+ de 5 milliards d’euros de RSA ne sont pas versés chaque année à ceux qui pourraient en bénéficier. Le 5 février dernier, le conseil général du Haut-Rhin décidait que la perception du revenu de solidarité active (RSA) serait désormais conditionnée à l’accomplissement de sept heures de bénévolat hebdomadaire. Cette annonce relance le débat sur les méfaits de l’assistance. Autrement dit : sur le fait que la perception d’une aide sociale encouragerait l’inactivité. Comme en Alsace, l’attention se concentre généralement sur les effets pervers de l’accès aux aides et droits sociaux, masquant ce que l’Observatoire des non-recours aux droits et services, l’Odenore, nomme l’envers de la fraude sociale. Selon cet observatoire, plus de 5 milliards d’euros de RSA ne sont pas versés chaque année à ceux qui pourraient en bénéficier.
Ce phénonème peu connu a un nom – le non-recours aux droits et aux services – et il concerne tous ceux qui, loin de profiter des aides sociales, ne demandent rien. A lire aussi : Des mesures qui augmentent toujours plus l’exclusion sociale Qui sont les «non-demandeurs» ? RSA: «L'Etat fait payer par les pauvres la solidarité envers les plus pauvres» INTERVIEW Stéphane Troussel, président socialiste du Conseil général de Seine-Saint-Denis, réclame de nouvelles règles en matière de financement du RSA...
A cause de la crise, de plus en plus de personnes basculent dans le RSA, ce qui plombe le budget des Départements. Certains sont au bord de l’asphyxie et tous réclament un changement de modèle. C’est l’objet d’une réunion qui s'est tenue ce mardi. Stéphane Troussel, président socialiste du Conseil général de Seine-Saint-Denis, est particulièrement mobilisé, lui qui pilote le département ayant la plus forte proportion d’allocataires du RSA : près de sept habitants sur 100 sont concernés. Rencontre. Quel budget consacrez-vous chaque année au versement du RSA ?
En 2014, il s’élevait à 420 millions d’euros. >> A lire aussi : En cas de deux refus d'offres d'emploi, Eric Ciotti (LR) veut suspendre le RSA Vous voulez consacrer « seulement » 445 millions au RSA. Non, cela veut dire que j’attends de l’Etat qu’il complète la somme manquante. Dossier spécial RSA : Un dispositif injuste et dangereux. Ne tirez pas sur le RSA ! RSA : Arrêtons les provocations.
Rien de nouveau pourtant dans cette surenchère démagogique, ni dans les idées ni dans la méthode. Mais peut-être avions-nous oublié. Oublié que la solidarité n'est pas une valeur uniformément partagée sur l'échiquier politique. Oublié que notre modèle social n'est jamais acquis. Oublié de dire, haut et fort, que l'attention de la République à tous les citoyens ne se conditionne pas. Dans une société où le chômage provoque des dégâts humains considérables, les responsables politiques hésitent en effet à porter un discours sur la pauvreté.
Cependant, les élus locaux ont continué d'agir, discrètement, sans esbroufe. Mais en abandonnant le dire pour le faire, nous avons laissé un discours délétère s'installer. Dans une France avec 5 millions de chômeurs, nous savons tous que l'incitation financière seule ne suffit pas à faire d'une personne privée d'emploi un travailleur. . « Attachement au pacte social » (1) Par Philippe Grosvalet, président du conseil départemental de Loire-Atlantique. Pauvreté - La France épinglée par le Conseil de l'Europe sur l'aide aux ménages modestes. Pauvreté | 02/02/2016 Le niveau d'aide sociale assuré par la France aux plus démunis n'est pas conforme aux exigences de la Charte sociale européenne. C'est ce que relève le Comité européen des droits sociaux (CEDS) - qui dépend du Conseil de l'Europe - dans ses conclusions annuelles pour 2015, rendues publiques le 27 janvier, où le CEDS considère qu'il n'est pas établi que le RSA et les autres prestations sociales permettent de dépasser le seuil de pauvreté.
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Pour "mériter" la solidarité nationale, les bénéficiaires haut-rhinois du revenu minimum (à savoir 524,16 euros pour une personne seule sans enfant) devront donc donner ces sept heures par semaine à une collectivité, un établissement public, une maison de retraite ou une association. Sans l'attestation trimestrielle de ces heures, ils se verront couper les vivres.
"Il s’agit d'initier un cercle vertueux et de faire passer les allocataires du statut d’usager à celui de bénévole actif et reconnu", défend Eric Straumann, président LR du conseil départemental du Haut-Rhin, et député. Lequel assure qu'"il ne s'agit surtout pas de stigmatiser les bénéficiaires". Si le Haut-Rhin a pu voter ce durcissement des règles, c'est que le versement du RSA relève des départements, via la CAF. Comment en finir avec l'image du bénéficiaire du RSA fainéant et fraudeur. Une ancienne salariée d’une Caisse d’allocation familiale, Leila, s’élève contre les idées reçues sur les bénéficiaires du RSA et les discours culpabilisant chômeurs et travailleurs pauvres. Et en a fait une conférence gesticulée, « Je vais tout CAF’ter ». Cette culpabilisation, ajoutée à la complexité d’un dispositif mal adapté, décourage des dizaines de milliers de bénéficiaires potentiels à faire valoir leur droit à cette protection sociale minimaliste.
Leila rappelle aussi que la fraude au RSA, c’est environ 60 millions d’euros, dont la grande majorité est récupérée, « alors que la fraude aux cotisations patronales représente 20 milliards d’euros par an ». Entretien. Cet article a initialement été publié dans la revue Transrural initiatives. Transrural initiatives : Comment est née l’idée de cette conférence gesticulée sur le thème des politiques sociales ?
Pourquoi avoir choisi cette forme d’expression et comment avez-vous construit cette conférence ? Oui. Versement des aides sociales: les départements au bord du gouffre. « Au-delà de l'aspect politique de l'affaire, ce qui se passe dans le département de l'Essonne ne nous étonne pas, quand l'on connaît l'état des finances départementales ». A l'Assemblée des départements de France (ADF), la « crise » qui secoue actuellement le département de l'Essonne est révélatrice d'un mal généralisé : les départements ont de plus en plus de mal à assurer le versement des allocations individuelles de solidarité (AIS) qui regroupent le RSA, la prestation de compensation du handicap (PCH) et l'allocation personnelle d'autonomie (APA).Or, selon une information révélée par Le Monde.fr : « Le département de l'Essonne assure être dans l'impossibilité de procéder au paiement de l'aide sociale légale pour une partie de l'année 2015.
Les départements peinent à verser le RSA Mais, plus globalement, il est exact qu'il y a vrai souci pour les exécutifs départementaux pour assurer le paiement des prestations sociales dont ils ont la charge. De fait, les chiffres sont clairs. Témoignage : un titulaire du RSA livre son quotidien et revient sur la polémique autour de l'assistanat présumé d'une partie de la population.
«Qu’on le mette pendant un an au RSA, il verra si on vit dans le grand luxe ». Christophe (*), 47 ans, titulaire du Revenu de solidarité active (RSA) créé par Martin Hirsch, depuis le début du dispositif, en juin 2009, vit très mal la récente polémique sur l’assistanat. Dans sa bouche, « il » désigne Laurent Wauquiez, secrétaire d’État aux Affaires Européennes qui, il y a quelques semaines, qualifiait de « cancer de la société » le choix putatif de certains de ne pas travailler.
Avec le RSA, on tient « à peu près les trois premières semaines » Christophe n’a pas pu « s’empêcher de se sentir visé ». Il n’a plus d’emploi depuis 2002 et le sujet est déjà « venu sur le tapis » en famille. « Mais ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas comme ça. J’envoie près de 50 CV et 50 lettres de motivation par an. La dernière fois, c’était pour un poste de nettoyage dans une société, un remplacement pour cet été.
L’anecdote est comptée d’une voix lasse, résignée. (*) Prénom d’emprunt. BD : devrait-on obliger les bénéficiaires du RSA à travailler ? "Avec le RSA, on ne vit pas, on survit" Généralisé le 1er juin 2009, le Revenu de solidarité active (RSA) est perçu par près de 1,76 million de personnes, dont environ 615 000 exercent une petite activité salariée. Des internautes du Monde.fr qui vivent avec le RSA témoignent. "Avec le RSA, on ne vit pas, on survit" par Michel N. J'ai 59 ans, ancien commercial au chômage depuis plus de 10 ans. Lorsque autant de jeunes sont au chômage, comment voulez-vous que les Français de plus de 40 ans sans emploi retrouvent du travail ?
Je suis au RSA, après avoir touché le RMI. Mais étant veuf avec un enfant de 15 ans à charge, avec le RSA, on ne vit pas, on survit. Je touche 579 euros de RSA et 390 d'allocation logement. Alors forcément, les vacances, les loisirs ou encore le restaurant, il y a bien longtemps que l'on ne connaît plus cela. "Sans le RSA, j'enchaînerais les travaux alimentaires", par Alice M. J'ai perçu le RSA en complément de mon faible revenu de stagiaire en design. C'est très peu pour vivre seul. Le RSA ? Le RSA : un dispositif inadapté. Le RSA a été présenté comme l’une des réformes majeures du quinquennat de Nicolas Sarkozy. La loi « généralisant le revenu de solidarité active et réformant les politiques d’insertion », votée le 1er décembre 2008, instituait un revenu de solidarité active ayant « pour objet d’assurer à ses bénéficiaires des moyens convenables d’existence, afin de lutter contre la pauvreté, d’encourager l’exercice ou le retour à une activité professionnelle et d’aider à l’insertion sociale des bénéficiaires ».
Nous montrerons que loin d’être parvenu à atteindre ces objectifs, et sans que la responsabilité en soit entièrement imputable à la crise, le nouveau dispositif n’a au contraire réussi à améliorer ni la situation des personnes sans activité, ni celle de la majorité des travailleurs à bas revenus, désormais également concernés par le nouveau dispositif. Genèse d’une réforme La montée du paradigme de l’incitation Une expérimentation qui tourne court Innovation de contenu et de forme. Châteauroux: Privé de RSA, il saccage les locaux de la CAF.
RSA : les Départements doivent respecter la loi ! | L'actualité du site. Samedi, 08 Décembre 2012 09:22 Voici la lettre ouverte qu'un de nos membres actifs a adressée à François Hollande ainsi qu'à Marisol Touraine et Marie-Arlette Carlotti. Le soussigné, membre actif de l’association APNÉE/Actuchomage, a l’honneur de porter à votre connaissance des dysfonctionnements relatifs à l’application du RSA dans de nombreux Départements. Par ce courrier, je me positionne simplement en tant que lanceur d’alerte. Aussi, je me contenterai d’énumérer les principales méthodes utilisées pour «éliminer de leur droits sociaux» les ayants-droits, ce qui est une manière détournée d’amener les demandeurs à ne plus faire de démarches (ce non-recours aux droits que l’on fait mine de déplorer). Le RSA, élaboré par votre prédécesseur Nicolas Sarkozy, vous a été présenté par Martin Hirsch.
Le RSA, au lieu d’aider les demandeurs à se réinsérer et leur permettre de rebondir, a créé plus de précarité en rendant les pauvres encore plus pauvres. Quelques pratiques largement utilisées : Lettre à ceux qui pensent qu’un précaire vaut bien un parasite | Payetonprecaire. Cher faon innocent, N’aie pas peur, tu peux lire cette lettre jusqu’au bout sans courir le moindre risque. D’une part, parce que ne suis pas là pour t’accabler. Je cherche juste à combler certaines de tes lacunes, je pense que c’est pour ton bien. D’autre part, et sauf erreur de ma part, je ne pense pas que le cancer soit contagieux. Tu ne risques donc pas d’attraper ma précarité à la simple lecture de ces lignes. facteur, j'ai pas son adresse, mais peut être qu'avec sa photo... Voilà, je te le confesse, je suis précaire. Arrête moi si je me trompe, mais je pense que nous ne sommes pas d’accord sur le point suivant.
Et oui, mon ami. Toi, par exemple, tu propose d’imposer 7h de travail hebdomadaire à tous ceux qui perçoivent le RSA. Mon doux agneau, sache que des études, j’en ai fait. Tu dois penser que je cherche mal. Tu peux penser que je suis une exception. Je t’aurais bien embrassé, mais j’ai l’impression que mon histoire de Zombies t’a quelque peu effrayée… J'aime : J'aime chargement…
Vis ma vie au RSA | Payetonprecaire. Un nouveau témoignage boule-au-ventre de Mamzelle Ilis, qui elle aussi vit une vie de patachon au frais de la princesse. Ça laisse rêveur… D’abord, il y a les débuts de mois où tu comptes 588 € à jongler entre les factures (téléphone, eau, électricité,laquelle je ne paye plus, faute de moyens, bouffe…) Ma chance c’est qu’à l’heure actuelle, je suis jeune fille au pair (cherchez l’erreur pour une trentenaire) et que donc je ne paye plus la nourriture,(le loyer de l’appart que je loue encore dans ma région, c’est la caf qui me le paie!
Soit 340 € en moins à payer). Puis vient le 15 du mois où il n’y à plus rien dans les poches, ni sur le ccp, où le temps me semble d’une longueur folle, j’attends le mois prochain pour revivre. « Qu’est-ce que tu fais ? Non, mon RSA ce n’est pas les vacances, non je ne suis pas une connasse d’assistée qui use du système jusqu’à la corde, même si j’avoue que sans ça je serais sûrement à la rue à faire la manche ou à vivre encore chez mes parents, J'aime : Réseau Solidaire d'Allocataires. Témoignage : Lionel Romond vit très difficilement avec le RSA. Par S. Joncquez Depuis un an, Lionel Romond est au RSA (Revenu de solidarité active). À 44 ans, cet homme originaire du Pas-de-Calais et venu s’installer dans le Sud-Finistère en 2001 témoigne de la galère qu’il vit au quotidien. « Je ne comprends pas pourquoi on ne veut pas de moi. Et je ne vois pas le bout du tunnel. » Pourtant, il dit multiplier les démarches, notamment auprès des collectivités locales. « Je suis titulaire du BEP-CAP horticulteur paysagiste.
. « J’ai envie de travailler » Mais aucun n’a débouché sur un contrat à durée indéterminé. « Pourtant, moi, j’ai envie de travailler », rage-t-il, fustigeant au passage ce qu’il considère comme des ponts d’or aux jeunes qui disposent de dispositifs facilitant le retour à l’emploi. « Je vais tous les jours à Pôle emploi. Avec 641 euros par mois à deux – son épouse et lui -, la vie quotidienne est un casse-tête. « Heureusement, nous sommes dans un logement social. À pied car, s’il a une voiture, il ne peut pas la faire réparer.
Un conseil général socialiste supprime le RSA à des centaines de personnes, et le revendique. « Seuls les gens superficiels ne jugent pas sur les apparences. » Oscar Wilde Le changement à une drôle d’allure... Celle d’une gauche rose pâle qui n’augmente guère le SMIC, n’a concédé aux salariés qu’une hausse de l’allocation de rentrée scolaire, la création d’emploi aidés et des embauches dans l’éducation, celle d’une gauche bleu marine qui persécute les Roms ; l’allure d’une entreprise France désormais dirigée par un ancien de la haute école de commerce et qui ne voudrait revenir ni sur l’interdiction du revenu minimum aux moins de 25 ans, ni sur la diminution du « pouvoir d’achat » de qui dépend d’allocs chômage, de minima sociaux ou de pensions de retraite, toujours plus difficiles à obtenir en raison des durées d’emploi exigées [1].
Pamiers : un bien étrange collectif pour de bien obscures motivations Jeudi après-midi, une quinzaine de personnes se sont rassemblées place de la République tout près de la pyramide. AriegeNews.com, 13 septembre 2012 Une réponse de CAFCA C. Salarié, il héberge un ami au RSA. Le contrôleur CAF fouille dans ses papiers en son absence. Effet pervers et violent du dispositif RSA...et autres petites distorsions. Paris RSA : les ordres donnés aux services d'insertion par le Conseil de Paris.
Reprise d'emploi: grâce au RSA, je ne peux plus payer mon loyer. Techniques de pouvoir pastoral : le suivi individuel des chômeurs et des allocataires du RSA - Enquête collective.