La politique est-elle un métier ? (3) : Castoriadis, la démocratie est-elle l’affaire de tous ? Que peut encore nous apprendre la démocratie athénienne, du temps où s'inventaient simultanément la philosophie et la démocratie ?
Pour Castoriadis, ce temps de création collective, de vitalité politique et de remise en question des institutions incarne ce qu'il appelle "autonomie", la prise en charge par une société entière de son propre destin démocratique. D'où le problème que pose la bureaucratie, l'accaparement du projet politique entre les mains d'un petit nombre, faisant obstacle à l'avènement de la démocratie, au sens où celle-ci serait véritablement l'affaire de tous.
Explications par Nicolas Poirier. Le texte du jour Mais il ne faudrait pas croire pour autant que les oligarchies dominantes, capitalistes ou politiciennes, violent partout et toujours un peuple innocent, à son corps défendant. Cornelius Castoriadis, Une société à la dérive, Seuil, 2005, « Les enjeux actuels de la démocratie » (1986), p. 157 Lecture.
Démocratie : l'origine politique d'un mot (par Francis Dupuis-Deri). Voter, c'est comme chier dans de la semoule. Voici une sélection non-exhaustive de brochures anti-électoralistes disponibles sur infokiosques.net (avec quelques extraits alléchants) : "Les droits politiques", par Piotr Kropotkine, 1882 : Le suffrage universel peut quelquefois protéger jusqu’à un certain point la bourgeoisie contre les empiétements du pouvoir central, sans qu’elle ait besoin de recourir constamment à la force pour se défendre.
Il peut servir à rétablir l’équilibre entre deux forces qui se disputent le pouvoir, sans que les rivaux en soient réduits à se donner des coups de couteau, comme on le faisait jadis. Mais il ne peut aider en rien s’il s’agit de renverser ou même délimiter le pouvoir, d’abolir la domination. Excellent instrument pour résoudre d’une manière pacifique les querelles entre gouvernants, — de quelle utilité peut-il être pour les gouvernés ? "La grève des électeurs", par Octave Mirbeau, 1888 : "Vous n’êtes que des poires ! " "Le criminel, c’est l’électeur ! " "Se sentir vivre", par E. Dijon, avril 2012. Démocratie : histoire d'un malentendu. La Haine de la démocratie (1) Jacques Rancière.
A Saillans, les 1 199 habitants ont tous été élus au premier tour ! - 8 août 2016. Que ceux qui ne croient plus à la politique aillent donc passer quelques jours dans ce petit coin au sud du Vercors.
Ce qui s’y est passé ces derniers mois pourrait bien les faire changer d’avis. Joachim Hirschler, l’un des nouveaux élus de Saillans (Drôme), rapporte avec délice la remarque d’une habitante : « C’est magnifique : c’est la première fois que je vote avec le sourire. » Le pont de Saillans - Emilie Brouze/Rue89 Dans ce village de la Drôme, les municipales ont brassé une énergie formidable. Face au maire sortant, quelques habitants ont lancé l’idée d’une « liste collégiale ». Une « démocratie participative » pour laquelle ils ont renversé l’organisation pyramidale de la mairie. Merci, votre inscription a bien été prise en compte.
Hop, voilà les 1 199 habitants au sommet. Ces deux derniers mois, on ne parlait plus que de politique, au village. . « A la fin on n’en pouvait plus, il fallait vraiment faire ces élections. » À Saillans, les habitants réinventent la démocratie. Pont de l’Ascension, 5 au 8 mai 2016 : Reporterre se met au ralenti. Et relit des articles qu’on a bien aimé, et que vous aimerez peut-être aussi redécouvrir. - Saillans (Drôme), reportage L’eau vive descend droit des montagnes. Assise au bord de la Drôme, Mireille se souvient de la rude bataille face au mépris des édiles. « Le maire nous disait : “C’est moi qui ai été élu, c’est moi qui décide.” Saillans : la démocratie participative. Revaloriser la démocratie avec Jacques Rancière. Avec le philosophe Jacques Rancière, l’auteur de « Le partage du sensible », « Le spectateur émancipé » et de « la Haine de la démocratie », paru à La Fabrique, retour au fondement paradoxal de la politique.
Dans un ouvrage à paraître « En quel temps vivons-nous ? », en conversation avec Eric Hazan, le fondateur des éditions La Fabrique, il questionne l’époque, les diverses formes de domination, et une possible redéfinition des rapports sociaux. Il revient aussi sur des thèmes qui lui sont chers, comme l’opposition entre logique démocratique et logique représentative. Sur le manque de débouché des mouvements alternatifs. Ou encore sur la non-décomposition du système représentatif, « ce système qui tient le coup et trouve le moyen de s’arranger avec les anomalies et les monstres qu’il sécrète » "Les logiques représentatives génèrent un système d'alternance de partis qui se ressemblent de plus en plus. " L’abstentionnisme sacrilège - Abstention/Boycott Elections 2017. L’abstentionnisme sacrilège Lundi 27 février 2006 par Francis DUPUIS-DERI Francis Dupuis-Déri (né en 1966 à Montréal1) est un écrivain et professeur québécois.
Depuis 20061, il enseigne au département de science politique et à l'Institut de recherches et d'études féministes (IREF) de l'Université du Québec à Montréal (UQAM). « Ce n’est pas très édifiant », jugeait Bernard Derome sur les ondes de Radio-Canada en discutant du taux d’abstention aux élections fédérales. Près de 40 % des personnes inscrites sur les listes électorales n’ont pas daigné voter lors de certains scrutins. Pour accentuer la culpabilité des abstentionnistes, on leur rappelle que des gens sont morts - et ont tué - pour obtenir le droit de vote. Un argument creux. Toutes les causes politiques ont su convaincre des partisans de sacrifier leur vie, dont la lutte contre l’élargissement du droit de vote.