Thomas Piketty : « Après le déni climatique, le déni inégalitaire » Chronique.
Après le déni climatique, aujourd’hui en perte de vitesse, au moins superficiellement, assisterait-on à la montée du déni inégalitaire ? C’est évident dans le cas du gouvernement français, dont toute l’action menée depuis 2017 semble guidée par l’idée que le pays souffrirait d’un excès d’égalité. D’où les cadeaux fiscaux aux plus fortunés du début de mandat. D’où également son incapacité à comprendre la demande de justice qui s’exprime dans le mouvement social actuel. Concrètement, un régime de retraite universel est possible, mais uniquement à la condition de tout faire pour améliorer les petites et moyennes retraites, quitte à demander un effort accru aux plus hauts salaires et patrimoines.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi En France, les inégalités sont reparties à la hausse Ce n’est pas en mettant toute notion de revenu ou de croissance à la poubelle que l’on va sauver l’environnement. Handicap : trouver un logement va relever de l'exploit. Enrichir les riches: la «théorie du ruissellement» n'existe pas, mais inspire des politiques inefficaces. C’est un argument économique qui a le mérite de convoquer des images claires : des rivières de billets qui coulent sur tout le monde, jusqu’aux pauvres.
Enfin, des rivières, restons calmes : il s’agirait plutôt de ruisseaux, puisque la théorie en question est dite du «ruissellement». Concrètement, elle avance que si l’on allège les impôts des riches, on les encouragera à investir dans les entreprises, ce qui conduira mécaniquement ces dernières à créer des emplois.
On a vu le «ruissellement» réapparaître ces derniers jours, non dans la bouche de ceux qui s’en réclament, puisqu’on va voir qu’ils sont peu nombreux à le faire, mais dans celle de personnes critiquant les dernières mesures fiscales décidées par l’exécutif. Parmi celles-ci figure en effet une modification de l’impôt sur la fortune (ISF), qui devrait désormais être cantonné aux biens immobiliers. Les valeurs mobilières, au premier rang desquelles les actions et les obligations, se retrouveront donc exemptées.
Frantz Durupt. La "théorie du ruissellement", fable des années 1980. Eloi Laurent, Xerfi Canal Le renouveau de l'Etat Providence. Rapport depense 2013. La loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes. Texte fondateur et emblématique du quinquennat de François Hollande, la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes aborde le sujet des inégalités dans toutes ses dimensions.
Elle comprend des mesures fortes pour améliorer le quotidien des femmes, faire progresser leurs droits et changer les mentalités (voir infra). Parce que les inégalités que connaissent les femmes sont innombrables, cette première loi-cadre pour les droits des femmes était indispensable. Ses mesures constituent un levier formidable pour améliorer le quotidien des femmes. Mais il ne suffit pas de faire voter des lois. Il faut aussi que chaque citoyenne, chaque citoyen, connaisse ses droits et puisse en bénéficier dans la vie de tous les jours. La loi du 4 août s’articule autour de cinq priorités Cette loi pose aussi de nouveaux enjeux : la place des pères dans l’éducation des enfants, les temps de la vie personnelle, le rôle et l’image des femmes dans les médias et dans la culture.
Redistribution et protection sociale. Quotas et discrimination positive.