L'Assemblée décale l'interdiction de la production de certains pesticides à 2025. La mesure a été votée dans le cadre de l'examen en nouvelle lecture du projet de loi Pacte sur les entreprises. L'interdiction en 2022 de la production, du stockage et de la vente de produits phytopharmaceutiques destinés à des pays tiers et contenant des substances prohibées par l'UE figurait dans la loi agriculture et alimentation (Egalim), promulguée en novembre.
Mais à la faveur de Pacte, le Sénat à majorité de droite avait voté sa suppression pure et simple, en première lecture. "une échéance claire aux industriels" Après de vifs débats, l'Assemblée a voté par 27 voix contre 3 et 7 abstentions ce que le rapporteur Roland Lescure (LREM) a qualifié de "compromis", salué par la secrétaire d'État à l'Économie Agnès Pannier-Runacher. L'ex-secrétaire d'État à la Biodiversité et députée LREM Barbara Pompili, qui s'est abstenue, ainsi que les socialistes et Insoumis, ont réclamé en vain de revenir à 2022. "les lobbys des pesticides avancent" Les alternatives au glyphosate mises en œuvre par les communes. Les pesticides de synthèse interdits aux particuliers à partir du 1er janvier. Pesticides : la consommation française cartographiée. Le glyphosate empoisonne la vie des députés LRM. L’interdiction de l’herbicide n’est pas inscrite dans le projet de loi agriculture récemment adopté par le Parlement.
Retour sur une bataille qui a secoué les élus de la majorité, dont certains font l’objet de menaces de mort. LE MONDE | 18.10.2018 à 06h39 • Mis à jour le 18.10.2018 à 22h14 | Par Alexandre Lemarié Tours, le 10 septembre, vers 11 heures. Une camionnette passe devant le palais des congrès, où se déroule le séminaire des parlementaires La République en marche (LRM).
Une jeune femme ouvre la fenêtre et lance, rageuse : « Vous êtes tous vendus aux lobbys ! Honte à vous d’être avec Monsanto ! » Deux heures auparavant, au volant de sa voiture, un élu macroniste demande à un passant le chemin à emprunter pour se rendre au rassemblement du groupe majoritaire. Régulièrement pris à partie sur les marchés et submergés de messages désapprobateurs par mail, courrier ou sur les réseaux sociaux, nombre d’entre eux sont marqués par la masse des critiques. Des intoxications en série provoquent la suspension d’un pesticide méconnu, le méthamsodium. Trois incidents en Maine-et-Loire, affectant près d’une centaine de personnes, ont mis en lumière la dangerosité de ce produit phytosanitaire très répandu dans la culture maraîchère. Les yeux qui pleurent, l’impression d’avoir le visage qui gonfle et, pour certains salariés des pépinières Minier, à Brain-sur-l’Authion (Maine-et-Loire), des vomissements.
Les intoxications localisées le 9 octobre dans la petite commune rurale située à l’est d’Angers – pour lesquelles le plan blanc avait été décrété au CHU d’Angers – n’auraient sans doute pas autant d’écho si d’autres incidents, provoqués par le même produit, le méthamsodium, un pesticide puissant interdit par nombre de pays de l’Union européenne mais toléré en France, ne s’étaient succédé en quelques jours. Mardi 9 octobre, c’est la pulvérisation d’un champ par un employé d’une société maraîchère nantaise qui avait provoqué l’intoxication de 61 personnes, 17 d’entre elles nécessitant une hospitalisation.
Interdiction pour quinze jours. « Nous voulons des coquelicots » : l’appel contre les pesticides lancé dans « Charlie Hebdo » Une centaine de personnalités – scientifiques, artistes, militants, même l’Eglise catholique – réclament l’interdiction immédiate de tous les pesticides de synthèse. LE MONDE | 11.09.2018 à 03h16 • Mis à jour le 11.09.2018 à 14h28 | Par Stéphane Foucart C’est peut-être la première fois qu’un prélat de l’Eglise catholique s’associe à un texte publié par Charlie Hebdo. L’hebdomadaire satirique devait rendre public, mercredi 12 septembre, un appel demandant l’interdiction immédiate de tous les pesticides de synthèse, soutenu par diverses personnalités, dont Marc Stenger… l’évêque de Troyes.
Intitulé « Nous voulons des coquelicots » et lancé par le chroniqueur Fabrice Nicolino, rescapé de l’attentat du 7 janvier 2015, l’appel se veut non partisan et entend initier « un grand mouvement en faveur de la vie », selon M. . « Nous ne reconnaissons plus notre pays » « Il y a des gens de gauche, mais aussi des personnalités proches de la droite catholique, résume M. Une action au long cours. Le gouvernement s’attribue l’interdiction des néonicotinoïdes votée en... 2016. C’est la loi sur la biodiversité de 2016, votée sous le quinquennat Hollande, qui a permis d’interdire les néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles ». LE MONDE | 02.09.2018 à 17h03 • Mis à jour le 03.09.2018 à 11h50 | Par Maxime Vaudano Dans une semaine marquée par la démission de Nicolas Hulot et les critiques acerbes contre le manque d’ambition écologique de l’exécutif, la tentation était trop forte de ne pas profiter d’une décision majeure pour la protection de l’environnement pour se faire un peu mousser.
Emmanuel Macron et ses ministres ont donc salué en chœur l’entrée en vigueur, samedi 1er septembre, de l’interdiction des néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles » en France. Lire aussi : Qu’est-ce que les néonicotinoïdes ? « Notre engagement pour la biodiversité en action : l’interdiction des pesticides tueurs d’abeilles en vigueur aujourd’hui », s’est réjoui le président. « Il y a ceux qui parlent et ceux qui font. Amnésie Mise à jour, le 3 septembre : ajout du dernier paragraphe. Biodiversité : en France, la raréfaction d'espèces inquiète. L'Agence française de la biodiversité s'inquiète de la disparition de plus en plus d'animaux en France : oiseaux, chauves-souris, et certains poissons comme les saumons. Les pratiques agricoles, et notamment l'usage des pesticides, sont pointés du doigt.
Chute du nombre d'oiseaux, mais aussi de chauves-souris ou encore de saumons : l'Agence française pour la biodiversité (AFB) a alerté lundi sur les menaces pesant sur le vivant, accusant notamment les pesticides. Une étude choc du CNRS et du Muséum d'histoire naturelle avait révélé en mars le déclin « vertigineux » des oiseaux des campagnes (-60 % de moineaux friquet depuis 10 ans, un tiers d'alouettes des champs disparues en 15 ans...), qui en plus s'accélère ces dernières années. Les espèces d'oiseaux des milieux agricoles ont disparu à un rythme assez effarant depuis 30 ans Et les oiseaux ne sont pas les seuls menacés. Ce qu'il faut retenir Intéressé par ce que vous venez de lire ? Cela vous intéressera aussi. Mobilisation nationale des apiculteurs face à l’hécatombe des abeilles. Les apiculteurs ont manifesté dans plusieurs villes pour demander au gouvernement un plan de soutien exceptionnel aux sinistrés. Le Monde | 07.06.2018 à 10h55 • Mis à jour le 08.06.2018 à 07h07 | Par Alexandre-Reza Kokabi C’était à la sortie de l’hiver.
Loïc Leray, apiculteur professionnel à Puceul (Loire-Atlantique), était impatient de découvrir le fruit de son labeur conjoint avec les abeilles, qu’il choie depuis quatre décennies. Il se souvient de ses genoux, tremblants, et de ses poils hérissés lorsqu’il ouvrit ses premières ruches : un silence assourdissant, des colonies entières d’abeilles mortes. Il a compté, au total, 180 ruchers sans vie, contre 300 vivants à l’automne dernier. « Je me suis senti comme un paysan éleveur qui, un matin, pousse la porte de son étable et retrouve toutes ses vaches mortes, glisse le vice-président de l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF) . « Derrière les chiffres, des vies ruinées » Loïc Leray cite l’exemple de Cuba. Chlordécone : les Antilles empoisonnées pour des générations. Il a vu ses collègues tomber malades et mourir tour à tour sans comprendre. « Cancer, cancer, cancer… C’est devenu notre quotidien.
A l’époque, on ne savait pas d’où ça venait », se souvient Firmin (les prénoms ont été modifiés) en remontant l’allée d’une bananeraie de Basse-Terre, dans le sud de la Guadeloupe. L’ouvrier agricole s’immobilise sur un flanc de la colline. Voilà trente ans qu’il travaille ici, dans ces plantations verdoyantes qui s’étendent jusqu’à la mer. La menace est invisible, mais omniprésente : les sols sont contaminés pour des siècles par un pesticide ultra-toxique, le chlordécone, un perturbateur endocrinien reconnu comme neurotoxique, reprotoxique (pouvant altérer la fertilité) et classé cancérogène possible dès 1979 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Lire : Scandale sanitaire aux Antilles : qu’est-ce que le chlordécone ? Tout commence en 1972. La France finit par interdire le produit en 1990, treize ans après les Etats-Unis. Bayer-Monsanto : plus rien n’empêche l’union des deux géants de l'agriculture et de la chimie. Rejet à l’Assemblée de l’inscription dans la loi de la date de sortie du glyphosate. Les députés ont rejeté des amendements en ce sens, malgré des demandes jusqu’au sein de la majorité, l’exécutif voulant d’abord une solution pour les agriculteurs Il est 2 h 02 du matin, mardi 29 mai, et l’interdiction, dans les trois ans, du glyphosate, la substance classée cancérogène probable par l’Organisation mondiale de la santé, a été rejetée par les députés. Elle faisait l’objet de plusieurs amendements, traduisant la promesse d’Emmanuel Macron d’interdire en France cette substance, principe actif du Roundup de Monsanto, « dès que des alternatives auront été trouvées et au plus tard dans trois ans ».
Graver dans le marbre de la loi cette interdiction était le but de Matthieu Orphelin, député LREM du Maine-et-Loire et proche du ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot. Son amendement a été repoussé (20 députés pour, 63 contre). Lire aussi : Au Parlement européen, les impasses de la commission pesticides « Pas de controverse scientifique » Bruxelles autorise le mariage entre le géant des OGM Monsanto et celui de la chimie Bayer. [VIDEO] La FNSEA va présenter "250 solutions" pour réduire l'usage de produits phytosanitaires. Les 35 partenaires réunis autour de la FNSEA pour mettre en œuvre la baisse de l'usage des produits phytosanitaires dans l'agriculture française signeront, avant la fin du semestre, un contrat de solutions qui les engagera tant auprès des autorités que de la société civile, ont-il indiqué lundi 26 février au Salon de l'Agriculture.
"Nous avons souhaité dire que les agriculteurs ont entendu les sollicitations et vont répondre aux attentes sociétales fortement exprimées, même violemment parfois, en direction des agriculteurs et de leurs partenaires", a indiqué la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, lors d'une conférence de presse.
"Dire qu'on est addicts aux phytos est blessant", a-t-elle poursuivi. "Les agriculteurs ont besoin de solutions disponibles efficaces et compatibles avec l'économie de leur exploitation", et ils veulent en finir avec l'approche d'interdiction, explique Christiane Lambert. Ils ont donc choisi de s'inscrire collectivement dans une "trajectoire de progrès". Zéro résidu de pesticides : des ONG évoquent des labels « trompeurs » Cultures Les démarches « zéro résidu de pesticides » fleurissent.
Une tendance contre laquelle plusieurs ONG mettent en garde dans une tribune signée le 11 mars. Elles qualifient ces labels de « trompeurs », et recommandent les produits bio ou issus d'une agriculture qui réduit l'usage des pesticides. Par Gaelle Gaudin - Publié le 13/03/2018 à 11:43 Partager : Quinze associations* cosignent le 11 mars 2018 une tribune pour alerter les citoyens sur la démarche « zéro résidu » de pesticides. « En plus d’être inexact, cet affichage ne répond absolument pas aux enjeux globaux liés à la réduction de l’utilisation de ces molécules. . « Impossible de garantir le zéro résidu » Elles rappellent qu’il est impossible de garantir qu’un aliment ne contient aucun résidu (voir encadré). « Il est seulement possible de préciser qu’aucun des pesticides cherchés n’a été trouvé. » Et d’ajouter que les résultats d’analyse peuvent varier jusqu’à 50 % en fonction du laboratoire et des méthodes utilisées.
Sortie du glyphosate en trois ans : Nicolas Hulot évoque des « exceptions » « Je ne suis pas buté, si certains agriculteurs ne sont pas prêts, on envisagera des exceptions », explique le ministre de la transition écologique et solidaire au « JDD ». Le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, qui s’est battu en 2017 pour une sortie du glyphosate en trois ans, se dit prêt à envisager des « exceptions », dans un entretien à paraître dans le Journal du dimanche (JDD) du 25 février. « On est en train de recenser les alternatives qui existent et de leur donner les moyens de faire leurs preuves.
Mais je ne suis pas buté et personne ne doit être enfermé dans une impasse : si dans un secteur particulier ou une zone géographique, certains agriculteurs ne sont pas prêts en trois ans, on envisagera des exceptions », a fait savoir le ministre, qui ne se rendra pas au Salon de l’agriculture ouvert depuis samedi. « Mais si on arrive à se passer du glyphosate à 95 %, on aura réussi », a-t-il ajouté. Pas de visite au Salon de l’agriculture. Après l'échec du 1er, le 2ème plan du gouvernement pour réduire les pesticides. La feuille de route en préparation a pour but de « diminuer rapidement les substances les plus préoccupantes ». Le gouvernement a présenté, le 18 janvier, son plan d’action pour réduire la dépendance de l’agriculture française aux pesticides.
Le projet doit faire l’objet d’une concertation censée aboutir, à la fin du premier trimestre, à une feuille de route sur le sujet. Celle-ci repose sur quatre priorités : « Diminuer rapidement l’utilisation des substances les plus préoccupantes pour la santé et l’environnement », « renforcer la recherche sur les impacts des produits phytosanitaires sur les populations », « accompagner la recherche d’alternatives » pour le monde agricole et « renforcer le plan Ecophyto 2 ». Ce dernier a été lancé en 2015 en remplacement d’un premier programme Ecophyto, lancé en 2008 et qui devait conduire à une baisse de moitié du recours aux pesticides à l’horizon 2018.
Campagnes de surveillance. L’Union européenne renouvelle pour cinq ans la licence d’exploitation du glyphosate. L’Allemagne a voté pour la prolongation de l’utilisation de l’herbicide, alors que tout laissait à penser qu’elle s’abstiendrait. La France a voté contre. Après deux ans de négociations, les Etats membres de l’UE, réunis au sein d’un comité d’appel, ont voté lundi 27 novembre en faveur d’une nouvelle autorisation pour cinq ans du glyphosate, l’herbicide le plus utilisé au monde.
Suivez notre direct sur le vote des membres de l’UE Dans le détail, dix-huit pays ont voté en faveur de la proposition de l’exécutif européen, neuf s’y sont opposés et un pays s’est abstenu, permettant d’atteindre la majorité qualifiée requise. Comme elle l’avait annoncé, la France, qui préférait un renouvellement de trois ans, a voté contre la proposition de la Commission européenne. Lire aussi : Glyphosate : révélations sur les failles de l’expertise européenne « Tout convergeait vers une interdiction »
Glyphosate : révélations sur les failles de l’expertise européenne. Alors que l’Europe doit décider de sa réautorisation lundi 27 novembre, « Le Monde » raconte comment les agences officielles ont blanchi l’herbicide en recopiant les évaluations fournies par Monsanto. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Stéphane Foucart et Stéphane Horel Passé le dédale de passerelles et d’escalators, la salle « 2Q2 » est comble. En ce 11 octobre à Bruxelles, le Parlement européen accueille une matinée entière d’auditions. Le sujet, le glyphosate, dégage un parfum de scandale.
Le sort de l’ingrédient actif du Roundup, le désherbant best-seller de Monsanto, est suspendu à de laborieuses tractations entre la Commission européenne et les vingt-huit Etats membres. En septembre, la défiance a atteint son paroxysme. Or ces pages sont précisément celles qui innocentent le produit : ni toxique pour la reproduction, ni cancérogène, ni génotoxique – une capacité à endommager l’ADN qui peut entraîner des cancers.
La firme agrochimique a refusé l’invitation. Pourquoi la FNSEA est-elle accro au glyphosate. Glyphosate: encore une reculade de la Commission Européenne. 80 % des insectes volants ont disparu depuis 30 ans, une catastrophe écologique imminente est à craindre. La toxicité du Roundup connue de Mansonto depuis au moins 18 ans. Etats-Unis : l’administration Trump maintient sur le marché un pesticide dangereux. Non, les pesticides ne sont pas nécessaires pour nourrir la planète. Les experts européens blanchissent le glyphosate. La réduction des pesticides ne pèse pas sur la rentabilité des exploitations céréalières. 2017, année décisive pour les insecticides « tueurs d’abeilles »
L’extinction des pollinisateurs menace 1,4 milliard d’emplois, selon un rapport. Monsanto-Bayer : « C’est un empoisonneur qui achète un autre empoisonneur » Plus les agriculteurs polluent, plus ils touchent d’aides de l’Europe. Les pesticides triplent la mortalité des abeilles sauvages. Embarras autour d’un rapport explosif sur la nocivité des pesticides. Les agriculteurs, premières victimes des pesticides. Le glyphosate discrédite le système d'homologation européen. 23 juin : journée cruciale pour le Roundup de Mosanto. + 10% de pesticides en France par an. Tout comprendre aux pesticides néonicotinoïdes. Insecticides « tueurs d’abeilles » en forte hausse en France. En crise, Monsanto pourrait fusionner avec Bayer. Bayer-Monsanto : manger ou être mangé. L'avenir du Roundup de plus en plus compromis en Europe.