Inutile de vouloir «réformer l'islam» Depuis les récents événements tragiques de Paris et comme après chaque attentat, on entend s’affronter deux thèses que tout semble opposer: d’un côté, un certain nombre de penseurs affirment que «cela n’a rien à voir avec la religion/l’islam», et de l’autre de nombreuses voix assurent que «l’islam est le problème/l’islam est malade/l’islam doit se réformer/est incompatible avec la démocratie», etc. Pour essayer d’y voir un peu plus clair il convient d’abord à mon sens de circonscrire les différents événements. Je ne parlerai donc ici que des attentats français ou européens, laissant de côté ce qui se passe au Mali, en Somalie, en Irak ou en Syrie – chaque lieu et chaque contexte nécessitant il me semble une analyse individualisée. Oui, ces actions ont bel et bien à voir avec la religion, et plus encore avec l’islam, pour la simple et bonne raison que tous les auteurs s’en réclament. Seulement, en disant cela, on n’a encore rien dit, ou plutôt rien compris.
Les ramifications internationales de Daech - Co... Choqués par des passages du Coran, ils se rendent compte qu'il s'agit... de la Bible Michaël Bouche 7/12/15 - 11h48 © Capture d'écran. vidéo Une expérience sociale sur les religions et les textes sacrés fait beaucoup parler d'elle aux Pays-Bas. Deux Néerlandais, Sacha et Alexander, ont acheté une Bible, mais y ont placé la couverture du Coran autour. Au Proche-Orient, cinq conflits entremêlés , par Pierre Conesa (Le Monde diplomatique, décembre 2015) En 1979, la révolution iranienne mettait en place le premier régime politique officiellement « islamique », mais en réalité exclusivement chiite. Elle revivifiait ainsi le conflit ancestral entre sunnites et chiites, qui représente la première strate d’une lente sédimentation. Quand, après sa prise du pouvoir à Téhéran, l’ayatollah Rouhollah Khomeiny demande une gestion collective des lieux saints de l’islam, le défi apparaît insupportable pour l’Arabie saoudite. Un an avant de trouver la mort près de Lyon à la suite des attentats de 1995 en France, le jeune djihadiste Khaled Kelkal déclarait au sociologue allemand qui l’interrogeait : « Le chiisme a été inventé par les juifs pour diviser l’islam » (1). Les wahhabites saoudiens ont la vieille habitude de massacrer des chiites, comme en témoignait dès 1802 la prise de Kerbala (aujourd’hui en Irak), qui se traduisit par la destruction de sanctuaires et de tombeaux, dont celui de l’imam Hussein, et le meurtre de nombreux habitants.
La religion peut-elle servir le progrès social ?, par Gilbert Achcar (Le Monde diplomatique, juin 2015) Que la religion survive encore à l’aube du cinquième siècle après la révolution scientifique représente a priori une énigme pour quiconque adhère à une vision positiviste du monde. Mais si elle a perduré jusqu’à notre époque en tant que partie de l’idéologie dominante, elle produit également des idéologies combatives, qui contestent les conditions sociales ou politiques en vigueur. Avec un succès indéniable. Deux de ces idéologies ont défrayé la chronique au cours des dernières décennies : la théologie de la libération chrétienne et l’intégrisme islamique. La corrélation entre la montée en puissance de chacun de ces mouvements et le destin de la gauche laïque dans leurs régions respectives constitue un indice révélateur de leurs natures propres. La théologie de la libération offre la principale manifestation moderne de ce que Michael Löwy appelle, en empruntant un concept forgé par Max Weber, l’« affinité élective » entre christianisme et socialisme (1). Sur les décombres de la gauche
Comprendre la situation de crise au Proche-Orient - Histoire-géographie - Éduscol Myriam Benraad a publié en février 2015 un ouvrage qui retrace la situation en Irak et tout spécialement depuis deux ans. Cet ouvrage fait l'objet d'une recension sur le site Les Clés du Moyen-Orient. La déstabilisation du pays s'est accentuée lorsque la ville de Mossoul a été prise par l'organisation de l'État islamique en juin 2014. Afin de comprendre davantage les récents événements au Proche-Orient et la crise qui s'y déroule, la lecture de cet ouvrage peut constituer une ressource majeure. De fait, les cours concernant l'histoire récente du Proche-Orient doivent être actualisés car les élèves doivent pouvoir relier cet espace à d'autres pour saisir une situation géopolitique où les acteurs, les enjeux et les territoires s'imbriquent à toutes les échelles. Actualité à exploiter avec : Lycée général et technologique/Terminale/Histoire/Un foyer de conflits
L'islam, combien de divisions ? Le monde compte un milliard et demi de musulmans… Et tous vivraient leur foi à l’identique ? Panorama géohistorique de la diversité… Au début des an- nées 1950, le monde musulman fut décrit par le journaliste allemand Friedrich W. Fernau comme un « continent intermédiaire ». La formule était séduisante et fut reprise par Fernand Braudel. Elle disait bien ce qu’avait été cet espace jamais réellement dominé par un seul empire, mais traversé de réseaux terrestres et maritimes, parcouru par des marchands, des soldats, des soufis, des pèlerins animés par une religion commune et pourtant diverse. Mais ce continent est flou. Trois facteurs principaux contribuent à cette multiplicité, à la fois religieuse, juridique et linguistique : le clivage sunnisme/chi‘isme ; les écoles juridiques sunnites ; le poids des cultures nationales. FACTEURS DE DIVERSITÉ1) Sunnisme/chi‘isme Le principal clivage remonte au premier siècle de l’islam. 2) Les écoles juridiques sunnites La carte le montre bien.
Séries. La géopolitique du Moyen-Orient expliquée par “Game of Thrones” Alliances, guerres, intrigues et luttes de pouvoir : inspiré par une phrase du Premier ministre israélien, The Washington Post s’est amusé à appliquer les rapports de pouvoir de Game of Thrones à la géopolitique du Moyen-Orient. “Les deux, extrémistes de l’organisation Etat islamique et leaders de Téhéran, mènent un jeu de trônes mortel.” C’est cette phrase prononcée par le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou devant le Congrès américain en mars qui a poussé The Washington Post à le prendre au mot. Que se passerait-il, s’interroge le quotidien américain, si on transposait “le monde fantastique de Game of Thrones au hargneux Moyen-Orient ?” Certes, la question paraît “hypothétique et stupide”, admet le Post. Voici donc la représentation du Moyen-Orient selon “Game of Thrones” Les Lannister : l’Arabie Saoudite.
L'islam a-t-il épousé la modernité ? Comme le reste de la planète, l’islam est entré en modernité au 19e siècle. Et la Nahda, Renaissance arabe fille de ce moment, reste une référence politique et sociale vivace. En mai 1798, une flotte de 400 navires, 10 000 marins et 30 000 soldats appareille de Toulon. Au commandement, un ambitieux général de 29 ans. Napoléon Bonaparte, au nom d’une France révolutionnaire qui a proclamé le droit des peuples à se gouverner eux-mêmes, s’en va annexer l’Égypte. Il s’agit de reconstituer un empire ultramarin, et de tailler des croupières à l’ennemi britannique, en lui barrant la route des Indes. L’aventure coloniale tourne court. Des sociétés en effervescence Fin de la modernité en Islam ? Une entreprise mondiale Nombre des acteurs de cette élaboration d’une modernité intellectuelle arabe, qu’elle soit littéraire, religieuse, politique ou philosophique, acquièrent une première expérience dans l’exil en Europe, l’enrichissent de leurs échanges, créent une culture propre. Pour aller plus loin...
Un an de plus en Syrie… une cartographie actualisée des réfugiés syriens La date du 15 mars a été une nouvelle fois le point d’orgue médiatique de l’attention internationale autour du conflit syrien. C’est en effet en mars 2011 que s’enclenche une mécanique de contestation pacifique dans les rues de Deera, dont on connait aujourd’hui les rouages destructeurs, et la tragédie sans fin à laquelle sont exposés les syriens. Après 4 années de guerre civile dans l’antique pays de Cham, nous sommes malheureusement tentés, comme beaucoup d’autres, d’entretenir cette mécanique cyclique d’une empathie pour le sort des réfugiés syriens, en opérant une actualisation de nos publications antérieures. Nous proposons donc ici une mise à jour de la carte régionale du déplacement des réfugiés déjà actualisée en 2014, et publiée à l’origine dans l’article consacré au camp de Zaatari, qui racontait la naissance de ma « curiosité » géographique pour les enjeux humains de ce conflit mondial. Une crise régionale urbaines.
France. Interdiction du voile intégral : le racisme à visage découvert ? En juillet 2010, The Guardian réagissait au projet de loi français d’interdire le port du voile intégral. Pour le quotidien britannique, la “libération” des femmes ne peut pas se décréter par ce type de loi, et l’Etat n’a pas à se mêler de ce que doivent porter les femmes. [Article initialement publié le 19 juillet 2010] Cela fait froid dans le dos. Les députés français ont voté, le 13 juillet [2010], une loi qui interdit le port du voile intégral dans l’espace public. Il faut espérer que ce texte extraordinaire [qui sera soumis au Sénat en septembre] finira par être censuré [par le Conseil constitutionnel ou la Cour européenne des droits de l’homme]. Le débat sur le voile permet en toute légitimité de mettre au pilori un tout petit nombre de femmes en raison de ce qu’elles portent. Minijupe, sari, niqab ou burqa : même combat Aujourd’hui, un nombre croissant de jeunes femmes choisissent de porter le voile intégral parce qu’elles y voient un moyen d’affirmer leur identité.
Qu’est-ce qui oppose les sunnites et les chiites ? La rivalité entre l’Arabie saoudite et l’Iran se nourrit des oppositions confessionnelles entre les deux principales familles de l’islam. Mais elle ne saurait s’y résumer. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Louis Imbert La rupture par l’Arabie saoudite de ses relations diplomatiques avec l’Iran, dimanche 3 janvier, a creusé la cassure confessionnelle entre chiites et sunnites au Moyen-Orient. Une division historique La division entre sunnisme et chiisme est historiquement le fruit d’un conflit de succession, après la mort du prophète, en 632 à Médine, dans l’actuelle Arabie saoudite. Hussein, le fils d’Ali, qui se soulève contre l’autorité du calife Yazid, fils de Mouawiya installé à Damas, sera tué lors de la bataille de Kerbala, en 680. Une différence de doctrine Le sunnisme, qui rassemble environ 85 % des musulmans, tend à se définir par opposition aux sectes qui ont parcouru l’histoire de l’islam, en premier lieu le chiisme, et revendique un idéal de consensus.
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"Son idéologie s’est construite par strates à partir d’une relecture partielle et orientée de plusieurs théologiens musulmans historiques radicaux, et notamment Ibn Tamiyya (1263-1328), un théologien syrien hanbalite radical, qui dans le contexte historique particulier des croisades, avait théorisé l’appel à la guerre sainte contre les non-musulmans. « Grâce à ses prêches violents et simplistes, [il avait] rencontré un véritable succès auprès des classes marginales et des populations les moins instruites dans la religion musulmane. La situation n’a finalement guère évolué en six siècles », ironise Philippe Migaux." by pm_international Mar 25