À Sainte-Soline, l'outarde, une espèce protégée, pourrait-elle mettre fin au projet controversé des mégabassines ? Le Conseil national de protection de la nature a estimé que les travaux de mégabassines dans les Deux-Sèvres étaient contraires à la protection de l'outarde canepetière. Cette espèce protégée est en voie d'extinction : sa population a chuté de 95 % en près de 25 ans. C’est une petite victoire pour les manifestants de Sainte-Soline. Le Conseil national de protection de la nature (CNPN) a estimé, dans un avis rendu public le 4 décembre, que les travaux de mégabassines en cours dans les Deux-Sèvres sont contraires à la réglementation des espèces protégées.
Le CNPN estime que ce chantier est susceptible d’avoir des conséquences importantes sur les outardes canepetière qui habitent les lieux. L’institution s’était autosaisie au printemps, estimant qu’elle aurait dû être consultée avant que les travaux débutent. Cet oiseau des plaines agricoles est devenu le symbole du mouvement de contestation anti-bassines, qui agite la commune de Sainte-Soline depuis des mois. Mégabassines en France : Comprendre ces projets de retenues d’eau en trois questions. Avec les manifestations à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) contre les bassines, la visibilité de ces projets de création de gigantesques réserves d’eau à partir du pompage dans les nappes phréatiques a pris une ampleur nationale.
Partant du constat d’années de plus en plus marquées par les sécheresses, ces réserves d’eau sont présentées comme indispensables par les autorités pour irriguer les cultures et s’adapter au réchauffement climatique. Les opposants à ces méga bassines (la Confédération paysanne, les associations environnementales et des scientifiques) alertent sur la mise en péril de millions de mètres cubes de cette ressource pour le profit des grandes exploitations intensives, qui seront les seules raccordées aux bassines. En quoi consistent les projets de méga bassines en France ? Au moins une centaine de projets de bassines existent dans l’Hexagone, dont 60 dans le seul Poitou-Charentes. Que reprochent les opposants aux projets de réserves d’eau ?
Que proposent-ils de leur côté ? Raréfaction de l'eau : "Nous n’avons toujours pas compris l’ampleur du défi qui nous attend", alerte l'hydrologue Charlène Descollonges. Quel est l’état actuel de notre ressource en eau ? Charlène Descollonges : L’hiver 2023 n’a pas permis la recharge effective des nappes, et il succédait à un été 2022 marqué par une sécheresse remarquable. Donc nous faisons face aujourd’hui à une succession de sécheresses qui affecte particulièrement les nappes.
Et à ce niveau-là, nous sommes dans une situation très critique. D’autant plus que nous les sollicitons beaucoup pour nos usages, mais aussi pour l'agro-industrie et pour le secteur industriel. La situation est-elle identique sur tout le territoire ? C. Face au risque accru de pénurie d’eau, allons-nous devoir choisir entre boire et produire ? C. Cette situation risque donc d’entraîner des conflits d’usage alors que nous avons longtemps cru que cette ressource était infinie ?
C. Usines de dessalement de l'eau de mer, mégabassines, retenues collinaires... plusieurs propositions sont sur la table. C. Dans votre livre, vous appelez à plus de sobriété. C. Gestion de l’eau : l'implacable état des lieux de la Cour des comptes alors que le pays est à sec. Il va falloir fermer le robinet. Le nouveau rapport de la Cour des comptes, publié lundi 17 juillet sur "La gestion quantitative de l’eau en période de changement climatique" donne le ton : nos ressources en eau s’amenuisent et "la situation ira en s’aggravant dans les décennies qui viennent".
Le message a le mérite d'être clair. La quantité en eau renouvelable disponible a baissé de 14% entre les périodes 1990-2001 et 2002-2018, passant de 229 à 197 milliards de mètres cube (m3). Et la situation risque de s’aggraver avec une baisse de 30 à 40% à l’horizon 2050. La France va donc devoir apprendre à réduire sa consommation d’eau et à raisonner son usage. Pour la Cour des comptes, c’est "l’unique solution". Elle est "la condition du retour à l’équilibre dans les zones en tension et de la restauration du bon état des masses d’eau".
Le nucléaire représente la moitié des prélèvements d'eau Chaque année, 32 milliards de m3 d’eau sont prélevés pour satisfaire les différents usages. "Nous sommes la tourbière qui se défend". Un collectif de naturalistes bouche les drains agricoles qui assèchent les tourbières. Une cinquantaine de scientifiques militants sont intervenus dans la tourbière du Bourdet, dans les Deux-Sèvres, afin d'obstruer les drains qui assèchent ce milieu humide pour les besoins de l'agriculture.
Une action qui s'inscrit dans une démarche plus vaste de préservation du vivant. Scientifiques dotés de solides connaissances des milieux naturels, habitués à réaliser des inventaires d'espèces vivantes, faune et flore, les naturalistes ne cessent de constater les dégâts des activités humaines sur la nature. Ceux-là ont décidé de ne pas se résigner. Encore étudiants ou déjà en activité, ils ont fondé en ce début d'année le collectif Naturalistes Des Terres, déterminé à agir.
"On voit bien tous les projets d'aménagement du territoire menés au détriment des espèces, et on ne veut pas se contenter d'être les témoins du catastrophique déclin de la biodiversité" explique Gabriel (le prénom a été modifié), membre du collectif. La tourbière du Bourdet, un symbole VIDEO. On marche sur la tête. Nous Sommes les Soulèvements de la Terre | 45 personnalités répondent à l'Appel. Complément d'enquête - Manifs : la guerre est déclarée ?
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Vous pouvez aussi consulter notre politique de gestion des traceurs pour plus d’informations. (28) Sainte-Soline : comment le militant antibassine Serge D. a été gravement blessé. (27) Sainte-Soline : enquête sur la grave blessure de Serge D., manifestant anti-bassine. (27) Sainte-Soline : « j'ai hâte que Gerald Darmanin rende des comptes » Mégabassines : "Comment est-ce qu’on peut avancer avec autant de détermination sur des projets qui proposent autant de résistance ?" Benoit Biteau, député européen écologiste.
Les évènements du 25 et 26 mars 2023 à Sainte-Soline ont été marqués par les graves affrontements entre forces de l'ordre et manifestants. En colère envers l'État sur la gestion du dossier, le député européen écologiste Benoît Biteau, estime que les anti-bassines ont "gagné la bagarre de l’opinion". Il interroge d'autant plus l'entêtement des pouvoirs publics et soulève les incohérences du projet dans une gestion de l'eau durable et équitable. Après le week-end de mobilisation du 25 et 26 mars 2023 à Sainte-Soline, la contestation contre les "mégabassines" à pris un tournant. Si environ 10 000 personnes étaient attendues à la manifestation, interdite par la préfecture, c'est près de 30 000 personnes qui étaient sur les lieux selon les organisateurs. Un rassemblement qui a tourné au cauchemar après l'affrontement avec les forces de l'ordre qui a fait plusieurs blessés, dont certains gravement.
Benoît Biteau : Ce que j’ai vu ce week-end, m’a vraiment bouleversé. Et aussi, à écouter... (25) MANQUE D'EAU : COMMENT ÉVITER LA CATASTROPHE ? (24) #92 - SAINTE-SOLINE : TÉMOIGNAGE D'UN DÉPUTÉ EN COLÈRE. (23) "Dans quel pays, après avoir mis deux manifestants dans le coma, on ne s’interroge pas ?" (23) SAINTE-SOLINE : LE RÉCIT DE NOTRE REPORTER FACE AUX MENSONGES DU GVT. Ce qui s'est vraiment passé à Sainte-Soline malgré les mensonges de la préfecture et du ministre de l'Intérieur. (23) SOULÈVEMENTS DE LA TERRE : UNE MENACE DE DISSOLUTION TRÈS INQUIÉTANTE.
VRAI OU FAKE. Le Giec recommande-t-il les "méga-bassines", comme celle de Sainte-Soline ? Le groupe international d'experts sur le climat n'est pas mandaté pour émettre des recommandations. Il se contente d'évaluer les solutions possibles pour lutter contre le réchauffement climatique, rappellent ses membres. Pour les "méga-bassines", son constat semble mitigé. Les "méga-bassines" ont-elles été préconisées par le Giec, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, pour pallier les effets délétères du réchauffement climatique ?
Alors que plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, samedi 25 et dimanche 26 mars, pour protester contre la construction d'une de ces réserves d'eau artificielles, le débat a également fait rage sur les réseaux sociaux. "C'est FAUX, FAUX et FAUX. Le Giec ne recommande RIEN", s'emporte le blogueur Bon pote sur la même plateforme, ajoutant : "Ras le bol de voir toujours les mêmes comptes Twitter faire de la désinformation. " Ce qu'il s'est passé à Sainte-Soline. Le rassemblement contre les méga-bassines de Sainte-Soline devait être une fête. Les défenseurs de l’eau, venus par dizaines de milliers, devaient se rejoindre pour marcher jusqu’au cratère absurde, symbole de l’accaparement par quelques-uns d’un « bien commun ».
Il y avait bien eu les menaces de la préfecture, l’interdiction de s’y rassembler et le déploiement de 3200 forces de l’ordre. Comme la fois précédente, le 29 et 30 octobre dernier, on comptait sur l’audace, la ruse et l’inventivité du mouvement pour contrecarrer le siège ridicule et policier d’un trou. Trois cortèges et leurs totems se sont élancés, les anguilles turquoise, les loutres jaunes, les outardes roses. S’il s’agissait d’un jeu grandeur nature, chacun savait qu’il faudrait déjouer le dispositif policier, par endroit le percer. Tout le monde pensait la victoire acquise, comment empêcher 30 000 personnes déterminées à rejoindre un objectif, à pénétrer le cratère vide mais plein de sens ? Vive la révolution. (18) MEGABASSINES : LA GUERRE DE L'EAU EST DÉCLARÉE. (18) La Bataille des Méga-Bassines : Qui veut la Guerre de l'Eau ? Les retenues d'eau ne peuvent être que des solutions provisoires.
Une mobilisation importante s'annonce ce week-end dans les Deux-Sèvres pour obtenir un moratoire sur la construction des bassines. Les retenues d'eau et leurs conséquences sur les milieux ont fait l'objet de travaux scientifiques. Zoom sur les résultats. « Nous ne lâcherons rien et continuerons à exiger collectivement un moratoire sur tous les projets de mégabassines », ont assuré le collectif Bassines non merci, la Confédération paysanne et les Soulèvements de la Terre.
Les trois associations ont appelé à une mobilisation internationale du 24 au 26 mars en Poitou et aurait reçu l'appui de 200 organisations politiques, syndicales et écologistes. Ces petits plans d'eau pris individuellement n'ont pas forcément d'impacts majeurs pour le milieu, c'est leur multiplication qui pose un problème Le choix de l'utilisation de réserves d'eau d'ampleur pour faire face aux effets du changement climatique suscite le débat. 569 grands ouvrages et 600 000 à 700 000 petits plans d'eau.
VIDÉO. La Fédération des pêcheurs de Charente-Maritime dénonce une forme de privatisation de l'eau. Cela fait plus de 32 jours sans une goutte de pluie (ou presque). En Poitou-Charentes, comme partout ailleurs en France, le manque d'eau est criant. C'est justement le moment choisi par les pêcheurs de Charente-Maritime pour marquer leur opposition aux retenues d'eau pour l'agriculture. La Fédération des pêcheurs de Charente-Maritime dénonce une forme de privatisation de l'eau. Un soutien de plus dans le camp des "anti-bassines" au moment de cette sécheresse hivernale exceptionnelle. Lors de notre reportage, nous avons rencontré Michel Fenioux, voisin du Lambon, une rivière des Deux-Sèvres, qui à ce jour, est quasiment à sec.
Les premières années, il y avait de l'eau toute l'année. Un assec, digne d'un été caniculaire, mais cette fois, en plein hiver. Avant de faire des réserves, il y a des solutions qui sont fondées sur la nature, qui pourraient être préférables, à ces réserves. C'est incompréhensible. Charente-Maritime : l'usage de cinq retenues de substitution reste illégal. Les cinq retenues de substitution, dans les communes de La Laigne, de Cramchaban et de La Grève-sur-le-Mignon, (Charente-Maritime), ne peuvent pas être exploitées. Le Conseil d'État vient de rejeter le pourvoi en cassation de l'association syndicale autorisée (Asa) des Roches.
Aucun des arguments avancés « n'est de nature à permettre l'admission du pourvoi », indique le Conseil d'État. L'association d'irrigants contestait la décision de la Cour administrative d'appel de Bordeaux qui déjà, en mai dernier, confirmait l'annulation de leur autorisation. Les désaccords autour de ces ouvrages remontent à 2009. Ce dossier pourrait désormais prendre une orientation pénale. « Nature Environnement 17 prépare une plainte pour utilisation illicite des réserves, indique Marie Bomare.
Actu-Environnement n'est pour l'instant pas arrivé à joindre l'Asa des Roches. « Non aux bassines » : en Île-de-France, la guerre de l’eau commence. Banthelu (Val-d’Oise), reportage Le message des habitants est clair : « L’eau est un bien commun, non aux bassines dans le Vexin ! » Il en a pourtant failli de peu pour cette commune de 150 habitants. Après un été particulièrement sec, les riverains ont découvert avec stupéfaction l’implantation d’une mégabassine de 125 mètres de long et de 50 mètres de large. Ce grand réservoir d’eau contesté est prévu pour l’irrigation des 350 hectares de cultures de céréales d’un agriculteur. Samedi 28 janvier, ils étaient plus d’une centaine à manifester à Banthelu pour s’opposer à cette mégabassine — la toute première en Île-de-France.
Les travaux ont été arrêtés. Pour les associations, il est clair que puiser dans les nappes phréatiques n’est pas la solution : « L’Île-de-France était jusqu’à présent préservée du manque d’eau, mais les restrictions d’usage de cet été nous ont prouvé le contraire », rappelle le juriste Maxime Colin. . « C’est une tentative de faire main basse sur l’eau » S’abonner. (1) Conférence sur l'Eau, le Droit environnement, et l'Agriculture - 05/01/23 Patronage Laïque à Niort. Les militants anti-bassines ne semblent pas impressionnés par la directive du ministre de la Justice. Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti a publié une circulaire demandant aux procureurs une réponse pénale systématique à l'égard des manifestants anti-bassines.
Les principaux concernés ne se montrent pas impressionnés. C'est une circulaire publiée par le ministère de la Justice et intitulée "Circulaire relative au traitement judiciaire des infractions commises dans le cadre de contestations de projets d'aménagement du territoire" et par laquelle le ministre, Éric Dupond-Moretti rappelle aux procureurs que "les troubles graves à l’ordre public et les atteintes aux forces de sécurité intérieure commises en marge de ces contestations requièrent une réponse pénale systématique et rapide".
Si la circulaire ne mentionne pas les manifestants anti-bassines c'est bien d'eux dont il est question. Et surtout depuis la manifestation de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le 29 octobre dernier. On se moque de nous, on nous humilie, on nous provoque. Mégabassines : les ingrédients d’une lutte efficace. La mobilisation contre les mégabassines des Deux-Sèvres les 29 et 30 octobre a été, à plus d’un titre, déterminante : par sa radicalité, son ampleur et évidemment son succès. Le chantier de Sainte-Soline a été bloqué et suspendu. Une nouvelle manifestation est prévue le 28 novembre [1]. En cinq ans à peine, cette lutte est sortie de terre. Et si la victoire n’est toujours pas acquise, le chemin tracé est déjà considérable et d’autant plus remarquable que le mouvement écologiste traverse en ce moment une période difficile. Comme s’il était désorienté ou plongé dans une profonde déprime. Face à l’obstination du pouvoir et à l’approfondissement du désastre, les activistes du climat peinent, aujourd’hui, à trouver des prises.
Lire aussi : Le grand retour du sabotage Reporterre retrace les six éléments clés qui ont permis à cette lutte de s’épanouir. 1 — Partir d’une « révolte sensible » C’est l’un des premiers enseignements que l’on pourrait dresser. 2 — S’appuyer sur la science S’abonner. (1418) SAINTE-SOLINE : RETOUR SUR UNE SÉQUENCE "ÉCOTERRORISTE" Les manifestants contre les mégabassines ont subi une violence intense. (1413) □ DANS L'ENFER DES MEGA BASSINES □ Quand les méga bassines entretiennent l'élevage intensif. C ce soir - Climat : l’écologie doit-elle être radicale ? en streaming - Replay France 5. Sécheresse en Limousin : comment préserver nos ressources en eau ? [REVOIR DIMANCHE EN POLITIQUE]
(1241) BNM TV N°46 : Réponse de BNM au Minstre de l'agriculture M.Fesneau. Mégabassines : « Les pouvoirs publics démultiplient les effets des sécheresses » Deux-Sèvres : qui espionne le collectif Bassines, non merci ? Plutôt que le gaspillage des mégabassines, ces agriculteurs économisent l’eau. Bassines du Clain: ils sont contre. « Les “mégabassines” sont le symbole d’un modèle néfaste aux paysans et à nos territoires : l’agriculture productiviste » Charente-Maritime : la FNSEA et les JA ne veulent plus de la Confédération Paysanne et de la LPO dans les instances agricoles. La prise de la bassine. Marais poitevin : La guerre de l'eau est déclarée ! En Charente-Maritime, des mégabassines construites illégalement. Contre l’agro-industrie, écolos et paysans endommagent une mégabassine. Guerre de l’eau : « La violence et l’illégalité se situent du côté de l’agro-industrie »
Les projets de méga-bassines, accusées d’assécher les rivières, alimentent la guerre de l’eau dans les campagnes - Basta! Au fil de l'eau. Les réserves d'eau sont-elles une bonne solution pour affronter les périodes de sécheresse ? « Les retenues d’eau aggravent la sécheresse, et la vulnérabilité de l’agriculture » Le scandale des bassines en Vienne - Vienne Nature. VIDEO. Guerre de l'eau : le collectif qui dit "Bassines non merci" au projet de retenues artificielles dans le Marais poitevin.