Les gestes professionnels des enseignants ont-ils un effet sur les apprentissages des élèves ?
C'est la dernière intervention de la journée. Dominique Bucheton réussit à emporter l'adhésion du public. Ses propos bousculent un peu les enseignants en général mais confortent les militants qui l'écoutent dans quelques « résistances ». Elle se demande comment faire pour que l'engagement des enseignants produise des effets et celui des élèves aussi, parce que les deux sont investis dans l'affaire. Elle dit qu'il faut « penser le renouvellement de la professionnalité enseignante, parler des dilemmes de la profession. Elle propose trois postulats pour penser l'aide : - la question du sujet : l'élève est une personne avec des affects, des émotions. - Penser séparément les questions didactiques et pédagogiques est contre-productif : il faut des ajustements spécifiques selon les disciplines - maitres et élèves : l'influence de la posture de l'un sur les autres Les gestes professionnels de l'enseignant, c'est « faire plein de choses à la fois ! Ce sera le mot de la fin. Isabelle Lardon
Peut-on être professeur et aimable
En observant la chute de la cote de popularité de François Hollande, je me suis dit que cela devait être bien difficile pour lui mais qu'il devait mettre cette impopularité sur le compte des "mesures difficiles" qu'il se doit de prendre, de la crise, de l'exposition de la fonction, d'un peu tout (et surtout du reste, en réalité). En même temps, Manuel Valls qui prend aussi des "mesures difficiles" grimpe dans les sondages. Ah, terrible question : que faut-il faire pour être populaire ? Dans les établissements, on soupçonne toujours un peu les professeurs populaires d'être des traîtres démagogues vendus aux classes, des starlettes en quête de reconnaissance puérile. "Je ne suis pas là pour vous aimer ni pour que vous m'aimiez" (quand j'étais vieille prof, j'ai pu dire des conneries pareilles à mes élèves). C'est ça qui est étonnant, stupéfiant dans ce métier. Etre apprécié : il ne s'agit pas d'un acte de vanité, d'une preuve de manque affectif, de quête de gloire narcissique.
510 Des tâches complexes pour apprendre
Accueil > Publications > Les dossiers des Cahiers > N° 510 Des tâches complexes pour apprendre Coordonné par Sylvie Grau et Anne-Marie Sanchez janvier 2014 Les élèves ont besoin de maitriser des techniques, des procédures et des connaissances élémentaires, mais aussi de se confronter à la complexité de la vraie vie. Commander ce numéro Notre prochain numéro N° 511 Observer en classe Dans la classe, pour faire la classe, les enseignants observent sans cesse leurs élèves ; ils sont eux-mêmes observés lorsque les portes des classes s’ouvrent pour accueillir des stagiaires, des collègues, des formateurs, qui observent à leur tour tout ce qui se déroule.
L'humour pour apprendre
Lorsque toute une classe rit à gorge déployée, c'est rarement du à une intention de l'enseignant. L'humour est chose difficile à manipuler en classe, car il faut savoir en maîtriser les effets. Les élèves pour leur part, utilisent le rire comme une parade devant des cours trop ennuyeux, ou trop compliqués. Il faut bien plus que quelques blagues à un enseignant aujourd'hui pour être populaire. Certains n'hésitent pas à affronter les jeunes sur leur propre terrain. Ainsi le prof britannique à découvrir cette semaine est-il un redoutable rappeur qui, au passage, transmet des messages bien sentis sur l'inutilité des paroles racistes, vulgaires ou homophobes dans le rap. L'humour crée de la proximité entre les protagonistes et, quand ses effets sont maîtrisés, un climat propice à l'apprentissage. Cette semaine, Thot Cursus observe les manifestations de l'humour sur la toile et s'intéresse à l'usage de l'humour pour apprendre. photo : ehpien via photopin cc La pédagogie des morts-vivants
La cruauté est-elle universelle ?
Pour en savoir plus L'auteur Sébastien Bohler est journaliste à Cerveau&Psycho Ce sont des punaises. L'une s'appelle Tootsie, l'autre Ike, la troisième Muffin. Chacune a été placée dans un petit gobelet en carton, où son nom est lisiblement inscrit. 26 pour cent des personnes testées ont choisi de verser Tootsie, Ike et Muffin dans le mixer et d'appuyer sur le bouton, qui diffusait alors un enregistrement sonore de chair broyée. Comme on peut s'y attendre, les tueurs de punaises obtenaient de hauts scores au questionnaire de sadisme. La cruauté est-elle un trait humain répandu ? Mais franchement, s'attaquer à des punaises...
Séminaire "Apprendre et faire apprendre" — Site de l'Institut Français de l'Education
Une construction scientifique interdisciplinaire, au coeur du projet "éducation" de l'ENS Depuis 2011, le séminaire international de l’IFÉ est conçu comme un lieu de rencontre pour les recherches pionnières qui souhaitent s'affranchir des cloisonnements disciplinaires dans le champ de la recherche en éducation. Il donne à "éducation" son sens ouvert, en invitant au dialogue entre sciences de l'éducation, sciences de l'apprendre (learning sciences), sciences de l'enseigner (didactiques, technologies éducatives..), sciences de la formation, sciences sociales de l'éducation... Le séminaire international de l’IFÉ veut offrir de vrais temps de travail collectif autour de problématiques émergentes ou d'actualité. Le comité de pilotage du Séminaire : Jean-Charles Chabanne (IFÉ, ENS de Lyon), Emmanuelle Picard (IFE, ENS de Lyon), Gérard Sensevy (Université de Bretagne Occidentale) et Olivier Vanhee (IFÉ, ENS de Lyon). Texte d'orientation du Séminaire (version 2015) Comité scientifique Partenariat
La pédagogie active : Freinet, Montessori, Steiner...
L'estime de soi au quotidien
« Généralement, les autres m’aiment bien », « je suis performant dans mon travail », « même si la vie devient difficile, je trouverai les moyens de l’affronter »… Ce genre de conviction manifeste une bonne estime de soi et procure à l’individu bien-être et capacités d’action. Longtemps en Occident, l’humilité a été un idéal. Emmanuel Kant pouvait ainsi écrire : « L’amour de soi, sans être toujours coupable, est la source de tout mal. » Puis l’individu est devenu la valeur primordiale de nos sociétés, et avec lui son ego. Si Blaise Pascal pouvait écrire : « Le moi est haïssable », quelques siècles plus tard, la formule était ironiquement complétée par Paul Valéry : « Mais il s’agit de celui des autres. » L’estime de soi est aujourd’hui devenue une aspiration légitime aux yeux de tous, considérée comme une nécessité pour survivre dans une société de plus en plus compétitive. La question de l’estime de soi s’est même posée à certains responsables politiques. Qu’est-ce que l’estime de soi ?