background preloader

Prendre soin des autres : un travail invisible

Prendre soin des autres : un travail invisible
Le soin des autres est devenu un enjeu de société. C'est aussi un nouvel objet pour les sciences humaines qui interrogent tout à la fois sa valeur économique, la spécificité des professions d'aide à la personne ou plus largement les valeurs morales qui régissent notre société. Mais, métier ou réalité familiale, il manque encore cruellement de reconnaissance sociale. Quel point commun entre une mère de famille, une infirmière ou une aide ménagère ? Related:  solidarité

L'éthique de la sollicitude Depuis plus d’une vingtaine d’années dans les pays anglo-saxons, des travaux réhabilitent la place de la sollicitude, du souci des autres et de l’attention au sein de la réflexion morale. Les « éthiques du care » montrent en particulier l’importance de la particularité et de la sensibilité dans l’appréhension du monde social. Le mot care, très courant en anglais, est à la fois un verbe qui signifie « s’occuper de », « faire attention », « prendre soin », « se soucier de », et un substantif qui pourrait selon les contextes être rendu en français par « soins », « attention », « sollicitude », « concernement ». Une voix morale différente Aux Etats-Unis, In a Different Voice, le livre de Carol Gilligan (1), a servi de catalyseur aux débats sur l’éthique du care. D’après cette théorie psychologique du développement moral, le degré le plus élevé de raisonnement moral met en œuvre des principes de justice abstraits et impartiaux. La publication de C. L’injustice envers les fournisseurs de soin

Qu'est-ce que le care ? Souci des autres, sensibilité, responsab 1Le livre intitulé « Qu'est-ce que le care ? Souci des autres, sensibilité, responsabilité » rassemble huit contributions d'auteurs différents sous la direction de Pascale Molinier, Sandra Laugier et Patricia Paperman sur l'éthique du care. Il est difficile d'en faire une synthèse. Ce sont comme des voix différentes qui exposent certains points essentiels de cette éthique. 2L'éthique du care parle effectivement dans la langue de l'Amérique du Nord. 3Dégagement d'une emprise du genre. 4Dégagement d'une emprise de l'intime. 5Dégagement d'une emprise du soin. 6Dégagement encore d'une emprise de l'épanouissement personnel. 7Dégagement d'une emprise de la compassion. 8L'éthique du care a beaucoup à faire pour opérer des dégagements. 9L'éthique du care parle aussi de la culture américaine. 11Il faudrait ajouter encore une autre différence qui existe entre l'approche américaine et celle peut-être plus spécifiquement française.

L'évolution de la relation soignant-soigné La communication a une dimension intime et une dimension comportementale, un langage médical et un langage quotidien, verbal et non verbal. Il est légitime de comprendre le rôle important qu'elle semble jouer sur les états de santé, d'explorer quels facteurs, du côté du médecin, du côté du patient et, au-delà, du côté des messages sanitaires, peuvent favoriser l'accès aux soins et son déroulement. Le modèle paternaliste a longtemps marqué la relation soignant-soigné, conduisant le médecin à décider pour le patient dont le professeur Portes disait en 1950 devant l'Académie des Sciences qu'il était « à protéger, à consoler, affaibli par la maladie, ne sachant pas ce qui était bien pour lui ». Ce modèle a évolué vers un modèle informatif, puis un modèle de partage de la décision, sous différentes pressions : associations de patients, presse, normes de responsabilisation et de revendication d'autonomie de l'individu, judiciarisation des rapports sociaux. Encadré 1. Le principe d'autonomie

Le care en chiffres Cet encadré est issu de l'article « Le care : ambivalences et indécences » 650 millions Le nombre d’heures de travail que représentaient les emplois familiaux en 2004 dans l’Hexagone, chiffre en augmentation de 4 % par rapport à l’année précédente. On estime que 1 million de personnes occupaient ces emplois, allant de l’entretien du domicile au soutien scolaire, en passant par l’aide aux personnes âgées ou handicapées et la garde d’enfants. Elles sont embauchées à 80 % par des particuliers, ceux-ci étant 1,7 million à recourir à leurs services. La progression des heures de travail à domicile fournies par des organismes prestataires entre 2003 et 2004. 18 millions Le nombre de professionnels de la santé en France en 2003. de 650 à 1 100 000 C’est dans cette fourchette que devrait se situer le nombre de personnes âgées dépendantes en France en 2020. 196 milliars de dollars

Le care en débat. Entretien avec Dominique Méda - Nonfiction.fr * Cet article est accompagné d'un disclaimer. Pour en prendre connaissance, veuillez cliquer sur le footer ci-dessous. Pourquoi le débat sur le care émerge-t-il maintenant ? Nonfiction.fr- La notion de care émerge au même moment dans le débat politique et intellectuel, avec le discours de Martine Aubry sur "une société du soin mutuel", et de nombreuses publications universitaires sur la question. Dominique Méda : Je ne sais pas si c’est une attente consciente de la société française. Nonfiction.fr- A votre avis, la notion de care peut-elle fonder une nouvelle politique de gauche, sans être réduite à un appel aux bons sentiments ? Dominique Méda : Cette notion est tellement vague qu’elle peut être le support d’interprétations radicalement différentes. 3) pour réévaluer au sens fort du terme les métiers du care ; Dominique Méda est sociologue. A lire sur nonfiction.fr : - Dossier "Do you care ?"

Le care : enjeux politiques d’une éthique féministe - raison-pub Les éthiques du , en proposant de valoriser des valeurs morales d’abord identifiées comme féminines – le soin, l’attention à autrui, la sollicitude – ont contribué à modifier une conception dominante de l’éthique. Par là, elles ont introduit des enjeux éthiques dans le politique, en fragilisant, par leur critique des théories de la justice, le lien apparemment évident entre une éthique de la justice et le libéralisme politique. Mais le point important est peut-être révélé par les réticences mêmes que suscite l’éthique du : les raisons des objections théoriques, notamment en contexte français, aux éthiques du rejoint le fréquent rejet de la revendication (vite identifiée comme essentialiste) d’une spécificité éthique féminine. Pourtant le renvoie à une réalité bien ordinaire : le fait que des gens s’occupent d’autres, s’en soucient et ainsi veillent au fonctionnement (ou au commerce) du monde. Pour répondre à la question “qu’advient-il des objets quand ils sont filmés et projetés ?”

De l'intérêt d'être altruiste - Nonfiction.fr le portail des liv Philosophie Je t'aide... moi non plus. Biologique, comportemental ou psychologique : l'altruisme dans tous ses états. Éditeur : Vuibert Dans cet ouvrage, Christine Clavien nous offre une brillante présentation des différentes approches scientifiques de l’altruisme. L’altruisme biologique Les sciences biologiques abordent la question de l’altruisme en s’intéressant à ce que l’auteur appelle l’altruisme biologique. À première vue, il semble que la théorie de l’évolution devrait prédire que les individus altruistes sont rapidement éliminés : ils sont désavantagés face aux individus égoïstes qui ne gaspillent pas leur fitness pour le bien des autres. Le premier chapitre du livre est consacré à apporter une réponse négative à cette question : il existe de nombreuses façons dont la théorie de l’évolution peut intégrer et expliquer l’existence de comportements altruistes. La première est la sélection de parentèle.

Politique du care contre société du soin Qu'est-ce la politique du care? Sandra Laugier, philosophe, Pascale Molinier, psychologue, et Patricia Paperman, sociologue, mettent en cause la vision conformiste et électoraliste qu'en donne actuellement le Parti socialiste. Nous travaillons depuis plusieurs années sur les approches qui commencent à être maintenant bien connues sous le nom d'éthique du care. Les analyses du care ont pour vocation de donner forme à des questions qui ne trouvaient pas leur place dans le débat public et d'infléchir ou de transformer la définition de ce qui compte d'un point de vue éthique et politique. On comprend peut-être mieux ainsi le rejet assez immédiat, de leur part, des analyses du care, toujours suspectées de ramener au centre du tableau ces détails sans importance qui salissent l'image de la puissance. Il ne s'agit pas de préconiser une idée d'un "soin mutuel" mais plutôt de questionner qui fait quoi et comment. Sandra Laugier, philosophe. Pascale Molinier, psychologue. Ont publié

La "société du care" implique de définir une politique de l'association Cette perspective humaniste ne peut prendre toutefois consistance que si elle se traduit dans l'orientation des pouvoirs publics, ceux-ci ayant la responsabilité de renforcer les actions collectives qui attestent pratiquement du souci des autres. Autrement dit, prendre au sérieux l'idée de "société du care" implique de définir une politique de l'association dans laquelle les associations deviennent éligibles au soutien public à partir du moment où elles sont des supports d'attention aux autres dans la sphère publique. Une telle évolution est loin d'être acquise. Elle suppose d'abord de rompre avec les deux tendances dominantes qui subordonnent les associations à l'Etat et au marché. Elle suppose ensuite de définir de nouvelles règles du jeu entre pouvoirs publics et associations. Le premier scénario est celui de la dépendance aux autorités publiques. Le deuxième scénario, est celui des associations comme agents de moralisation du capitalisme. est l'auteur de ' (Seuil, 2010).

Related: