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ENTRETIEN AVEC EDGAR MORIN

ENTRETIEN AVEC EDGAR MORIN
Related:  Philosophie

Réflexions sur le libéralisme : chérir la liberté, justifier l’esclavage, par Lucien Sève Etre libéral, en principe, c’est militer, à l’école de grands auteurs comme Hugo Grotius ou John Locke, Adam Smith ou Alexis de Tocqueville, pour les libertés de l’individu contre l’absolutisme politique, le dirigisme économique, l’intolérance philosophique. Puissant mouvement de pensée et d’action qui, du XVIe au XVIIIe siècle et à travers trois glorieuses révolutions aux Pays-Bas, en Angleterre et en Amérique, a modelé toute l’histoire contemporaine. Or c’est justement avec lui que l’esclavage connaît son plus grand développement. En Amérique, il y a trois cent trente mille esclaves en 1700, près de trois millions en 1800, le double au milieu du XIXe siècle. Les Pays-Bas n’abolirent l’esclavage dans leurs colonies qu’en 1863. L’ouvrage est consacré de bout en bout à l’expliquer, avec un luxe impressionnant de faits saignants et de citations suffocantes. Mais on comprend aussi que ce livre iconoclaste ait mis du temps à nous parvenir. Le Nouveau Monde, un « berceau vide »

Le laisser-faire est-il libertaire ?, par Serge Halimi L’un est un philosophe passé des marges de l’édition au statut de référence de la contestation antiproductiviste. L’autre, un normalien de 30 ans tenant séminaire à l’Ecole normale supérieure. Leurs travaux respectifs semblent camper les deux pôles entre lesquels tâtonne la gauche française. Jean-Claude Michéa et Geoffroy de Lagasnerie s’opposent sur à peu près tout. Livre après livre, Michéa a creusé l’idée que les avocats d’une « transgression morale et culturelle permanente » déblayaient sur le versant gauche du champ politique le terrain des « prédateurs de la finance mondiale ». L’œuvre de Michéa, qui se réfère souvent à George Orwell et à Christopher Lasch (1), se soucie plutôt de ressusciter les traditions populaires de la gauche. La construction d’idéaux-types que l’on oppose (l’ouvrier viril qui aime le football ; le bourgeois parisien qui circule à vélo) a des vertus pédagogiques, en même temps qu’elle fortifie l’humour ou la colère. Le pari perdu de Michel Foucault

Michéa face à la stratégie Godwin Récemment associé à la galaxie lepéniste par un dossier du "Point", le philosophe Jean-Claude Michéa, auteur d'"Impasse Adam Smith", répond à ses détracteurs et se défend face à la tentative d'annexion de sa pensée antilibérale par l'extrême droite. Jean-Claude Michéa, capture d'écran Youtube Marianne : Un hebdomadaire faisait sa une, il y a quelques semaines, sur les «néocons», vous bombardant comme l'idéologue le plus emblématique d'une véritable lame de fond identitaire, souverainiste et protectionniste, et amalgamant votre nom à celui de Marine Le Pen, soi-disant admirative de vos écrits. Jean-Claude Michéa : N'exagérons rien ! Clemenceau et Staline avaient ouvert la voie - le premier en forgeant, en 1906, la notion de «complot anarcho-monarchiste» et le second, dans les années 30, celui d'«hitléro-trotskisme». J. Tout autre est la critique du libéralisme par les héritiers modernes de l'extrême droite du XIXe siècle. J. Propos recueillis par A.L. Repères

L'utilitarisme. Maximiser le bonheur Promouvoir le bonheur de tous, telle est la finalité de l’utilitarisme. Il propose une morale rationnelle, tout à la fois à la fois individuelle et collective, pour évaluer les actions de chacun et, plus largement, les choix sociaux et politiques. Alors que l’utilitarisme est l’un des principaux courants de pensée de la philosophie anglophone, il existe en France une forte hostilité à son égard et même un Mouvement anti-utilitariste dans les sciences humaines (MAUSS). Quels sont donc les atouts et les faiblesses d’une philosophie morale et sociale qui a donné lieu à des jugements aussi opposés ? Une morale rationnelle L’utilitarisme soutient que le bonheur individuel et collectif est la seule fin morale digne de ce nom. L’utilitarisme a deux atouts. Ensuite, l’utilitarisme juge une action en fonction de ses conséquences objectives, pas en vertu de principes ou de croyances a priori. L’utilitarisme est l’adversaire principal du kantisme. Une conception du choix social (1) J. Utilitarisme

Du nihilisme à l’émancipation, par Evelyne Pieiller (Le Monde diplomatique, février 2015) Affirmer que ce qu’il est convenu d’appeler le progrès est une notion occidentale, et douter qu’il représente véritablement un… progrès, n’est pas exactement d’une nouveauté saisissante. Souligner que l’ère de la mondialisation néolibérale suscite au nom de ce même progrès le développement d’une pathologie — le narcissisme plus ou moins pervers — et la salue comme un signe de normalité ne l’est pas davantage. Le philosophe Dany-Robert Dufour (3) développe une réflexion parallèle. Mais, selon lui, ce travail de sape du nihilisme aurait pour origine la « dimension délirante » nichée « dans la rationalité occidentale et son cœur cartésien ». Le fameux élan de joie de René Descartes, dans le Discours de la méthode, célébrant la possibilité pour les hommes de se rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature », semble ici jouer le rôle de péché originel de l’Europe, d’autant qu’il va se conjuguer au capitalisme.

Résumé : Le capitalisme est-il moral ? Le capitalisme est-il moral ? Philosophe et enseignant français né en 1952, André Comte-Sponville est l'auteur de nombreux ouvrages qui mettent la philosophie à la portée de tous. Philosophe humaniste, il a remis la recherche de la sagesse au goût du jour et a écrit sur beaucoup des thèmes classiques traités par les philosophes antiques ou des siècles passés, y compris sur la philosophie politique. Il est notamment l’auteur de Traité du désespoir et de la béatitude (1984-1988), Une éducation philosophique (1989), L'amour la solitude (1992) Valeur et Vérité (Etudes cyniques, 1994), Petit Traité des grandes vertus (1995), Impromptus (1996), L'être temps (1999), Présentation de la philosophie (2000), Le bonheur désespérément (2000), A-t-on encore besoin d'une religion ? Le capitalisme est-il moral ? Le Capitalisme est-il moral ? I Le retour de la morale 1. Vingt, trente ans plus tard, c’est-à-dire aujourd’hui, le changement est spectaculaire. 2. 3. 4. 1. 2. 3. 4. 1. 2. 3. 1. 2. 3. 4.

L'homme qui critiquait l'amour Rencontre avec Ruwen Ogien Le philosophe Ruwen Ogien décortique le sentiment amoureux et dénonce le puritanisme ambiant. Décapant ! Cuisinez une lotte rôtie pour un philosophe stoïcien, offrez-lui du filet mignon ou de la caille farcie, il n’y verra qu’un repas de « cadavres », comme le résumait Marc Aurèle. Ruwen Ogien renoue avec cette posture critique proprement philosophique en s’attaquant à l’amour dans son dernier essai. Dénonçant les éloges automatiques et les injonctions normatives associées, il estime en effet que la conception dominante de ce sentiment masquerait une idéologie hostile à la liberté individuelle et à l’épanouissement personnel ! Vous êtes surtout connu pour vos travaux sur la morale et la liberté… Pourquoi vous intéresser à l’amour aujourd’hui ? Défendre l’amour serait donc réactionnaire ? L’éloge de l’amour, enrobé d’une couche épaisse de sentimentalisme kitsch, a toujours été un genre populaire. Ce discours n’est pas indéfendable. Vous envisagez l’idée contraire d’ailleurs… Ruwen Ogien

Alain Badiou : « La situation du monde exige la reconstruction d’une alternative véritable À l’encontre d’une certaine hystérisation cultivée autour des événements de novembre et de janvier 2015, votre livre Notre mal vient de plus loin entend porter une exigence d’intelligibilité. ALAIN BADIOU Oui, tout à fait. Et je dirais que j’ai été confirmé a posteriori dans ma démarche par l’étrange déclaration de notre premier ministre selon laquelle il ne fallait pas chercher à comprendre parce que chercher à comprendre conduisait à excuser. Cette déclaration typiquement obscurantiste m’a confirmé qu’en effet on entretenait sur cette affaire la tendance à laisser libre carrière à la passion et à l’émotion, justifiées et inévitables certes, mais sans du tout chercher à aller plus loin. Vous commencez par une contextualisation générale de ces événements. ALAIN BADIOU On peut prendre un point de vue synoptique. ALAIN BADIOU Absolument. Vous formulez votre problématique en distinguant trois subjectivités typiques de la société moderne.

L'ideologie chez marx: concept Laurent GAYOTENS-LSH Actuel Marx en Ligne n°32 (15/10/2007) A partir d'une synthèse et d'une systématisation des principaux travaux portant sur le thème de l'idéologie chez Marx et effectués par les principaux commentateurs français (Althusser, Balibar, Labica, Ricoeur, Tort, Renault, Capdevila, Ngoc Vu...),notre étude tente de proposer une définition complète et cohérente du concept d'idéologie et de résoudre les apories qui semblaient le traverser. Introduction Une ligne de fracture verticale La diversité des domaines idéologiques Le croisement des deux axes problématiques 2/ Le problème métaphorique L'indétermination des images Le problème herméneutique Le rôle des métaphores 3/ Tentation polémique et inconsistance théorique Un combat sur de multiples fronts Une autocontradiction au niveau du concept Autocontradiction au niveau du projet 1/ Définition de l'idéologie Indépendance et autonomie des idées Hégémonie des idées sur le monde historique De l'indépendance à l'éternité La lutte des classes

» Liberté et nécessité. Spinoza. « Pour ma part, je dis que cette chose est libre qui existe et agit par la seule nécessité de sa nature, et contrainte cette chose qui est déterminée par une autre à exister et à agir selon une modalité précise et déterminée. [...] Vous voyez donc que je ne situe pas la liberté dans un libre décret mais dans une libre nécessité. Concevez maintenant, si vous voulez bien, que la pierre, tandis qu'elle continue de se mouvoir, sache et pense qu'elle fait tout l'effort possible pour continuer de se mouvoir, Cette pierre, assurément, puisqu'elle n'est consciente que de son effort, et qu'elle n'est pas indifférente, croira être libre et ne persévérer dans son mouvement que par la seule raison qu'elle le désire. Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent. Spinoza, Lettre à Schuller, 1674. Cette idée de libre arbitre ne va pas du tout de soi.

Spinoza : Traité politique / Revue Etudes Spinoza : Traité politique, nouvelle traduction de Bernard Pautrat (Allia) / Revue Etudes septembre 2013 Bernard Pautrat, merveilleux traducteur, va au devant de nos questions lorsqu’il se demande dans sa préface « pourquoi retraduire le Tractatus politicus ? » Nous disposons en effet de huit traductions de cette œuvre mal connue de Spinoza, du reste inachevée, la dernière en date étant celle de Charles Ramond en 2005, la toute première revenant à J-G Prat en 1860, soit près de deux siècles après sa parution en 1677, par les soins des amis du philosophe, quelques mois après sa mort. En répondant à la question, Bernard Pautrat nous offre une belle leçon de traduction et de philosophie spinoziste. De la comparaison qu’il fait sous nos yeux des différentes traductions d’un passage central de l’ouvrage se dégage une impression de fâcheuse confusion. C’est dans le texte lui-même que le lecteur trouvera une réponse à la question du pourquoi. Jacques Munier Revue Etudes septembre 2013

Imperium : quelques remarques sur la philosophie de Frédéric Lordon 1Le dernier ouvrage de Fréderic Lordon (ci-après FL), Imperium, Structures et affects des corps politiques (ci-après Imperium) est un livre complexe, qui se prête à plusieurs niveaux de lecture. Cette richesse est cependant à l’origine d’une grande partie des critiques que nous formulerons. Nous l’avons lu, en effet, sous un angle particulier, celui de chercheurs qui essaient de développer une approche originale de la politique économique et du changement institutionnel : c’est l’approche néoréaliste (Amable et Palombarini, 2005, ci-après BA&SP), qui reprend d’ailleurs à son compte une partie des concepts élaborés par la théorie de la régulation. De ce point de vue, la lecture d’Imperium suscite davantage la prise de distance critique que l’adhésion. 4Le premier niveau de lecture donne accès à une large partie du livre, qui constitue, de ce point de vue, un manuel de philosophie spinoziste. 1 Elles sont longuement exposées dans Lordon (2014). […] quelle puissance n’ont-elles perdu !

Pour une défense du matérialisme Ce texte est un commentaire de l’article de Geoffrey Hodgson « Comprendre le capitalisme. Comment le mauvais usage de concepts clés nous empêche de comprendre les économies modernes », publié le 17 mars sur La Vie des idées, et traduit par Émilie l’Hôte. Dans le texte « Comprendre le capitalisme », paru sur le site de La Vie des idées [1], Geoffrey Hodgson cherche à faire le point sur la définition du système capitaliste. Ces développements sont à la fois intéressants et convaincants. Un idéalisme implicite et en mal d’arguments Geoffrey Hodgson construit sa vision du système capitaliste en opposition à ce qu’il présente comme la conception usuelle, basée sur les forces économiques liées aux technologies et aux rapports de production. Il va de soi que la technologie est une condition nécessaire au progrès dans de nombreux domaines (…) mais il faut également s’interroger sur les conditions qui permirent l’évolution et la diffusion de ces nouvelles technologies.

Cours sur le désir - Terminales L, ES, S Introduction Passions et raison Désir et besoin Désir et volonté Désir et aversion L'objet du désir Une multiplicité d'objets Le présupposé de la question Le désir vise le plaisir Le désir de vie Approche phylogénétique (Darwin) Conséquences existentielles (Schopenhauer) Le désir de conservation (Spinoza) La volonté de puissance (Nietzsche) Le désir d'éternité (Platon) Le désir de mort La structure kamikaze du désir L'agressivité introjectée (Nietzsche) La nature conservatrice des pulsions (Freud) Le plaisir de se perdre L'indétermination du désir Le désir de l'autre Le désir est-il manque ou excès ? Le désir comme manque Le désir est manque (Platon) Le désir est souffrance (Schopenhauer) Le désir est second par rapport à la pensée (Aristote) Le désir comme excès Le désir est l'expression de notre puissance (Spinoza) Le désir est joie (Spinoza) Le désir est créateur La cristallisation (Stendhal) Comment atteindre le bonheur ? A. Passions et raison B. Désir et besoin C.

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