Six règles pour régénérer son cerveau Nous avons tous le potentiel de régénérer notre cerveau, à tout âge. Seulement il y a des conditions à respecter pour que cette fontaine de jouvence puisse jaillir, comme le montre la recherche sur les animaux. Prenez une souris dans un élevage standard et placez-la dans une cage dépourvue de congénères, aseptisée, avec une nourriture invariante, sans objets à découvrir au cours de ses explorations. En gros l’enfer et la prison, dans sa vie de souris. Vous constaterez qu’en deux à trois semaines, la production de nouveaux neurones dans son cerveau aura été réduite de 50 %. Cette malheureuse souris, vous allez en plus la stresser et vous verrez alors que cette production disparaîtra totalement. Prenez la même souris et placez-la, cette fois, dans un univers enrichi, stimulant. Une pouponnière à neurones dans notre cerveau Ceci est vrai car nous hébergeons dans notre cerveau une espèce de pouponnière dans laquelle sont abritées des cellules souches neuronales. Passons au second principe.
Interactions entre fonctions cognitives Les fonctions cognitives n’agissent pas indépendamment les unes des autres. Il est souvent nécessaire de faire appel à plusieurs d’entre elles selon la tâche que nous sommes en train d’effectuer. Par exemple, les jeux HAPPYneuron sont présentés et classés par catégorie, cependant ils stimulent la plupart du temps plusieurs aspects cognitifs. Les jeux de mémoire notamment requièrent une attention particulière pour optimiser le processus de mémorisation. L'attention et la mémoire L'interaction entre les deux fonctions cognitives attention et mémoire est très grande. L'attention se portera sur une information familière principalement si elle diffère du contexte habituel (dans notre exemple, un élément aurait été déplacé) ou si nous recherchons volontairement un objet dans l'environnement. Notons que notre (pré)nom, entendu dans des contextes divers (dans la rue, au restaurant...) captera aussi immédiatement notre attention, même si cette information nous est extrêmement familière.
Single-neuron activity and eye movements during human REM sleep and awake vision 1Aserinsky, E. & Kleitman, N. Regularly occurring periods of eye motility, and concomitant phenomena, during sleep. Science 118, 273–274 (1953).ADS CAS Article Google Scholar 2Dement, W. & Kleitman, N. The relation of eye movements during sleep to dream activity: an objective method for the study of dreaming. J. Exp.
Les quatre piliers de l'apprentissage, ou ce que nous disent les neurosciences L’enfant est doté d’intuitions profondes en matière de repérage sensoriel du nombre. Avant tout apprentissage formel de la numération, il évalue et anticipe les quantités. Apprendre à compter puis à calculer équivaudrait à tout simplement tirer parti de ces circuits préexistants, et, grâce à leur plasticité, à les recycler. L’apprentissage formel de l’arithmétique se « greffe » sur le « sens du nombre » présent chez l’enfant, et sollicite la même zone cérébrale. Le maître-mot, alors, est la plasticité cérébrale. Les circuits cérébraux: des capacités disponibles dès l’origine Les circuits cérébraux qui sous-tendent les apprentissages ne sont d’ailleurs pas si variés. L’apprentissage de la lecture active une région spécifique, mais il mobilise et active aussi d’autres zones. La zone de la lecture recycle un « algorithme » préexistant, celui de la reconnaissance des visages : au scanner, on voit nettement la même zone s’activer. Mais ce recyclage n’est pas une simple réutilisation. 1. 2.
Cerveau et apprentissage, ou les bienfaits de la neuroéducation Aimeriez-vous savoir ce qui se produit dans le cerveau de vos élèves lorsqu’ils apprennent ? Aimeriez-vous connaître les effets qu’ont vos interventions pédagogiques sur le cerveau de vos élèves ? Aimeriez-vous savoir pourquoi certains élèves ont plus de difficultés que d’autres à réaliser certains apprentissages ? Aimeriez-vous appuyer vos décisions pédagogiques sur des fondations solides découlant des recherches de pointe sur le cerveau ? Voici quelques questions que pose l’Association pour la Recherche en Neurosciences (ARN) avec le groupe EDUCO et l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Une problématique importante se pose donc : connaître le cerveau pour mieux enseigner et intervenir auprès des élèves. Cerveau et pratiques pédagogiques D’autres institutions (en France), comme le Collège des Bernardins à Paris se penchent, aussi, sur les apports que peuvent faire les sciences à l’éducation et un séminaire est prévu sur l’apport des neurosciences (1). Architecture initiale
Les mouvements oculaires pendant le sommeil : une fenêtre sur les rêves ? Une nuit tranquille. Dans la pièce voisine, une personne dort, équipée de capteurs. Le corps est immobile. Ce sommeil, différent du sommeil dit « lent » où les rêves se font rares, se reconnaît à ces mouvements oculaires rapides qui l’accompagnent, d’où son nom en anglais : sommeil REM (Rapid Eye-Movement). À l’éveil, nos yeux bougent sans cesse pour appréhender les alentours. L’étoffe des rêves Les mouvements oculaires exploreraient-ils une scène rêvée ? Il y a en effet d’autres explications possibles. Depuis quelques années pourtant, la piste du balayage semble étayée par l’observation clinique. Réponse neuronale Dans une étude récente publiée dans la revue Nature Communications, nous avons tenté d’explorer cette question en examinant l’activité cérébrale associée à ces mouvements oculaires pendant l’éveil et le sommeil. Nous avons comparé les réponses des neurones aux mouvements oculaires effectués pendant l’éveil et le sommeil paradoxal.
intuition-le-cerveau-en-roue-libre_104367 NUMÉRIQUE. Article extrait du n°827 de Sciences et Avenir. Pour en savoir plus, se référer à l'encadré de bas de page. INTUITION. Puissante, l'intuition peut changer la face du monde Longtemps considérée comme irrationnelle, à la frontière de la parapsychologie, l’intuition est désormais un "vrai" domaine de recherche. Une découverte majeure dans le traitement du cancer John Kounios aime ainsi raconter l’histoire du docteur Judah Folkman qui fit une découverte révolutionnaire dans le traitement du cancer dans les années 1970 à la suite d’une formidable série d’intuitions. En dépit du ridicule et du manque de financements, il était sûr de la validité de sa vision. Sa théorie reçoit un mauvais accueil. Deux routes cérébrales : une haute et une basse Point commun de ces découvertes : elles ne procèdent pas de la pensée analytique. L’intuition est l’intelligence qui a commis un excès de vitesse" - Henry Bernstein Les premières impressions sont souvent pertinentes
Les quatre piliers de l’apprentissage - Stanislas Dehaene L’enfant est doté d’intuitions profondes en matière de repérage sensoriel du nombre. Avant tout apprentissage formel de la numération, il évalue et anticipe les quantités. Apprendre à compter puis à calculer équivaudrait à tout simplement tirer parti de ces circuits préexistants, et, grâce à leur plasticité, à les recycler. Le maître-mot, alors, est la plasticité cérébrale. Les circuits cérébraux : des capacités disponibles dès l’origine Les circuits cérébraux qui sous-tendent les apprentissages ne sont d’ailleurs pas si variés. L’apprentissage de la lecture active une région spécifique, mais il mobilise et active aussi d’autres zones. Différentes zones du cerveau La zone de la lecture recycle un « algorithme » préexistant, celui de la reconnaissance des visages : au scanner, on voit nettement la même zone s’activer. Mais ce recyclage n’est pas une simple réutilisation. Comment alors passe-t-on d’une lecture ânonnante à une lecture fluide ? 1. 2. 3. 4. Stanislas Dehaene
Un rêve pour les sciences sociales Objet indissociable de la psychanalyse, étudié par la psychologie et les neurosciences, le rêve reste largement ignoré des sociologues. Ce que propose Bernard Lahire dans l’ouvrage dont nous publions l’introduction (« L’interprétation sociologique des rêves », Éditions de La Découverte), est de faire entrer le rêve dans le champ des sciences humaines, briser le monopole de la psychanalyse et permettre de relier les rêves aux expériences que les individus ont vécues dans le monde social. « Un rêve est un hachoir à saucisse qu’on alimente en y pressant sa vie. »(Benjamin Whitmer, « Pike », Gallmeister, Paris, 2017, p. 58.) Le rêve est un objet à la fois très séduisant et très inquiétant pour le sociologue. Mais la curiosité et l’excitation intellectuelle que suscite un tel objet font rapidement place à l’inquiétude. Celle-ci est tout d’abord liée à plusieurs caractéristiques de l’objet. Tentatives d’interprétation Ce n’est pas tout. Vingt ans de travail Continuum expressif
La tête dans le cerveau Un simple discours empathique permettrait de soulager la douleur d’une personne souffrant. Continuer la lecture de L’analgisante empathie (chronique 114) Face à du contenu érotique, l’activité cérébrale des femmes et des hommes ne serait pas vraiment différente. Continuer la lecture de La féminine et masculine excitation sexuelle (chronique 113) Dans certains cas, un animal de compagnie peut provoquer la plus profonde des folies. Afin de luter contre une phobie, regarder un film de super-héros pourrait aider. Plus que de jouer sur le confort ressenti, quelques degrés de plus ou de moins, pourraient également avoir un impact sur les performances cognitives et ceci de manière différente pour une femme ou pour un homme. Le simple fait de regarder une forêt pourrait avoir des conséquences assez impressionnantes. Il semble établi que les odeurs sont perçues par le nez et le goût par la bouche et la langue, néanmoins, il se pourrait que les choses soient bien plus complexes.
Entre fascination et rigueur scientifique : les dérives des neurosciences Des expérimentations neuroscientifiques inscrites dans la psychologie Les techniques utilisées en neurosciences ont connu un énorme développement depuis quelques décennies, grâce notamment à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Cet outil reste malgré les progrès un matériel de laboratoire, dont l’utilisation nécessite des moyens conséquents et coûteux. Les tests effectués grâce à ces appareils d’imagerie cherchent à apporter une brique de plus dans la construction des hypothèses de psychologie cognitive, qui reste la base théorique des expérimentations[i]. Un certain manque de prudence de la part de certains neuroscientifiques et des médias À ces problèmes intrinsèques aux dispositifs expérimentaux des neurosciences s’ajoute un phénomène commun à la recherche, la course à la publication : seuls les résultats « positifs » sont publiés, rarement répliqués et pris comme hypothèses pour de nouvelles recherches. Comment dépasser ces clivages?