, des journalistes critiques à l'égard de leurs politiques et pratiques. Au mois de novembre dernier, le cameraman Hussam Salameh et le journaliste Mahmoud al Koumi, deux Palestiniens de la chaîne de télévisionAl Aqsa TV (affiliée au Hamas), ont été tués par un tir de missile israélien visant leur voiture dans la ville de Gaza. Le harcèlement. Journalistes sous pression(s) Les métiers et les genres du journalisme sont si divers que tout diagnostic global est menacé de simplification abusive, du moins si un tel diagnostic ne se borne pas à identifier les tendances les plus lourdes et à les présenter comme telles, en soulignant d’emblée qu’elles ne vont pas sans contre-tendances ni exceptions.
De même, les pressions qui s’exercent sur les journalistes et sur leurs pratiques émanent de sources si différentes, dépendent de causes et produisent des effets si variés qu’on ne se focalisera ici que sur certaines d’entre elles. Emprises, dépendances Les formes les plus visibles de l’emprise des pouvoirs politique et économique sur les médias et les journalistes sont connues. Mais les censures les plus manifestes et les pressions les plus contraignantes qui peuvent s’exercer sur des journalistes plus ou moins isolés et parfois jaloux de préserver cet isolement, rebaptisé « indépendance », ne sont pas l’essentiel.
Concentration, financiarisation Henri Maler. Liberté d'Informer en France. N’y a-t-il vraiment plus de censure en France. Crédit photo: Dasemarcalvarez La question se pose encore en 2014, tant les velléités de contrôle de l’État sur le 4ème pouvoir sont importantes, tous bords confondus.
Contrôles des sources, des contenus, influence du politique sur les rédactions… Mais la censure contemporaine, loin d’avoir disparue, est beaucoup plus large que la simple surveillance des journaux. Si la liberté d’expression est garantie par l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, son respect a historiquement été mis à mal à plusieurs reprises. Mais aucun gouvernement n’a pris le risque de pratiquer une censure ouverte depuis la guerre d’Algérie. Les pratiques en la matière sont désormais beaucoup plus souterraines. Existe-t-il encore une liberté d’expression en France ? On imagine aujourd’hui que la censure est chose du passé. Le pays des Lumières et des Droits de l’Homme côtoie la Russie en termes de liberté d’expression. Qui choisit ? Qui sont les censeurs modernes ? La censure, depuis la nuit des temps. Liberté de la presse : « En France, nous n'avons ni la qualité des textes, ni les bonnes pratiques.
Explications avec Antoine Héry, responsable du classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse.
Terra eco : Votre classement 2014 sur la liberté de la presse, publié évidemment bien avant l’attentat contre Charlie Hebdo, place la France en 39e position mondiale. Comment justifiez-vous cette place ? Antoine Héry : Cela s’explique par un problème de structure du champ éco-médiatique et par le manque d’indépendance des rédactions vis-à-vis des annonceurs et des patrons de presse. Ce n’est pas un problème incontournable mais, moins tangible, il peut aussi être plus sérieux que des atteintes directes à la liberté de la presse. Le fait que le secret des sources puisse être violé par des magistrats est aussi un point d’accrochage. Cette question de la législation cristallise une autre problématique : celle du respect de la fonction sociale du journaliste, une fonction qui a tendance à être malmenée en France. Oui. A quoi servent ces conseils de presse que vous évoquez ?
Les lois sur la liberté de la presse. Comment la presse a affirmé et protégé son rôle civique. Ce détour par l’histoire permet de mieux saisir les missions de la presse d’information politique et générale : assurer le bon fonctionnement d’une société démocratique par l’information les citoyens.
Comme le proclamait Georges Clemenceau lors des débats sur la loi de 1881, « La République vit de liberté »[+] NoteDébats parlementaires, séance du 1er février 1881, JORF, 2 février 1881, page 120. Le 18 juin 1881, le rapporteur du Sénat, Eugène Pelletan, explique : « La presse à bon marché est une promesse tacite de la République au suffrage universel. Ce n’est pas assez que tout citoyen ait le droit de voter. Il importe qu’il ait la conscience de son vote, et comment l’aurait-il si une presse à la portée de tous, du riche comme du pauvre, ne va chercher l’électeur jusque dans le dernier village ?
[9] La mission de la presse d’information politique et générale est bien de donner vie à l’agora, à la réunion des citoyens, sans laquelle la démocratie n’est qu’un mot creux. [11].