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Écrans : écartez les enfants

Que risquent les jeunes d’aujourd’hui à jouer avec les smartphones ? Au-delà de combien de temps l’exposition aux écrans est-elle nocive pour les enfants ? Comment restreindre l’accès aux jeux vidéo et aux tablettes ? L’enfant et les écrans, vaste sujet des discussions familiales, mais pas seulement. Le neuroscientifique, Michel Desmurget, publie La fabrique du crétin digital, les dangers des écrans pour nos enfants. Pourquoi est-il aussi alarmiste sur les relations entre écrans et cerveau ? Michel Desmurget : "Dans les 444 pages de mon livre, 77 sont des notes de bibliographie (études, livres etc…). L’exposition précoce aux écrans (films, séries, vidéos, jeux vidéo, réseaux sociaux...) est un désastre absolu. On constate déjà des problèmes de développement chez les enfants : leur cerveau n’est pas fait pour subir ce bombardement sensoriel, il n’a pas été « câblé » pour ça par l’évolution. Plus de 1000 heures par an devant un écran en maternelle ! L’agilité numérique précoce n’existe pas Related:  Numérique et attentionInformation générale

La Fabrique du crétin digital : les dangers des écrans pour nos enfants La consommation du numérique sous toutes ses formes – smartphones, tablettes, télévision, etc. – par les nouvelles générations est astronomique. Dès 2 ans, les enfants des pays occidentaux cumulent chaque jour presque 3 heures d’écran. Entre 8 et 12 ans, ils passent à près de 4 h 45. Entre 13 et 18 ans, ils frôlent les 6 h 45. En cumuls annuels, ces usages représentent autour de 1 000 heures pour un élève de maternelle (soit davantage que le volume horaire d’une année scolaire), 1 700 heures pour un écolier de cours moyen (2 années scolaires) et 2 400 heures pour un lycéen du secondaire (2,5 années scolaires). Contrairement à certaines idées reçues, cette profusion d’écrans est loin d’améliorer les aptitudes de nos enfants. Michel Desmurget est docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm. - Présentation de l'éditeur -

Les risques des écrans sur les enfants Corrélation n’est pas causalité Olivier Houdé (professeur de psychologie à l’Université Paris Descartes) rappelle qu’il existe un effet de corrélation entre une surexposition aux écrans et des troubles du développement chez certains enfants mais qu’il ne s’agit pas d’une relation de cause à effet. Les scientifiques n’ont pas réussi à démontrer quelle variable est à l’origine de cette corrélation : si ces enfants sont surexposés aux écrans, c’est peut-être qu’ils ne trouvent pas d’adultes assez disponibles dans leur entourage ou qu’ils s’ennuient par ailleurs. Si c’est le cas, alors la variable est éducative ou à trouver dans l’absence d’occupations et n’a rien à voir avec les écrans en eux-mêmes. Par ailleurs, certains enfants peuvent avoir des troubles affectifs liés à des traumatismes et se réfugient dans les écrans. Là non plus, ce n’est pas l’écran qui a causé les troubles à l’origine. Les écrans font partie du monde (au même titre que les livres) et sont des outils de notre culture

Une génération en déficit d’attention Article réservé aux abonnés Livre. C’est le livre d’un repenti. Jeune homme, Bruno Patino a connu le « vieux monde », c’est-à-dire celui d’avant-Internet. Et, très tôt, il a compris le pouvoir de transformation que ce nouvel outil apportait à des niveaux et dans des horizons dont l’ampleur n’était pas soupçonnée. Qu’est-ce que l’économie de l’attention ? Car lutter contre l’addiction aux écrans, traduction physique de l’économie de l’attention, ne doit pas conduire au refus de la société numérique. Bruno Patino date le moment où l’espace numérique a basculé dans l’ère mercantile. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Les GAFA pratiquent la désunion » Mais ce succès économique et financier présente un revers démocratique, car « la surveillance de nos vies est l’extension naturelle de la publicité ciblée », note l’actuel directeur éditorial d’Arte.

Les écrans sont comme des desserts pour le cerveau. Elena Pasquinelli, chercheuse en philosophie et sciences cognitives, estime que les écrans sont comme des desserts pour le cerveau. Dans son livre Comment utiliser les écrans en famille, elle écrit que les éléments nécessaires à l’obtention d’un jeu vidéo à succès correspondent aux préférences du cerveau liées à l’histoire de l’évolution humaine. Elle rappelle que ce qui attire plus facilement notre attention et nous distrait est un stimulus sensoriel : un bruit inattendu, un flash lumineux, un objet qui bouge… cela ne vous rappelle rien ? Quand nous pensons aux dispositions qui ont permis à nos ancêtres de survivre (repérer les mouvements, les bruits et odeurs inhabituels puis se préparer au mouvement – fuite ou attaque), certains de nos goûts et préférences face aux stimulis artificiels que sont les écrans sont compréhensibles. Des stimuli sensoriels Des tâches pratiques avec la poursuite d’un objectif Des objectifs réalisables et des niveaux Il faut que l’objectif du jeu reste réalisable.

Bruno Patino : "Les poissons rouges c’est nous et le bocal c’est nos écrans" Bruno Patino, directeur éditorial France d'Arte et auteur de "La civilisation du poisson rouge : petit traité du marché de l'attention" (Grasset), est l'invité du grand entretien de Nicolas Demorand. Le titre du livre de Bruno Patino fait référence au poisson et à l’attention d’un poisson rouge "qui est de 8 secondes". "Un employé de Google", explique Bruno Patino, "m’a dit que le temps d’attention des millenium est de 9 secondes" Les poissons rouges, c’est nous, et le bocal, ce sont nos écrans "Nous les plus jeunes on a besoin d’être sur-sollicités toutes les neufs secondes, ce à quoi s’emploient beaucoup de services numériques", dit Bruno Patino. Un système basé sur la récompense aléatoire Bruno Patino rappelle les expériences faites dans le passé sur les neurosciences, et l'exemple de la souris qui s'est mise à appuyer frénétiquement sur son distributeur de nourriture à partir du moment où il s'est rempli, non plus à sa demande, mais de manière aléatoire.

Le cerveau des enfants serait modifié par les écrans. Peut-être... et alors ?  Un documentaire américain livre des résultats très préliminaires d’une étude en neurologie: les enfants abusant des écrans auraient un cortex prématurément aminci. Des résultats à prendre avec la plus grande prudence. Un amincissement prématuré du cortex chez des enfants très gros consommateurs d’écrans? » LIRE AUSSI - Écrans et jeunes enfants: comment garder le contrôle? Ces résultats très préliminaires portent sur 4500 IRM cérébrales passées par des enfants de 9-10 ans. Un organe plastique La plus grande prudence dans l’interprétation de ces résultats est pourtant de mise. L’amincissement du cortex est un processus normal de la maturation cérébrale. Mais surtout, l’amincissement du cortex est un processus normal de la maturation cérébrale. Manque de données solides Pour l’heure, les données solides manquent sur l’impact des écrans sur le développement cérébral. Une étude prévue sur dix ans

À l'ère numérique, l'attention se perd Il est de plus en plus difficile de suivre le rythme de diffusion des contenus qui nous intéressent. Avec internet, les réseaux sociaux et les algorithmes basés sur nos données comportementales, notre attention est devenue une denrée rare que se disputent les nouveaux acteurs de l'économie. Résultat : notre temps de concentration se réduit comme une peau de chagrin et les contenus que nous consultons se rabougrissent aussi. La durée de vie des contenus se réduit Dans un article publié le 15 avril dernier dans la revue scientifique Nature, les auteurs ont mis en évidence une accélération de la diffusion des contenus. "L'intérêt du public sature plus vite car il y a plus de contenus produits", explique l'un des auteurs de l'étude dans un autre article. Cette accélération ne concerne donc pas que les contenus sur internet. Je pense que beaucoup de personnes ressentent une forme d'épuisement face à cette masse de publications à suivre. Des effets sur la santé Écouter 6 min

Les écrans modifient le cerveau des enfants selon une étude américaine Ce lundi 10 décembre, RTL va parler du danger des écrans pour nos enfants. La chaîne CBS vient de rendre publics, il y a quelques heures, les premiers résultats de la plus grande étude jamais réalisée sur l’effet des écrans sur les cerveaux des enfants et adolescents. C’est un projet scientifique de long terme, financé par le gouvernement fédéral américain, mené par une agence sanitaire, qui étudie les écrans comme elle pourrait examiner l’effet du tabac ou du cannabis. À terme, 11.000 enfants vont être suivis pendant une décennie, pour un coût de 300 millions de dollars. Objectif : essayer de répondre à une question que se posent beaucoup de parents et pour laquelle les scientifiques n’ont pour l’instant aucune réponse : quel effet le temps passé devant les écrans a sur le développement du cerveau des enfants, mais aussi leur développement émotionnel, leur santé mentale ? Les scientifiques ont déjà fait passer des IRM à 4.500 enfants. En savoir plus

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