Minés par le terrain, les reporters de guerre ont le blues. Les reporters de guerre risquent leur vie, dans des conditions qui ne cessent de se durcir.
Pourtant, rares sont ceux prêts à jeter l'éponge. A Bayeux, plongée dans cette communauté de passionnés. « Attention ! » Il est 2 heures du matin. Grands Reporters. Qu'est ce qu'un reporter de guerre ? - Destination Reportage. Bienvenue sur Destination Reportage !
Pour faire partie de mes contacts privilégiés cliquez ici 1980, l’Amérique centrale est en pleine ébullition et un événement tragique va bouleverser le Salvador. Lors des obsèques de Monseigneur Romero, l’archevêque de San Salvador, assassiné le 24 mars, une fusillade éclate sur le parvis de la cathédrale. En quelques minutes, 38 personnes sont tuées et plus de 400 sont blessées. Sous les balles, le héros du film d’Oliver Stone « Salvador », arme son appareil photo et déclenche à tour de bras. Or même si « nom du personnage » est un personnage fictif, le réalisateur n’a pas eu besoin de chercher l’inspiration bien loin, puisque ce jour là, un photojournaliste français était présent, debout au milieu de victimes et photographiant au grand angle la tuerie en direct.
Rapporteur de guerre L’une des branches du photojournalisme les plus connues est celle du reportage de guerre. L’une des photos de Patrick Chauvel prise pendant la guerre du Vietnam. Les risques du journalisme dans les conflits armés. 1La recrudescence des atteintes à la sécurité des journalistes lors du récent conflit irakien a mené à la résurgence du questionnement sur les conditions d’exercice de la profession de journaliste en situation de conflit armé.
En un laps de temps relativement court, la guerre en Irak est devenue le conflit le plus meurtrier pour les journalistes irakiens et occidentaux. La détérioration des conditions de travail dans les zones de conflit force les journalistes, les chefs de rédaction et les organisations professionnelles à débattre sur la nécessité de la présence journalistique dans les conflits, sur la dangerosité que cette présence implique et sur les moyens d’atténuer le fardeau grandissant des risques. 2À l’instar des militaires qui mènent la guerre, les journalistes qui la rapportent le font au péril de leur sécurité et de leur vie. Guérilla et prise d'otages : comment l'armée forme les reporters de guerre- 2 mars 2014. "Je vous ai dit go.
Puis j’ai dû le répéter, deux fois. Pas bon. Quand un militaire vous dit go, il faut percuter immédiatement. " La voix de l’instructeur domine le souffle du vent qui balaye Fort Béar. Devant lui : trois journalistes haletant, en stage au Centre national d’entraînement commando (Cnec) de Collioure, dans les Pyrénées-Orientales.
Sans détour ni fermeté excessive, l’instructeur – un membre des forces spéciales – revient sur les erreurs commises par les novices. Objectif de l’exercice : initier les journalistes au reportage de guerre en condition d’embed, c’est-à-dire à évoluer sous la direction d’un groupe de soldats qu’il ne faut pas lâcher d’une semelle. Nuits de trois heures et sardines crues "Tu as réussi à faire la traction, toi ? " On fait l’équilibriste au dessus d’une poutre suspendue, on escalade une cage d'ascenseur, on se réfugie derrière un véhicule blindé en mouvement... Journaliste de guerre: une passion sur terrain miné.
Selon les chiffres de Reporters Sans Frontières, 71 journalistes ont été tués en 2013 dont 39% en zone de conflit.
James Foley est la 44e victime sur la liste de 2014. Son exécution rappelle celle de son confrère américain du Wall Street Journal, Daniel Pearl, dont l'assassinat à Karachi en 2002 avait été filmé par ses ravisseurs et diffusé sur Internet. Des victimes politiques Christophe Deloire, le directeur général de RSF, dresse un sombre constat: les journalistes sont "de plus en plus visés par les belligérants", alors qu'"il y a une dizaine d'années, les journalistes étaient protégés par leurs brassards de presse". Une affirmation que n'approuve pas Nahida Nakad, ex-grand reporter de guerre pour TF1. A la différence de Daniel Pearl, James Foley était "freelance", un journaliste qui travaillait pour plusieurs médias, à la commande.
Une nécessaire "structure solide" Le danger écarté par la passion du métier. Soigner les plaies à l'âme des reporters de guerre. Temps de lecture: 10 min «Une demi-douzaine de mes copains sont morts sur le terrain, trois copains se sont pendus et un ou deux ont perdu la raison».
Jean-Paul Mari connaît les séquelles, physiques et psychologiques, que la guerre peut laisser. Le grand reporter du Nouvel Observateur a réalisé 500 reportages en 30 ans dans les zones les plus minées du globe. Rwanda, Bosnie, Irak, Afghanistan, entre autres. Malgré lui, ce témoin de l’histoire a emporté les visions d’horreur dans ses bagages de retour. Ce sont les images de corps putréfiés, brûlés, violés, leur odeur, les confrères qui meurent sous ses yeux et le bruit incessant des explosions. Que l’arme soit pointée entre leurs deux yeux, comme l’a raconté le journaliste d'Europe 1 Didier François lundi, ou qu’elle explose la cervelle d’un autre, les reporters font l’expérience de la mort et du néant au plus profond d’eux-mêmes. Une balle à retardement Caroline Bourgeret a mis trois mois avant de craquer. Chacun a sa parade.