Pour un laisser-faire citoyen - Entretien avec Francis Pisani. Francis Pisani est journaliste et s’intéresse de près aux mutations de la ville. Convaincu que l’amélioration de nos villes et de la démocratie locale est un enjeu technologique et social majeur, il s’est lancé dans une série d’enquêtes – un tour du monde en plusieurs étapes nommé Voyage dans les villes intelligentes. Entre Datapolis et Participolis – sur les villes intelligentes ou qui s’engagent dans cette voie. Nous l’avons rencontré pour bénéficier d’un éclairage international sur les transformations en cours. Intelligente, durable, humaine, les épithètes pour qualifier la ville sont nombreux.
Francis Pisani : La smart city est un bon terme marketing et on a du mal à y échapper. La smart city est un bon terme marketing et on a du mal à y échapper. La ville est d’ailleurs souvent comparée à un organisme vivant qui bouge, partage, échange. F.P : La question de la mesure manque beaucoup parce qu’elle est très complexe lorsqu’on l’applique au champ de l’innovation. Facebook veut ringardiser le moteur de recherche de Google. Au siège de Facebook, à Menlo Park, en Californie, il y a une petite tradition : les salariés attachent à leur bureau un ballon gonflable couleur argent pour chaque année passée dans la maison.
Du coup, une simple balade dans cet open space de 500 mètres sur 100, dessiné par l'architecte star Frank Gehry, permet de constater que beaucoup viennent à peine de débarquer. Et il y a un département où les ballons sont encore plus rares, c'est celui de l'intelligence artificielle. Une vingtaine de chercheurs et d'ingénieurs issus des meilleures écoles du monde y phosphorent sous le regard direct de Mark Zuckerberg. Le patron de Facebook a choisi de les installer au centre du site, à côté de son propre bureau. Mark Zuckerberg, patron de Facebook. Tous droits réservés © P.Barrena/Getty Pour "Zuck", l'intelligence artificielle (AI) est en effet la clé de l'avenir de sa société. Un outil de recherche de professionnels Le franco-américain David Marcus est né à Paris.
L'adoption massive de la blockchain est prévue pour 2025. Aujourd’hui internet, demain la blockchain ? C’est ce qu’affirment les auteurs de l’ouvrage Blockchain Revolution, Alex et Don Tapscott. Le site Raconteur.net détaille l’évolution que pourrait prendre cette technologie dans les années à venir. En 2016, la blockchain devrait traverser une période d’innovation et atteindre 13,5% d’utilisateurs précoces dans le domaine de la finance. Le point de basculement se fera en 2018 quand la majorité des services financiers prendront la mesure des bénéfices apportés par la technologie et que de nouveaux modèles émergeront. Pour 37% des fintechs du Royaume-Uni, les meilleures opportunités en termes de transformation concernent les infrastructures, selon Silicon Valley Bank. La blockchain séduit les investisseurs. Santé: les Français font confiance aux GAFA.
La e-santé recueille les faveurs de la majorité des Français. Ils sont 7 sur 10 à juger qu'elle représente un moyen efficace pour améliorer le système de santé, d'après une enquête du cabinet Deloitte et de l'Ifop intitulée "Les Français face au tournant de la e-santé", publiée mardi 24 mai et menée auprès de 1745 personnes. Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon etc.) font partie des principaux acteurs plébiscités, notamment dans les domaines de la prévention et de l'éducation dans la santé. Ainsi, 59% des Français font confiance à ces acteurs technologiques et 58% les jugent légitimes. "Les GAFA sont rentrés dans une relation de proximité avec les individus" "Les Gafa sont légitimés par les Français", assure à La Tribune Jean-François Poletti, associé Conseil Santé Assurances et mutuelles chez Deloitte.
Et les jeunes sont les plus enthousiastes, puisqu'ils sont 68% à trouver les nouveaux acteurs technologiques légitimes dans la prévention. Les GAFA, concurrents de l'Etat ? Jaron Lanier: l’Internet ruine la classe moyenne. Il fait partie de ces gens inclassables, qui gravitent dans l’univers de la high tech, aux confluences de l’informatique, la physique et les neurosciences. Un pionnier de la Silicon Valley mais ses dreadlocks le rangent plutôt parmi les techno-utopistes de Berkeley, et d’ailleurs c’est là qu’il réside, dans une maison-atelier assez grande pour entreposer sa collection d’instruments de musique traditionnelle (instruments à vent, cithares asiatiques), l’une des plus vastes du monde.
Il est aussi compositeur, mais c’est une autre histoire qu’il n’a pas l’intention de raconter aujourd’hui. En 2010, le magazine Time l’a rangé dans les 100 personnalités les plus influentes du monde. Le New Yorker lui a consacré un long portrait : Jaron Lanier « le visionnaire ». Il est régulièrement invité à Davos (« Je me suis trouvé dans l’ascenseur entre Newt Gingrich et Hamid Karzai »). Interview (en partie publiée dans Le Monde du 22 octobre) Q: En quoi l’internet détruit-il la classe moyenne ? Valérie Peugeot, l’avenir en communs - visions. Bien plus qu’une idée : une vie en communs Communs ? Le mot sonne comme une abstraction. Une réponse un peu floue à la recherche éperdue d’une voie rejetant, et la litanie modernisatrice de l’ultra libéralisme, et l’illusion d’un remix de l’hymne des nationalisations.
D’un chemin s’opposant, et à la marchandisation de tout et son contraire, et à la mise sous tutelle administrative de notre quotidien. Au mieux, sur un versant plus positif du terme, le quidam pense à l’idée de «mise en commun», donc à cette notion de «partage» qu’ont galvaudées les plateformes de l’économie dite collaborative. Il suffit pourtant de visiter a posteriori le site du festival Le Temps des communs d’octobre dernier dans sept pays francophones, dont des dizaines de villes françaises, pour constater à quel point les communs vivent désormais de mille feux, digitaux ou non, partout dans le monde, et en particulier dans ce qu’on appelle en France les «territoires». De la vitalité des communs du numérique. Intelligence artificielle & Big Data : la France a peur ? - Sciences. Un sondage de l'institut Ipsos révèle que les Français ont une opinion nuancée sur le Big Data et l'intelligence artificielle : les sondés saisissent aussi bien les enjeux que les dangers de ces technologies.
L’Observatoire B2V des mémoires et l’Ifop viennent de publier de concert les résultats d’un sondage ayant pour thème le Big Data, l’intelligence artificielle et le rapport entre les deux domaines. Sans plus attendre, voici les principaux résultats : 69 % des sondés estiment que l’intelligence artificielle va s’améliorer avec l’utilisation massive des données68 % pensent que le Big Data sera utilisée à très long terme par les pouvoirs publics et les entreprises67 % estiment que le Big Data présente des avantages à court terme pour la santé et le bien-être65 % enfin estiment que l’intelligence artificielle définie comme « autonomie croissante des machines » par l’institut est inquiétante.
Lire Quand le CAPTCHA de Facebook montre un drôle de "papillon" Tech companies are trying to hasten the spread of the digital revolution, but a new study suggests it could do more harm than good. Project Loon gets set for launch. A brave new digital world is rapidly emerging as Internet access, smartphones, and other technologies spread quickly through less wealthy nations. But could this sometimes be doing more harm than good?
A fascinating new report from the World Bank examines the impact that these digital technologies are having around the world. It’s a sobering reminder that the spread of technology often isn’t the panacea that many hope it will be. The study did find positive aspects, which they call “digital dividends,” such as new economic growth and increased access to education. As the New York Times writes, this contradicts some of the assumptions behind Silicon Valley efforts to spread Internet access to poorer nations, such as Google’s Internet-by-balloon effort, Project Loon, and Facebook’s subsidized Internet service, Internet.org. (Source: World Bank, The New York Times) Lecture – Vers un cauchemar algorithmique ? Un superordinateur a passé le test de Turing.
L’intelligence artificielle est un rêve commun à de nombreuses personnes à travers le monde, et ce depuis plusieurs décennies maintenant. Longtemps considérée comme inaccessible par certains, des avancées dans le domaine de l’intelligence artificielle sont pourtant faites régulièrement, comme on avait déjà pu le voir récemment avec l’ordinateur qui nous apprend à jouer à Pac-Man. Mais comment juger d’une intelligence artificielle ? Comment savoir si elle est réellement convaincante ? En lui faisant passer un test, tout simplement, et le plus connu reste le test de Turing, un test qui consiste à faire dialoguer l’ordinateur avec plusieurs personnes.
Le principe est simple : ces personnes ne savent pas qu’elles parlent à un ordinateur et, si elles sont convaincues d’avoir parlé à un être humain, l’ordinateur passe le test. Jusque-là, aucun ordinateur n’était parvenu à passer le test de Turing. Via | Image : Alejandro Zorrilal Cruz. Favorisons la libre diffusion de la culture et des savoirs.
De l’utopie numérique au choc social, par Evgeny Morozov (Le Monde diplomatique, août 2014) Dans la « salle de bains connectée », la brosse à dents interactive lancée cette année par la société Oral-B (filiale du groupe Procter & Gamble) tient assurément la vedette : elle interagit — sans fil — avec notre téléphone portable tandis que, sur l’écran, une application traque seconde par seconde la progression du brossage et indique les recoins de notre cavité buccale qui mériteraient davantage d’attention. Avons-nous brossé avec suffisamment de vigueur, passé le fil dentaire, gratté la langue, rincé le tout ? Mais il y a mieux. Comme l’affiche fièrement le site qui lui est consacré (1), cette brosse à dents connectée « convertit les activités de brossage en un ensemble de données que vous pouvez afficher sous forme de graphiques ou partager avec des professionnels du secteur ».
Ce qu’il adviendra par la suite de ces données fait encore débat : en conserverons-nous l’usage exclusif ? Les enjeux sont clairs. Retour au XIXe siècle Une critique réduite à la lamentation. Grandeur et misère de la french tech. La conception des premiers micro-ordinateurs et logiciels, au tournant des années 70 et 80, fut principalement menée aux Etats-Unis par IBM, Hewlett-Packard, Apple ou Microsoft. Si la France tenta d’impulser des programmes tel le Plan Calcul, elle rata dans les faits le premier moment de l’histoire de l’informatique industrielle. Elle rata encore au cours des années 90 la deuxième étape, celle de l’émergence d’Internet, de la création de start-up exploitant le commerce en ligne tel Amazon, ou s’engageant dans le marché de la recherche, vite monopolisé par Google.
Elle rata enfin la troisième séquence, qui à l’aube du XXIe siècle fut nommée Web 2.0, entérinant la récente capacité des individus à participer à la création de contenus ou à s’exprimer sur les réseaux sociaux naissants, dont Facebook et Twitter représentèrent les figures inaugurales aussitôt dominantes. Dans les faits, c’est la dignité humaine qui est frappée en son cœur. Tous artisans? Les promesses de la troisième révolution industrielle | Modes de vivre. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle naît en Angleterre le mouvement "Arts and Crafts", littéralement "Arts et Artisanat". Tandis que la révolution industrielle bouleverse le système productif et fait entrer les Britanniques dans l'ère de la production industrielle des objets, les tenants de ce mouvement, les "artistes-artisans", clament que le bonheur et l'avenir sont dans l'artisanat.
Bonheur de l'artisan, car faire de ses mains un objet unique procure une satisfaction à nulle autre pareille. Bonheur du consommateur, car les premiers objets produits en série au début du XXe – le mobilier en particulier – sont de piètre qualité et n'ont aucune valeur distinctive. Mais on connaît la suite de l'histoire. Si le design n'a cessé de se développer au service d'une production industrielle de plus en plus standardisée, l'artisanat lui, a peu à peu reculé, pour n'occuper qu'une place marginale dans la façon dont nous nous meublons, nous habillons, nous équipons. Dans un fablab, à Bruxelles. Laurence Allard, le nouveau monde connecté - visions. Le mobile : une révolution de «celles d’en bas» On a tendance à considérer la plupart de nos outils de communication comme de simples appareils de transmission, ou au mieux de transferts d’information d’une personne à une autre à l’instar du téléphone.
Or la radio par exemple, lorsqu’elle a été inventé et expérimentée par Marconi à la fin du XIXe siècle, était tout autant un appareil de réception que d’émission de voix ou de musiques, comme le gramophone des origines servait tout autant à enregistrer qu’à écouter des sons ! C’est cette réversibilité, cette relation symétrique que le téléphone mobile a retrouvé telle une évidence depuis une vingtaine d’années. Et c’est là, selon la sociologue de l’innovation Laurence Allard, que se situe la clé non seulement de cette technologie du mobile mais de notre monde tout connecté qui se crée sous nos yeux.
Le mobile, explique-t-elle en détail dans notre long entretien, est selon les termes de Michel Foucault une «technologie du soi». Digital Labor : comment répondre à l’exploitation croissante du moindre de nos comportements. Pour le sociologue Antonio Casilli (@AntonioCasilli, blog), le travail numérique que nous accomplissons en ligne prête à confusion, explique-t-il en conclusion de cette 6e édition de Lift France. Pour donner de la matière à cette confusion, il montre une image de Google Hands, le livre réalisé par le designer américain Benjamin Shaykin, une compilation d’images provenant des livres numérisés par Google qui montrent les mains des opérateurs chargés de scanner les livres qui composent l’incroyable bibliothèque de Google.
Une manière de montrer les petites mains, les hommes à l’oeuvre derrière l’immense entreprise de numérisation des connaissances humaines. Mais il n’y a pas que des opérateurs qui travaillent pour Google. Nous travaillons tous pour lui, explique-t-il en évoquant ReCaptcha, ce service gratuit qui permet de distinguer un homme d’un robot logiciel pour valider une authentification ou un commentaire.
Doit-on, peut-on, pour autant parler d’exploitation ? Hubert Guillaud. Les algorithmes auront-ils la peau des journalistes ? Le premier algorithme capable d'écrire un article de presse a permis au Los Angeles Times d'informer le premier les Californiens, à peine trois minutes après un tremblement de terre. Ce tour de force annonce-t-il le début de la fin des journalistes ?
Lundi 17 mars dernier, alors qu’un nouveau tremblement de terre secouait la Californie, le monde entier en était informé quasi instantanément par une brève surprenante, signée du nom de Ken Schwencke. En publiant l’information seulement trois minutes après les premières secousses, le journaliste et développeur pour le Los Angeles Times plaçait le quotidien en tête de la chaîne de diffusion de l’information.
Un tour de force déjà réalisé par Schwencke lors du précédent séisme qui avait frappé la zone, le 1er février. Seulement voilà, comme indiqué cette fois dans sa conclusion, la brève a été en réalité écrite par un algorithme, mis en place par le data-journaliste.