Socle commun et compétences – Pratiques pour le collège
Si le socle peut apparaitre comme un « auberge espagnole », les auteures veulent montrer qu’il peut être aussi utilisé comme un « couteau suisse ». Ce livre propose de nombreux outils pour organiser des situations d’apprentissage, évaluer et valoriser les acquis des élèves.Édité par les éditions ESF en partenariat avec les Cahiers pédagogiques, Il peut être commandé sur notre site au prix de 23 euros (sans frais de port). Une recension du livre par Florence Castincaud Un entretien avec les auteures Le sommaire du livre Une vidéo présentant le livre D’autres livres ESF recensés sur notre site Apprendre, oui, mais comment ? La formule qui traduit le mieux le projet de cet ouvrage est le titre choisi pour l’introduction : De l’auberge espagnole au couteau suisse. Florence Castincaud Questions à Annie Di Martino et Anne-Marie Sanchez Comment clarifier, pour les enseignants, la relation du socle commun avec les programmes ? La métacognition doit devenir indispensable comme de respirer.
Edgar Morin : Réforme de pensée, transdisciplinarité, réforme de l'Université
Réforme de pensée et transdisciplinarité Nous savons que le mode de pensée ou de connaissance parcellaire, compartimenté, monodisciplinaire, quantificateur nous conduit à une intelligence aveugle, dans la mesure même où l'aptitude humaine normale à relier les connaissances s'y trouve sacrifiée au profit de l'aptitude non moins normale à séparer. Car connaître, c'est, dans une boucle ininterrompue, séparer pour analyser, et relier pour synthétiser ou complexifier. La prévalence disciplinaire, séparatrice, nous fait perdre l'aptitude à relier, l'aptitude à contextualiser, c'est-à-dire à situer une information ou un savoir dans son contexte naturel. Nous perdons l'aptitude à globaliser, c'est-à-dire à introduire les connaissances dans un ensemble plus ou moins organisé. Or les conditions de toute connaissance pertinente sont justement la contextualisation, la globalisation. Ces conditions se rappellent à nous d'autant plus que s'ouvre une ère planétaire d'inter-solidarité.
Contre l'idéologie de la compétence, l'éducation doit apprendre à penser
Dans quelle mesure l'évolution de nos sociétés ébranle-t-elle les conditions de possibilité de l'entreprise éducative ? Marcel Gauchet : Nous sommes en proie à une erreur de diagnostic : on demande à l'école de résoudre par des moyens pédagogiques des problèmes civilisationnels résultant du mouvement même de nos sociétés, et on s'étonne qu'elle n'y parvienne pas... Quelles sont ces transformations collectives qui aujourd'hui posent à la tâche éducative des défis entièrement nouveaux ? Ils concernent au moins quatre fronts : les rapports entre la famille et l'école, le sens des savoirs, le statut de l'autorité, la place de l'école dans la société. A priori, famille et école ont la même visée d'élever les enfants : la famille éduque, l'école instruit, disait-on jadis. En pratique, les choses sont devenues bien plus compliquées. Aujourd'hui, la famille tend à se défausser sur l'école, censée à la fois éduquer et instruire. P. Découvrir M. M. Or ce pacte est aujourd'hui remis en question. P.
Livret de compétences : nous ne sommes pas condamnés à l’« usine à cases »
Cette année, les enseignants de collège vont avoir à remplir le « livret personnel de compétences » visant à valider le socle commun. Il y a urgence pour soutenir les équipes dans cette démarche novatrice et prometteuse, ce qui est toute autre chose que demander un moratoire, prélude à un enterrement, comme vient de le faire une organisation syndicale. Comment ne pas partager la perplexité des équipes devant ces livrets de compétences, alors que la confusion règne dans leur mise en œuvre ? La direction du SNES va plus loin en demandant par une lettre ouverte au ministre de l’Éducation nationale un « moratoire » à ce livret en attendant une hypothétique consultation et en contestant une validation du socle commun commençant par la fin, en classe de 3e. Le socle commun, nous dit-on, « écrase des pans entiers de la culture scolaire ». La « course à la croix » n’a rien d’inéluctable.
L’école transformée en machine à désintégrer
Dans le petit jeu des annonces gouvernementales qui s’emballent à l’approche des élections, le repérage des enfants «à risque» et «à haut risque» en maternelle est très représentatif d’une conception tout à fait cohérente de l’enseignement fondée sur des principes simples : médicalisation, détection et dérivation. Longtemps, la métaphore médicale a joué un rôle critique en éducation. En 1967, les enfants de Barbiana écrivaient dans leur «Lettre à une maîtresse d’école» que «l’école se comport[ait] comme un hôpital qui soignerait les bien portants et exclurait les malades». Le caractère subversif de la formule s’est émoussé : avec la gestion libérale du système de santé, quand le management l’emporte sur le soin et que le «pilotage par les résultats» permet tout naturellement d’arroser là où c’est déjà mouillé, la médecine n’a plus rien à envier à l’école ! Ainsi, ce qu’on nous présente comme une machine à intégrer est devenu une gigantesque machine à désintégrer.
Philosophie de l'éducation : les compétences en question.
Deux dates pour commencer : 2005 : après 15 ans de préparation, les compétences deviennent un élément essentiel du système éducatif français, avec la « Loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école », qui définit le « Socle commun de connaissances et de compétences », sur la base du rapport Thélot de 2004.2007 : la Direction générale de l’Éducation et de la Culture (organe de la Commission Européenne) publie un document intitulé Compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie. Un cadre de référence européen. Ici, on ne parle pas de « connaissances et de compétences », mais de compétences seules, dans la continuité de la stratégie de Lisbonne. Qu’est-ce que la compétence ? On peut prendre diverses définitions, qui toutes convergent. L’apprentissage par compétences, aujourd’hui, est moteur dans l’enseignement en général, et dans l’enseignement de la philosophie en particulier.
« Il faudrait limiter le socle commun à six ou sept compétences. »
Accueil > L’actualité vue par le CRAP > « Il faudrait limiter le socle commun à six ou sept compétences. (...) Le site d’informations ToutEduc continue en cette rentrée son travail de suivi de l’actualité éducative, avec une sélection d’informations toujours documentées. On appréciera en particulier cette semaine un entretien avec Alain Bollon, expert auprès de l’UNESCO et de la Banque mondiale à propos du débat en cours sur les compétences. Alain Bollon critique « une vision réductionniste des compétences ». Voir en ligne : Le site de ToutEduc
Meirieu : Un pédagogue dans la Cité
Par François Jarraud Attention : ce livre n'est ni une biographie officielle, ni des mémoires, encore moins un testament ! Avec "Un pédagogue dans la Cité", Philippe Meirieu revient dans le débat éducatif avec des propositions et pas seulement des souvenirs. "J'ai considéré comme "pédagogues" des personnalités engagées à la fois dans la réflexion et l'action éducative". Dans cet ouvrage, fruit d'une conversation avec Luc Cédelle, Philippe Meirieu revient sur son parcours et son action de pédagogue. Mais l'essentiel c'est la foi et les propositions. Plus qu'un livre de souvenirs, l'ouvrage est un livre de réflexion et d'action. Philippe Meirieu, Luc Cédelle, Un pédagogue dans la Cité, Conversation avec Luc Cédelle, Desclee de Brouwer, 2012. Présentation et commande Philippe Meirieu : Jamais la question des rapports entre démocratie et pédagogie n’a été aussi vive A la formation, n'êtes-vous pas finalement à la mauvaise place ? Non.