Comment le test sur les rats échoue à protéger les hommes LE MONDE | • Mis à jour le | Par Stéphane Foucart S'agit-il des "bons rats" ? L'étude controversée de Gilles-Eric Séralini (université de Caen, Criigen) sur la toxicité du maïs génétiquement modifié NK603 et de son herbicide-compagnon, le Roundup, a soulevé de nombreuses discussions sur le type de rongeurs utilisés dans l'expérience. Le rat de Sprague-Dawley est-il approprié aux expériences de nourrissage menées sur deux ans, alors qu'il a tendance, passé un certain âge, à développer spontanément des tumeurs mammaires ? Certes, les industriels ont utilisé la même souche pour leurs propres tests, mais sur 90 jours seulement… Entre autres choses, l'"affaire Séralini" illustre les limites de l'évaluation des risques toxiques, telle que menée aujourd'hui sur les animaux de laboratoire. L'intérêt est donc de se passer d'animaux de laboratoire. "Il y a des techniques bien connues pour orienter les résultats des tests réglementaires actuels, dit M. La toxicogénomique ferait-elle mieux ?
Corinne Lepage: Dix ans d'Efsa: ça suffit! Lorsque l'Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa) a été créée, l'Europe était encore engluée dans la crise de la vache folle. C'est en effet cette affaire, et le scandale qu'elle a révélé au niveau de sa gestion par les institutions européennes, qui ont rendu nécessaire la création d'une agence dont l'indépendance et l'impartialité au regard des pressions, qu'elles soient étatiques ou économiques, étaient la raison d'être. Dix ans plus tard, si la nécessité d'une telle agence au regard de l'évaluation des risques et d'une bonne qualité de leur gestion par les décideurs politiques apparaît toujours aussi pertinente, force est de constater que l'objectif est loin d'être atteint. La multiplication des conflits d'intérêts et l'institutionnalisation d'une forme "de portes tournantes" à l'européenne ont en effet gangréné l'institution. Les 10 ans de l'Efsa devraient être l'occasion d'un changement de cap.
OGM: les études de toxicité à long terme sont quasi-inexistantes Suite à la publication de Gilles-Eric Séralini sur les effets à long terme d’un OGM et d’un pesticide, l’agence française de sécurité sanitaire et le haut conseil des biotechnologies reconnaissent le manque de documentation sur ce sujet. Elles ne remettent pour autant pas en cause les évaluations réglementaires qui ont permis la mise en marché de ces produits. Trois. C’est le nombre d’études qui se seraient intéressées aux effets sur la vie entière des organismes génétiquement modifiés (OGM), selon l’autorité nationale de sécurité sanitaire (Anses) et le haut conseil des biotechnologies (HCB), dans leurs avis rendus publics le 20 octobre 2012. Et trois, c’est en comptant l’étude de Gilles-Eric Séralini, publiée le 19 septembre dans la revue Food and chemical toxicology. Parmi les deux autres études, l’une n’était disponible qu’en japonais. Les évaluations européennes des OGM pour mise sur le marché posent question.
OGM : comment une étude bidonnée par Monsanto a été validée par les autorités sanitaires - Santé publique Photo : source Avant d’être commercialisés, les OGM sont-ils vraiment évalués avec la plus grande rigueur scientifique, comme leurs promoteurs le prétendent ? Toute entreprise sollicitant une autorisation de mise sur le marché de son OGM doit produire une évaluation censée démontrée que sa semence transgénique est inoffensive. Ces analyses sont réalisées par des laboratoires que les entreprises de biotechnologie rémunèrent directement. Les autorités sanitaires qui étudient ensuite le dossier, comme l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA [1]), ne disposent ni de temps ni de crédits pour pratiquer leurs propres analyses. Que doivent évaluer les experts ? Le Mon810 « aussi sûr » qu’un grain de maïs conventionnel ? Concernant son maïs Mon810, Monsanto a affirmé en 2007 : « Comme il a été démontré dans ce dossier de renouvellement d’autorisation, Mon810 est équivalent à un maïs conventionnel à l’exception de sa protection contre certains papillons parasites ». Conflits d’intérêts
Quatre agences européennes épinglées pour conflits d’intérêts | De l’intérêt du conflit Jeudi 11 octobre, un rapport d’audit de la Cour des comptes européenne montre de graves conflits d’intérêts au sein d’instances communautaires cruciales dans la protection de la santé et de la sécurité alimentaire. La Cour épingle sévèrement quatre agences européennes de régulation pour leur mauvaise gestion des conflits d’intérêts. Sans surprise, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) est en tête du tableau, en particulier pour les liens étroits que certains de ses experts entretiennent avec l’International Life Science Institute (ILSI), le lobby des géants de l’agroalimentaire (Monsanto, Unilever, Syngenta, Bayer, Nestlé...). L’ILSI est au cœur de plusieurs scandales de conflits d’intérêts, dont le dernier en date remonte à mai 2012 quand Diana Banati, présidente de l’EFSA, fut contrainte de démissionner en raison de ses liens dévoilés avec le lobby. « Aucune agence ne gère les situations de conflit d’intérêts de manière appropriée. » Des lacunes aberrantes
OGM : comment mettre fin à l’irresponsabilité organisée ? | De l’intérêt du conflit Imaginez que les entreprises pharmaceutiques empêchent des chercheurs d’évaluer les effets secondaires de leurs médicaments au motif qu’ils sont protégés par le « secret industriel » d’un brevet, le scandale serait assuré. Pourtant, dans l’évaluation sanitaire des OGM et des pesticides, c’est la norme. Depuis la présentation de son étude sur un OGM et son herbicide associé, l’équipe du professeur Séralini, de l’université de Caen, réclame la « fin du secret industriel sur les évaluations d’OGM » et demande de rendre publiques « les données brutes ayant servi à l’évaluation du Roundup », mais aussi des maïs transgéniques MON810 et NK603 commercialisés en Europe par Monsanto. Le Pr Séralini tonne : « Nous ne parviendrons pas à apaiser le débat sans mettre sur la table l’ensemble des analyses qui ont permis l’autorisation de ces produits. » 99% des substances chimiques non évaluées Pour Corinne Lepage : « Une irresponsabilité organisée » Pourtant, les comportements ont du mal à changer.
cyberaction INSUFFIS-ANSES des Etudes de toxicité sur les OGM Cette cyberaction est maintenant terminée Mise en ligne du 12/12/2012 au 03/04/2013 L’ANSES doit aller plus loin dans ses recommandations L’ANSES reconnaît l’insuffisance des études de toxicité sur les OGM... >>> OGM – Pesticides <<< à diffuser Manifestation au siège de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) vendredi 14 décembre 2012 à 11 heures 27-31 avenue du Général Leclerc 94700 Maisons-Alfort Bilan de la cyberaction : En octobre 2012, l’Anses et le Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) réfutaient les conclusions de l’étude du Professeur Gilles-Eric Séralini, mais demandaient une nouvelle étude de long terme pour évaluer la toxicité des OGM et lever le doute qui s’était installé dans l’esprit du public. 5 mois plus tard, où en est ce projet d’étude ? À quand le lancement de cette étude de long terme sur les OGM ? Les agences espèrent avoir une réponse « rapidement ». Présentation de la cyberaction : Alain Uguen 8 commentaires
OGM et étude de Séralini mise en doute : l'EFSA est une agence qui s'auto-protège Pour l'autorité européenne de sécurité des aliments, "il est peu probable que l'étude [de Séralini] se révèle fiable" (CRIIGEN/AFP) La vraie question n’est pas celle de l’étude de Gilles-Eric Séralini, c’est celle de la responsabilité croissante de l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Pourquoi ? Un organisme à faible légitimité D’abord parce qu’un pré avis rendu par des fonctionnaires de l’EFSA et relu par seulement deux scientifiques, sans aucun débat contradictoire, n’est pas admissible sur le plan déontologique. Ensuite et surtout parce que les critiques sur la méthodologie suivie par l’étude Séralini, à savoir le nombre d’animaux testés, devraient avant tout être adressées à toutes les études que l’EFSA a validé sans exception depuis 10 ans ; qu’en particulier, l’étude de Séralini n’est pas une étude de cancérogénèse mais toxicologique. L'EFSA ne remplit pas son rôle
OGM : l’industrie présente au conseil d’administration de l’EFSA Des représentants de l’industrie agro-alimentaire siègent au conseil d’administration de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA). L’Observatoire de l’Europe industrielle (CEO) a dénoncé, vendredi 4 mars, un nouveau problème de conflit d’intérêts au sein du conseil d’administration de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire, chargée des avis scientifiques sur les OGM et sur la sécurité des aliments (EFSA). Le CEO, un groupe de réflexion qui milite pour la transparence au sein des institutions européennes, a adressé une lettre à la directrice de l’EFSA, Catherine Geslain-Lanéelle, et au commissaire européen chargé de la santé et des consommateurs, John Dalli, pour dénoncer les liens de quatre membres du conseil d’administration de l’Autorité avec l’industrie agroalimentaire, ce qu’elle estime être un conflit d’interêts nuisible à la crédibilité des avis de cette agence de l’UE. Elle est depuis plusieurs mois la cible de critiques.
Pourquoi l’expertise indépendante est-elle impossible ? Accueil > Libertés > Pourquoi l’expertise indépendante est-elle impossible ? Libertés Gilles-Eric Séralini mercredi 8 septembre 2010 Gilles-Éric Séralini est professeur de biologie moléculaire et chercheur à l’Université de Caen. Contact : Lire aussi : Les lobbies essayent d’imposer les OGM à l’Europe
Pourquoi l’évaluation des produits chimiques n’est-elle pas menée de façon démocratique ? Accueil > Libertés > Pourquoi l’évaluation des produits chimiques n’est-elle pas menée de façon (...) Libertés Gilles-Eric Séralini mercredi 19 septembre 2012 Première mise en ligne sur Reporterre le 18 mai 2011 Gilles-Éric Séralini est chercheur à l’Institut de biologie fondamentale et appliquée (IBFA) de l’Université de Caen et co-directeur du Pôle Risques de l’Université de Caen. Ecouter aussi : Gilles-Eric Séralini, Pourquoi l’expertise indépendante est-elle impossible ? Lire aussi : OGM : l’industrie présente au conseil d’administration de l’EFSA
Un juge et un critique de Séralini ont servi l’industrie des pesticides Attention, ce qui suit est une interrogation, et elle n’est pas formelle. Je n’accuse personne. Je ne sais rien. Et même le pire criminel reste innocent tant qu’on n’a pas démontré sa culpabilité. Or donc, je n’accuse pas Gérard Pascal et Catherine Geslain-Lanéelle. Gérard Pascal a longtemps été un homme-clé de notre système de surveillance alimentaire. L’étude ayant été validée par des pairs, et publiée par une revue de haute réputation, à comité de lecture précisément, il me paraît difficile de croire, au plan de la simple logique, qu’elle soit à ce point ridicule. Quand j’ai écrit Pesticides, révélations sur un scandale français (Fayard, 2007) avec mon ami François Veillerette - la bise à tous les trois -, j’ai eu l’occasion d’égratigner Pascal. « La société créée par Serge Michels à son départ de Que Choisir, Entropy, reste à bien des égards une entreprise fascinante. « Regardons un peu mieux le cas Gérard Pascal, personnage clé de la sécurité alimentaire en France. Oh oh !
Terraforma - Google+ - Comprendre Les lobbies agricoles sont puissants dans… OGM : l'auteur de l'étude refuse une contre-expertise de l'agence européenne des aliments Le chercheur français Gilles-Eric Séralini, auteur d’une étude alarmante tendant à démontrer la toxicité des OGM, a dénié jeudi toute autorité à l’EFSA, l’agence européenne chargée de la sécurité des aliments, pour mener une contre-expertise sur ses recherches. «Il n’est pas question que ceux qui ont autorisé le (maïs transgénique de Monsanto) NK 603 réalisent la contre-expertise de nos données, car il y aurait un conflit d’interêt avec leur autorité et leur carrière», a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse au Parlement européen à Bruxelles avec l’eurodéputé française Corinne Lepage. Lire aussi le récit de Libération : OGM, gros dégâts chez les rats L’EFSA est l’agence compétente au niveau européen en matière de sécurité des aliments et ses avis conditionnent les autorisations de commercialisation et de mise en culture des organismes génétiquement modifiés. Corinne Lepage a modéré la prise de position du chercheur français.