Internet et migration : pour une déclaration de dépendance du cyberespace - Ceci n'est pas un blog C’est un classique des réflexions sur les migrations et la mondialisation que de relever qu’il existe de fortes inégalités en matière de mobilité. Bouger, se déplacer, voyager, passer d’un pays à l’autre, n’a pas le même sens pour un européen, une américaine, un jeune érythréen ou une famille kosovar. Le kilomètre n’a pas le même coût, la même temporalité et ne suppose pas les mêmes risques. Mais à mesure que les technologies du transport et de la communication se sophistiquent et s’accélèrent, ces inégalités s’accroissent. La planète est tissée de toutes sortes de réseaux – les Saint-simoniens le répètent depuis le milieu du 19ème siècle -, ces réseaux se superposent pour faire circuler de plus en plus vite les biens, les gens et l’information : routes, lignes maritimes, ferrées et aériennes, et les câbles, câbles en cuivre encore, mais surtout fibres optiques aujourd’hui.
Migrations sans frontières Cette enquête approfondie explore le scénario d’un monde où les gens peuvent bouger librement d’un pays à un autre et s’installer où ils le souhaitent. Le droit de quitter un État, mis en avant dans l’article 13 (2) de la Déclaration universelle des droits de l’homme n’a pas d’équivalent de droit de libre entrée dans un État. Cette contradiction sert de point de départ à la publication éditée par deux spécialistes de programme en migration internationale de l’UNESCO. Le scénario de migrations sans frontières interpelle de plus en plus les chercheurs, les ONG, et les hommes politiques. Cet ouvrage se penche sur les questions posées par la libre circulation selon différents angles. En envisageant l’hypothèse d’un droit à la mobilité, ce livre plaide pour une ouverture, non tant des frontières, mais plutôt des yeux et des esprits de tous ceux qui s’intéressent à l’avenir des migrations internationales dans le cadre de la mondialisation actuelle. Le livre est également disponible en chinois.
L'Europe s'emmure pour repousser les migrants LE MONDE | • Mis à jour le | Par Elise Vincent (Sofia, envoyée spéciale) Pour l'instant, ce n'est qu'une large bande de terre qui suit une vague ligne de crêtes sous le ciel gris de Bulgarie. Un tracteur travaille à aplanir ce qui ressemble encore à une piste cahoteuse taillée sans ménagement à travers la forêt. Mais dans quelques semaines, sur un tracé qui correspond au partage précis des terres entre Bulgarie et Turquie, s'élèvera une haute barrière de 3 mètres. Un mur dont rien ne semble pouvoir freiner la construction. Les autorités bulgares ont dévoilé officiellement leur projet mi-octobre, alors qu'elles doivent gérer un flux grandissant de clandestins et de demandeurs d'asile syriens. Elles ont bien tenté de minimiser leur décision par le fait que cette clôture ne couvrira que 30 des 259 km de frontière. Mais le symbole est là. Les restes de l'ancien rideau de fer sont toujours visibles, ...
Le Monde diplomatique Numéro coordonné par Benoît Bréville et Philippe Rekacewicz Lire le compte rendu de ce numéro, paru dans Le Monde diplomatique d’avril 2013, par Anne-Laure Amilhat-Szary. Les deux manières de se perdreBenoît Bréville I. Une chaîne de montagnes ou un cours d’eau ne suffisent pas à instituer la séparation entre deux pays. Il n’est frontière qu’on n’outrepasseEdouard Glissant Mémoires de l’épopée balkaniqueFrançois Maspero La difficile conquête des espaces marinsMonique Chemillier-Gendreau Et les colonisateurs morcelèrent l’Afrique...Louis C. Nouveau propriétaire pour BakassiLéon Koungou Comment l’Empire ottoman fut dépecéHenry Laurens Histoire politique de la clôtureOlivier Razac II. Quand il est apparu au XIIIe siècle, avant qu’il ne désigne la délimitation entre deux Etats, le terme « frontière » représentait la ligne de front établie par une armée. De nos jours, l’extension territoriale n’est plus une fin en soi. Des nations africaines aux contours fragilesAnne-Cécile Robert III. Iconographie
Les Européens et leurs « murs » En 2009, la célébration des vingt ans de l’anniversaire de la chute du mur de Berlin a donné l’occasion de dresser un état des lieux des murs qu’il restait à abattre selon le même scénario, espérait-on, que le défunt mur de Berlin. Il était alors vivement question du « retour des murs » dans les relations internationales contemporaines. La tentation du mur pour un État n’est pourtant pas une caractéristique exclusive de la modernité, les exemples de murs défensifs du passé sont légions comme en témoigne la Muraille de Chine, le Mur d’Hadrien, la Ligne Maginot ou encore le Rideau de fer. En Europe, le constat est à la multiplication des « murs » contrairement à l’illusion que la chute du mur de Berlin marquerait l’ère d’un « monde sans frontières [1] ». Plus que des « murs » : des dispositifs de séparation pour contrôle Ces dispositifs sécuritaires sont communément réduits à un mur/barrière concret, d’où l’emploi généralisant du terme « mur ».
Phénomène diasporique, transnationalisme, lieux et territoires Approche démographique et cartographique La diaspora classique communautaire Pour que le concept de diaspora ait un sens précis et heuristique fécond, il ne faut pas l'appliquer à toute forme de dispersion, provisoire, instable ou précaire. Toute diaspora résulte d'une migration, volontaire ou non, mais toute minorité ethnique n'appartient pas nécessairement à une diaspora. Ce n'est pas le cas des minorités ethniques vivant sur leur territoire d'origine comme les minorités irrédentistes (Hongrois de Slovaquie ou de Roumanie, Grecs d'Epire du Nord ou de Constantinople) qui relèvent du « toujours ici » et non pas de l'« issu d'ailleurs » propre aux migrants. La diaspora hybride a-centrée La communauté transnationale Le rapport aux lieux et aux territoires dans un espace transnational Références • BASCH L., BLANC C.S. et SCHILLER N.G., Nations Unbound, Transnational Projects, Postcolonial Predicaments, and Deterritorialized Nation-States, Amsterdam, Gordon and Breach, 1993. • PRÉVÉLAKIS G.
L’Europe fermée de l’intérieur Deux chercheurs mettent en évidence les graves dérives des contrôles aux frontières de l'Union européenne, dans une étude à paraître le 26 juin prochain. Pour lutter contre l'afflux de migrants provoqué par le Printemps arabe, la Commission européenne met en oeuvre un renforcement sécuritaire débridé. Avec de drôles de technologies de surveillance. Barrière frontalière entre L'Espagne et le Maroc à Ceuta. De l'autre coté des barbelés, c'est le Maroc. Ceuta, Espagne, 2002 - Photographie par ©Bruno Arbesu via Picture Tank Pour gérer les flux migratoires et surveiller ses frontières, l’Europe s’érige en forteresse. Depuis 2005, l’Europe s’est dotée d’une force d’intervention spécialement dédiée à ces missions : l’agence Frontex. Depuis plus d’un an, les révoltes arabes font craindre aux dirigeants du vieux continent un afflux massif de migrants, en provenance notamment du Maghreb. L'agence Frontex et ses points d'attache en Europe et au Maghreb (illustration tirée du rapport "Borderline"
Les flux migratoires légaux et illégaux Les flux migratoires légaux munis des visas requis qui veulent s’installer pour une durée supérieure à trois mois de mariage, regroupement familial, études ou travail. Enfin, le dernier groupe est constitué par les touristes, munis ou non de visas de court séjour, selon les pays dont ils sont originaires, qui n'ont pas de la possibilité de travailler. Tous ces flux sont légaux et sont habituellement les seuls enregistrés par les pays de l’OCDE ou les Nations unies. se retrouvent en fait dans un sas. Les flux migratoires illégaux depuis les années 1980, l’illégalité est devenue une figure contemporaine et durable du migrant à l’échelle de la planète et plus particulièrement en Europe, aux États-Unis et au large de l’Australie. Références • BADIE B. et al, Pour un autre regard sur les migrations. • CASTLES S. et MILLER M., The Age of Migration, Londres, Macmillan, 2008. • JAFFRELOT C. et LEQUESNE C. • TÊTU-DELAGE M. • WIHTOL DE WENDEN C., La Globalisation humaine, Paris, PUF, 2009.
La crise de la dette redessine la carte de l'Europe La victoire de Bart de Wever à Anvers ce dimanche soir est plus qu'un avertissement pour la Belgique. C'est un véritable avertissement pour toute l'Europe qui aurait bien tort de ne pas l'écouter aussi attentivement que les sirènes un peu trop flatteuses du comité Nobel d'Oslo. Elle est le signe que la gangrène de la crise de la dette gagne désormais l'architecture politique du vieux continent. Accélérateur Certes, le nationalisme flamand ne date pas de la crise grecque. Combat contre l'austérité ou pour échapper à l'austérité Dans les pays où ne se pose pas de problème unitaire, la crise de la dette conduit principalement à l'émergence de mouvements protestataires de gauche ou d'extrême-droite : Front national et Front de gauche en France, Parti Communiste ce week-end en république tchèque (qui a glané 20 % des voix aux régionales), Syriza et Aube Dorée en Grèce ou encore les « Vrais Finnois » en Finlande. L'autonomie fiscale, au c? La Flandre sans dette ? Exemple catalan Chacun pour soi
Aux 2vents Des Migrations | L'absurdité est surtout le divorce entre l'Homme et le monde. Camus. La fin tragique d'un symbole? Tout le monde a perdu. Hier, 23 août 2012, une petite information tombe : Samia Yusuf Omar, une athlète Somalienne s’est noyée en avril 2012 en tentant de gagner les côtes de l’Europe, une athlète, une femme, elle avait 22 ans. Moi, personnellement, je mettrais ce destin à la une des journaux, et si j’en avais les moyens j’en ferais un film… Je dois être un adolescent attardé, mais cette information et le destin de cette jeune femme me bouleverse. Une information qui pour moi efface tout discours sur l’Olympisme. C’est tellement beau les Jeux Olympiques, cela rempli le JT, et permet de dresser une forêt de médailles pour empêcher de voir la réalité de la situation. Le dérèglement climatique passe à la vitesse supérieure, la glace de Groenland fond, et nous devrions fondre de bonheur en écoutant la Marseillaise. Parlez-moi de l’esprit sportif, essayez de m’expliquer l’esprit des Jeux ? L’enquête est à faire, cela ferait un joli numéro d’Envoyé Spécial. Et est-elle morte juste pour cela ?
La remise en cause des accords de Schengen . Le débarquement de quelque 20 000 Tunisiens et 8 000 Libyens sur les côtes italiennes depuis janvier 2011 a ravivé les peurs et les tensions dans une Europe en crise de croissance et d’identité. L’Italie, s’estimant submergée par une immigration clandestine massive, a proclamé l’état d’urgence humanitaire le 12 février 2011. Elle s’est tournée vers l’Union et ses partenaires européens, sollicitant leur solidarité et demandant un partage effectif du « fardeau » de l’accueil des migrants, ce que les Etats méridionaux (au premier chef Malte et la Grèce) appellent de leurs vœux depuis des années. Des tensions révélatrices d’une déliquescence de l’esprit de Schengen La remise en cause de l’objectif de libre circulation des personnes L’absence de confiance mutuelle entre Etats membres La nécessaire clarification de la gouvernance de l’espace Schengen La possibilité de restaurer les contrôles aux frontières intérieures La nécessité d’affirmer une logique intégrative dans la gouvernance de l’ELJS