De la belle théorie à une pratique effective L’ampleur des agressions contre les femmes qu’a révélée le hashtag #MoiAussi ou #MeToo n’a laissé personne indifférent. C’est le cas de le dire. Ces hashtags ont eu le mérite d’avoir libéré la parole, parole qui a mis mal à l’aise un nombre incalculable d’hommes, et même de femmes, y compris des victimes de violences. Précision de taille : #MeToo fut à la base une campagne lancée par la militante noire américaine Tarana Burke, fondatrice de Just Be Inc, une association à destination de la jeunesse. Pour Burke, la campagne n’a pas été construite dans le but d’être virale ou de lancer un hashtag populaire une journée mais oublié dès le lendemain. Il était important de le préciser pour rendre à César ce qui lui appartient. Le hashtag, quant à lui, a eu pour objectif de permettre aux femmes qui le souhaitaient de pouvoir reprendre la parole et mettre des mots sur les différentes agressions (harcèlement, gestes déplacés, viol, violences physiques, verbales…) subies.
Les hommes qui voudraient s'intéresser au féminisme Beaucoup d'hommes, lorsqu'ils en viennent à s'intéresser aux féminisme veulent aider dans les combats pré-existants. Ainsi on le voit militer pour que la rue soit à tous et toutes, militer pour l'égalité salariale ou je ne sais quoi. Mais ces combats là sont déjà pris en charge par les femmes qui n'ont donc nul besoin qu'on leur tienne à la main. En revanche, nous avons besoin qu'on détruise déconstruise la virilité. Les femmes ne sont pas discriminées toutes seules, elles le sont car les hommes ont des avantages. Si les femmes sont payées 20% de moins à compétences et poste égaux, c'est que les hommes sont payés 25% de plus. A ce sujet là donc j'avais lancé sur twitter, à destination de certains hommes aux velléités féministes, quelques conseils. Il convient de ne pas perdre de vue, jamais, quand on est un homme féministe, qu'on exerce aussi l'oppression qu'on le veuille ou non. Je ne cautionne plus le harcèlement sexiste et j'aide une femme qui y est confrontée.
Féminisation de la langue: quelques réflexions théoriques et pratiques | Genre ! Les personnes lisant régulièrement ce blog auront sûrement remarqué que j’essaie au maximum d’éviter d’employer le masculin universel (j’explique ci-dessous ce que j’entends par là). Je voudrais tenter d’expliquer pourquoi (c’est le côté théorique) et surtout comment, par quelques réflexions liées à mon parcours sur cette question et à ma pratique comme féministe, blogueuse, mais aussi comme prof de français langue étrangère. Cette pratique est en évolution constante. Alors que j’étais d’abord extrêmement réticente, je me suis habituée à ces graphies à force de lectures et d’échanges militants, et j’aurais du mal aujourd’hui à faire marche arrière. Ces théories et pratiques rencontrent énormément de résistances. J’ai bien conscience que traiter ce genre de sujet va m’attirer plein de remarques sympathiques en commentaire. Une dernière remarque avant de commencer, à propos du titre: le terme de « féminisation » pour désigner ces pratiques n’est pas forcément adapté. Problèmes rencontrés
Ce qu’est le féminisme radical Nous, La solidaire insurgée, constituons un groupe affinitaire féministe radical montréalais qui vise à réseauter les féministes radicales et à radicaliser les féministes. Nous organisons divers évènements, dont la prochaine rencontre annuelle Ya Basta, qui aura lieu en 2011, et nous soutenons la diversité des tactiques militantes féministes contre le patriarcat. Qu’entendons-nous par féminisme radical ? Qui va à la racine dans le but d’éradiquer le patriarcat et les systèmes d’oppression et de hiérarchie qui s’en inspirent tels que le capitalisme, l’hétérocentrisme, le racisme ou l’impérialisme. Malgré le fait que nos oppresseurs utilisent de façon péjorative les qualificatifs de « féministes » et/ou « radicales » afin de nous diviser et de disqualifier nos propos, nos critiques et nos résistances, nous sommes fières de nous dire féministes radicales. Nous revendiquons des changements structurels. Nous prônons la libération totale des femmes et voulons abolir toute forme d’esclavage sexuel.
Mélanie Gourarier : «La masculinité contemporaine, c’est se gouverner soi-même pour mieux gouverner les autres» Speed dating, coaching en séduction : pour sa thèse de doctorat, la jeune anthropologue Mélanie Gourarier a arpenté le terrain intime des recompositions masculines. Autour du mal-être et du déclin supposé du premier sexe, des consultants et coachs ont investi le champ de la séduction dispensant techniques de drague et recettes pour ego meurtri. La séduction, comme arme de reconquête du masculin ? «Ce qui m’a frappée dans ce que j’appelle la communauté de la séduction, cette confrérie dont les membres sont hantés par le déclin du masculin et l’indifférenciation sexuelle, c’est justement l’absence de femmes, bien qu’elles soient au cœur de leurs discussions. «Cette cohésion des hommes assure doncla formation des masculinités, elle permet aussi et surtout de conserver l’ordre du genre. «Malgré les discours sur le déclin et la crise, il n’y a pas eu d’affaiblissement du masculin ni dans le politique, ni dans l’économie, ni dans le quotidien. A lire aussi : Une fraternité très masculine
Plaidoyer pour l’extrémisme S’il y a bien une chose qui m’énerve dans les discussions que je peux avoir ou dont je suis témoin, ce sont les manœuvres d’évitement. C’est-à-dire tous les non-arguments dont le but principal et parfois inconscient est de discréditer un propos adverse sans avoir à le prendre en considération. Je pourrais écrire vingt articles sur le sujet, sur vingt techniques ninja de la mauvaise foi caractérisée, surtout que je pratique sans doute pas moins qu’un autre ces techniques tellement habituelles. Mais ce serait un peu long, presque un livre, alors pour commencer je vous propose de parler de celle-ci: l’accusation d’extrémisme. Tout argument reposant sur l’«extrémisme» est logiquement infondé. C’est un non-argument qui relève d’une opinion conservatrice et du refus d’examiner l’opinion adverse. Extrême par rapport à quoi? Le concept même d’extrémisme invoque des images, des représentations spatiales. Ces représentations courantes appellent une question: qu’est-ce qui se trouve au centre?
#BalanceTonPorc : elles parlent, ils mecspliquent… En moins de 48 heures, plus de 160 000 femmes (j'en suis) ont témoigné de harcèlement et d'agressions sexuelles dont elles ont été victimes. Ainsi le hashtag #BalanceTonPorc est devenu en moins de deux jours, un mouvement. Celui d'une libération de la parole de toutes celles qui, parfois depuis plusieurs années, voire décennies, gardaient sur le coeur ou bien réservaient aux conversations chuchotées dans l'intimité craintive de représailles, la vérité sur les violences dont elles ont fait l'objet. Et l'on découvrit ce que le déni renvoyait lâchement à des cas isolés, des rencontres malheureuses, des quiproquos (de mon c...) : on découvrit — ou fit semblant de découvrir — un fait social massif. Raphaël Enthoven mecsplique ainsi que "les femmes doivent porter plainte". Tu vas rire (jaune, j'espère), mais en fait, en plus d'être découragées de porter plainte par l'entourage qui ne voit pas "mort d'homme" (indeed... Petite leçon n°2 : cours d'histoire de la Seconde guerre mondiale Oh!
Peggy Sastre et le mémo de Google : cachez ce sexisme que je ne saurai voir – L'Épervier Je vais prendre une petite pause sur ma série « Sciences & Politiques », notamment parce que, plus je l’écris, plus elle part dans des directions que je n’avais pas prévu, et il me faut donc quelques temps pour réfléchir au calme dessus. En attendant, je vais profiter de l’actualité pour aborder un sujet dont j’avais envie de parler depuis un moment : le travail journalistique de la polémiste et écrivaine Peggy Sastre. Nous allons lire ensemble son dernier article dans Slate, consacré à une polémique récente sur un mémo interne d’un employé de Google, mémo jugé sexiste par un grand nombre de médias et qui vaudra à son auteur d’être renvoyé de son travail. Peggy Sastre vient prendre la défense de l’essayiste amateur, défense que nous vous proposons d’analyser. Mais qui est Peggy Sastre ? Peggy Sastre est une journaliste et écrivaine française, philosophe de formation, que je connais surtout pour ses ouvrages intitulés La domination masculine n’existe pas et Ex Utero. Et Google, alors ?
Ces études à la con qui nous prennent pour des connes | Slate.fr Les dangers du neurosexisme à travers le portrait-robot de «Gwendoline», LA femme telle qu'elle est décrite par des pseudo-études scientifiques. Mi-janvier, le psychologue évolutionnaire, Jesse Bering, a écrit un article pour Slate.com, où il présentait quatre manières dont les femmes avaient évolué pour se protéger des viols lorsqu’elles ovulaient. Son article a déclenché de violentes critiques, au sein de Slate et sur des sites scientifiques notamment. Plusieurs journalistes de Double X, le site féminin de Slate, ont écrit une réponse à son article, et Jesse Bering a lui-même écrit une réponse à ces critiques. Nous publions en même temps le premier article de Bering, une des réponses de Double X, la réponse aux réponses de Bering, ainsi qu’un article de Peggy Sastre sur le problème des féministes avec la psychologie évolutionnaire et enfin un article de Titiou Lecoq qui porte plus généralement sur les études scientifiques et «la femme». Le portrait-robot de Gwendoline Et donc: Je sais.