«On nous appelait beurettes», la lutte des filles d’immigrés en France
RFI : Pourquoi est-ce si important de faire ce film aujourd’hui ? Bouchera Azzouz : On n’a pas suffisamment exploré la première génération postcoloniale née en France et qui a écrit cette première page après la colonisation et s’est confrontée à la fois à une société qui était réticente – on peut dire raciste – et des familles qui ne voulaient pas forcément s’intégrer, mais qui venaient pour travailler. Nous, on s’est retrouvé entre-deux et il a fallu mener des batailles qui n’ont pas été regardées et analysées de cette façon, comme j’aborde le film. Être une « beurette », que cela signifiait-il à l’époque de votre enfance et aujourd’hui ? C’est un mot qui arrivait à notre adolescence.
Queer Eye : les leçons à en tirer, par Fab de madmoiZelle
Ça fait des mois que l’équipe s’enthousiasme sur Queer Eye, des mois que j’entends la rédac dire à quel point cette émission est géniale, et des mois je traînais à m’y mettre. Sans doute la faute à mes préjugés sur la télé-réalité. Mieux vaut tard que jamais, parce que vraiment le show m’aura vraiment bouleversé. Queer Eye et moi Pour rappel, le concept est simple : 5 mecs gays (les « Fab 5 ») vont chez un mec, le plus souvent hétéro, pour lui proposer un « makeover » non seulement de son apparence, mais aussi de sa vie en général. Ils retapent son appartement, lui apprennent une ou deux recettes pour manger plus sainement et lui proposent un coaching pour booster sa confiance en lui.
"On ne naît pas soumise, on le devient" : comment les femmes renoncent à leur liberté
Les femmes sont-elles toutes soumises ? D’Anastasia Steele, dans «Cinquante nuances de Grey», à l’amoureuse qui repasse les vêtements de son conjoint, en passant par celle qui s’affame pour rentrer dans du 36, elles sont nombreuses à se plier délibérément aux volontés des hommes, ou du moins à celles du patriarcat. Même «les plus indépendantes et les plus féministes» d’entre elles.
« Si vous n’y allez pas, vous n’êtes pas des hommes ! » : enquête sur la mort de Quentin, jeune technicien cordiste
« Pour des questions de rendements, on a envoyé des cordistes à la mort dans un silo bien trop plein, au lieu d’attendre que la matière s’écoule toute seule. » Ce 21 juin 2017, Éric Louis, cordiste intérimaire, était à deux doigts de prendre la relève quand son collègue de l’équipe du matin se faisait emporter sous 370 tonnes de résidus de céréales, dans l’un de ces énormes silos qui font partie du paysage le long des routes champenoises. Quentin Zaraoui-Bruat, cordiste de 21 ans, travaillait pour Cristanol, une filiale du deuxième groupe sucrier français Cristal Union – qui exploite les marques Daddy ou Erstein... –, installée à Bazancourt, dans la Marne (sur les conditions de travail des techniciens cordistes, lire notre enquête détaillée ici). À Bazancourt, la distillerie Cristanol se présente comme l’« un des leaders de la production de bioéthanol en Europe », un biocarburant obtenu à partir du blé et de la betterave.
Les inégalités femmes-hommes prennent racine dès le plus jeune âge
L’inégalité des sexes s’installe dès l’enfance, avec des filles davantage privées de « lieux de sociabilité amicale et de loisirs » et qui ne se mélangent pas aux garçons dans les cours de récréation, s’alarme l’Unicef France dans une enquête publiée jeudi 8 novembre. Elles subissent des « discriminations spécifiques » affirme cette étude réalisée auprès de 26 458 enfants et adolescents de 6 à 18 ans, à qui ont été posées 165 questions sur le respect de leurs droits, leur vie quotidienne, leur éducation, leurs loisirs et leur santé. « Le fait d’habiter dans un quartier populaire ou prioritaire ou encore d’avoir des parents au chômage a un effet plus fort pour les filles que pour les garçons » en termes d’accès aux savoirs à la santé, ou à des lieux de loisirs, estiment les auteurs de l’enquête. Lire aussi Les inégalités femmes-hommes en 12 chiffres et 6 graphiques « Tenue correcte exigée »
Incels : le documentaire de la BBC sur les hommes misogynes
Un lundi soir à regarder 50 min de documentaire sur les incels. Pas forcément la plus positive des soirées, mais une démarche qui néanmoins fait partie de ma vie. Difficile d’étudier les masculinités modernes sans se pencher sur ces sous-groupes certes minoritaires, mais dangereux et auteurs de violences. Elliot Rodger le tueur misogyne, Alek Minassian le terroriste canadien… les incels ont déjà fait de trop nombreuses victimes.
Surprise, les impôts creusent moins les inégalités aux Etats-Unis qu'en France
Les inégalités, qui se creusent depuis les années 1980, pourraient encore s'aggraver à l'horizon 2050. C'était le constat dressé dans le Rapport sur les inégalités mondiales 2018 par cinq économistes de renom (dont Thomas Piketty), à partir du travail d'une centaine de chercheurs. Neuf mois plus tard, le même Thomas Piketty, entouré cette fois de Antoine Bozio, Bertrand Garbinti, Jonathan Goupille-Lebre, Malka Guillot et toute une équipe du WID.world, publie les résultats d'une plongée dans la fiscalité de ces trente dernières années.
Masculins, est-ce ainsi que les hommes se vivent (3/4) : Eduquer les fils, l’apprentissage du masculin
Pour libérer une réflexion genrée chez les enfants, nous sommes allés rencontrer deux hommes enseignants : un instituteur en classe maternelle, qui n’hésite pas à porter une robe pour amorcer une réflexion sur la déconstruction du genre, et un professeur de collège qui soumet à ses élèves des morceaux de rap pour destigmatiser et abolir une misogynie. Le documentaire est ponctué de paroles savantes : celle d’un pédopsychiatre qui explique la difficulté de l’apprentissage scolaire pour les garçons, et celle d’une historienne qui resitue brièvement l’évolution de la fabrique du masculin. Enfin, un papa, soucieux de l’éducation de son jeune fils nous expliquera pourquoi il a eu le désir de créer un blog sur la condition masculine… Avec : Emmanuelle Berthiaud, historienne et co-autrice de l'ouvrage Le rose et le bleu : La fabrique du féminin et du masculinClément Boutillier, instituteur en école maternelleStéphane Clerget, pédopsychiatre, auteur de Il faut sauver les garçons !