Quatre graphes qui démentent cinq idées reçues sur l’immigration. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Samuel Laurent et Gary Dagorn L’Insee a livré, mardi 13 octobre, une étude sur les flux migratoires entre 2006 et 2013.
Et elle bat en brèche un grand nombre de clichés qui peuplent le débat, récurrent, sur l’immigration en France. En voici quelques-uns : 1. « Réfugiés », « migrants » ou « clandestins » ? Les mots comptent. Comment faut-il appeler les personnes qui meurent par milliers, avalées, englouties dans le ventre de l’Atlantique ou de la Méditerranée ?
Comment faut-il appeler ceux qui à Calais rêvent de passer en Angleterre, partis de leur pays pour sauver leur peau ? Et ceux qui sont venus pour une vie meilleure tout simplement ? La question est parvenue jusqu’au médiateur de Radio France. En mai, il décrivait le sujet comme « sensible chez de nombreux auditeurs » et citait ceux d’entre eux qui lui avaient écrit.
Chez nos voisinsAilleurs, le débat sémantique existe aussi. Qui utilise encore le mot « clandestin » ? Comme toujours le choix des mots n’est pas anodin, et il se joue une bataille politique autour de l’emploi de chacun d’entre eux. Des réfugiés syriens sont escortés en sortant d’un bateau des garde-côtes grecs, après avoir été en mer pendant 8 heures, le 25 août 2015 à Lesbos (AFP PHOTO/ACHILLEAS ZAVALLIS) Mais pour une utilisation du mot « clandestin » dans cette dépêche, on en trouve : Réfugiés ou migrants ? L’Europe doit aider les Syriens en fuite. Cette séquence dessinée, passée plusieurs fois sous mes yeux sur les réseaux sociaux ces derniers jours, est le meilleur résumé de l’information du moment, réunissant par un lien logique deux « histoires » généralement traitées séparément.
Il faudrait juste en faire une deuxième version, selon les jours, avec Bachar al-Assad dans le rôle du tueur, après le nouveau bombardement d’un marché de Douma, dans la banlieue de Damas, dimanche, faisant 96 morts, principalement des civils selon les témoignages, et 240 blessés. Famille de réfugiés soulagée à son arrivée sur l’île grecque de Kos, le 18 août 2015 (LOUISA GOULIAMAKI/AFP) Au même moment, on apprend que plus de 20 000 « migrants » sont arrivés en Grèce au cours de la seule semaine écoulée, dont 82% sont Syriens. Soit, en sept jours, 50% de ceux qui sont arrivés dans le pays pendant toute l’année 2014.
Alors, migrants ou réfugiés ? Aucun rapport de cause à effet ? Quatre ans de guerre civile « Bruit de fond » de l’actualité. Demandeurs d’asile : la carte et les chiffres pour comprendre. En 2014, plus d’un demi-million de personnes ont déposé une demande d’asile dans l’Union européenne.
C’est deux fois plus qu’en 2011, selon les chiffres de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). 24 000 réfugiés en France, c’est beaucoup ou rien du tout ? Le chiffre est tombé : 24 000.
Pas un de plus, pas un de moins, la France accueillera 24 000 réfugiés supplémentaires au cours des deux prochaines années. François Hollande l’a annoncé lors de sa conférence de presse ce lundi matin, sans préciser les critères qui ont permis d’aboutir à ce chiffre. Il est alors légitime de se poser la question : et si cela avait été la moitié, ou le double, qu’est-ce que ça changerait ? Qu’est-ce que veut dire ce chiffre dans une crise migratoire dont on ne connaît pas les aboutissants ? Voici d’autres chiffres, à mettre en parallèle de ce « 24 000 », pour comprendre ce que ça peut bien signifier. Par rapport à la proposition de la Commission européenne Par rapport à la Commission européenne Le nombre de 24 000 est la part attribuée à la France des 120 000 réfugiés que la Commission européenne a décidé d’accueillir au sein des Etats membres. Par rapport au total de demandeurs d’asile en Europe Par rapport au total de demandeurs d’asile européens.
Réfugiés : il y a aussi ceux qui ne disent pas « bienvenue » Si on est pour que la France accueille des réfugiés, ça ne fait évidemment pas de nous des Bisounours.
A contrario, un petit quadra, grosse bedaine, dents toutes blanches et coupe au gel, refuse d’être assimilé à un facho parce qu’il est contre. Nous l’avons croisé samedi, juste avant la manifestation de soutien aux réfugiés à Paris à laquelle il n’a pas pris part. Il estime qu’on prend le problème à l’envers : Quota24 000 nouveaux réfugiés seront accueillis en France ces deux prochaines années dans le cadre du plan de la Commission européenne, a confirmé François Hollande ce lundi 7 septembre. Ce plan entend proposer la répartition entre les pays membres de 120 000 personnes ayant fui les zones de guerre. « En France, on ne sait pas accueillir, donc on accueille mal. Et pas plus compliqué aussi. Petit guide pratique pour venir en aide aux réfugiés.