L’économie collaborative est-elle aussi sociale et solidaire Le terme est employé par OuiShare depuis début 2012 et recouvre une grande variété de thématiques, de formes d’entreprises et de modèles économiques. Le point commun de ces initiatives, et le point de départ de la définition chapeau de l’économie collaborative, c’est le caractère P2P (pair à pair) des systèmes mis en place. Ainsi la consommation collaborative rassemble des initiatives de prêt, location, don, troc, ou vente de biens et services entre particuliers, du covoiturage à l’échange de matériel entre voisins, etc. Ces systèmes ont pu se développer grâce aux outils numériques : des pratiques existant depuis toujours (prêt d’objet, échange de services), à l’échelle de la famille ou l’entourage proche sont désormais étendues à un cercle beaucoup plus large. Par ailleurs l’économie collaborative, comme l’ESS, reste un ensemble d’outils, de pratiques ou de formes, dont on peut faire d’excellentes choses et de moins bonnes.
A qui profite l'économie collaborative ? Les inégalités ne sont plus un sujet tabou. Dans le sillage de Piketty, nombreux sont ceux qui s’inquiètent aujourd’hui ouvertement de leur grand retour, et ce, quel que soit le bord politique. L’économie collaborative – qui remet entre autres choses le rôle de la possession en question – pourrait-elle constituer une partie de la solution, ou est-ce tout le contraire ? Les discussions autour du capital et des inégalités avaient été un peu oubliées depuis les années 80 et semblaient même légèrement ringardes tant on a voulu voir un dépassement du capitalisme et des analyses de classes. Piketty remet ces questions au centre des débats. En tant qu’observateur assidu des évolutions de l’économie collaborative, la lecture de Piketty m’a profondément interpellé. L’une des principales caractéristiques de l’économie collaborative est en effet de favoriser l’accès à des biens mis à disposition par de simples particuliers, de façon ponctuelle et contre rémunération en règle générale.
Collaborative, sociale... Les nouvelles formes d'économie - Journal des Professionnels L’économie collaborative : un modèle hybride entre capitalisme et partage Qu’est-ce que l’économie collaborative ? L’économie collaborative repose sur le partage ou l’échange entre particuliers de biens (voiture, logement), de services (covoiturage, bricolage), ou de connaissances (cours, apprentissage), avec échange monétaire (vente, location, prestation de service) ou sans échange monétaire (dons, troc, volontariat), le plus souvent par l’intermédiaire d’une plateforme numérique de mise en relation. L’économie collaborative se définit donc comme une activité qui vise à produire de la valeur en commun en se basant sur de nouvelles formes d’organisation : mise en réseau ou en communautés via des plateformes internet, mutualisation des biens et des outils, espaces en commun… Elle s’appuie fortement sur les technologies du numérique, notamment autour de sites et d’applications mobiles (marketplaces). L’usage plutôt que la possession De multiples applications © Aleutie – Fotolia Le problème
L'éthique de la sollicitude Depuis plus d’une vingtaine d’années dans les pays anglo-saxons, des travaux réhabilitent la place de la sollicitude, du souci des autres et de l’attention au sein de la réflexion morale. Les « éthiques du care » montrent en particulier l’importance de la particularité et de la sensibilité dans l’appréhension du monde social. Le mot care, très courant en anglais, est à la fois un verbe qui signifie « s’occuper de », « faire attention », « prendre soin », « se soucier de », et un substantif qui pourrait selon les contextes être rendu en français par « soins », « attention », « sollicitude », « concernement ». Une voix morale différente Aux Etats-Unis, In a Different Voice, le livre de Carol Gilligan (1), a servi de catalyseur aux débats sur l’éthique du care. D’après cette théorie psychologique du développement moral, le degré le plus élevé de raisonnement moral met en œuvre des principes de justice abstraits et impartiaux. La publication de C. L’injustice envers les fournisseurs de soin
Prendre soin des autres : un travail invisible Le soin des autres est devenu un enjeu de société. C'est aussi un nouvel objet pour les sciences humaines qui interrogent tout à la fois sa valeur économique, la spécificité des professions d'aide à la personne ou plus largement les valeurs morales qui régissent notre société. Mais, métier ou réalité familiale, il manque encore cruellement de reconnaissance sociale. Quel point commun entre une mère de famille, une infirmière ou une aide ménagère ? Qu'est-ce que le care ? Souci des autres, sensibilité, responsab 1Le livre intitulé « Qu'est-ce que le care ? Souci des autres, sensibilité, responsabilité » rassemble huit contributions d'auteurs différents sous la direction de Pascale Molinier, Sandra Laugier et Patricia Paperman sur l'éthique du care. Il est difficile d'en faire une synthèse. Ce sont comme des voix différentes qui exposent certains points essentiels de cette éthique. 2L'éthique du care parle effectivement dans la langue de l'Amérique du Nord. 3Dégagement d'une emprise du genre. 4Dégagement d'une emprise de l'intime. 5Dégagement d'une emprise du soin. 6Dégagement encore d'une emprise de l'épanouissement personnel. 7Dégagement d'une emprise de la compassion. 8L'éthique du care a beaucoup à faire pour opérer des dégagements. 9L'éthique du care parle aussi de la culture américaine. 11Il faudrait ajouter encore une autre différence qui existe entre l'approche américaine et celle peut-être plus spécifiquement française.
Le care en débat. Entretien avec Dominique Méda - Nonfiction.fr * Cet article est accompagné d'un disclaimer. Pour en prendre connaissance, veuillez cliquer sur le footer ci-dessous. Pourquoi le débat sur le care émerge-t-il maintenant ? Nonfiction.fr- La notion de care émerge au même moment dans le débat politique et intellectuel, avec le discours de Martine Aubry sur "une société du soin mutuel", et de nombreuses publications universitaires sur la question. Dominique Méda : Je ne sais pas si c’est une attente consciente de la société française. Nonfiction.fr- A votre avis, la notion de care peut-elle fonder une nouvelle politique de gauche, sans être réduite à un appel aux bons sentiments ? Dominique Méda : Cette notion est tellement vague qu’elle peut être le support d’interprétations radicalement différentes. 3) pour réévaluer au sens fort du terme les métiers du care ; Dominique Méda est sociologue. A lire sur nonfiction.fr : - Dossier "Do you care ?"
De l'intérêt d'être altruiste - Nonfiction.fr le portail des liv Philosophie Je t'aide... moi non plus. Biologique, comportemental ou psychologique : l'altruisme dans tous ses états. Éditeur : Vuibert Dans cet ouvrage, Christine Clavien nous offre une brillante présentation des différentes approches scientifiques de l’altruisme. L’altruisme biologique Les sciences biologiques abordent la question de l’altruisme en s’intéressant à ce que l’auteur appelle l’altruisme biologique. À première vue, il semble que la théorie de l’évolution devrait prédire que les individus altruistes sont rapidement éliminés : ils sont désavantagés face aux individus égoïstes qui ne gaspillent pas leur fitness pour le bien des autres. Le premier chapitre du livre est consacré à apporter une réponse négative à cette question : il existe de nombreuses façons dont la théorie de l’évolution peut intégrer et expliquer l’existence de comportements altruistes. La première est la sélection de parentèle.
La "société du care" implique de définir une politique de l'association Cette perspective humaniste ne peut prendre toutefois consistance que si elle se traduit dans l'orientation des pouvoirs publics, ceux-ci ayant la responsabilité de renforcer les actions collectives qui attestent pratiquement du souci des autres. Autrement dit, prendre au sérieux l'idée de "société du care" implique de définir une politique de l'association dans laquelle les associations deviennent éligibles au soutien public à partir du moment où elles sont des supports d'attention aux autres dans la sphère publique. Une telle évolution est loin d'être acquise. Elle suppose d'abord de rompre avec les deux tendances dominantes qui subordonnent les associations à l'Etat et au marché. Elle suppose ensuite de définir de nouvelles règles du jeu entre pouvoirs publics et associations. Le premier scénario est celui de la dépendance aux autorités publiques. Le deuxième scénario, est celui des associations comme agents de moralisation du capitalisme. est l'auteur de ' (Seuil, 2010).