Un euro plus faible pour une économie plus prospère LE MONDE | • Mis à jour le | Didier Voydeville (économiste) Une politique de change active, voire même agressive, de l'euro est nécessaire pour que l'Europe retrouve la croissance. La consommation est en berne, en croissance de seulement zéro à moins de 1 %. L'évolution de l'investissement est plus proche de – 5 % que de zéro. Les exportations stagnent. L'épargne de précaution tend à augmenter. Pourquoi la BCE est au bord de la guerre civile La BCE est donc devenue une poudrière. Selon une information publiée mardi 4 novembre par Reuters, « des sources internes » à l'institution de Francfort contesteraient le mode de direction et l'individualisme de Mario Draghi. En cause principalement, l'évaluation du « gonflement » du bilan visé de la BCE. Contrairement aux engagements pris en interne, Mario Draghi a indiqué un objectif : revenir à une taille du bilan proche de celle de début 2012, ce qui laissait penser que la BCE chercherait à ajouter environ 1.000 milliards d'euros à son bilan.
L'Europe est-elle sortie d'affaire ? La spéculation sur les dettes publiques s'est apaisée dans la zone euro, mais l'activité y reste atone et la gouvernance économique toujours inadaptée. Après les fortes turbulences des années 2010-2012, la zone euro semble désormais sortie de la zone des tempêtes. Mais sa crise est loin d'être terminée. La récession est de nouveau là et, pour l'avenir, la gouvernance économique réformée de la zone euro reste toujours incapable de garantir un développement équilibré en son sein. Il a fallu très longtemps, et la menace que, avec une contagion à l'Espagne et à l'Italie, le coeur de la zone euro soit touché à son tour par ce fléau, pour que les Européens se résolvent à faire le nécessaire pour éteindre l'incendie allumé en Grèce (voir encadré).
La BCE a bien exercé un chantage sur le gouvernement irlandais en 2010 La BCE a longtemps tenté d'en éviter la publication, mais l'Irish Times s'est procuré une copie de la lettre que Jean-Claude Trichet, alors président de la BCE, a envoyé le 19 novembre 2010 au ministre irlandais des Finances de l'époque, Brian Lenihan. Vers 13 heures, la BCE a livré au public quatre lettres. Comme on s'en doutait déjà fortement : le français s'est alors livré à un chantage envers le gouvernement irlandais pour imposer le programme d'austérité proposé par le FMI et l'Union européenne. Les conditions de la BCE Cette lettre de trois pages est extrêmement claire.
Comment la crise change l'Europe Sous la pression des marchés et après bien des tâtonnements, les Européens ont accepté des formes de solidarité. Mais il faut aller plus loin dans l'intégration pour rendre la zone euro viable. En Europe, tout, ou presque, vient des Grecs. A commencer par le mot crise (krisis, en grec). Pour Hippocrate, le père de la médecine, la crise est ce moment crucial où l'évolution des maladies bascule : "Les unes ont une issue fatale, d'autres guérissent, toutes les autres vont vers une autre forme…" 2 400 ans plus tard, la Grèce donne toujours, malgré elle, des leçons à l'Europe en matière de crise.
Mario Draghi : "c'est moi le patron !" Mario Draghi semble avoir voulu montrer qu'il restait le patron au sein de la BCE lors de cette conférence de presse du 6 novembre. Alors que Reuters, mardi 4 novembre, avait cité des sources internes très critiques à l'encontre de sa gestion et avait relancé les spéculations sur l'opposition de la Bundesbank au sein du conseil des gouverneurs. Unanimité Le président de la BCE a apporté deux preuves qu'il maîtrisait parfaitement la situation. La première en répétant à l'envie que « le conseil des gouverneurs est prêt à prendre des mesures non conventionnelles si le besoin s'en fait sentir. » Autrement dit, si les mesures prises jusqu'ici ne suffisent pas, tout le monde au sein du conseil des gouverneurs accepte l'idée d'aller plus loin dans l'assouplissement quantitatif.
La baisse de l'euro peut-elle sauver l'Union européenne? - L'Express L'Expansion Les temps changent. Il y a un an encore, l'euro était accusé de tous les maux parce qu'il était trop fort pour les économies du sud de l'Europe, dont la France. Bridant leur compétitivité et compromettant leurs chances de sortie de crise, au bénéfice quasi-exclusif de l'Allemagne, dont les excédents commerciaux justifient une devise forte. "L'euro fort est au coeur de la crise grecque" assurait l'économiste Jacques Sapir, auteur de Faut-il sortir de l'euro?
Jean-Claude Juncker, l'indéboulonnable caméléon politique Il n'aura pas fallu un mois pour s'assurer de ce qui aurait dû paraître évident aux dirigeants du Parti populaire européen et aux membres du Conseil européen : le choix de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne est un mauvais choix. Durant ce mois de novembre 2014, l'ancien premier ministre luxembourgeois n'a pas, il est vrai, ménagé les efforts pour nous en convaincre. Le très nébuleux « plan d'investissement » de 315 milliards d'euros, qui devait relancer la croissance européenne mais qui ne sera en réalité qu'un hochet permettant aux opinions publiques de patienter en attendant une hypothétique reprise, en est une première preuve.
Quel avenir pour l'Union européenne ? : L'Union européenne : une bonne idée ? Par Pascal Le Merrer, directeur des Journées de l'économie, ENS-lyon L'Europe est née d'un projet politique qui a surtout connu des approfondissements économiques mais qui confronté à la crise économique et sociale révèle son caractère inachevé. Le Traité de Lisbonne signé le 13 décembre 2007 apparaît aujourd'hui comme très incomplet, en particulier, il n'a pas doté l'Union d'une réelle coordination économique. L'instauration de l'euro aurait pu être l'occasion de mettre en place un authentique budget fédéral et une union bancaire. Que faire aujourd'hui face au risque d'éclatement de la zone euro ?
La convergence 25 ans après La question de l’intégration dans l’Union européenne a été associée dès le début du processus à la question de la convergence. Cette dernière décrit un mouvement ou les principaux indicateurs macroéconomiques convergent, mais aussi un processus dans lequel des pays nouveaux entrants voient leur situation s’améliorer par rapport au « cœur » de l’Union (et avant des Communautés européennes). C’est cette définition de la convergence que l’on a retenue dans la mesure où c’est celle qui importe politiquement. Etat dela situation La décision d’adhérer à l’UE (et avant à la CEE) a été largement dictée par la volontés des populations de voir leur niveau de vie rejoindre celui du bloc des pays fondateurs. Le niveau de vie sous le système soviétique était assez différent, avec la Hongrie et la République Tchèque ayant le niveau le plus élevé ; ces pays étaient suivis de la Pologne, et la Roumanie et la Bulgarie fermaient la marche.
Bruxelles s’apprête à déclarer illégales les aides d’Etat de l’Irlande à Apple Redoutée depuis des mois, la décision de Bruxelles à l’égard des arrangements fiscaux entre le géant américain Apple et l’Etat irlandais, devrait être rendue publique mardi 30 août, ont confirmé deux sources concordantes au Monde. La commissaire en charge de la concurrence, Margrethe Vestager, s’apprêterait à déclarer ces « rulings » illégaux, car considérés comme des « aides d’Etat » abusives. Lire aussi : Les avantages fiscaux des entreprises remis en question
Cinq ans après, comment le traité de Lisbonne a changé l’Europe Il y a cinq ans jour pour jour, le 1er décembre 2009, le traité de Lisbonne entrait en vigueur. C'était l'aboutissement d'un long chemin, commencé avec l'échec du traité constitutionnel européen en 2005 – abandonné après les « non » aux référendums français et néerlandais – mais qui n'avait pas occulté la volonté d'apporter une solution au blocage institutionnel que connaissait l'Union. La signature du traité, en 2007 dans la capitale portugaise, n'avait pas marqué la fin des rebondissements.