La politique de la ville en France et en Grande-Bretagne Comparant les programmes de développement social et de régénération urbaine des quartiers défavorisés en France et en Grande-Bretagne, Patrick Le Galès soulignait en 1995 le décalage entre le volontarisme affiché par les gouvernements et la réalité d’une politique de la ville qui, dans les deux pays, apparaissait « à la fois comme importante, légitime, domaine d’activisme de la part du Gouvernement, avec des essais de rationalisation mais en même temps bricolée, peu importante financièrement, velléitaire, incohérente, avec des initiatives sporadiques, des effets d’annonce et une forte sensibilité à la crise et aux médias [1] ». Trois ans plus tard, les gouvernements de Tony Blair et de Lionel Jospin semblaient démentir cette analyse en initiant d’ambitieux programmes de régénération de quelques dizaines de quartiers emblématiques de l’exclusion socio-spatiale, qui ont été prolongés et étendus par la suite dans le cadre de vastes plans nationaux de réduction des écarts territoriaux.
Liens faibles, choix forts : les urbains et l’urbanité Dans le texte auquel il m’a été proposé de réagir, largement consacré à la critique de mes travaux, on peut regretter quelques formules un peu désobligeantes et, plus encore, le fait que les auteurs Éric Charmes, Lydie Launay et Stéphanie Vermeersch (C, L & V) semblent se référer pour l’essentiel à des articles publiés dans des médias généralistes et destinés à une large audience. Ils ont plutôt négligé mes productions scientifiques (Lévy, 1994 ; 1999 ; 2008 ; 2009 ; Allemand, Ascher & Lévy, 2004), ce qui fausse un peu les termes du débat. Non que j’aie quoi que ce soit à renier de ce que j’écris pour le grand public ; il faut simplement prendre en compte, quand on souhaite réfuter ce type de textes, le genre particulier auquel ils appartiennent, qui exige de la concision et de la fluidité et donc, parfois, quelques raccourcis vis-à-vis d’un modèle argumentatif développé. Le périurbain entre variable et concept Les périurbains sont des urbains.
La politique de la ville : Repères Vers une nouvelle réforme de la Politique de la Ville Après les élections présidentielles du printemps 2012, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé l’engagement du gouvernement dans une nouvelle étape de la Politique de la Ville. Jusqu’à présent les politiques mises en œuvre ont révélé leurs limites, en particulier sur le plan de l’amélioration des conditions de vie des habitants concernés, qui restent confrontés à de lourdes difficultés sociales, accentuées par une crise qui les touchent particulièrement. Face à la persistance des inégalités territoriales, une nouvelle étape de la Politique de la Ville est donc engagée afin de renforcer la mobilisation des politiques publiques et des programmes spécifiques en faveur des quartiers urbains défavorisés. Cette réforme résulte en grande partie d’une concertation nationale (« Quartiers : engageons le changement ! Ces décisions s’articulent autour de cinq axes qui correspondent aux engagements formulés par François Lamy.
Jean-Pierre Bompard » Blog Archive » faisons de la recherche...sinon on meurt, la tentation de faust !!! La recherche et le développement durable. Si il est bien un domaine où le développement durable a un avenir, c’est dans le champ de la recherche et le développement. Or à ce jour, on a peu de connaissances sur les montants affectés au sujet. Il est donc urgent de rendre lisible les sujets dans le domaine précité. Il est par exemple urgent de remettre sur le tapis, la valeur économique de la biodiversité. Les premiers rapports, sous la responsabilité du conseil d’analyse stratégique : Ne font qu’agir de manière exploratoire, il est donc urgent que le nouveau commissariat se ressaisie du thème. Remettons donc le chantier du progrès sur le devant de la scène, sinon nous aurons une remise en selle des obscurantismes.
Le pouvoir aux habitants Inventées de façon expérimentale après les émeutes des Minguettes au début des années 1980, parallèlement à la “Marche des beurs” pour l’égalité, la Politique de la Ville visait à réformer le fonctionnement de l’État et les relations de ce dernier aux collectivités locales. Pour pallier l’urgence d’une nouvelle question sociale, associée à certains quartiers où les populations immigrées et minoritaires étaient concentrées, une action publique d’exception allait être mise en place, mobilisant une approche locale et ascendante, plus participative et transversale. Trente ans plus tard, il est difficile de mesurer l’effet réel de cette politique qui cumule de nombreux dispositifs : l’écart des quartiers prioritaires avec les autres zones urbaines ne se résorbe pas, et parfois même s’accroît. Pour autant, cette vision, très négative, ne prend pas en compte la mobilité de la population de ces quartiers. Pour citer cet article : Cyprien Avenel & Nicolas Duvoux, « Le pouvoir aux habitants ?
Quand la QPC tue à petit feu le droit de l’environnement Troisième objet des QPC depuis leur création en 2010, le droit de l’environnement a souffert de nombreuses censures conduisant inéluctablement à son instabilité (1). Majoritairement fondées sur une atteinte à l’article 7 de la Charte sur l’environnement, les censures devraient réjouir tout défenseur de la mise en œuvre du principe de participation du public aux questions environnementales. Mais rien n’est moins sûr… Contrôle abstrait de la loi - Lors de son audition par la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée mercredi 29 mai 2013, Karine Foucher, maître de conférences en droit public à la faculté de droit et des sciences politiques de Nantes, a mis en avant l’absence regrettable de l’exercice d’un contrôle concret de la loi en France : « Le juge constitutionnel français se borne à contrôler la loi telle qu’elle est, et non telle qu’elle est appliquée. »
La rénovation urbaine : démolition ou patrimonialisation « Pour peindre ce quartier, il suffira de dire que les propriétaires de certaines maisons habitées par des industriels sans industries, par de dangereux ferrailleurs, par des indigents livrés à des métiers périlleux, n’osent pas y réclamer leurs loyers, et ne trouvent pas d’huissiers qui veuillent expulser les locataires insolvables. En ce moment, la Spéculation, qui tend à changer la face de ce coin de Paris, […] en modifiera sans doute la population, car la truelle est, à Paris, plus civilisatrice qu’on ne le pense ! (Honoré de Balzac, La cousine Bette, 1846). En français, le mot « rénovation » a en urbanisme un sens très différent de celui du langage courant : la rénovation urbaine commence par la démolition de la totalité (ou d’une part importante) des immeubles existants, pour laisser la place à de nouvelles constructions. Les trois étapes de la rénovation-démolition en France La politique de rénovation-destruction a commencé sous le Second Empire (1852-1870).
La Politique de la Ville en quête de réforme On trouvera les notes de cet article dans le pdf ci-joint. La question des quartiers réputés « sensibles » est constituée depuis plus de trente ans comme un problème social et politique, parce que ces quartiers manifestent la concentration des phénomènes de l’exclusion et l’archétype du mal vivre des grands ensembles. Le durcissement des processus ségrégatifs dans les villes ainsi que le développement des émeutes urbaines, parmi d’autres violences diverses, produisent dans les représentations collectives une image de ghetto. La société française s’est finalement fabriquée une catégorie générique des problèmes sociaux, s’imposant à tous : les « quartiers ». Cette question des « quartiers » est peu à peu devenue un objet d’étude privilégié des sciences sociales, et si la « banlieue » connaît bien des manques, elle ne manque pas d’expertises, ni de diagnostics. L’échec de la Politique de la Ville ? Il faut ajouter que l’idée d’échec est aveugle à la grande diversité des situations locales.
SIG Politique de la Ville Les quartiers populaires comme laboratoire social Recensé : Michael Young et Peter Wilmott, Le village dans la ville. Famille et parenté dans l’Est londonien, PUF, coll. « le lien social », 2010, 188 p. La réédition d’un classique des sciences sociales comme Le village dans la ville intéressera de nombreux lecteurs au-delà même d’un public averti. La première qualité du livre, bien rendue par la traduction d’Anne Gotman, tient en effet à l’écriture limpide et vivante d’un ouvrage qu’on lit presque comme un roman, roman dont les héros seraient les familles populaires de l’Est londonien. Au-delà du plaisir de lecture, le livre de Young et Willmott propose surtout des analyses sociologiques stimulantes, soutenues par des matériaux d’enquête variés et omniprésents dans l’ouvrage. L’enquête fait la part belle aux méthodes qualitatives, en particulier à la démarche ethnographique, en mobilisant de nombreux entretiens et des observations in situ, facilitées notamment par l’installation d’un des sociologues dans un logement du quartier.
I-Ville - Base documentaire de la politique de la ville