Plan de relance européen : le coup de bluff du magicien Juncker Encore une fois, la stratégie de communication va tourner à plein régime. Après le « plan de croissance » franco-allemand qui pourrait se révéler une vraie menace pour l'économie européenne, après le « grand plan d'investissement » allemand de 10 milliards d'euros dans deux ans et sur trois ans, voici l'immense plan d'action de la Commission européenne pour revitaliser la croissance européenne. Car ce n'est pas 300 milliards d'euros que Jean-Claude Juncker, le nouveau président de la Commission, a décidé « d'offrir » à l'Union, mais 315 milliards d'euros ! Avec une telle générosité, comment l'Europe ne pourrait-elle pas sortir de la stagnation dont elle est menacée. La multiplication des pains Sauf que, évidemment, ce chiffre est une simple hypothèse de résultat. Jean-Claude Juncker tente donc de réaliser une multiplication des pains. Encore une fois, Bruxelles a donc clairement raté le coche. Un plan qui ne répond guère aux problèmes du moment Renoncer à agir par la BEI Mais il y a pire.
La déflation qui vient | Chez les Economistes Atterrés Les dépêches économiques se suivent et se ressemblent. Elles dressent le portrait d’une zone euro s’enfonçant lentement dans la déflation. Selon les indices conjoncturels de l’agence Markit, la croissance économique de la zone euro « a été en novembre encore plus faible que les prévisions les plus pessimistes et les nouvelles commandes ont chuté pour la première fois en plus d’un an malgré de nouvelles baisses de prix ». Selon Eurostat, le taux d’inflation de la zone euro est désormais quasiment nul : 0,3% en glissement annuel (0,6% hors énergie). La Grèce, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la Slovaquie sont déjà en déflation. L’OCDE, qui prévoyait en mai un taux de croissance de la zone euro de 1,7% en 2015, n’attend plus qu’une croissance de 1,1%. Le risque déflationniste est reconnu... La déflation est à la fois un symptôme de crise et une cause de l’aggravation de celle-ci. ... mais l’austérité budgétaire est maintenue Ce n’est pas la voie empruntée aujourd’hui.
En économie, vous êtes plutôt austérité ou relance? David Cameron gère son pays à la Thatcher. Shinzo Abe relance le Japon à la Mélenchon. Et les deux politiques marchent. Vous avez les idées claires en économie? Attendez! L'austérité, ça marche, mais l'anti-austérité, ça marche aussi. En France, où les gouvernements successifs n'osent ni la première politique ni la seconde, le «ni-ni» nouveau ne marche pas. En Grande-Bretagne, l'austérité mise en avant n'a pas été si forte. Au Japon, la politique menée, l'Abenomics, doit être également regardée à deux fois. L'exemple des Etats-Unis Alors, l'austérité? Ici, dans la zone euro, la faiblesse de la reprise force à s'interroger. Cette politique de double austérité a plongé la zone euro dans une forte récession et un chômage massif qui nourrit les partis politiques extrémistes. Mais tout le monde n'est pas allemand. Distinguer austérité budgétaire et austérité salariale, et ne pas les cumuler: première leçon. Alors, au bout du compte, l'austérité? Eric Le Boucher Eric Le Boucher
Austérité, relance, déficits : ce que nous apprend l'échec des «Abenomics» au Japon FIGAROVOX/CHRONIQUE - Malgré les «Abenomics», l'économie japonaise est retombée en récession au troisième trimestre. Charles Wyplosz tente de tirer les enseignements de l'échec de la politique prônée par Shinzo Abe. Charles Wyplosz est professeur d'économie internationale à l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève et directeur du Centre international d'études monétaires et bancaires. Patatras, le Japon est retombé en récession. Bien sûr, le Japon et la France ne sont pas exactement pareils. Mais pourquoi la nouvelle politique économique du Premier Ministre Shinzo Abe a-t-elle échoué? Lancée début 2013, la relance «Abenomique» se présentait comme une rupture avec le passé. C'est alors qu'a explosé un gros pétard abandonné par le gouvernement précédent: une hausse de deux points de la TVA. Si ça vous fait penser à ce qui se passe chez nous, vous ne vous trompez pas.
Pourquoi l'austérité n'est pas la bonne politique économique - Les Echos Politique Elysée : renvoyé en correctionnelle, Faouzi Lamdaoui démissionne Le conseiller « Egalité et diversité » de François Hollande, cité à comparaître en correctionnelle pour « abus de biens sociaux » pour des faits... Juppé salue «une bonne rencontre» avec Sarkozy Les primaires devraient avoir lieu «au plus tard à la rentrée de septembre-octobre 2016», annonce Alain Juppé à l’issue d’un déjeuner avec Nicolas... Décès de l’ancien ministre et commissaire européen Jacques Barrot Figure de la démocratie chrétienne en France, il est décédé subitement ce mercredi matin à l’âge de 77 ans, selon France Bleu Loire. Japon : dernière chance pour les « abenomics » LE MONDE ECONOMIE | • Mis à jour le | Par Marie Charrel Les chiffres sont de mauvais augure. En novembre, l’inflation japonaise n’a progressé que de 2,7 % sur un an, après 2,9 % en octobre, au plus bas depuis septembre 2013, selon les statistiques officielles publiées vendredi 26 décembre. Pire, la consommation a de nouveau reculé (– 2,5 %) sur le même mois, tandis que la production s’est effondrée de 0,6 %. Laissant craindre que l’économie nippone ne sombre à nouveau dans la récession, cet inquiétant tableau augmente encore un peu la pression sur les épaules du premier ministre Shinzo Abe. Pour cela, il devait dévoiler, samedi 27 décembre, un nouveau plan de relance de l’ordre de 3 500 milliards de yens (24 milliards d’euros), soit 0,7 % du produit intérieur brut (PIB). Pour le premier ministre conservateur, l’enjeu est grand.
La Chine baisse ses taux pour doper la croissance LE MONDE ECONOMIE | • Mis à jour le | Par Harold Thibault (Shanghaï, correspondance) Bloquée en deçà de son objectif de croissance alors qu’approche la fin de l’année, la Chine s’est résolue à assouplir sa politique monétaire. La banque centrale de la deuxième économie mondiale a baissé ses taux directeurs, vendredi 21 novembre, pour la première fois depuis plus de deux ans. Elle réduit ainsi le coût de l’emprunt à un an de 40 points de base ; il passe à 5,6 %, tandis que la rémunération des dépôts baisse de 25 points à 2,75 %. Le gouvernement avait dit plus tôt cette année vouloir s’en tenir à des mesures ciblées pour permettre à la Chine de maintenir son niveau de progression. Il jugeait alors que la décélération de l’économie était saine et indispensable pour réformer une économie reposant trop sur les investissements de l’Etat. Le PIB n’a progressé que de 7,3 % au troisième trimestre sur un an Le produit intérieur brut (PIB) n’a progr...
Sus à l'orthodoxie budgétaire défendue par la Cour des comptes ! LE MONDE | | Par Jean-Marie Harribey, Dominique Plihon, Pierre Khalfa, Stéphanie Treillet, Edwin Le Héron, Christophe Ramaux Le monde connaît sa plus grande crise depuis les années 1930. Le modèle néolibéral est clairement responsable de la déflagration ouverte en 2007. Pourtant, depuis 2010, en Europe particulièrement, les néolibéraux réussissent un véritable tour de force : ils prennent prétexte de l'une des conséquences de leur crise, le gonflement des déficits et des dettes publics, pour imposer encore plus leur modèle en faillite. Au lieu de prendre la dette publique pour ce qu'elle est (une conséquence de la crise), ils la présentent comme la cause de tous les maux. La récession n'engendre pas seulement contraction du pouvoir d'achat, explosion du chômage et de la pauvreté, elle entraîne également une chute des recettes fiscales, de sorte que déficits et dette publics ne se réduisent pas. L'argument keynésien balayé, reste donc le noyau dur des préconisations.
En ces temps d’austérité, la Suède fait de la relance LE MONDE | • Mis à jour le | Par Claire Gatinois et Olivier Truc ((à Stockholm)) Le geste peut avoir des allures de provocation. Jeudi 20 septembre, le gouvernement suédois présentera devant le parlement son budget pour 2013. A rebours des plans d'austérité généralisés en Europe, le pays scandinave, membre de l'Union sans avoir adhéré à l'euro, ose la relance. Le programme est loin de ressembler à un "new deal" : le gouvernement de coalition de centre droit mise sur une expansion budgétaire représentant 23 milliards de couronnes suédoises (2,6 milliards d'euros), soit entre 0,5 à 1 point de son produit intérieur brut (PIB). " La Suède, au contraire de beaucoup d'autres pays, peut miser sur l'avenir", a expliqué le Premier ministre Fredrik Reinfeldt. L'aide aux entreprises – l'impôt pour les sociétés devrait ainsi passer de 26,3 % à 22 %, basculant sous la moyenne européenne –, les investissements dans les infrastructures et la recherche sont au cœur du budget 2013. Le gouvernement de M.
La vie (plus si) rêvée des banques centrales Au pire de la grande crise financière, il y a maintenant sept ans, l’intervention vigoureuse de la banque centrale américaine (Fed) permit à l’économie mondiale d’éviter la paralysie totale. En apportant des fleuves de liquidités au système financier, la Fed a évité que la chute de la Banque Lehman Brothers ne déclenche des faillites en séries de banques, entreprises, particuliers et États surendettés. De quoi écarter un remake de la crise des années 1930. Cette politique monétaire inconnue jusqu’alors, faite principalement de taux zéro, voire négatifs, et de création monétaire massive pour financer l’achat par la banque centrale de grandes quantités d’obligations d’Etat (l’assouplissement quantitatif) créait d’autres risques à terme. Les plus grands détracteurs de la politique monétaire du moment craignaient principalement qu’elle provoque rapidement une envolée de l’inflation. Le surendettement n’a pas été réduit Ils survivent, mais ne peuvent plus ni investir ni dépenser.
Banques centrales : la délicate fin de l’argent facile Les grands argentiers de la planète commencent à refermer le robinet à liquidités. Mais tous les gouvernements ne sont pas prêts à ce tournant majeur. Peu à peu, les banques centrales des économies avancées vont refermer l’ère de l’argent facile. La Réserve fédérale (Fed, banque centrale américaine), qui sera présidée par Jerome Powell dès février 2018, a entamé le relèvement de ses taux directeurs et la réduction de son bilan. La Banque centrale européenne (BCE) va diminuer le volume de ses rachats de dettes en 2018. Si elle est mal pilotée, la fermeture du robinet à liquidités pourrait heurter la croissance économique et les marchés. Schématisons les choses ainsi : quand tout se passe bien, les politiques monétaire et budgétaire sont complémentaires. Lorsque l’activité repart, la politique budgétaire profite du soutien monétaire prolongé pour devenir plus restrictive, remettre les comptes publics en ordre et se reconstituer des marges de manœuvre. Le Japon, un cas à part
Les raisons du « miracle portugais actuel » Loin des dogmes bruxellois et de la politique budgétaire française, la réussite du Portugal repose sur la relance de l’investissement et sur les baisses d’impôt, explique l’économiste Sébastien Laye dans une tribune au « Monde ». LE MONDE | 28.08.2018 à 13h54 | Par Sébastien Laye (Entrepreneur et chercheur associé à l’Institut Thomas More, groupe de réflexion basé à Bruxelles et Paris) Tribune. Il nous faut faire fi de toute forme de vénération servile en matière de politique économique, afin de mieux cerner les linéaments de la réussite de chaque pays. « Prenons le cas de Singapour. On dirait un miracle économique. Mais le miracle est moins celui de l’inspiration que celui de la transpiration. » Ces mots de l’économiste Paul Krugman en 1996 doivent nous conduire à relativiser les différents modèles économiques : le modèle japonais, le modèle anglo-saxon, le modèle scandinave. Remise à plat des finances publiques Sans...
Miracle ou mirage de l'économie portugaise Une majorité composite Le pays fait figure d’exception dans la stratégie qu’il a choisi d’adopter face à la crise. Ainsi, le tournant se produit en 2015. Après trois ans de cure d’austérité menée par le gouvernement social-démocrate de Pedro Passos Coelho, les élections législatives ont fait émerger de nouvelles forces à gauche. C’est ce qu’on appelle la geringonça, terme d’abord péjoratif désignant un truc biscornu, mal défini, mais que les partis au pouvoir vont reprendre à leur compte, comme pour revendiquer le caractère non-orthodoxe des mesures mises en oeuvre. Il faut dire qu’après trois ans de coupes budgétaires, qui se traduisent par une hausse sans précédent de la pauvreté et une émigration massive, la nouvelle majorité mise sur une politique visant à stimuler la demande intérieure. Une politique de relance Lisbonne mise aussi sur la relance de l’investissement privé. Le pari portugais est de relancer une activité économique asphyxiée par les réformes de la majorité précédente.