Le concept de blanchité n'a rien à voir avec la couleur de peau Temps de lecture: 5 min Depuis plusieurs jours, un débat sature l'espace public français: le racisme anti-Blancs existe-t-il? Je me suis exprimée maintes et maintes fois pour dire que le racisme se définissait par son caractère systémique. Il est le fruit d'une histoire, constituée de réductions en esclavage, de colonisations, de ségrégations et de génocides nourris par des théories proclamant l'infériorité des groupes attaqués. Ces pratiques racistes protéiformes sont aussi bien le fait d'individus que d'institutions. Si des personnes blanches peuvent être la cible de préjugés, d'attaques, d'injures parce que perçues comme blanches, il faut le condamner. Mais il convient de rappeler qu'il n'existe pas de théorie qui placerait les Blanc·hes au bas d'une hiérarchie raciale et qui se soit traduite dans des pratiques institutionnelles, c'est pour cela que l'on ne peut parler de racisme anti-Blancs. Or cela n'infirme pas ma thèse. Des constructions arbitraires Temps de lecture: 5 min
"Elle en fait des tonnes !" : à l'hôpital, le cliché raciste du "syndrome méditerranéen" Trois semaines après l'ouverture d'une enquête préliminaire, les questions se bousculent toujours autour de la mort de Naomi Musenga. Pourquoi la jeune femme n’a-t-elle pas été prise au sérieux par une opératrice du Samu ? Les hypothèses abondent. Derrière cette appellation faussement scientifique, se cache un stéréotype raciste. "Il a bredouillé qu’il ne pouvait pas savoir" Louisa a entendu pour la première fois cette expression il y a huit ans, dans la bouche de son médecin de famille. Lors de chaque consultation, on lui prescrit des Doliprane en disant qu'il "n'y a pas de raison de s’inquiéter". Mais quelques années plus tard, la mère de Louisa fait une crise d'épilepsie. "On venait presque de lui signer son arrêt de mort et pourtant, elle était heureuse qu’on reconnaisse enfin sa maladie", se rappelle Louisa. Sa mère est hospitalisée, mais décède deux jours après une opération de la dernière chance. "Comment votre maman pouvait-elle encore vivre, sans qu’on ne s’aperçoive de rien ?"
sans titre Les cookies et technologies similaires que nous utilisons sur Mediapart sont de différentes natures et nous permettent de poursuivre différentes finalités. Certains sont nécessaires au fonctionnement du site et de l’application mobile (vous ne pouvez pas les refuser). D’autres sont optionnels mais contribuent à faciliter votre expérience de lecteur ou de lectrice et d’une certaine façon à soutenir Mediapart. Vous pouvez les refuser ou les accepter ci-dessous, selon leurs finalités. Acceptez-vous que Mediapart utilise des cookies ou technologies similaires pour les finalités suivantes ? Vous pouvez faire votre choix, pour chaque catégorie, en activant ou désactivant le bouton interrupteur. Nécessaires au fonctionnementdu site ou de l’application Connexion des abonné·es, mesure d’audience anonymisée, envoi des notifications push, suivi des pannes, mise en avant de nos services : ces outils sont nécessaires au suivi de l’activité de nos services et à leur bon fonctionnement.
La décence, chèr-e-s blanch-e-s...( 5ème partie) [1ère partie] [2ème partie] [3ème partie] [4ème partie] Le colorblind « Mais au fond nous ne sommes qu’une seule race ». C’est biologiquement faux. « Mais pourquoi se préoccuper des races ? Faux. « Je ne me sens ni blanc ni noir… »–> Privilège de blanc. « J’aime pas les catégorisations… » –> J’y viens en dessous. Les phrases ci-dessus ont le point commun de nier le problème du racisme. Not all Whites (pas tou-tes les blanc-hes) ! Même procédé que le « not all men », quand le racisme est abordé, un-e blanc-he vient ramener sa fraise et lâcher le pléonasme universel « pas tous les blancs ! On le sait. Suite au prochain épisode!
J’étouffe Ce matin en me levant, j’étais déjà brisé. Il y a eu tant de matins comme celui-là. Et chacun de ces matins laisse des traces. Ce qui se passe en ce moment aux États-Unis me trouble à la nausée. Par quelle extraordinaire magie celle-ci pourrait-elle rester en dehors de ce grand déballage ? Car ce matin, en me levant, je me suis mis à pleurer. Trop de silence, trop d’ignorance, trop de mépris de l’autre, trop d’égoïsme, et surtout trop de déni ont eu raison de cette « construction », en fin de compte purement théorique, que je croyais maîtriser. Oui, la France est dans le déni d’elle-même. Incapable d’apporter des réponses constructives à cette nouvelle réalité, paniquée devant une décadence qu’elle ne peut plus dissimuler, enivrée par les cris de sirène éplorée de quelques philosophes qui s’apitoient sur une possible « fin de civilisation », voire, cauchemar ultime (!) La France est dans le déni, car elle refuse d’accepter d’avoir perdu sa place prédominante et son empire. Le racisme ?
Le racisme comme système Lorsque l'on tape "racisme" sous google, la première proposition qui apparaît est "racisme anti-blanc". Et sur les liens proposés, il faut attendre le quatrième pour avoir une critique de cette notion. Les sociologues affirment souvent que le "racisme anti-blanc" n'existe pas : une idée mal comprise, parce que souvent appréhendée avec ce qu'il faut de mauvaise foi pour se lancer dans la fausse indignation contre la "bien-pensance". Derrière cette idée, ce qu'il y a en jeu, c'est la compréhension de ce qu'est le racisme. Une lecture superficielle de cette vidéo, dans laquelle s'engouffrent rapidement ceux qui ont à coeur de ne rien comprendre, consisterait à dire que l'idée que défend Aamer Rahman est celle d'un précédent historique : ce serait l'ancienneté du racisme "anti-noirs" (ou plutôt "anti-non-blancs") qui le fonderait comme seul "vrai" racisme et "excuserait" (dans un vocabulaire typique d'un certain conservatisme politique) le "racisme anti-blanc". Un malaise apparaît alors.
sans titre Rachida Brahim est chercheuse associée au Laboratoire méditerranéen de sociologie (LAMES) de l’Université Aix-Marseille. Sa thèse, bientôt publié sous le titre La Race tue deux fois. Une histoire des crimes racistes (1970-2000), paraîtra en décembre 2020 aux éditions Syllepse. Elle revient sur la difficulté qu’a la France à s’envisager non seulement comme une société qui connaît le racisme, mais également comme une société dont la structure, les institutions et l’organisation produisent en elles-mêmes ce racisme. Middle East Eye : Pourquoi, en France, a-t-on tant de mal à accepter l’idée même de « violences policières » motivées par le racisme ? Rachida Brahim : Il y a des personnes qui arrivent à les envisager. D’une part, cette réalité n’est pas pensable car, en un sens, on nous a interdit de la penser. Du colonialisme à la laïcité : la France continue de faire la guerre aux musulmanes Lire RB : Oui, absolument. Lire C’est en cela que le racisme est permanent. Lire RB : Effectivement.
11 manières dont les Blancs fuient leurs responsabilités face au racisme Je suis blanche. J’écris et enseigne sur ce que signifie être blanc dans une société qui proclame que la race n’a pas de sens, mais qui reste profondément divisée par la race. Une partie fondamentale mais très difficile de mon travail consiste à amener les Blancs d’une compréhension individuelle du racisme – à savoir que seules certaines personnes sont racistes et que ces personnes sont mauvaises – vers une compréhension structurelle. Une compréhension structurelle reconnaît le racisme comme un système défaillant qui institutionnalise une répartition inégale des ressources et du pouvoir entre les Blancs et les racisé-e-s [people of color]. Ce système historique est pris pour acquis, profondément ancré, et travaille à l’avantage des Blancs. Les deux croyances les plus efficaces qui nous (les Blancs) empêchent de voir le racisme comme un système sont : Les racistes sont de mauvaises personnes ; etLe racisme est une aversion consciente. Les règles d’engagement « Ce serait révolutionnaire ».
sans titre Temps de lecture: 7 min Régulièrement, je prends part à des débats dans lesquels je suis seule au milieu d'interlocuteurs qui défendent des opinions inverses aux miennes. La plupart de ces échanges ne sont pas relayés, mais il arrive que ceux qui sont les plus houleux soient diffusés sur les réseaux sociaux par mes soins ou par le biais des médias concernés. Dernièrement, plusieurs vidéos ont circulé de manière virale et j'ai, grâce à leur trajectoire, reçu énormément d'encouragements et de soutien. Après le dernier en date, qui m'opposait à Jean-Christophe Buisson et Laurence Taillade dans l'émission «On refait le monde» sur RTL, j'ai vu apparaître plusieurs tweets s'inquiétant de mon bien-être et de la manière dont je vivais humainement ces discussions parfois très vives. Je me porte très bien et suis touchée par cette inquiétude bienveillante, bien que cela ne soit pas la question à laquelle je souhaite répondre ici. Le travail et le vécu Priorité au confort personnel Le travail et le vécu
"Devrais-je faire semblant ?" - Opinions Tribune libre Abdel-Rahmène Azzouzi est urologue, chef de service au CHU d'Angers. Membre du Conseil municipal de la ville d'Angers, il a décidé de mettre fin au mandat qu'il occupait depuis 2008. Dans une lettre ouverte – que nous publions ici et qui n’engage que son auteur – à ses collègues et amis élus de la ville, il explique sa décision : celle d'un élu de confession musulmane qui ne se reconnaît plus dans la lecture des valeurs républicaines que font nos dirigeants successifs. © Courrier de l'ouest Chers collègues et amis, Il faudrait peut-être que je continue à faire semblant de partager un chemin commun avec vous dans une France qui chaque jour renie un peu plus ses valeurs républicaines. Insidieusement, la France est probablement devenue la nation démocratique la plus islamophobe du monde et vous, élus du peuple de France, vous en portez, que vous le vouliez ou non, que vous en soyez conscients ou inconscients, une part de responsabilité.
sans titre Temps de lecture: 5 min Plus de 20.000 personnes ont manifesté le 2 juin devant le tribunal de grande instance de Paris, et la foule était presque aussi nombreuse le 13 juin sur la place de la République. Le comité La vérité pour Adama a réussi à mobiliser la jeunesse parisienne et banlieusarde, quatre ans après la mort d'Adama Traoré, devenu symbole des violences policières. «Cette foule immense était très jeune et notons-le bien plus racisée que les rendez-vous militants qu'organise en général la gauche», constatent les deux députées Clémentine Autain et Elsa Faucillon dans une tribune publiée dans le magazine Regards. Rassemblement à l'appel du comité Adama, le 13 juin 2020 sur la place de la République à Paris. | Anne-Christine Poujoulat / AFP Face à ces mobilisations, le rassemblement en hommage à Georges Floyd organisé par SOS Racisme place de la République le 9 juin faisait pâle figure. «Le comité se réclame du Mouvement de l'immigration et les banlieues, de la marche de 1983.
Racisme au quotidien: 15 remarques insupportables qui reviennent le plus souvent | Virginie Sassoon Depuis la mise en ligne de la plateforme numérique #RacismeOrdinaire le 6 février 2013, France Télévisions a reçu plus de 600 témoignages. Des femmes et des hommes, de tous âges et horizons, racontent ces mots qui font mal, ces humiliations quotidiennes, ces gestes ou plaisanteries en apparence banals qui deviennent insupportables. Au-delà de la singularité de ces récits, à leur lecture, au fil des jours, nous avons constaté de multiples récurrences. La mise en lumière de ces points de convergences dessine une radiographie du racisme ordinaire en France. À l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale (21 mars), la publication de certains extraits, bruts et anonymes, rappelle l'urgence et la nécessité de ce combat. L'assignation à un ailleurs "Quand je révèle mon lieu de naissance, on me répond par un déni 'non, mais avant?' "On m'offre gentiment une boite de thé. Le mépris et une supposée incompétence Le rejet et la méfiance
sans titre Alors que le racisme est redevenu une discussion mondiale, l’industrie musicale, à l’initiative de deux de ses cadres, Brianna Agyemang and Jamila Thomas, a décidé de faire son introspection, notamment sur la place des artistes noir·e·s. Les femmes noires y sont les moins visibles et les plus fragilisées, malgré leurs succès. #TheShowmustbepaused ou “Blackout Tuesday”, lancé par Brianna Agyemang et Jamila Thomas, deux femmes noires et cadres dans l’industrie musicale américaine, est né de la colère et de la tristesse suite à la mort de George Floyd et sera peut-être une opportunité de changement dans l’industrie musicale pour les artistes noir·e·s. En France, la place des femmes noires dans la musique est une discussion sous-jacente depuis des années, remise à jour notamment grâce au succès énorme d’Aya Nakamura, l’une des plus grosses vendeuses de disques en 2019, que le Covid-19 aura empêchée de se rendre à Coachella, gros festival américain où elle était programmée cette année.
Nathalie témoigne - # Nous vivons, mon compagnon d’origine étrangère et moi, dans un village en apparence paisible avec plusieurs associations très actives et un grand nombre de manifestations organisées… Pas de scores choquants aux élections européennes et la plupart des habitants semblent souriants. Il y a un an nous avons acheté, dans le bourg mais un peu à l’écart, une maison que nous avons rénovée entièrement. Le défilé des curieux est régulier, les gens descendent carrément dans notre chemin pour venir voir ce qui s'y passe… Ils observent notre jardin, commentent... Quand on dit bonjour, ils ne nous répondent pas et font comme si nous n’étions pas là alors que nous sommes chez nous ! Dur la vie d'un immigré... Des fois quand je vois les regards méprisants et condescendants qui se posent sur l’homme avec qui je vis, j'ai envie de pleurer...