Ed Sheeran divise pour mieux régner Après « + » et « x », le troisième album de la popstar anglaise, « ÷ », triomphe à son tour. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Stéphane Davet Au vu des titres de ses trois albums, + (pour « plus »), x (pour « multiply ») et le tout récent ÷ (pour « divide »), nul doute qu’Ed Sheeran sait compter. Et les compteurs, affolés, le lui rendent bien : 14 millions de copies de x ont été écoulées depuis sa sortie en 2014, tandis que le clip du morceau Thinking Out Loud affiche à ce jour 1,5 millard de visionnages. Et les calculettes n’ont pas fini de perdre la tête. Plus qu’une affaire de chiffres, le calcul, chez ce guitariste roux aux allures pouponnes, est d’abord une histoire de dosage. Une brute de travail Inauguré avec le triomphe de Sing (2014), hit enregistré en duo avec Pharrell Williams, le procédé est dupliqué dès Eraser, titre d’ouverture de ÷. Par là, celui qui, selon le magazine Forbes, a gagné plus de 31 millions d’euros en 2016, entend prouver qu’il...
Les ouvriers de la République LE MONDE | • Mis à jour le | Par Perrine Mouterde Lorsqu’il s’exprime en séance plénière, Olivier Le Bras n’a pas encore l’aisance de ses collègues. Il y a ces jambes qui s’agitent, ces yeux qui s’accrochent à son texte. Mais le 25 mars, son intervention n’est pas préparée. A cet instant, il retrouve toute l’éloquence et le charisme qui l’ont porté, en 2013, à la tête du combat pour tenter d’empêcher – en vain – la fermeture de l’abattoir porcin Gad de Lampaul-Guimiliau (Finistère). Chez Gad, pendant les huit mois de conflit, ce sont aussi les applaudissements de ses collègues qui l’ont aidé à avancer. J'ai intégré le web d'extrême droite pendant un mois POLITIQUE - Après plusieurs articles sur les campagnes de déstabilisation orchestrées par ce qui est communément appelée la "fachosphère", de "Ali Juppé" à "Farid Fillon", nous avons décidé de traverser le miroir dans le but d'observer le fonctionnement de ces cuisines numériques. Pour accéder à cet entre-soi d'extrême droite, deux faux comptes "patriotes" ont été créés. L'un sur Twitter, l'autre sur Facebook. Pour passer sous les fourches caudines de la "patriosphère", il faut en adopter les codes. Un drapeau tricolore et une bio décrivant un retraité vauclusien acquis au FN pour le compte Twitter. Pour Facebook, un profil davantage provocateur (vieille image de Jean-Marie Le Pen en photo de profil) et plus jeune. Ci-dessous, le compte de "Jean Lutte", l'un de nos deux personnages fictifs. Capture Twitter Adopté (très) rapidement par la communauté Sur Twitter, le compte est créé le 21 janvier. Entre patriotes, le tutoiement est de rigueur. Le vertige Facebook Capture Facebook Capture
Agnès B., rebelle dans l’art Peu soucieuse des lois du marché, la styliste parisienne a toujours soutenu les peintres ou les photographes d’avant-garde. Sa collection est présentée au Musée national d’histoire de l’immigration, à Paris. LE MONDE IDEES | • Mis à jour le | Par Roxana Azimi La styliste nous reçoit dans le coin « récré » de son bureau, au sixième étage d’un immeuble de la rue Dieu (Paris 10e). Elle s’excuse de son retard, s’inquiète de savoir si l’on a à boire, s’amuse en nous voyant scruter un radiateur tagué par un de ses copains artistes. Sa collection d’art, présentée au Musée de l’histoire de l’immigration, à Paris, est résolument hors cadre : vivante, rebelle, construite, de son propre aveu, « par instinct ». Gérard Fromanger, Nan Goldin, Jean-Michel Basquiat… Les guérilleros longtemps méconnus de la figuration narrative, tels l’Italien Antonio Recalcati ou le Français Gérard Fromanger, copains de grandes discussions et de tablées, figurent...
Edward Albee, l’auteur de « Qui a peur de Virginia Woolf ? », est mort Le dramaturge américain Edward Albee, auteur de la célèbre pièce Qui a peur de Virginia Woolf ?, est mort vendredi 16 septembre à 88 ans chez lui à Montauk, dans l’Etat de New York. Il a succombé à une courte maladie, a commenté son assistant, Jakob Holder, au New York Times. Edward Albee a un jour déclaré avoir décidé à l’âge de 6 ans de devenir écrivain et s’être ensuite consacré au théâtre après avoir conclu qu’il n’était ni un bon poète, ni un bon romancier. Il avait débuté sa carrière théâtrale à 30 ans, en écrivant The Zoo Story (1958). A ses yeux, un dramaturge est « quelqu’un qui laisse ses tripes pendre sur scène ». Une œuvre jouée quinze mois d’affilée à Broadway Considéré comme l’un des plus grands dramaturges américains de son époque, Edward Albee avait reçu à trois reprises le prix Pulitzer pour Délicate balance (1967), Seascape (1975) et Trois grandes femmes (1994). Sa célèbre pièce Qui a peur de Virginia Woolf ? Lire aussi : « Qui a peur de Virginia Woolf ?
Une famille (algérienne) de France Avec nos partenaires, nous traitons vos données pour les finalités suivantes : le fonctionnement du site, la mesure d'audience et web analyse, la personnalisation, la publicité et le ciblage, les publicités et contenus personnalisés, la mesure de performance des publicités et du contenu, le développement de produit, l'activation des fonctionnalités des réseaux sociaux. Vos préférences seront conservées pendant une durée de 6 mois. Ces élites politiques hypocrites qui en appellent au peuple En maraudeurs de la politique, Marine Le Pen, Donald Trump et les chefs brexiters exploitent le fossé entre deux représentations du monde de plus en plus antagonistes, souligne Alain Frachon, éditorialiste au « Monde », dans une chronique. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Alain Frachon (éditorialiste) Brexiters, trumpistes et lepénistes ont ceci en commun qu’ils assurent incarner « le peuple ». A leurs yeux, c’est un gage de bonté naturelle et d’exceptionnelle légitimité démocratique. Cette qualité autodistribuée a l’avantage de repousser « les autres » dans l’ignoble catégorie des « élites » que l’on sait attachées au malheur dudit peuple. Ainsi va la rhétorique électorale de part et d’autre de l’Atlantique en ce premier tiers de XXIe siècle. Personne ne sait trop ce que recouvre « le peuple », cette entité mythique dont les partis et les candidats protestataires se disent les représentants exclusifs. Vindicte Discours dangereux. Un vent mauvais souffle.
Adam Driver, toujours aux ordres Obsédé par la discipline, l’acteur vit son métier comme un sacerdoce. Après Clint Eastwood ou les frères Coen, il sera à l’affiche de « Paterson », de Jim Jarmusch, en salles le 21 décembre. M le magazine du Monde | • Mis à jour le | Par Samuel Blumenfeld Adam Driver est fasciné par la discipline. Celle de son personnage de poète, chauffeur de bus dans une petite ville du New Jersey, qui noircit son carnet de vers avec abnégation, dans Paterson de Jim Jarmusch (en salle le 21 décembre). Celle de son rôle de missionnaire jésuite plongé dans le Japon du XVIIe siècle dans Silence, le prochain film de Martin Scorsese (en salles le 8 février 2017). Mais surtout celle qu’il réclame dans la vie, sur un plateau ou ailleurs. Extrait de « Girls », avec Adam Driver et Lena Dunham Adam Driver a toujours connu l’ordre. Une adolescence rebelle Un film lui sert alors de guide : Fight Club (1999).
D’où vient la couleur du vin ? Vert, jaune, orange, et même bleu. Une infinie palette de teinte existe, le plus souvent grâce à des procédés 100 % naturels. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Ophélie Neiman L’annonce a fait dresser plus d’une tignasse. Et pourtant, nul besoin de verser dans la créature de Frankenstein pour jouer avec les couleurs : le vin contient déjà tout l’arc-en-ciel. Le jus des raisins noirs est blanc A l’opposé, le vin jaune affiche fièrement un mordoré riche de maturité. Lire aussi : Les vins ne sont pas tous nés pour vivre vieux Les vins du Nord sont généralement plus clairs que ceux arrosés de soleil. Fermentation en amphore Et c’est ce qui explique la palette infinie des rosés : églantine, chair, œil de perdrix, pelure d’oignon, abricot, saumon, corail, groseille, grenadine, pivoine… Toujours issus de raisins colorés, les plus clairs sont des « rosés de pressurage », c’est-à-dire que cette couleur est obtenue en pressant très lentement les raisins.
Jean-Hervé Lorenzi : "Il existe une nouvelle classe de jeunes, victime d'une hypersélectivité à l’école et sur le marché du travail" Une partie de la jeunesse fait entendre son inquiétude face à la réforme du travail du projet de loi El Khomri. Quel regard portez-vous sur cette génération ? La jeunesse est devenue la génération la plus vulnérable face aux nouveaux risques de nos sociétés modernes. Depuis la crise de 2008, les jeunes sont les premières victimes du chômage et entrent d’emblée dans la précarité qui caractérise les nouveaux emplois. Pire encore, 17% de cette génération vit en dehors de tout système, sans diplôme et sans emploi. C'est donc bien une génération "sacrifiée" ? D'une certaine manière oui, car leur destin est de plus en plus scellé par leur héritage social et culturel, et par les institutions de la société française, qui marginalisent depuis plus de trois décennies plus d’un jeune sur six. Ce qui m'inquiète sérieusement, c'est le troisième visage qu'a pris la jeunesse. Pour favoriser une meilleure intégration sur le marché de l'emploi, il faut commencer par réformer... le marché locatif !
« Roman national », « récit national » : de quoi parle-t-on ? Les hommes politiques s’intéressent à l’enseignement de l’histoire, considérant qu’elle forge l’identité nationale. L’histoire doit-elle être enseignée comme un « récit national » ? Cette conviction exprimée depuis la rentrée par plusieurs candidats à la primaire de la droite, notamment par Nicolas Sarkozy, qui vantait les racines gauloises de la France, vient d’obtenir un soutien inattendu sur la gauche de l’échiquier politique, en la personne de Jean-Luc Mélenchon. Mais cette querelle n’est pas toujours simple lorsqu’on n’est pas spécialiste. Ce qu’ils ont dit : François Fillon (Les Républicains), candidat à la primaire de la droite, a d’abord critiqué l’enseignement de l’histoire, le 28 août à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) : « Les jeunes Français ignorent des pans de leur Histoire ou, pire encore, apprennent à en avoir honte. Puis son rival Nicolas Sarkozy a convoqué l’histoire pour défendre l’identité nationale, en déclarant, le 19 septembre lors d’un meeting à Franconville (Val-d’Oise) :
Circa et ses acrobates jonglent avec la gravité Après avoir présenté son spectacle à Paris, la troupe australienne est en tournée en France jusqu’à la fin janvier. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Rosita Boisseau Des queues-de-cheval qui balancent, de longues jambes qui griffent l’air, des tornades d’énergie en veux-tu en voilà ! Les acrobates féminines de la compagnie de cirque australienne Circa possèdent la grâce accrocheuse de lycéennes qui font péter les bouchons de la virtuosité en restant glamour jusqu’au bout des cils. Cette dream team tombe dans les bras de lascars qui lui vont comme un gant (et vice versa) dans le spectacle Beyond, créé en 2013, qui a été présenté par la compagnie Circa, du 8 au 27 novembre, au Théâtre du Rond-Point, à Paris. Performances sidérantes La main dans la main, dos à dos, côte à côte, les uns par-dessus les autres, ils sont sept en scène à servir la cause d’un cirque de prouesse où la confiance en l’autre est le seul contrat qui vaille.
Electro : Justice, enfin de retour Après cinq ans d’absence, le duo star de la scène électro française revient avec « Woman », album solaire. Rencontre avec les auteurs du tube « D.A.N.C.E. ». M le magazine du Monde | • Mis à jour le | Par Stéphane Davet Daft Punk mis à part, quel autre groupe de l’électro française est aussi attendu que Justice ? Avare de ses productions – trois albums seulement depuis 2007 –, le duo formé par Xavier de Rosnay et Gaspard Augé comble ses absences en peaufinant des retours débordant de surprises musicales, visuelles et scéniques Après avoir embouti les carénages trop lisses de la house music avec un premier opus (au titre représenté par une croix, le logo du groupe) insufflant de belles rasades de distorsions et d’imageries trash, les Parisiens avaient léché les mélodies grandiloquentes d’un deuxième album, Audio, video, disco (2011). Qu’ils soient tractés par une basse tellurique (Safe and Sound), des machines dignes d’un Giorgio Moroder sous amphétamines (Alakazam !) Look + talent = succès