11. Gérer les sons du reportage Le son direct Le son direct ou son d’ambiance est la « signature » du reportage de terrain censé capter un morceau de réalité, images et sons confondus. Si l’image montre un forgeron tremper un morceau de fer dans un seau, il faut entendre le son caractéristique du fer chauffé à blanc au contact de l’eau. Dans un grand nombre de reportages, le son est une information à part entière : il permet au téléspectateur de mesurer « la violence des protestations », d’entendre « la joie des vainqueurs », les « nuisances sonores » dont se plaignent les riverains d’une autoroute… Ces informations sont beaucoup plus fortes lorsqu’elles ont portées par le son direct plutôt que par leur évocation dans le commentaire du journaliste. Les sons seuls En tournage, prendre le temps d’enregistrer des «sons seuls » est une bonne habitude. L’interview est aussi et surtout un « son ». L’effet « HF » (hors fil) : La position du micro. Le micro cravate est plus discret et moins perturbant pour l’interviewé.
07. Choisir les personnes à interviewer Choisir le profil des interlocuteurs permet de produire des interviews informatives. L’acteur : « il a fait ou subi ». Au cœur de l’événement, il raconte ce qu’il a vécu. Une information « de première main » souvent délivrée sur un mode narratif, chronologique et détaillé que journaliste doit synthétiser dans son commentaire. Pour obtenir un récit vivant, l’interviewé-acteur peut être mis en situation (l’interviewer sur les lieux de l’action, lui montrer une photo, une vidéo ou un objet emblématique de l’événement). Le témoin : « il a vu ou entendu ». A la périphérie de l’événement, il ne peut donner que son point de vue. Pour reconstituer la réalité, le journaliste doit multiplier les témoignages. L’expert : « il sait ». C’est celui qui donne une évaluation objective. Pour permettre à l’expert de mieux calibrer ses explications, le journaliste doit expliquer les contraintes du reportage : durée limitée et téléspectateurs non spécialistes. Le mandataire, le responsable : « il déclare ».
12. Ecrire pour l’écran L’infographie : quelques conseils. Tableaux, graphiques ou dessins réalisés via l’infographie « parlent » souvent plus que des images commentées de façon linéaire. Ces synthèses visibles en un clin d’œil permettent au journaliste de donner beaucoup plus d’information en beaucoup moins de temps. A condition de respecter quelques règles de lisibilité : Compléter les tableaux des sources institutionnelles Dans le cas des tableaux « importés », le journaliste doit mentionner systématiquement les sources des données et s’il s’agit des résultats d’un sondage, l’échantillon et la marge d’erreur. Les titres fournis par des sources institutionnelles n’annoncent souvent que leur légende : Évolution de la natalité en 2012. 2012 : forte augmentation de la natalité à Paris Simplifier les données complexes : – Répartir les données sur plusieurs tableaux successifs. – Animer les infographies en faisant apparaître progressivement les informations. Des sous-titres (synthés) informatifs et lisibles.
13. Derusher et construire le reportage Au dérushage, le journaliste repère les plans clés qui constituent les étapes du plan de montage et les temps forts du reportage. Visionner tous les plans et retenir ceux qui semblent pertinents avec le sujet et le propos du reportage : situations, interviews, images et sons clés, ambiances…Identifier chaque plan grâce à un ou plusieurs mots-clés indiquant son contenu ainsi que ses caractéristiques telles que valeurs de plans, thèmes, personnages, lieux….Noter l’adresse de chaque plan sélectionné à l’aide de deux time code : celui de la première image du plan et celui de sa dernière image (le time code identifie chacune des images tournées).Stocker les plans sélectionnés et identifiés dans le chutier.Organiser le chutier en regroupant les « familles de plans ». Qu’est-ce qu’une famille de plans ? Souvent le tournage d’une séquence s’organise autour d’une situation, dans un lieu et un temps donnés. Trouver un fil conducteur, un « fil rouge » qui guide le téléspectateur.
05. Les contraintes de durée et de dispositif Formats et durées des reportages dans le Journal Télévisé Images seules commentées (« off » ou « à travers ») Il s’agit de séquences de 15 à 30 secondes d’images commentées par le présentateur en plateau. Au montage, il faut : Faire coïncider étroitement commentaire et une ou deux images fortes.Privilégier l’accroche (en image et en commentaire qui débute en général 5 à 10 secondes avant les images).Monter les plans de fin en longueur pour faciliter le retour de l’image sur le présentateur au moment du dernier mot de son commentaire. L’interview sèche est une information qu’il n’est pas utile d’encadrer ou de recouvrir avec des images prétexte. Reportage de terrain Le reportage de terrain rapporte des images et des sons pour montrer la réalité au plus près. Encadré explicatif Lorsque le sujet porte sur des notions abstraites impossibles à montrer, le commentaire explicatif s’appuie sur des illustrations : images d’agence, d’archives, illustrations ou infographies. Dossier
14. Monter le reportage Du plan à la séquence La première étape consiste à choisir dans les rushes le point d’entrée et le point de sortie qui permettent de passer du plan tourné au plan utilisable dans une séquence. Très souvent un seul plan ne signifie rien : pour qu’il prenne sens, il faut l’insérer dans une séquence, une succession de plans, au moins trois plans, appartenant le plus souvent à la « même famille de rushes ». Le plan séquence est une exception à cette règle : il constitue à lui seul une séquence à part entière. Au montage, raccords, plans de coupe et certains procédés sont utilisés pour fluidifier le passage d’un plan à un autre, pour reconstituer l’unité d’un espace, d’une durée ou d’une action. D’autres procédés et trucages sont au contraire employés pour marquer des changements (de lieux, de temps, d’action) ou signifier clairement au téléspectateur qu’il y a eu rupture dans la continuité (celle d’une interview montée par exemple). Raccords Le « plan de coupe » Procédés et trucages
16. Ecrire le commentaire du reportage Ecrire en priorité le lancement du reportage et l’envoyer au présentateur. Deux avantages : Le présentateur prend connaissance du reportage assez tôt pour réécrire le lancement et bien intégrer le reportage dans le journal télévisé.En confiant au présentateur toutes les informations qui replacent le reportage dans son contexte, le journaliste peut commencer par une accroche percutante. Sélectionner les informations pour le commentaire. Le texte écrit par le journaliste avant le montage n’est pas un commentaire. Extraire les éléments de synthés et de sous-titres, les éléments de lancements,Supprimer tous ce qui est déjà dit dans les images, les sons et les interviews,Réorganiser ce qui reste pour respecter le découpage et le rythme du montage, reformuler les phrases pour en faire une adaptation télévisuelle. Écrire un commentaire pour chaque séquence. Le journaliste écrit autant de « commentaires » (COM 1 + COM2 + COM3 …) qu’il y a de séquences audiovisuelles dans le reportage.
17. Mixer le reportage Commentaire et mixage : le journaliste relit son commentaire pour gagner en : Précision : remplacer tous les mots qui suscitent une interrogation chez le téléspectateur par une information (ex : « certains » élus = ?? élus = 12 élus).Concision : supprimer les mots inutiles ou remplacer les locutions par un mot juste (ex : « procéder à l’inventaire » = inventorier / recenser / compter / comptabiliser).Cohérence : vérifier l’articulation entre les derniers mots du lancement du présentateur et les premiers mots du commentaire. Le journaliste relit son commentaire en le calant sur le montage audiovisuel. Justesse du ton : choisir des images-repère comme « top-départ » de chacun de mes commentaires : ce truc oblige à regarder l’écran lors de l’enregistrement, permet de redémarrer avec énergie chacun des commentaires du reportage et d’éviter ainsi une lecture linéaire et monotone, déconnectée de ce que voit le téléspectateur… Les conseils du mixeur Le bon rapport images/texte est de 70 à 80 %.
20. Présenter le journal télévisé Le rôle du lancement : mettre en valeur le reportage dans le Journal Télévisé. Pour écrire les lancements, le présentateur s’appuie sur les éléments de lancement et les informations fournies par les journalistes et, s’il en a le temps, sur le visionnage des reportages au fur et à mesure qu’ils sont PAD (Prêt A Diffuser). Il s’agit de : Replacer le reportage dans son contexte (historique, géographique),Donner des informations sur ce qui a généré ce reportage : conférence de presse, événement factuel, anniversaire ou commémoration, effet d’agenda,Mettre en valeur le traitement et de l’angle : exclusivité, originalité, proximité, suivi de l’information. Le pied pour compléter les informations du reportage. Après diffusion, le présentateur peut compléter le reportage par un commentaire en plateau pour : Les titres en ouverture du journal télévisé. A la télévision, les titres sont souvent des titres en images sous-titrées par un bandeau et commentées en off par le présentateur.
22. Révisionner pour progresser Qui participe aux séances de visionnage critique ? Documentalistes, journalistes rédacteurs ou caméramen, monteurs, scriptes, techniciens du son ou de l’image, cadres et personnels administratifs. Comment organiser la séance de visionnage critique ? Une fois par semaine ou une fois par mois, tout le monde se rassemble et regarde le reportage télévisé, sans prendre de notes. Après visionnage, chacun note spontanément et subjectivement ce qu’il a retenu, sans « forcer » sa mémoire ni imaginer les conditions de production ou les aléas de la fabrication. Les professionnels qui participent aux séances de visionnages critique doivent rester concentrés sur la diffusion et discuter du journal tel qu’il a été vu par les téléspectateurs. Le visionnage critique n’aborde ni les questions éditoriales (abordées en conférence de rédaction ou en réunion prévisionnelle), ni les questions d’organisation technique ou humaine. Fiche d’analyse d’un reportage d’actualité. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12.
24. Etre un journaliste responsable Bien connaître le statut du lieu où se fait le tournage, vérifier s’il s’agit d’un lieu public ou privé.Ne jamais tourner contre l’avis des personnes que sollicitées. Etre patient, inspirer confiance pour obtenir le droit d’enregistrer les images.Tourner en caméra cachée n’est possible que quand on est sûr qu’il n’y a aucun autre moyen de réaliser le reportage. Le journaliste doit vérifier qu’en cas de plaintes, il pourra toujours arguer du droit de tous à être informés et que dans cette situation l’intérêt pour le public et la société primait sur le droit particulier.Ne jamais payer ses sources sauf cas de force majeure, et toujours dans des proportions raisonnables quand il s’agit d’un véritable scoop. Préférer les attentions modestes, les cadeaux simples et peu coûteux qui en aucun cas ne doivent compromettre l’indépendance du journaliste.Ne jamais trahir une source si elle demande un délai avant diffusion ou si elle exige expressément l’anonymat. Documents amateur ?
03. Produire de l’information Côté journaliste, produire de l’information, consiste d’abord à suivre l’actualité. Le journaliste arrive toujours en conférence de rédaction avec des « propositions» de sujets d’actualité. La discussion avec toute la rédaction permet de déterminer l’angle d’attaque qui convient le mieux pour traiter un sujet et trouver sa place dans le journal télévisé. Trouver un traitement différent* pour chaque sujet, faire preuve de créativité, constitue la valeur ajoutée apportée par le journaliste et par l’ensemble de l’équipe qui prépare le journal télévisé. La conférence de rédaction est l’heure des choix. Partir en tournage sur le terrain avec une équipe de reportageRéaliser un encadré ou un récit à partir d’images d’agence, d’images d’archives ou d’images de synthèse Le rédacteur en chef peut aussi décider de laisser le présentateur ou la présentatrice du journal traiter le sujet au cours d’une séquence en plateau (avec ou sans images d’accompagnement, avec un invité ou un chroniqueur).
06. Se préparer et partir en tournage Exemple : soit un événement, les inondations dans un village. 1. Construire un tableau : En colonne faire la liste de l’ensemble des acteurs concernés par cet événement (QUI ?)En ligne : pointer tous les thèmes abordés (QUOI ?) 2. 3. 4. A partir du même exemple, il est possible de croiser les acteurs et les lieux (QUI/OU) , ou les acteurs et les dates (QUI/QUAND) etc… et de préparer d’autres questions intéressantes.