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Related: Longs-métrages • E2001, l'Odyssée de l'espace. Stanley Kubrick [7] Le raccord pourrait sembler normal : la séquence réitère, en l’inversant, le champ-contrechamp des plans 1 et 2. On retrouve en effet un cadre identique au plan 1 et la vision subjective de Bowman. Mais un nouvel élément, plutôt inquiétant, a fait son apparition dans son champ de vision : Bowman lui-même, en pied, est apparu de l’autre côté du hublot, dans la chambre. 24 heures de la vie d'une femme. Laurent Bouhnik Les " 24 heures de la vie d’une femme " vues par le réalisateur Laurent Bouhnik, ne transmettent ni le frisson ni la folie de la passion amoureuse contée par Stephan Zweig car elles jouent la carte d’une mise en scène beaucoup trop lisible et appuyée... Une chose est sûre : Laurent Bouhnik n’est pas Max Ophüls. Il n’a ni la subtilité ni le raffinement du cinéaste autrichien pour saisir, par les moyens du Cinéma, l’âme, le souffle et les nuances de l’écrivain puissant et magnifique qu’est Stephan Zweig. La réalisation de Bouhnik, hélas, surligne, appuie, paraphrase le récit de Zweig - même s’il est dit ici, très librement adapté - par son montage parallèle, ses plans serrés, une musique et des dialogues souvent lourds, inutiles, illustratifs, démonstratifs ou redondants, ne laissant aucune place à l’imaginaire du spectateur, encore moins à l’émotion pure.
Eyes Wide Shut. Stanley Kubrick L'affiche, déjà, ne laisse pas d'étonner : sous le titre, un couple s'embrasse ou plutôt semble s'embrasser - après tout, leurs lèvres se touchent à peine. Vont-ils s'embrasser ? Ont-ils fini de s'embrasser ? 2001 : odyssée de l¹espace de Stanley Kubrick QUATRE PETITS TOURS ET PUIS S’EN VONT Que signifie 2001 ? L'espace compris entre le zéro et le un (les deux zéro), sont deux boucles à l'espace défini et renouvelable à volonté : la naissance et la mort. Le deux et le un sont le cadre de ces deux phénomènes si courant et si fascinant à la fois. Ces deux chiffres, c'est l'ordinateur HAL 9000, un Grand horloger du temps pour les philosophes, un Dieu pour les métaphysiciens. Elephant. Gus Van Sant Cinématographiquement génial. Sans artifice, en 21 jours, Gus Van Sant réalise son meilleur film. Gus Van Sant nous plonge dans l’aquarium quotidien d’un lycée américain, avec sa cafétéria, sa bibliothèque, son terrain de sport, son laboratoire photo et ses couloirs qui n’en finissent pas.
2001, l'Odyssée de l'espace. Stanley Kubrick Film en creux, lisse et froid comme un miroir, "2001" se laisse voir aujourd'hui pour ce qu'il a toujours été : un espace vide, tracé à la ligne claire, dépositaire de nos interprétations. De toute évidence, 2001 n’est pas un film métaphysique. Epure verbale, ballet sonore, pure objet de contemplation béate, il nous traverse autant que nous le traversons. La question est toujours la même : de quoi ce film parle-t-il ? De tout, dit-on généralement. En réalité, il est fort à parier que ce film ne parle de rien.
Edward aux mains d'argent. Tim Burton Les mains d'un maître «Faire un film, c'est comme concocter un bouillon de sorcier» -Tim Burton Un certain nombre de cinéphiles s'accorde à dire qu'il existe de moins en moins de grands visionnaires dans cette fin de siècle. Aujourd'hui, beaucoup de réalisateurs ont un talent et une efficacité incontestables mais il semblerait qu'ils ne sont pas possédés par le «génie». 8 Femmes. François Ozon Tout comme les nombreux débordements mélodramatiques de l'intrigue : mensonges, révélations, gifles ou étreintes, l'ensemble des éléments présents à l'image a fonction de référent cinématographique. Costumes, coiffures, motifs du générique… sont autant de clins d'œil qui renvoient à tel film, telle actrice célèbre, tout en accentuant la caractérisation des personnages. De même, le décor fait bien plus qu'offrir un simple cadre à l'action, il participe à la création d'un univers visuel qui exalte l'artifice et l'exagération. Comme le film, le décor puise son inspiration dans la cinéphilie, tout en affirmant sa convention théâtrale. Dès la première séquence, nous découvrons un univers factice. Le paysage enneigé (le ciel, le parc, la maisonnette) révélé par la caméra est clairement une toile peinte panoramique, dans un décor en studio qui s'affirme comme tel, et qui nous situe d'emblée dans un univers de représentation.
L'Exorciste. William Friedkin A l'heure postmoderne où nous avons cette cruelle impression que tout a été dit et tout à été fait, le cinéma ne cesse de revenir vers le passé, son passé, reprenant les formes et conventions d'hier en une série de pastiches ou de «remakes» arrivant parfois à des résultats étonnants, parfois à de lamentables échecs et plagiats dont la finalité ne semble servir qu'à vider les poches des fanatiques du genre, se complaisant dans un passé dont ils craignent de quitter le confort. On pense alors au cinéma d'horreur. Mais Craven et Van Sant ne sont pas seuls puisque 27 ans après la sortie de l'oeuvre d'origine, la Warner effectue une opération de marketing et de recommercialisation inégalée depuis la relance de la première série STAR WARS, il y a de cela quelques années.
24 heures de la vie d’une femme de Laurent Bouhnik, Bérénice Bejo Il existe des metteurs en scène qui savent faire oublier le temps qui passe. Laurent Bouhnik est de ceux-là. Une perle rare, un échantillon à conserver précieusement. En somme, un véritable artiste. Celui qui a quelque chose à dire, une sensibilité étonnante et qui a besoin d’être exprimée. L’histoire de 24 heures... est simple. Eyes Wide Shut. Stanley Kubrick Un film très attendu n’est pas forcément décevant. Tout dépend de notre comportement face à l’œuvre d'art qu'on ne doit pas confondre avec un produit de consommation rapide, à notre époque où l’urgence nous pousse dans les derniers retranchements de nos préjugés. Non, aller voir un film, un tableau, ou encore ouvrir un livre et écouter de la musique, c’est s’abandonner. S’oublier pour mieux revenir à soi ; et le moi aura imperceptiblement changé, c'est la seule chose dont on peut être sûr avant. L'ère du soupçon empêche parfois cet abandon, et la seule urgence, de nos jours, est d’entrer dans une nouvelle ère. Le film de Stanley Kubrick nous en montre la direction, qui est d’autant plus claire que le titre nous dit ironiquement d’y aller aveuglément.
8 Femmes. François Ozon La première réussite d'Ozon réside dans la réunion d'un casting de choc. Huit grandes comédiennes françaises ont accepté de tourner avec celui qui filma si magnifiquement Charlotte Rampling dans Sous le sable l'an dernier. Qui aurait refusé ? Personne... Sauf que pour Huit femmes, il fallait accepter de partager l'affiche. Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Emmanuelle Béart, Firmine Richard, Virgine Ledoyen, Fanny Ardant, Ludivine Sagnier et Danielle Darieux ont osé le pari, et n'auront pas à le regretter. Les Enfants du siècle. Diane Kurys Le couple Georges Sand-Alfred de Musset, romantiques nés, écrivains de leur temps, est l'une des unions les plus fascinantes de la littérature. Passionnés, généreux, fous, voyageurs, bravant les tabous et survolant les interdits, provocateurs et auteurs sans concessions, ils formaient sans aucun doute un duo digne d'être transposé au cinéma (après une carrière en comédie musicale sous l'archet de Catherine Lara). Las, Les Enfants du siècle n'emballent pas.
Eyes Wide Shut. Stanley Kubrick Trois ans après sa mort, que conserve-t-on de Stanley Kubrick ? Artiste installé, capable comme peu en ont eu l’occasion, d’incarner à la fois le cinéaste d’exception, plasticien et expérimentateur, et le réalisateur à succès, Kubrick confirmait à sa mort, en 1999, la fin d’un âge doré pour le cinéma américain. Il nous laisse alors un dernier film, un Eyes Wide Shut posthume et plutôt mal accueilli à sa sortie, et le projet A. I. qu’il abandonne à Steven Spielberg. Très tôt, les rumeurs les plus contradictoires circulent au sujet d’A.