Évaluation de la formation : une question à l'ordre du jour… Les raisons de cette tendance sont connues. D'abord la crise qui contraint les entreprises à toujours plus de rigueur dans l'utilisation de leurs ressources : les milliards d'euros annuellement dépensés dans la formation sont dans le collimateur, et l'on ne peut plus s'abriter derrière l'argument paresseux selon lequel il faudrait comparer ce coût à celui de l'ignorance. Ensuite, la formation doit suivre le rythme du business… L'accélération des marchés impose aux entreprises d'aligner toujours plus vite leurs compétences. On ne se plaindra pas de cette nouvelle légitimité : nombre d'études montrent que la formation reste le principal levier de développement utilisé par les entreprises pour développer leur capital humain. Encore faut-il que cette contribution soit effective, qu'elle puisse être attestée. Aux services de formation d'anticiper la réponse à une question que les directions d'entreprise commencent à se poser sérieusement ! Michel Diaz
Prouver la valeur des formations – 1 : le transfert La réforme de la formation professionnelle, et une préoccupation plus générale d’éviter les gaspillages et les effets négatifs pouvant être induits par des actions de formation mal ciblées, amènent une demande en matière d’évaluation de la formation. Cette demande ne peut être qu’extrêmement bénéfique, car elle questionne toute la « chaîne de valeur » de la formation, depuis la qualification du besoin jusqu’à l’accompagnement de la mise en œuvre en situation de travail. Pour les professionnels de la formation, « évaluer » pose le défi de « prouver la valeur » des solutions qu’ils proposent, à leurs clients internes ou externes. Associer « Evaluation des résultats » et « Evaluation des processus » Dans un billet précédent, j’ai indiqué qu’il existe deux approches de l’évaluation de formation, qui permettent de classifier les différents modèles : Dans ce premier billet d’une nouvelle série sur l’évaluation, je propose d’associer ces deux approches pour l’évaluation dite « du transfert ».
INTEGRER L'ANALYSE DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES EN FORMATION Vous êtes formateur, consultant ? Vous envisagez d’intégrer la méthode de l’analyse des pratiques professionnelles dans une prochaine formation ; vous utilisez déjà régulièrement ou ponctuellement l’analyse des pratiques professionnelles en formation... Les "pourquoi, comment" de cette approche pédagogique en guise de billet. L’analyse des pratiques professionnelles consiste à faire une analyse critique et constructive des pratiques réalisées par rapport aux pratiques attendues. Devenir "analyste de sa pratique", c'est se demander : "En quoi suis-je pour quelque chose dans ce qui m'arrive ?". Cf le site internet de Patrick Robo : En effet, l’évaluation des pratiques professionnelles permet d’effectuer une "photographie" de pratiques existantes dans un premier temps pour intégrer de nouveaux savoirs et changement de ses pratiques professionnelles dans un second temps. -En s’appuyant sur leurs pratiques -En s'appuyant sur leurs ressources
Evaluer les acquis : adapter l'évaluation aux niveaux de formation Evaluer les acquis de formation, oui mais comment ? Comment assurer l’adéquation entre les objectifs visés par la formation et l’évaluation censée mesurer leur atteinte ? Voici une proposition. Ma proposition est construite au croisement de deux taxonomies : « SOLO », pour « Structure of Observed Learning Outcomes » (Structure des résultats observés des apprentissages) de Biggs et Collis (1982) et Bloom (1956). « SOLO » a justement le mérite d’attirer notre attention sur les livrables résultant des apprentissages. Ainsi, écrit Carmel McNaught (2011), « l’évaluation doit être liée au résultat souhaité des apprentissages » (..). J’ai déjà abordé la taxonomie de Bloom dans le billet « De l’intérêt des objectifs pédagogiques ». « Maîtriser » regroupe le deux niveaux supérieurs (« Evaluer » et « Créer » pour le domaine cognitif). Evaluer les fondamentaux Evaluer au niveau « Maîtrise » Enfin, le troisième niveau requiert à son tour des « résultats observables des apprentissages » plus complexes.
Politique de certification et méthodes de formation La tendance à considérer que les méthodes de formation relèvent d’une logique spécifique et que l’appareil de formation professionnelle n’a plus à être associé à la conception des modalités d’évaluation et de certification des acquis (alors même qu’il demeure « expert » des contenus de formation qui découlent de l’analyse des contenus du travail), en clair estimer que les valideurs ou les certificateurs peuvent se dédouaner des conditions de réussite des candidats aux épreuves de leurs diplômes ou titres professionnels ne peut qu’accentuer : Sans retour à une ingénierie de formation cohérente, fortement reliée aux évolutions des métiers, des techniques et des organisations du travail dans un double objectif de certification et d’efficacité pédagogique, il y a peu de chances de pouvoir opérer une refondation de notre appareil de formation professionnelle qui est désormais inséré dans une taylorisation des fonctions utiles à l’accompagnement des parcours professionnels des actifs.
Mini dossier - L'évaluation par les pairs | Le blog de C-CampusLe blog de C-Campus Devenue incontournable avec le développement des MOOCs certifiants, l’évaluation entre pairs ou par les pairs présente des avantages évidents d’un point de vue logistique et économique. Elle a également un intérêt pédagogique important en permettant aux apprenants d’apprendre par l’évaluation de leurs collègues. C’est pourquoi, des pratiques d’évaluation par les pairs sont menées aussi bien en éducation qu’en formation depuis de nombreuses années. Nous avons l’intuition que l’évaluation par les pairs va devenir un sujet incontournable à la fois parce que le « tout certifiant » remet au coeur des débats la question du coût de l’évaluation et que les réseaux sociaux et la nouvelle économie portent en eux une aspiration aux modalités d’apprentissages collaboratifs. L’évaluation entre pairs est évidemment une de ces modalités. Edutech wiki : Evaluation par les pairs – cliquez ici.
L'indispensable subjectivité de l'évaluation Antipodes, n°156, avril 2002, 26-34 / GERARD, F.-M. / 2002 Télécharger la publication 1. Lors de nombreuses interventions relatives à l'évaluation, que ce soit à propos de l'évaluation d'actions de formation, de projets, de manuels scolaires ou encore des acquis des élèves, la réflexion que nous entendons le plus souvent est « nous faisons de l'évaluation, mais un peu n'importe comment, nous devrions faire une évaluation plus objective... ». Cette réflexion traduit une préoccupation légitime — les enjeux de l'évaluation sont importants, et on ne peut pas se permettre de « faire n'importe quoi » — ainsi qu'une réelle difficulté — comment faire pour ne pas « faire n'importe quoi ». Les tentatives tant théoriques que pragmatiques de rendre l'évaluation objective sont dès lors nombreuses, mais au bout du compte elles semblent toutes déboucher sur un échec : atteindre l'objectivité semble être de l'ordre de la chimère, du rêve inaccessible. 2. 3. 3.1. L'évaluation prépare une décision. 3.2. 4.
La différenciation pédagogique par l'exemple, au Canada On fait comme si on ne le savait pas, mais il faut bien se rendre à l'évidence : nous n'apprenons pas tous de la même façon. Même si aucun de nous n'est programmé pour apprendre d'une façon ou d'une autre, nous développons très tôt des stratégies d'apprentissage différenciées, en fonction de notre environnement personnel et culturel, en inter-relation avec nos centres d'intérêt, nos proches et nos mentors. Il est communément admis qu'il existe trois style dominants d'apprentissage : visuel, auditif, kinesthésique. Les stratégies individuelles d'apprentissage s'appuient sur une dominante, généralement combinée avec un style associé. Nos sociétés privilégient elles aussi des styles d'appropriation de l'information et d'apprentissage. Actuellement par exemple, la "pensée visuelle" est très largement valorisée. La réponse s'appelle la différenciation pédagogique. Leçons systématiques de l'expérience en Montérégie Immersion dans une classe de 10e année en Ontario
L’évaluation par les pairs, pour mieux comprendre les objectifs d'apprentissage et mieux apprendre L’évaluation par les pairs ne concerne pas que les MOOC, dans ces-derniers les étudiant.es sont trop nombreux.ses pour être notés par la seule équipe pédagogique. Nombreuses sont les expérimentations au cours desquelles les enseignant.es mettent en place une évaluation par les pairs, même avec un nombre plus réduit d’étudiant.es (nous avons eu l’occasion d’en parler ici). Au terme de plusieurs expérimentations concernant les évaluations, l’évaluation par les pairs semble présenter de nombreux avantages. En effet, loin de l’idée reçue selon laquelle ce type d’évaluation permet à l’enseignant.e de se décharger d’une part considérable de son travail, elle permet le développement chez les étudiant.es, d’une double compétence : celle de la maîtrise du sujet enseigné et celle de la maîtrise de modalités d’évaluations elles-mêmes. L’expérimentation pédagogique en question a été menée en formation d’ingénieur à Télécom Bretagne. 1 - Etudiants concernés 3 - Nombre d’enseignants concernés
Accompagnement 1Les travaux sur l’accompagnement commencent à la fin des années quatre-vingt-dix, au moment où ce récent « mode d’aide » monte en puissance. La réflexion sur ce qu’accompagner veut dire n’a pourtant pas été épuisée, ni par les approches réflexives, ni par les praticiens, sans cesse conduits à mettre en regard de « l’accompagnement » (le mot), « la chose » qu’ils pratiquent. Comme le souligne Gusdorf, « Mettre de l’ordre dans les mots, c’est mettre de l’ordre entre les pensées, mettre de l’ordre entre les hommes » (1968, p. 37). De fait, la fréquentation assidue des professionnels de ces secteurs montre que la difficulté qu’ils ont à cerner leur tâche vient de ce que l’accompagnement se construit à la frontière de logiques diverses : former, enseigner, aider, conseiller ou même gouverner. 1 Pour certains professionnels, il a toujours été constitutif de leur pratique, sans bien percevoir q (...) 2Le mot accompagnement est doublement desservi. La nébuleuse : des formes d’accompagnement
7 idées pratiques pour intégrer la règle des 10 minutes en formation Comment intégrer la règle des 10 minutes dans vos formations pour relancer l’attention de votre public ? Lundi dernier, j’attirais votre regard sur l’importance de relancer l’attention de vos apprenants au moins toutes les 10 minutes. Je vous propose de découvrir ci-dessous 10 manières possibles d’intégrer cette règle dans vos dispositifs de formation (cette liste n’étant pas exhaustive, n’hésitez pas à partager vos réflexions dans les commentaires de cet article) : 1. Au moment de concevoir les différentes séquences d’apprentissage de votre formation, segmentez dès le départ vos activités pour tenir compte de la règle des 10 minutes (notamment au niveau des consignes et du découpage des différentes étapes de vos activités). 2. Limitez au maximum les présentations « classiques » pour favoriser les interactions entre vos participants. 3. 4. Vous utilisez un support de type « diaporama » ? 5. La plupart d’entre-vous se rappellent certainement la série « Lost ». 6. 7.
Une formulation positive pour une critique réussie "La critique est facile, mais l'art est difficile". Loin d'être une artiste, ma grand mère n'en était pas moins attachée à la reconnaissance de l'effort et de la prise de risque, valeurs fondamentales pour des enseignants aujourd'hui. L'apprentissage par essai-erreur Qu'on soit étudiant ou enseignant, si l'on s'attache au mécanisme de l'apprentissage efficace et à l'adaptabilité, il peut être fort intéressant de creuser la méthode de l'apprentissage par essai-erreur. Cette proposition fut créée par Thorndike, un psychologue américain, qui l'appela "loi de l'effet". Dans cette approche, c'est autant la critique que la motivation qui sont les clefs de la réussite. Des enseignants utilisent fréquemment cette méthode ainsi que d'autres, post-bac bien sûr mais également avant, lors de classes inversées ou au quotidien dans les petites classes. L'esprit critique en 2017 C'est à la fois une remise en question de soi et de ce que l'on croit savoir, qu'une critique de ce que l'on nous dit. Sources
Philippe Meirieu : échanges de pratiques Arnaud Dubois, maître de conférences en Sciences de l’éducation à l’université de Cergy-Pontoise Olivier Jospin, ancien président de l’Ecole de la deuxième chance de Paris Bruno Robbes, maître de conférences en Sciences de l’éducation à l’université de Cergy-Pontoise Les événements dramatiques vécus en France ces dernières semaines et l’intense questionnement qui a suivi ont conduit à mettre en cause les capacités de l’institution scolaire à donner aux jeunes français, partout sur le territoire, un cadre de compréhension des valeurs de la république qui facilite la paix civique, la tolérance, leur inscription et leur confiance dans l’avenir. Il manque aujourd’hui, au sein de l’institution scolaire, de lieux de parole et d’écoute systématiquement organisés et structurés, où les interrogations et les difficultés culturelles et d’appréhension sociale des élèves puissent être entendues, prises en compte, traitées.