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L'antiracisme commence avec la déconstruction du privilège blanc

L'antiracisme commence avec la déconstruction du privilège blanc
Temps de lecture: 7 min Lors des récentes manifestations au TGP de Saint-Denis, qui mettaient en cause le racisme d’Exhibit B –performance revendiquant une réflexion sur le rapport noirs/blancs et la colonisation– la rappeuse Casey a abordé un paradoxe encore tabou en France, tant de le monde artistique que dans la société civile: «Tu peux pas parler d'esclavage en montrant que l'esclave, faut montrer aussi l'esclavagiste (…) faut que le blanc il se détermine en tant que blanc (…) Ils ont du mal à se projeter, ils ont du mal à se déterminer en tant que blancs» C’est cette question de l'indicible pendant de l'altérité, à savoir la norme, que résumait déjà la sociologue et féministe Colette Guillaumin, en 1978, dans Pratique du pouvoir et idée de Nature: «On dit des Noirs qu'ils sont Noirs par rapport aux Blancs, mais les Blancs sont, tout court, il n'est d'ailleurs pas sûr que les Blancs soient d'une quelconque couleur.» Le privilège blanc «Mais qu'est-ce qu'être blanc? La cécité française Related:  AntiracismeRacisme

"Elle en fait des tonnes !" : à l'hôpital, le cliché raciste du "syndrome méditerranéen" Trois semaines après l'ouverture d'une enquête préliminaire, les questions se bousculent toujours autour de la mort de Naomi Musenga. Pourquoi la jeune femme n’a-t-elle pas été prise au sérieux par une opératrice du Samu ? Les hypothèses abondent. L’une émerge, plus discrètement : Naomi aurait pu être victime d’un traitement raciste. Un préjugé répandu dans le milieu médical, qu'on nomme, entre collègues, "syndrome méditerranéen". Derrière cette appellation faussement scientifique, se cache un stéréotype raciste. "Il a bredouillé qu’il ne pouvait pas savoir" Louisa a entendu pour la première fois cette expression il y a huit ans, dans la bouche de son médecin de famille. Lors de chaque consultation, on lui prescrit des Doliprane en disant qu'il "n'y a pas de raison de s’inquiéter". Mais quelques années plus tard, la mère de Louisa fait une crise d'épilepsie. Sa mère est hospitalisée, mais décède deux jours après une opération de la dernière chance. Les préjugés ont la vie dure.

Le concept de blanchité n'a rien à voir avec la couleur de peau Temps de lecture: 5 min Depuis plusieurs jours, un débat sature l'espace public français: le racisme anti-Blancs existe-t-il? Je me suis exprimée maintes et maintes fois pour dire que le racisme se définissait par son caractère systémique. Il est le fruit d'une histoire, constituée de réductions en esclavage, de colonisations, de ségrégations et de génocides nourris par des théories proclamant l'infériorité des groupes attaqués. Mais il convient de rappeler qu'il n'existe pas de théorie qui placerait les Blanc·hes au bas d'une hiérarchie raciale et qui se soit traduite dans des pratiques institutionnelles, c'est pour cela que l'on ne peut parler de racisme anti-Blancs. À cette affirmation, il m'a été rétorqué à plusieurs reprises avec insistance que des Blanc·hes avaient été victimes de génocides, les Juifs en étant un exemple. Or cela n'infirme pas ma thèse. Des constructions arbitraires Les Juifs exclus de l'identité blanche Un concept récent pour décrire des réalités anciennes

La décence, chèr-e-s blanch-e-s...( 5ème partie) [1ère partie] [2ème partie] [3ème partie] [4ème partie] Le colorblind « Mais au fond nous ne sommes qu’une seule race ». C’est biologiquement faux. « Mais pourquoi se préoccuper des races ? Faux. « Je ne me sens ni blanc ni noir… »–> Privilège de blanc. « J’aime pas les catégorisations… » –> J’y viens en dessous. Les phrases ci-dessus ont le point commun de nier le problème du racisme. Not all Whites (pas tou-tes les blanc-hes) ! Même procédé que le « not all men », quand le racisme est abordé, un-e blanc-he vient ramener sa fraise et lâcher le pléonasme universel « pas tous les blancs ! On le sait. Suite au prochain épisode!

11 manières dont les Blancs fuient leurs responsabilités face au racisme Je suis blanche. J’écris et enseigne sur ce que signifie être blanc dans une société qui proclame que la race n’a pas de sens, mais qui reste profondément divisée par la race. Une partie fondamentale mais très difficile de mon travail consiste à amener les Blancs d’une compréhension individuelle du racisme – à savoir que seules certaines personnes sont racistes et que ces personnes sont mauvaises – vers une compréhension structurelle. Une compréhension structurelle reconnaît le racisme comme un système défaillant qui institutionnalise une répartition inégale des ressources et du pouvoir entre les Blancs et les racisé-e-s [people of color]. Les deux croyances les plus efficaces qui nous (les Blancs) empêchent de voir le racisme comme un système sont : Les racistes sont de mauvaises personnes ; etLe racisme est une aversion consciente. Si nous sommes bien intentionné-e-s et ne détestons pas consciemment les racisé-e-s, nous ne pouvons être racistes. Les règles d’engagement

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Le racisme comme système Lorsque l'on tape "racisme" sous google, la première proposition qui apparaît est "racisme anti-blanc". Et sur les liens proposés, il faut attendre le quatrième pour avoir une critique de cette notion. Les sociologues affirment souvent que le "racisme anti-blanc" n'existe pas : une idée mal comprise, parce que souvent appréhendée avec ce qu'il faut de mauvaise foi pour se lancer dans la fausse indignation contre la "bien-pensance". Derrière cette idée, ce qu'il y a en jeu, c'est la compréhension de ce qu'est le racisme. Le plus souvent, celui-ci est perçu comme un sentiment individuel - en grande partie parce que les mouvements et politiques anti-racistes contribuent largement à le cadrer ainsi. Pourtant, du point de vue sociologique, ce n'est pas cela le racisme. Qu'il y ait, dans ces quelques exemples, du racisme, c'est certain. Un malaise apparaît alors. Le problème de cette deuxième définition du racisme, c'est que si on la prends au sérieux, alors il n'y a plus de racistes !

Nathalie témoigne - # Nous vivons, mon compagnon d’origine étrangère et moi, dans un village en apparence paisible avec plusieurs associations très actives et un grand nombre de manifestations organisées… Pas de scores choquants aux élections européennes et la plupart des habitants semblent souriants. Il y a un an nous avons acheté, dans le bourg mais un peu à l’écart, une maison que nous avons rénovée entièrement. Le défilé des curieux est régulier, les gens descendent carrément dans notre chemin pour venir voir ce qui s'y passe… Ils observent notre jardin, commentent... Quand on dit bonjour, ils ne nous répondent pas et font comme si nous n’étions pas là alors que nous sommes chez nous !

J’étouffe Ce matin en me levant, j’étais déjà brisé. Il y a eu tant de matins comme celui-là. Et chacun de ces matins laisse des traces. Des traces qui s’accumulent. Puis, ces cauchemars en sommeil, qui reviennent à chaque déflagration. Ce qui se passe en ce moment aux États-Unis me trouble à la nausée. Par quelle extraordinaire magie celle-ci pourrait-elle rester en dehors de ce grand déballage ? Car ce matin, en me levant, je me suis mis à pleurer. Trop de silence, trop d’ignorance, trop de mépris de l’autre, trop d’égoïsme, et surtout trop de déni ont eu raison de cette « construction », en fin de compte purement théorique, que je croyais maîtriser. Oui, la France est dans le déni d’elle-même. Incapable d’apporter des réponses constructives à cette nouvelle réalité, paniquée devant une décadence qu’elle ne peut plus dissimuler, enivrée par les cris de sirène éplorée de quelques philosophes qui s’apitoient sur une possible « fin de civilisation », voire, cauchemar ultime (!) Le racisme ? L’État ?

"Devrais-je faire semblant ?" - Opinions Tribune libre Abdel-Rahmène Azzouzi est urologue, chef de service au CHU d'Angers. Membre du Conseil municipal de la ville d'Angers, il a décidé de mettre fin au mandat qu'il occupait depuis 2008. © Courrier de l'ouest Chers collègues et amis, Il faudrait peut-être que je continue à faire semblant de partager un chemin commun avec vous dans une France qui chaque jour renie un peu plus ses valeurs républicaines. Insidieusement, la France est probablement devenue la nation démocratique la plus islamophobe du monde et vous, élus du peuple de France, vous en portez, que vous le vouliez ou non, que vous en soyez conscients ou inconscients, une part de responsabilité. Honte sur ces puissants, mais lâches, de jeter en pâture toute une partie de la population française, parce que musulmane, à la vindicte populaire. Pr Azzouzi Abdel-Rahmène, Chef de service d’urologie – CHU d’Angers, Ex-conseiller municipal de la ville d’Angers.

Racisme au quotidien: 15 remarques insupportables qui reviennent le plus souvent | Virginie Sassoon Depuis la mise en ligne de la plateforme numérique #RacismeOrdinaire le 6 février 2013, France Télévisions a reçu plus de 600 témoignages. Des femmes et des hommes, de tous âges et horizons, racontent ces mots qui font mal, ces humiliations quotidiennes, ces gestes ou plaisanteries en apparence banals qui deviennent insupportables. Au-delà de la singularité de ces récits, à leur lecture, au fil des jours, nous avons constaté de multiples récurrences. L'assignation à un ailleurs "Quand je révèle mon lieu de naissance, on me répond par un déni 'non, mais avant?' "On m'offre gentiment une boite de thé. "Hier midi, un collègue me demande dans le but non dissimulé d'animer la galerie au moment de notre déjeuner collectif: 'et tu n'y as jamais pensé, toi, à retourner chez toi?... Le mépris et une supposée incompétence "Jeune externe en dernière année de médecine à l'hôpital Tenon, d'origine maghrébine, je prenais ma pause-café. Le rejet et la méfiance "À la laverie en bas de chez moi.

sans titre Rachida Brahim est chercheuse associée au Laboratoire méditerranéen de sociologie (LAMES) de l’Université Aix-Marseille. Sa thèse, bientôt publié sous le titre La Race tue deux fois. Une histoire des crimes racistes (1970-2000), paraîtra en décembre 2020 aux éditions Syllepse. Elle revient sur la difficulté qu’a la France à s’envisager non seulement comme une société qui connaît le racisme, mais également comme une société dont la structure, les institutions et l’organisation produisent en elles-mêmes ce racisme. Middle East Eye : Pourquoi, en France, a-t-on tant de mal à accepter l’idée même de « violences policières » motivées par le racisme ? Rachida Brahim : Il y a des personnes qui arrivent à les envisager. D’une part, cette réalité n’est pas pensable car, en un sens, on nous a interdit de la penser. Du colonialisme à la laïcité : la France continue de faire la guerre aux musulmanes Lire RB : Oui, absolument. Lire C’est en cela que le racisme est permanent. Lire RB : Effectivement.

Ce que le mot « racisé » exprime et ce qu’il masque Dans un article paru en octobre 2014 à l’occasion de la sortie en salles aux Etats-Unis de Dear White People (texte traduit et publié sur ce site au moment de la sortie du film en France), Stephen Kearse pose d’emblée que « la plus grande puissance du racisme est sa capacité à simplifier radicalement le monde », à rendre celui-ci « univoque ». La tâche fondamentale de tout travail antiraciste consiste alors selon lui à « contester et [à] saper cette simplicité artificielle, en exposant la complexité implacable du monde ». L’étude du terme « racisé.e » et de ses usages permet justement de mettre à jour à la fois la manière dont les simplifications et réductions du racisme imprègnent l’antiracisme même, mais aussi comment le vocabulaire antiraciste – et plus particulièrement ce terme – peut être porteur de complexifications et de clarifications politiques salutaires. C’est toute l’ambigüité des usages du mot « racisé.e » dont nous aimerions ici discuter. Centralité de la race

sans titre Temps de lecture: 7 min Régulièrement, je prends part à des débats dans lesquels je suis seule au milieu d'interlocuteurs qui défendent des opinions inverses aux miennes. La plupart de ces échanges ne sont pas relayés, mais il arrive que ceux qui sont les plus houleux soient diffusés sur les réseaux sociaux par mes soins ou par le biais des médias concernés. Dernièrement, plusieurs vidéos ont circulé de manière virale et j'ai, grâce à leur trajectoire, reçu énormément d'encouragements et de soutien. Après le dernier en date, qui m'opposait à Jean-Christophe Buisson et Laurence Taillade dans l'émission «On refait le monde» sur RTL, j'ai vu apparaître plusieurs tweets s'inquiétant de mon bien-être et de la manière dont je vivais humainement ces discussions parfois très vives. Je me porte très bien et suis touchée par cette inquiétude bienveillante, bien que cela ne soit pas la question à laquelle je souhaite répondre ici. Le travail et le vécu Priorité au confort personnel Le travail et le vécu

Comment est-on passé de « l'arabe » au « musulman » Pour les quinquas et leurs aînés, c’est une sorte de souvenir flou, confus, le sentiment que quelque chose dans le vocabulaire a changé. Il y a quelques dizaines d’années, dans les conversations de bistrot, on parlait plutôt des Arabes. Aujourd’hui, ce sont les musulmans et l’islam qui ont la cote sur les comptoirs en zinc, ou sur les comptoirs virtuels des réseaux sociaux. Des « travailleurs arabes » aux « Arabes » tout court Le vocabulaire s’adapte à l’époque. C’est à partir des années 1970 qu’on commence à parler d’Arabes de manière très régulière pour désigner les populations dites maghrébines qui habitent en France, et qui sont d’abord associées à la question du travail. LIRE AUSSI SUR REGARDS.FR >> [TRIBUNE] Ce silence de la gauche qui nous casse les oreilles La désignation de ces populations comme musulmanes est quasiment absente des discours. À cette époque, l’extrême droite essaye plutôt d’instiller l’idée d’une « invasion arabe », avance l’historien Todd Shepard. Aude Lorriaux

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