PetitionH.abonnement.journaux. Les 1 001 naissances de l’Humanité. Dès le premier jour, Jaurès avait prévenu : « Faire vivre un grand journal sans qu’il soit à la merci d’autres groupes d’affaires est un problème difficile mais non pas insoluble. » Depuis 115 ans le journal, qui naît une première fois le 18 avril 1904, ne cesse de démontrer la pertinence des avertissements fondateurs.
À peine plus d’un an après sa première édition, l’Humanité connaît, à l’été 1905, ses premières difficultés. Tombé à 12 000 exemplaires vendus, l’existence du journal est déjà en question. La banque Rothschild fait même une proposition d’achat, rejetée par Jaurès. La direction est cependant contrainte à un projet de suppression de 15 postes et une réduction de moitié de l’enveloppe dédiée au paiement du personnel. Les salariés doivent consentir une réduction de salaire importante. La seconde naissance en 1906 Situation politique instable, la situation économique est très difficile. Neutre, l’information ? Après la restriction du droit de manifestation, la répression, le rabaissement du Parlement, le recours aux ordonnances pour défaire le droit du travail, les attitudes de mépris envers nos concitoyens, la presse et l’information semblent être dans le viseur du président de la République.
Quelques heures avant la scandaleuse tentative de perquisition des locaux de Mediapart, après ordres du parquet, sous pression de l’exécutif, le Président de la République a tenu des propos « privés » sur les médias, devant une poignée de journalistes. Propos aussi sibyllins qu’inquiétants, par lesquels le président traite avec une rare désinvolture les enjeux liés à l’information. « Le bien public, c’est l’information.
Et peut-être que c’est ce que l’État doit financer » dit-il. « Le bien public, ce n’est pas le caméraman de France 3. Mobilisation pour l'Humanité. L’élan de la soirée du 22 février. Le succès de la soirée de mobilisation du 22 février nous contraint de déplacer le lieu : elle se tiendra à Montreuil.
Un impressionnant courant de solidarité se développe autour de l’Humanité. En quelques semaines, 870 000 euros de dons et de souscription ont été collectés. Ils s’ajoutent au 1,2 million rassemblé entre la mi-novembre et la fin décembre 2018. Les lectrices et les lecteurs y participent activement. Macron dépouille discrètement les gens sous-tutelle. Lundi 28 janvier, nous avons appris avec inquiétude l’étendue des difficultés financières auxquelles était confronté le journal l’Humanité. [1] Rien d’étonnant, après tout, la presse papier dans son ensemble traverse de violentes secousses depuis le décollage internet.
Mais cette fois-ci, c’est grave : le journal de Jaurès pourrait disparaître. L’Humanité est en « cessation de paiement », placée sous la « protection » du tribunal de commerce de Bobigny, qui doit rendre son verdict ce jeudi 7 février. [2] L’alerte ! Nous vous devons la vérité.
L’Humanité est en danger ! Malgré nos alertes répétées auprès des institutions garantes du pluralisme de la presse, malgré nos demandes réitérées d’une répartition plus équitable des dépenses publicitaires des grandes entreprises et des institutions publiques, malgré nos efforts constants pour assainir nos finances, l’Humanité ne tient que grâce à votre soutien. Une onde d’Humanité. A-t-on déjà entendu une revue de presse dans laquelle on ne citerait que l’Humanité ?
Où l’on ferait louange de son entêtement à rester indépendante des puissances financières et industrielles ? Où l’on insisterait sur la place qu’elle donne quotidiennement aux jeunes et à ceux qui se mobilisent pour bâtir des jours meilleurs ? Est-ce que ça pourrait exister, une revue de presse dans laquelle le journal de Jaurès serait vanté comme un « bouillon de culture de gauche » tourné vers le monde ? Où seraient cités ses journalistes pour leur « dent dure » envers les détracteurs du mouvement social ? Cette revue de presse a bel et bien eu lieu. Arrivée avant le levée du jour, l’équipe des Matins, présentés par Guillaume Erner, investit les locaux.
Vers 7 h 15, Patrick Le Hyaric prend le micro et défend un journal « utile pour se mouvoir et agir dans la société », mais qui doit faire face au désengagement de la puissance publique sans pouvoir compter sur l’apport financier des publicitaires. Nous poursuivons la souscription. Par Patrick Le Hyaric, Directeur de l’Humanité, Un grand merci à vous, qui, toujours aussi nombreux, participez à la souscription que nous avons dû lancer, il y a six mois.
Elle a permis de collecter 1 million 750 000 euros grâce à de généreux souscripteurs qui, pour ceux qui l’ont fait en 2014, bénéficient d’une réduction d’impôt au titre de l’année dernière. Malgré tous leurs efforts, la situation financière de l’Humanité se dégrade, sous l’effet d’une nouvelle baisse des recettes publicitaires, d’une hausse de certains coûts de production et de distribution et du règlement d’une partie de nos retards de paiement. Nous sommes contraints d’appeler à poursuivre et à élargir la souscription populaire. Notre combat pour faire vivre nos journaux, utiles à la transformation sociale et écologique, est de plus en plus difficile. Le travail militant en est une dimension indispensable pour faire connaître les contenus de nos journaux et pour réaliser autour de soi des abonnements. Une souscription pour faire face à nos besoins financiers. Votre soutien est indispensable pour l’avenir de l’Humanité. Il ne se passe plus de semaines dans notre pays, comme dans le monde entier, sans que l’on apprenne les difficultés d’un journal, sa fermeture ou sa revente.
Est à l’œuvre un cocktail explosif où se mélangent crise du débat public et crise de la lecture de la presse écrite ; difficultés d’accès à celle-ci à cause du recul du nombre de points de vente ; modification des modes de lecture ; prix relativement élevé des journaux, alors que le pouvoir d’achat est compressé ; recul des recettes publicitaires et des recettes de diffusion. Tout cela accélère, depuis plusieurs mois maintenant, des difficultés déjà anciennes auxquelles menace de s’ajouter, dans les prochaines semaines, une augmentation des tarifs postaux au mépris d’un accord signé entre l’État, La Poste et les éditeurs de journaux. Dès lors, la situation économique des entreprises de presse se précarisera davantage.
Quel est le but de cette campagne contre l’Humanité ? Une cohorte déchaînée de la bien pensance radiophonique, en appui de quelques groupuscules de droite, s’attaque violemment depuis quelques jours au Parlement et à l’Humanité.
Pourquoi ? L’Humanité aurait reçu un cadeau de l’Etat qui lui effacerait ses dettes. Rien que ça ! Sans même vérifier de quoi il s’agit exactement, sans même prendre la précaution de nous passer un coup de fil confraternel, une équipée, qui va de Mrs Apathie, Brunet, Morandini et consors, multiplie les chroniques, émissions spéciales, sous-entendus et autre insinuations pour calomnier l’Humanité, souhaiter sa mort tout en accusant l’Assemblée nationale de complicité coupable. Mme Le Pen leur est venue subrepticement en renfort il ya quelques jours. S’il s’agissait de critiquer un vote des députés ou un choix gouvernemental, rien de plus naturel en démocratie. Nos voeux. En 2014 l’Humanité se rénove pour vous Nos meilleurs vœux accompagnent chacune et chacun d’entre vous ainsi que vos proches.
Vœux de solidarité, de justice et de paix, pour qu’enfin advienne l’ère de l’humanité. Des vœux qui ne peuvent devenir réalité que par un puissant mouvement populaire, unitaire. Vivre mieux sur la planète n’a jamais été aussi possible. Et pourtant, cela apparaît comme inaccessible pour l’immense majorité tant ce pouvoir, comme l’a encore fait le Président de la République lors de ses vœux, ne fait que réciter et mettre en œuvre les directives européennes qui nous mènent dans le mur. Le sens profond d’une nouvelle Humanité. 110 ans après sa fondation, le 18 avril 1904, l’Humanité se renouvelle, se transforme, se réinvente. Elle le fait à ce moment particulier de notre histoire où les coups de boutoir conjugués des rapaces de la finance, d’une Europe ultralibérale, d’une mondialisation capitaliste et de gouvernements qui s’y soumettent, augmentent chaque jour les souffrances sociales, le chômage, la précarité du travail et l’insécurité de vie.
Elle le fait à un moment où les idées de droite, de plus en plus mêlées à celles de l’extrême-droite sont sans cesse banalisées et promues par le grand bazar du média-business. Etre fidèle à Jean Jaurès. « Il n’est pas si facile de récupérer l’héritage de Jean Jaurès » LE MONDE | • Mis à jour le | Propos recueillis par Raphaëlle Besse Desmoulières Cent ans après la mort de Jean Jaurès, assassiné le 31 juillet 1914, l'historien Gilles Candar, président de la Société d'études jaurésiennes et coauteur avec Vincent Duclert de Jean Jaurès (Fayard, 688 p., 27 €), revient sur l'héritage très disputé, y compris à droite, de cette figure de gauche.
A quel moment l'héritage de Jaurès a-t-il commencé à être revendiqué et par qui ? Dès le départ. Comme il meurt à la veille de la guerre, deux camps se constituent : ceux qui mettent en avant la défense nationale et ceux qui expliquent qu'il faut se défendre mais pas faire de la guerre un absolu, maintenir un langage internationaliste. 110 ans d’Humanité. Le quotidien a dû surmonter de multiples difficultés financières, des tracasseries diverses, la censure exercée contre lui, voire son interdiction dans les années noires de la Seconde Guerre mondiale où la parution est interdite par le gouvernement Daladier, fin août 1939.
Pendant la guerre d’Algérie, il est régulièrement saisi parce qu’il dénonce les exactions de l’armée française. Tout cela explique pourquoi l’Humanité est bien ancrée dans le patrimoine médiatique, culturel et politique français. Depuis sa naissance, le 18 avril 1904, le journal ne vit que grâce au soutien militant, à l’action inlassable de ses équipes et de ses lectrices et lecteurs. Rendons ici hommage à celles et ceux qui, depuis plus d’un siècle, se sont avec courage, dévouement, abnégation mobilisés pour le faire vivre, rayonner et se développer dans des contextes souvent difficiles. Manifeste pour un authentique journaliste engagé En cent dix ans, le monde a beaucoup changé. Le chantier est immense et complexe.