Michéa face à la stratégie Godwin Récemment associé à la galaxie lepéniste par un dossier du "Point", le philosophe Jean-Claude Michéa, auteur d'"Impasse Adam Smith", répond à ses détracteurs et se défend face à la tentative d'annexion de sa pensée antilibérale par l'extrême droite. Jean-Claude Michéa, capture d'écran Youtube Marianne : Un hebdomadaire faisait sa une, il y a quelques semaines, sur les «néocons», vous bombardant comme l'idéologue le plus emblématique d'une véritable lame de fond identitaire, souverainiste et protectionniste, et amalgamant votre nom à celui de Marine Le Pen, soi-disant admirative de vos écrits. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Jean-Claude Michéa : N'exagérons rien ! Clemenceau et Staline avaient ouvert la voie - le premier en forgeant, en 1906, la notion de «complot anarcho-monarchiste» et le second, dans les années 30, celui d'«hitléro-trotskisme». J. Tout autre est la critique du libéralisme par les héritiers modernes de l'extrême droite du XIXe siècle. J. Propos recueillis par A.L. Repères
Pour un anarchisme conservateur Le Nouvel Observateur - En quoi le complexe d'Orphée, titre de votre livre, définit-il pour vous l'imaginaire de la gauche progressiste? Jean-Claude Michéa - Tout comme un pythagoricien aurait préféré mourir plutôt que de traverser un champ de fèves, un militant de gauche éprouve immédiatement une terreur sacrée à l'idée que quelque chose ait pu aller mieux dans le monde d'avant. Une pensée aussi incorrecte le conduirait en effet à remettre en question le vieux dogme progressiste selon lequel il existe un mystérieux sens de l'histoire, porté par le développement inexorable des nouvelles technologies, et qui dirigerait mécaniquement l'humanité vers un monde toujours plus parfait - que celui-ci ait le visage de l'«avenir radieux» ou celui de la «mondialisation heureuse». Difficile alors de ne pas penser au pauvre Orphée qui, pour ramener Eurydice des Enfers, avait dû s'engager à aller toujours de l'avant sans jamais s'autoriser le moindre regard en arrière.
Entretien avec Olivier Berruyer : La fin d'un monde Le laisser-faire est-il libertaire ?, par Serge Halimi L’un est un philosophe passé des marges de l’édition au statut de référence de la contestation antiproductiviste. L’autre, un normalien de 30 ans tenant séminaire à l’Ecole normale supérieure. Leurs travaux respectifs semblent camper les deux pôles entre lesquels tâtonne la gauche française. Jean-Claude Michéa et Geoffroy de Lagasnerie s’opposent sur à peu près tout. Le premier pourfend le libéralisme culturel autant que le libéralisme économique ; le second salue en eux un « foyer d’imagination ». Livre après livre, Michéa a creusé l’idée que les avocats d’une « transgression morale et culturelle permanente » déblayaient sur le versant gauche du champ politique le terrain des « prédateurs de la finance mondiale ». L’œuvre de Michéa, qui se réfère souvent à George Orwell et à Christopher Lasch (1), se soucie plutôt de ressusciter les traditions populaires de la gauche. D’après Michéa, la gauche et l’extrême gauche sont trop « modernes » ? Le pari perdu de Michel Foucault
« Examen critique de l'ouvrage de Jean-Claude Michéa, " L'Empire du moindre mal " », par Anselm Jappe Michéa vient de publier un nouvel ouvrage en 2011 (« Le Mythe d'Orphée ») qui n'avance aucune nouvelle réflexion par rapport à ses livres précédents, incapable de dépasser les limites de sa réflexion et de répondre aux critiques sérieuses et non réductrices de sa pensée qui lui ont été formulées. Ci-dessous l'article d'Anselm Jappe sur le philosophe Jean-Claude Michéa notamment sur son livre « L'empire du moindre mal ». Une version augmentée de cet article est parue dans la revue française Illusio. Anselm Jappe est philosophe et a élaboré depuis plusieurs années une théorie radicale du capitalisme rompant avec le marxisme traditionnel, théorie connue sous le nom de critique du travail ou critique de la valeur (wertkritik en Allemagne, on retrouvera différents liens sur des textes au bas de cette page). Voir le Fichier : ExamencritiquedelouvragedeJean-ClaudeMicheaLempiredumoindremal.pdf Anselm Jappe Cependant, les théories de Michéa suscitent au moins deux grandes objections.
Pourquoi la fondation Gates finance Total, Coca et McDo Où les bons samaritains placent-ils leur argent ? Chez McDo, BP, Coca-Cola, Exxon Mobil et même dans une société de prisons privées. C’est ce qu’ont découvert les journalistes du magazine américain Mother Jones en épluchant la déclaration fiscale 2012 (en pdf) de la fondation Bill et Melinda Gates. Officiellement, les 36 milliards de dollars (26,24 milliards d’euros) de cet empire aussi riche que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont censés « lutter contre la faim et l’extrême pauvreté ». Dans le détail, 3 milliards (2,7 milliards d’euros) vont aux géants du fast-food et des boissons gazeuses. Sylvain Lefèvre est chercheur à la chaire de responsabilité sociale et de développement durable de l’université du Québec à Montréal (UQAM). Terra eco : Pour une fondation qui dit œuvrer pour la santé, investir 2,2 milliards de dollars (1,5 milliard d’euros) dans l’entreprise McDonald’s, c’est normal ? Sylvain Lefèvre : Ce n’est pas vraiment surprenant. C’est déjà arrivé.
Réflexions sur le libéralisme : chérir la liberté, justifier l’esclavage, par Lucien Sève Etre libéral, en principe, c’est militer, à l’école de grands auteurs comme Hugo Grotius ou John Locke, Adam Smith ou Alexis de Tocqueville, pour les libertés de l’individu contre l’absolutisme politique, le dirigisme économique, l’intolérance philosophique. Puissant mouvement de pensée et d’action qui, du XVIe au XVIIIe siècle et à travers trois glorieuses révolutions aux Pays-Bas, en Angleterre et en Amérique, a modelé toute l’histoire contemporaine. Or c’est justement avec lui que l’esclavage connaît son plus grand développement. L’ouvrage est consacré de bout en bout à l’expliquer, avec un luxe impressionnant de faits saignants et de citations suffocantes. Mais on comprend aussi que ce livre iconoclaste ait mis du temps à nous parvenir. Le Nouveau Monde, un « berceau vide » Il faut dire que le livre de Losurdo abonde en citations qui font très mal à la légende. « Il y a des hommes nés pour la servitude » En nous donnant beaucoup à apprendre, l’auteur nous donne plus encore à penser.
JEAN-CLAUDE MICHÉA, ÉDUCATEUR Ca vient de l’excellent blog "Cultural Gang Bang" que vous devriez ajouter à votre intégrateur, si ce n’est déjà fait.Quand à Michéa, si vous n’avez pas lu "L’enseignement de l’ignorance", cessez immédiatement de lire ce billet, foncez à la librairie du coin et allez l’acheter pour le lire devant un bon café. Allez-y ! On vous attend ici. [CiGiBi - Blog - jeudi, décembre 07, 2006] Son nom est sur toutes les lèvres, ses anciens élèves du lycée Joffre se souviennent d’un professeur au look de surfeur/docker et amateur de séries américaines (NCIS, Buffy), son ombre plane sur toute critique pertinente du progrès ou sur toute référence à la pensée politique d’Orwell… Il est également incontournable pour toute évocation de l’historien américain Christopher Lasch. Qui? Comme il le dit lui-même: "Le voisin qui ne pense pas comme moi n ‘est pas nécessairement un salaud et celui qui pense comme moi n’est pas, nécessairement, un type bien. Pourquoi ? Bibliographie Like this: J'aime chargement…
TSCG - Une playlist sur Dailymotion Dailymotion Sign in Playlist created by Mediapart | 11 videos Le débat TSCG: Pierre Laurent - Karine Berger (Bonus finances publiques) Create a Videozap Create a Videowall Create a Jukebox Grid List now playing Le débat TSCG: Pierre Laurent - Karine Berger (Bonus finances publiques) By Mediapart Le débat du TSCG: Pierre Laurent - Karine Berger (3/3) TSCG-Debat Trautmann Romagnan 3 TSCG-Debat Trautmann Romagnan 2 TSCG-Debat Trautmann Romagnan 1 TSCG : Cazeneuve - Joly, leurs désaccords sur le pacte budgétaire Bernard Cazeneuve sur les 3% de déficit Bernard Cazeneuve pour un "nouveau traité" européen Joly-Cazeneuve : la majorité et le TSCG Le débat du TSCG: Pierre Laurent - Karine Berger (2/3) Le débat TSCG: Pierre Laurent - Karine Berger (1/3) Added by Mediapart last year 625 views 564 views Débat entre deux socialistes en désaccord sur le TSCG : l'eurodéputée Catherine Trautmann le défend tandis que la députée nationale Barbara Romagnan s'y oppose. 355 views 361 views 887 views 554 views 250 views 224 views
Résumé : Le capitalisme est-il moral ? Le capitalisme est-il moral ? Philosophe et enseignant français né en 1952, André Comte-Sponville est l'auteur de nombreux ouvrages qui mettent la philosophie à la portée de tous. Philosophe humaniste, il a remis la recherche de la sagesse au goût du jour et a écrit sur beaucoup des thèmes classiques traités par les philosophes antiques ou des siècles passés, y compris sur la philosophie politique. André Comte-Sponville a été croyant jusqu'à ses 18 ans, ce qui explique son intérêt pour la religion. Il se définit d’ailleurs comme un athée fidèle car il se reconnaît dans une certaine tradition et histoire des valeurs gréco-judéo-chrétiennes. Le capitalisme est-il moral ? Le Capitalisme est-il moral ? I Le retour de la morale 1. La génération soixante-huitarde ne se préoccupait pas réellement de la morale, mais davantage de l’immoralisme, de la libération totale ; Comte-Sponville nomme cette idéologie l’« idéologie du tout politique » : l’apolitisme était alors quasiment inenvisageable. 2.
[A Contretemps, Bulletin bibiliographique] George Orwell au présent : une lecture kaléidoscopique A SA MANIERE, inimitable, Jean-Claude Michéa poursuit avec constance son patient travail de déconstruction de « l’emprise étouffante que l’Economie et la Technique modernes exercent sur notre vie quotidienne » et, en parallèle, de « décontamination systématique de nos imaginaires individuels ». Après l’Enseignement de l’ignorance, en 1999, et Impasse Adam Smith, en 2002 , c’est vers George Orwell - qui nous valut déjà, en 1995, un brillant Orwell, anarchiste tory - qu’il se tourne de nouveau, cette fois-ci dans l’optique de le « mettre à l’épreuve (...) pour essayer de penser, aussi précisément que possible, le cours présent des choses et ce vers quoi il nous emporte ». Orwell éducateur ? Certes, répond d’emblée J.-C. Michéa, et d’abord parce qu’il fut « un esprit libre », catégorie qui, on en conviendra aisément, fut beaucoup moins répandue, en son temps comme au nôtre, que celle de l’ « esprit réduit à l’état de gramophone », comme disait Orwell. De livre en livre, la méthode de J.
Vandana Shiva : « Le libre-échange, c’est la dictature des entreprises » Basta ! : Les combats que vous menez sont liés à la souveraineté – alimentaire, sur les terres, l’eau, les semences. Qu’est-ce que la souveraineté ? Vandana Shiva : La redéfinition de la notion de « souveraineté » sera le grand défi de l’ère post-globalisation. Pour garantir cette souveraineté, faut-il fermer davantage les frontières ? Aucune frontière n’est jamais totalement fermée. Nous ne disons pas « non au commerce », mais « non au commerce dérégulé ». Le protectionnisme peut-il être une solution face à cette exploitation du vivant, en empêchant les multinationales d’avoir accès à ces ressources qu’elles exploitent ? Tout comme nous devons redéfinir la notion de souveraineté, nous devons repenser la notion de protectionnisme. Cet endettement des paysans est lié à une décision politique particulière : la dérégulation du marché des semences, qui a permis à Monsanto de devenir par exemple l’unique vendeur de semences sur le marché du coton. Il y a deux types de biens communs.
L'utilitarisme. Maximiser le bonheur Promouvoir le bonheur de tous, telle est la finalité de l’utilitarisme. Il propose une morale rationnelle, tout à la fois à la fois individuelle et collective, pour évaluer les actions de chacun et, plus largement, les choix sociaux et politiques. Alors que l’utilitarisme est l’un des principaux courants de pensée de la philosophie anglophone, il existe en France une forte hostilité à son égard et même un Mouvement anti-utilitariste dans les sciences humaines (MAUSS). Quels sont donc les atouts et les faiblesses d’une philosophie morale et sociale qui a donné lieu à des jugements aussi opposés ? Une morale rationnelle L’utilitarisme soutient que le bonheur individuel et collectif est la seule fin morale digne de ce nom. L’utilitarisme a deux atouts. Ensuite, l’utilitarisme juge une action en fonction de ses conséquences objectives, pas en vertu de principes ou de croyances a priori. L’utilitarisme est l’adversaire principal du kantisme. Une conception du choix social (1) J. Utilitarisme
Entretien de Jean-Claude Michéa - La Gazette n°595 10-16 sept. 1999 Article paru dans "La Gazette" n°595 du 10 au 16 sept. 1999 Professeur de philosophie au lycée Joffre, Jean-Claude Michéa a retrouvé lundi, une nouvelle classe. Les élèves découvriront un enseignant singulier sérieux et drôle, radical et affectueux. Son dernier livre, "L'enseignement de l'ignorance", est une charge argumentée contre le système Allègre. Peu de temps avant le départ des vacances scolaires, vous avez publié un petit livre décapant : L'enseignement de l'ignorance et ses conditions modernes. Je déteste écrire. Martin s'est employé à me convaincre d'en faire un livre qui dépasserait la question de l'école et s'attaquerait aux problèmes posés par la société moderne elle-même. Quel est le point de départ de votre réflexion ? Depuis une dizaine d'années, les enseignants que je fréquente, et cela quel que soit leur âge, abordent la rentrée avec la certitude que l'année scolaire qui arrive sera pour eux nécessairement plus difficile encore que celle qui vient de s'achever. Tout !