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La fabrique des débats publics, par Pierre Bourdieu (Le Monde diplomatique, janvier 2012)

La fabrique des débats publics, par Pierre Bourdieu (Le Monde diplomatique, janvier 2012)
Un homme officiel est un ventriloque qui parle au nom de l’Etat : il prend une posture officielle — il faudrait décrire la mise en scène de l’officiel —, il parle en faveur et à la place du groupe auquel il s’adresse, il parle pour et à la place de tous, il parle en tant que représentant de l’universel. On en vient ici à la notion moderne d’opinion publique. Qu’est-ce que cette opinion publique qu’invoquent les créateurs de droit des sociétés modernes, des sociétés dans lesquelles le droit existe ? C’est tacitement l’opinion de tous, de la majorité ou de ceux qui comptent, ceux qui sont dignes d’avoir une opinion. Je pense que la définition patente dans une société qui se prétend démocratique, à savoir que l’opinion officielle, c’est l’opinion de tous, cache une définition latente, à savoir que l’opinion publique est l’opinion de ceux qui sont dignes d’avoir une opinion. L’opinion publique est toujours une espèce de réalité double. Mettre en scène l’autorité qui autorise à parler Related:  RessourcesPolitiqueSources

Périodiques débutant par : j | Le gazetier révolutionnaire Aller au contenu principal Le gazetier révolutionnaire Ressources numériques sur la presse révolutionnaire Accueil Périodiques débutant par : j Copyright © 2015 IHRIM UMR 5317 / ISH USR 3385 / Hugo SCHULER (HS Pro) - Mentions légales - Contacts - Connexion utilisateur Il n'a échappé à personne qu'on réflechit tous à un... Sur le Larzac, les radios associatives en danger Tributaires des aides publiques, Radio Saint-Affrique et Radio Larzac, nées dans la foulée des grands rssemblements de années 1970 et 2000, peinent à assurer leur survie. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) Mauvaises ondes sur les plateaux. Tributaires des subventions, et surtout du Fonds de soutien à l’expression radiophonique locale (FSER) du ministère de la culture, fonctionnant sans publicité à l’antenne, les deux radios aux « identités propres », avec un budget annuel de 140 000 euros environ, peinent à pérenniser leur modèle économique. La part du gâteau « Le fonds de soutien du ministère représente un tiers du budget, précise-t-il. « Des médias équivalents à un service public, mais une qualité qui a un coût que nous ne pouvons plus assumer » Depuis quinze ans, pourtant, ­Radio Saint-Affrique essaie de se diversifier en proposant des formations (animation, technique, voix) à des jeunes voulant découvrir le métier.

Muriel Favre, La propagande radiophonique nazie 1À la propagande radiophonique nazie, on associe généralement la retransmission en direct des discours du Führer. Mais aux programmes politiques s’ajoutaient également des émissions de divertissement. De ce fait, Muriel Favre a choisi d’analyser les outils et les méthodes de la propagande de l’époque, en confrontant la mise en place de la programmation avec la politique poursuivie par Goebbels et Hitler et les effets sur la population. En effet, pour le ministre, ce média est primordial pour diffuser l’idéologie du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (nsdap) : « Je tiens la radio pour l’instrument le plus moderne et le plus important qui soit pour influencer les masses » (p. 7) a-t-il déclaré le 25 mars 1933. 2L’étude de Muriel Favre débute par un rappel théorique – trop long peut-être – à la fois sur l’usage de la radio et du terme propagande.

3 cartes interactives pour comprendre les conflits actuels Web et multimédia ont apporté à la cartographie des atouts pour en faire un formidable outil pédagogique permettant d’expliquer des situations parfois complexes. Animations, compléments multimédias, interactivité avec le lecteur en font des outils pédagogiques de premier ordre. La preuve avec trois exemples de cartes consacrés à des confits actuels. 3 cartes parlantes particulièrement spectaculaires. Cyberthreat Real Time Map. C’est une guerre sourde et violente qui se déroule chaque jour sur les réseaux informatiques. LiveuMap Encore une carte de la planète qui vibre au rythme des conflits aux quatre coins du globe. ResourceTrade Il fait partie des principales causes des conflits qui secouent notre planète: le commerce international.

La censure de la création en état d’urgence - La Rue en Campagne Après les attentats de novembre 2015 et les lois d’exception, la liberté de création se cherche de nouveaux repères. Car si la censure préalable n’existe plus, elle a pris d’autres visages avec d’autres acteurs qui dénient la fonction intrinsèque à toute œuvre d’art. Pierre Di Scilio. Les premiers mois de 2016 ont soufflé le chaud et le froid. La censure et ses nouveaux acteurs Au sens strict, la censure préalable n’existe plus que pour les publications destinées à la jeunesse, examinées par une Commission de contrôle, et pour les œuvres cinématographiques, soumises à un visa préalable du ministre de la Culture sur avis d’une Commission du Centre national du cinéma. Le refus d’entendre le rôle de la création Cie Kumulus. La juxtaposition de ces exemples impose des nuances. Un ordre moral que l’on cloisonne L’attentat contre Charlie Hebdo, en 2015, avait été suivi d’une vague d’annulations préventives. La distanciation permise par l’œuvre d’art La liberté d’expression impliquée dans la loi

Gérald Bronner : « La disponibilité de l’information entrave sa crédibilité Cet entretien a été réalisé le 20 mars 2019 dans le cadre du colloque « Les démocraties à l’épreuve des infox » organisé conjointement par l’INA et la BNF. Gérald Bronner est sociologue professeur à l’université Paris Diderot et membre de l’Académie nationale de médecine et de l’Académie des technologies. Votre intervention se focalisait sur la crédulité des publics. Qu’entendez-vous par ce terme ? Gérald Bronner : Nous avons tendance, statistiquement, sur le grand nombre, à endosser des propositions intellectuelles, des idées, des représentations du monde qui ne sont pas toujours sélectionnées de façon optimale. Le phénomène des fake news indique-t-il que nous sommes plus crédules qu'auparavant ? Gérald Bronner : Je ne le dirais pas. « Il n'y a jamais eu autant d'informations disponibles aujourd'hui que n'importe quand dans l'histoire de l'humanité » Diriez-vous, qu’en réalité, il n’y a rien de vraiment nouveau derrière les fake news ? Pouvons-nous on essayer d'être moins crédule ?

Il faudra la construire sans eux… Petite histoire de l’humanité à travers le pouvoir et l’écriture. Depuis ma brève expérience en politique, on me demande souvent si je compte persévérer, quel politicien je soutiens ou quel serait le type de parti susceptible de faire avancer les choses. Mais je pense que le concept même de politicien est usé, dépassé, qu’on ne peut plus compter sur eux. Les politiciens sont désormais des machines à gagner des élections, à faire des voix. Alors que notre société est de plus en plus technologique, on ne trouve presque pas de scientifiques ou d’ingénieurs parmi les politiques. Ils ne comprennent pas le web, les médias sociaux. La politique, comme l’industrie du disque ou les chauffeurs de taxis, est une vocation morte qui va disparaitre, qui doit disparaitre. Oui, je crois en une société de demain ouverte, riante, libre. Pourquoi ? L’ère de la force Depuis l’apparition du premier animal, la force brute était synonyme de pouvoir. L’ère de la transmission L’ère de la diffusion La transition Publié

7 | Mafia et République (1/3) Au début du XXe siècle, la misère jette de nombreux Corses sur les routes de l'exil. Destination : Marseille, son port et ses activités clandestines. L'un d'eux, Simon Sabiani, s'engage en politique au lendemain de la Première Guerre mondiale. Emprise invisible Ces trois épisodes, aussi denses qu'éclairants, auscultent les liens scélérats qui ont uni mafieux corses et politiques de tous bords sur trois générations. Fake news : « On ne sait pas très bien comment mesurer leurs effets Cet entretien a été réalisé le 20 mars 2019 dans le cadre du colloque « Les démocraties à l’épreuve des infox » organisé conjointement par l’INA et la BNF. Dominique Cardon est directeur du Médialab de Sciences Po. En faisons nous trop sur les effets des fake news ? Dominique Cardon : La question des fake news est essentielle aujourd'hui : on voit bien les signes d'inquiétude, de multiplication des informations et de mise en visibilité très forte, il est donc important d'y prêter attention. Il est très important de s'en occuper, d'en comprendre les mécanismes, d'en identifier les producteurs, cela me semble essentiel, et notamment parce que nous savons qu'il y a toute une série de productions industrielles (ou idéologiques) et organisées, et d’une certaine manière, il faut arriver à détecter les gens qui les fabriquent pour en donner la source. Là-dessus je pense qu'il y a vraiment un enjeu important pour la recherche, pour les citoyens. Dominique Cardon : Non.

La politique "low cost" "L'homme politique pense à la prochaine élection, l'homme d'état à la prochaine génération" disait Churchill. Autant dire que les hommes d'état sont devenus une denrée rare si l'on s'en réfère à la qualité du débat de la pré-campagne présidentielle. Alain Juppé vient de s'inquiéter de sa "nullité", réagissant au fameux "nos ancêtres les Gaulois" et ajoutant "Et si on parlait d'avenir"? Dans un pays déboussolé, inquiet, l'objectif de nombreux prétendants à la magistrature suprême n'est pas de donner des repères, d'apporter des réponses et d'éclairer l'avenir, mais d'hystériser le débat, de caricaturer l'adversaire ou le concurrent, et de jouer sur les peurs, le regard fixé sur le rétroviseur. "L'objectif de nombreux prétendants à la magistrature suprême n'est pas de donner des repères et d'éclairer l'avenir, mais d'hystériser le débat. La démagogie est la plaie de la démocratie." La démagogie est la plaie de la démocratie. Également sur Le HuffPost:

Manifeste pour une mondialité apaisée La mondialisation n’est pas un phénomène nouveau, mais elle atteint peut-être un point de basculement. Dès la fin du XVIIIe siècle, Kant fondait sur la forme sphérique de la Terre le droit à ne pas être traité en ennemi dans le pays où l’on arrive. Ce principe « d’hospitalité universelle », premier article de son droit cosmopolitique, s’imposait selon lui parce que « la dispersion à l’infini est impossible » et que les relations sont « de plus en plus étroites entre les peuples » de sorte « qu’une violation de droits dans un lieu est ressentie partout ». Ce constat est devenu une évidence à mesure que se développent les deux processus qui caractérisent la mondialisation : l’extension des relations entre peuples ou globalisation stricto sensu (globalisation des flux, des risques, voire des crimes) et l’universalisation des valeurs (apparition des droits de « l’homme », des crimes contre « l’humanité »).

« Le journal de 20 heures a déjà connu plusieurs révolutions Hervé Brusini est directeur en charge du numérique, de la stratégie et de la diversité de France Télévisions. Il a notamment été rédacteur en chef du journal de 20 heures sur France 2. À quoi ressemblait le paysage audiovisuel français avant la diffusion du premier journal télévisé en 1949? Hervé Brusini : Il y avait les actualités cinématographiques : cinq agences de presse filmée, regroupées sous le nom de France vidéo, fournissaient des séquences d’actualité pour le circuit cinématographique. Le changement de programme avait lieu chaque jeudi, sous le regard d’une sorte de commission de surveillance. Il s’agissait d’une sorte d’un résumé de 15 à 20 minutes des événements de la semaine en images, autour de critères assez variables : la légèreté, le spectaculaire, l’institutionnel, etc. Hervé Brusini. Lorsque Pierre Sabbagh commence à imaginer le journal télévisé en 1946, il n'y a pas ou très peu de télévisions en France… Hervé Brusini : Plutôt de découverte du monde !

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