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Terrorisme, insurrection ou résistance : cartographier et nommer « l'internationale djihadiste »

Terrorisme, insurrection ou résistance : cartographier et nommer « l'internationale djihadiste »
Depuis la fin des années 1990, on a vu naître et se développer des mouvements islamistes fondamentalistes transnationaux sans vraiment pouvoir en faire une cartographie plus précise que d’indiquer de vagues localisations géographiques où ces groupes opéraient, ou encore les lieux des attentats qui leur étaient attribués. Ces mouvements qui semblaient disparates et agir indépendamment les uns des autres, à l’exception d’Al-Qaida, se sont structurés petit à petit, tout au long des années 2000, et surtout après le début des révoltes arabes en 2011. Ils se sont transformés en organisations politiques, idéologiques et militaires, qui commencent à tisser entre elles des liens étroits. Depuis 2013, elles ont même entrepris de se « territorialiser » - avec plus ou moins de succès (certaines tentatives de territorialisation sont « contrariées » par des interventions militaires occidentales). Cette toute première approche ignorait tout de ce qui se passait au sud du Sahara. Related:  Aborder un drame avec les élèves

Comment expliquer Daech? La parole à ceux qui pensent le monde. Chaque dimanche, Idées prend le temps d’écouter celles et ceux qui décryptent le monde contemporain. Lors d’un entretien de près d’une heure, mené par Pierre-Edouard Deldique, ces « témoins du siècle », intellectuels francophones, auteurs d’essais pour la plupart, livrent leurs pensées. *** Diffusions le dimanche à 16h10 TU vers toutes cibles, et le lundi à 01h10 TU vers le monde et Paris, sauf Afrique. Pierre-Edouard Deldique, journaliste, à RFI est aussi auteur de: Ce grand malade, Sarkozy vu par la presse européenne, Fayard, 2008.Fin de partie à l'ONU, les réformes de la dernière chance, Lattès, 2005.Ecrits d'Afrique (Hommage à Jean Hélène), La Martinière, 2004.Faut-il supprimer l'ONU ?

Les drones nourrissent le terrorisme, disent d'ex-opérateurs de drones américains Jeudi 19 novembre 2015 18h49 Photo : Rich-Joseph Facun / Reuters Quatre anciens opérateurs de drones américains disent que ces appareils militaires propagent la haine et nourrissent le terrorisme. Le programme de drones mis en place par l'administration américaine actuelle et ses prédécesseures est « l'un des moteurs les plus dévastateurs qui alimente le terrorisme et déstabilise le monde », écrivent les quatre anciens militaires, dans une lettre publiée par le site britannique The Guardian et adressée au président américain Barack Obama et à d'autres responsables. Ils demandent à l'administration américaine de reconsidérer son approche. « Nous sommes d'anciens membres de la Force de l'air. Trois des quatre auteurs de la lettre étaient chargés de gérer les capteurs et systèmes de visée des drones en mission. Nous ne pouvons rester les bras croisés devant des tragédies comme celle des attentats de Paris.— Extrait de la lettre des quatre ex-opérateurs Le recours aux drones accru

Des ressources officielles pour répondre aux questions fréquentes Des questions sont fréquemment posées par les élèves, qui appellent des réponses précises pour éviter les confusions ou les mauvaises interprétations. Afin de vous aider dans vos réponses, nous vous proposons ci-dessous des liens vers des ressources officielles, qui peuvent être utilisées par les élèves ou par leurs professeurs. La question, si vous cliquez dessus, vous renvoie au site officiel. Qu’est-ce que l’état d’urgence ?.

Marcel Gauchet : « Le fondamentalisme islamique est le signe paradoxal de la sortie du religieux » LE MONDE | • Mis à jour le | Propos recueillis par Nicolas Truong (Propos recueillis par) Le philosophe et historien Marcel Gauchet revient sur les origines de la violence terroriste. Comment penser les attaques du 13 novembre et ce déferlement de haine ? Marcel Gauchet. Cette violence terroriste nous est spontanément impensable parce qu’elle n’entre pas dans nos grilles de lecture habituelles. Nous savons bien sûr que c’est au nom de l’islamisme que les tueurs agissent, mais notre idée de la religion est tellement éloignée de pareille conduite que nous ne prenons pas cette motivation au sérieux. Nous allons tout de suite chercher des causes économiques et sociales. C’est bien à un phénomène religieux que nous avons affaire. Car, si le fondamentalisme touche toutes les traditions religieuses, il y a une forte spécificité et une virulence particulière du fondamentalisme islamique. Oui, il est possible de résumer les choses de cette façon. Evidemment.

Guerre et guerre Par Dominique FAGET Scène de panique dans les environs de la place de la République à Paris, le 13 novembre 2015 (AFP / Dominique Faget) PARIS, 15 novembre 2015 – Tout commence par un coup de téléphone chez moi, ce vendredi soir, alors que je suis photographe de permanence à Paris. La rédactrice en chef photo de l’AFP m’annonce que des coups de feu auraient été tirés dans le dixième arrondissement de la capitale. Pour le moment, on ne sait rien de plus. C’est peut-être un attentat, mais cela peut aussi bien être un simple fait divers, un règlement de comptes. Avec mon collègue Kenzo Tribouillard, nous sommes parmi les premiers photographes à arriver sur place. La terrasse du Café Bonne Bière peu après l'attaque, le 13 novembre (AFP / Anthony Dorfmann) Tout à coup, je me retrouve poussé par la police dans un restaurant avec un groupe de passants place de la République. Les secours s'activent près de la place de la République (AFP / Dominique Faget) Alors oui, dans un sens, c’est la guerre.

Une liberté attaquée par l’ennemi et restreinte par l’Etat Je suis à Paris et je suis passée boulevard Beaumarchais, près du lieu de la tuerie de vendredi soir. J’avais dîné à dix minutes d’une autre cible. Tous ceux que je connais sont sains et saufs, mais beaucoup de gens que je ne connais pas sont morts, ou traumatisés, ou en deuil. C’est choquant et horrible. Aujourd’hui, il y avait du monde dans les rues l’après-midi, mais personne le soir. Et ce matin, c’était très calme. D’après les débats qui ont eu lieu à la télévision publique immédiatement après les événements, il semble clair que «l’état d’urgence», bien que temporaire, annonce un Etat sécuritaire renforcé. Et pourtant, tout bouffon qu’il est, c’est lui le chef des armées maintenant. On reproche aux commentateurs qui cherchent à faire la distinction entre les diverses communautés musulmanes et les multiples opinions politiques d’ergoter sur des nuances (1). Le deuil semble strictement limité au cadre national. (1) En français dans le texte.

Pour l’historien Pascal Ory, « le terrorisme est la guerre de notre temps » LE MONDE | • Mis à jour le | Par Pascal Ory (Historien, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) Prononcé encore avec réticence au mois de janvier, le mot « guerre » impose sa présence au mois de novembre. Ce simple constat pourrait suffire : l’histoire est performative. Mais je me doute bien que beaucoup d’intellectuels, préoccupés de « raison garder » et surtout très soucieux de « ne pas être dupe », vont continuer à manifester plus que des réserves, ne serait-ce qu’en souvenir des emballements belliqueux du passé. 1. 2. 3. 1. La guerre ne se résume donc pas à la poursuite de la politique par d’autres moyens. Individualisme « radical » Le terrorisme fait partie des « autres moyens » de la définition clausewitzienne. Mais la première particularité du terrorisme ne tient pas à son objectif ultime – la saisie d’une maîtrise. Le but du terrorisme n’est pas de tuer mais de terroriser. Le but du terrorisme n’est pas de tuer mais de terroriser. 2. 3.

Le difficile combat contre l’argent de Daech Le 16 novembre dernier, dans son communiqué spécial sur la lutte contre le terrorisme, le G20 a appelé ses membres à « renforcer le combat contre le financement du terrorisme ». Le constat est certes unanimement partagé : on ne peut combattre Daech par la seule action militaire, il faut réussir à couper le groupe terroriste de ses ressources financières. Facile à dire mais moins facile à faire. Car si l’on en croît les études du Gafi et du Congrès américain, ses dirigeants semblent avoir recours essentiellement à un financement local difficilement contrôlable. Les diverses estimations disponibles situent les ressources de « l’Etat islamique » (EI) entre un et trois milliards de dollars par an, ce qui en fait l’organisation terroriste la plus puissante au monde financièrement. Selon un ancien colonel de l’armée américaine interviewé par la chaîne d’information CNN, ils auraient livré des informations clés car l’EI étant aussi un business, ses membres sont « de méticuleux comptables ».

Abdennour Bidar «C’est la communion, l’unité du 11 Janvier qui vient d’être visée» Philosophe des religions, Abdennour Bidar travaille depuis des années sur le monde musulman et la laïcité. En 2015, il a publié Plaidoyer pour la fraternité (Albin Michel) et Lettre ouverte au monde musulman (Les liens qui libèrent). Si vous deviez vous adresser à nouveau au «monde musulman», que lui diriez-vous ? Daech est un cancer qui ronge et défigure ce monde musulman. Daech n’est que la pointe avancée d’une civilisation en danger et en perdition. Ce travail de remise en question que vous réclamiez il y a un an aux musulmans n’a pas été fait ? Tout reste à faire à cet égard. On comprend, par rapport à cela, que détruire Daech n’est que le premier impératif. Comment expliquez-vous que, après la phase de fraternité post-Charlie, le débat intellectuel se soit crispé à ce point ? J’exhorte à ne pas se laisser ainsi paralyser - par la peur, par nos divisions - et à nous mobiliser tous ensemble. Alexandra Schwartzbrod

D’où viennent les milliards de dollars de l’« État islamique » ? Comment l’« État islamique » (« EI »), qui administre un territoire de plus de 200 000 km² à cheval sur la Syrie et l’Irak sur lequel vit une population estimée à une dizaine de millions de personnes, fait-il pour faire marcher sa machine administrative, policière et répressive et faire fonctionner les services publics servant ses objectifs d’« État idéal et pur » ? Des spécialistes du renseignement et autres experts estiment les besoins de financement de l’« EI »à quelque 3 millions de dollars par jour, peut-être plus. En effet, cet « État » ou prétendument tel, qui ne ressemble à nul autre, pas même à l’Arabie saoudite qui lui a sans doute servi de modèle et qu’il veut dépasser, doit assurer les salaires mensuels, entre 400 et 600 dollars, de ses dizaines de milliers de combattants et la logistique qui va avec, dont ses services de renseignements. Les djihadistes se bornent à assurer le strict minimum aux populations En résumé, l’« EI » a donc besoin de beaucoup d’argent.

« Le Discours à la Jeunesse » de Jean Jaurès (1903) Cher(e)s collègues, La Rédaction relaie ci-après un message de nos collègues du Bureau de la Régionale APHG du Nord-Pas-de-Calais à propos de la minute de silence observée ce lundi 16 novembre 2015, dans tous les établissements scolaires. Plusieurs collègues de l’académie de Lille utiliseront le texte de Jean Jaurès, que nous publions ci-dessous, dans leurs classes cette semaine. Un grand merci à notre collègue Ann-Laure Lièval, professeur à Lille, qui nous a transmis ses notes, et à Monsieur Vincent Duclert, Historien, Inspecteur général de l’Education nationale, pour avoir partagé le texte suivant avec les participants à la Journée de formation de l’APHG Lille, qui s’est tenue samedi dernier. « Penser pour résister » - Journée d’étude de l’APHG Nord-Pas-de-Calais, samedi 14 novembre 2015. « L’humanité est maudite, si pour faire preuve de courage elle est condamnée à tuer éternellement. Jean Jaurès, « Discours à la Jeunesse », Albi, 1903. [1]

Mindless terrorists? The truth about Isis is much worse | Scott Atran It’s “the first of the storm”, says Islamic State. And little wonder. For the chaotic scenes on the streets of Paris and the fearful reaction those attacks provoked are precisely what Isis planned and prayed for. The greater the reaction against Muslims in Europe and the deeper the west becomes involved in military action in the Middle East, the happier Isis leaders will be. There is a playbook, a manifesto: The Management of Savagery/Chaos, a tract written more than a decade ago under the name Abu Bakr Naji, for the Mesopotamian wing of al-Qaida that would become Isis. Hit soft targets. Strike when potential victims have their guard down. Consider reports suggesting a 15-year-old was involved in Friday’s atrocity. Think of the group’s appreciation of focus on cause and effect: “Work to expose the weakness of America’s centralised power by pushing it to abandon the media psychological war and the war by proxy until it fights directly.”

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