Marseille : prix de l'immobilier par quartiers. Riches et pauvres à Marseille (2009) La fracture nord-sud, une menace pour toute la ville. Plusieurs études passionnantes sont venues ces dernières semaines éclairer la situation sociale de Marseille.
Et confirmer que les violences de la ville ne sont pas toutes physiques. Pour résumer la situation, un rapport publié fin décembre par l’OCDE peignait la métropole marseillaise comme «l’une des plus inégalitaires de France», ce qui risque de lui poser «des défis considérables pour la croissance soutenable du territoire». Les différences sont en train de s’accroître et de se concentrer un peu plus territorialement.
Les disparités sont nombreuses d’une ville à l’autre de l’agglomération. Dans Marseille, le Nord continue de plonger, le Sud d’être de plus en plus prospère, malgré quelques poches d’extrême pauvreté. Pour l’instant, ce n’est pas le chemin pris. Ilots bleus. Et la situation s’aggrave. Pour le chômage, même accroissement des écarts. Terreau. A ces écarts, l’étude du Compas permet d’ajouter un élément que l’on peine d’ordinaire à mesurer : le poids de la discrimination. Marseille, capitale des inégalités. «Marseille est une ville pauvre », se lamente Jean-Claude Gaudin encore plus souvent qu’il ne tente d’interdire l’espace public au Front de gauche.
La posture est confortable pour expliquer que l’on ne peut rien faire. Elle s’appuie sur une certaine réalité puisqu’il est un fait établi que le potentiel fiscal lié à l’activité économique est très faible : deux à trois fois moins élevé que dans les villes voisines. Paradoxalement, le port ne profite pas vraiment aux caisses de la ville ni même de la communauté urbaine. L’immense majorité des trafics (gaz, pétrole et conteneurs) sont localisés sur la zone de Fos et les industries d’aval (raffinage, pétrochimie, chimie) se trouvent autour de l’étang de Berre. Quant à la principale zone commerciale de la région, à Plan-de-Campagne, elle se trouve dans le périmètre de la communauté d’agglomération d’Aix-en-Provence.
Pourtant, en rester à ce demi-constat, comme le fait à dessein le maire de la ville, c’est tronquer la réalité. La villa, l'HLM et la dynamite. C'est un conte moderne, de ceux qui font rêver au temps de la flambée de l'immobilier.
Mouna et son mari voulaient un pavillon avec vue sur la mer. Il est maçon, elle est employée de mairie. Les voilà enfin installés avec leurs trois enfants, propriétaires d'une villa néoprovençale. Il y a une belle terrasse et un grand jardin, des oliviers nains dans les plates-bandes et un panorama sur la rade marseillaise? Sauf que la Méditerranée se découpe sur fond de barres HLM. "On s'est posé des questions avant d'acheter. L'affaire semble plus complexe. "Aujourd'hui, les gens sont mobilisés car ils prennent conscience du danger de démolition", explique Aleksander. Les premiers jalons de l'expropriation sont posés: "Une dizaine d'appartements ont été rachetés par la ville et murés", affirme Aleksander.
Guylaine IDOUX, correspondance à Marseille - Le Journal du Dimanche. Marseille, une ville très pauvre et très riche. Une étude réalisée par la Région Paca sur les disparités socio-spatiales du territoire a été présentée et commentée par Patrick Lacoste.
A partir d’une vue d’ensemble sur la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, puis d’un focus sur Marseille et ses quartiers, force est de constater que les inégalités s’additionnent et ne cessent de croître. Intervenants.