Un atlas pour mieux comprendre les migrations en Europe
Alors que paraît aujourd’hui 13 novembre un « Atlas des migrants en Europe » (1) , La Croix a demandé à l’un de ses auteurs de commenter quelques unes des cartes les plus parlantes de l’ouvrage. Réalisé par le réseau Migreurop, composé de chercheurs et de militants, ce travail se donne pour mission de sensibiliser le grand public aux réalités des phénomènes migratoires sur le vieux continent. Claire Rodier, juriste spécialisée dans le droit international des migrations, nous explique à la fois comment les frontières sont surveillées à l’échelle européenne, et les drames humains que connaissent sur leur route de nombreux candidats à l’émigration. Explication de la carte « Les opérations de surveillance de l'agence » : Explication de la carte « Des morts par milliers aux portes de l'Europe » : Explication de la carte « L'enjeu des marchés autour de la surveillance des frontières » : Explication de la carte « expulsions en 2009 » : Dans la rubriqueActualité
Les migrants en Europe, une géographie critique des politiques migratoires : quelques cartes
"Guyane. Deux longs fleuves frontaliers, le Maroni et l'Oyapock, percent une forêt amazonienne hostile. Les pirogues des ppulations du fleuve passent régulièrement d'un bord à l'autre depuis longtemps, bien avant que des Européens se risquent dans ces parages. de forts courants ou la forêt protègent la frontière maritime ou terrestre, alors que toute surveillance de ces voies fluviales restera illusoire. Les théâtrales opérations "Anaconda" contre le fléau de l'orpaillage clandestin frappent la main-d'oeuvre démunie venue du Nordeste brésilien mais rarement ceux qui, à Cayenne, en tirent profit. Elles masquent le nombre bien plus élevé d'interpellations dans les zones urbaines. Glossaire pour comprendre la géographie des migrations "Mobilité : ce terme générique recouvre des mouvements impliquant un changement de position, un déplacement. Circulation migratoire : cette notion a été forgée pour décrire la complexité croissante des phénomènes de mobilité internationale.
Frontières, migrants et réfugiés. Études cartographiques
Frontières, migrants, réfugiés Il est impossible de parler des migrations d’êtres humains sans évoquer les frontières que dressent d’autres êtres humains. La relation est intime, la frontière étant l’obstacle le plus dangereux auquel se heurte le migrant, clandestin ou non, au cours de son voyage. La frontière s’inscrit en contraste dans le paysage : soit elle se dresse en barrière épaisse, soit elle feint la disparition. Elle donne l’illusion d’un monde parfaitement organisé en régions ou en pays. Les frontières regroupent pourtant les hommes autant qu’elles les séparent. Les cartes exposées sont des esquisses crayonnées dont l’aspect incertain témoigne de ce qu’est la frontière elle-même : ambivalente et paradoxale. L’esquisse préfigure la carte, elle permet d’exprimer plus librement et plus subjectivement le caractère fluctuant ou arbitraire de ces lignes de partage et la diversité de leur statut. Les cartes répondent d’abord à la question « où ? Un monde en mouvement. Mais oui !
Philippe Rekacewicz : « Je fais des cartes en colère » - Métaphores
Le cartographe du Monde diplomatique raconte comment il conçoit son travail, ce qui déclenche la création d’une nouvelle carte, la représentation des vraies frontières, le choix de dessiner à la main... Rencontre à Aubagne à l’occasion de Mondissimo. C’est lui qui, depuis 1988 est le maître des cartes au Monde diplomatique. Dans un journal qui ne publie presque jamais de photos et qui illustre ses articles par des reproductions de tableaux, les cartes géopolitiques apportent une touche de couleurs plutôt bienvenue. Mais Philippe Rekacewicz fait mieux que ça. Quand on lui demande ce qui déclenche chez lui la nécessité de faire une carte, il répond tout simplement : « la colère. Quand il définit ce qu’est à son sens la cartographie, Philippe Rekacewicz parle d’abord d’une réflexion collective, puis de vision : « une carte doit montrer ce qui n’est pas visible. Voir l’image en haute résolution (1400x1233 px)
Le destin des migrants
États-Unis, Mexique, Amérique latine, Afrique… Existe-t-il des espaces, des territoires ou des citoyens qui peuvent résister à l’action des gouvernements organisant « la répartition des places » (Rancière 1998) ? Le partage des individus, entre ceux qui sont libres de voyager, d’échanger, et ceux qui ne le sont pas doit être rapporté au rôle des États au sein de l’économie mondialisée. On sait, en effet, que les démocraties occidentales actuelles se caractérisent par un mode de gouvernement sécuritaire mettant en avant la nécessité de contrôler et sélectionner les mouvements de personnes à l’intérieur et à l’extérieur des frontières, au nom de cette sécurité globale. Il s’agit de protéger les États-nations menacés par des flux qui se jouent des frontières. Ce type de souveraineté est visible dans les états de paix comme dans les états de guerre, aux États-Unis, en Israël, au Maghreb ou en Irak. © Laetitia Tura/Le Bar Floréal. La clandestinité, une création des gouvernements sécuritaires