Cahier de Tendances N°12 : Parler à la génération #NoBullshit. Voici la 12ème édition de notre Cahier semestriel de Tendances sur l’évolution des médias et du journalisme, dédié aux jeunes, à une génération "on demand", habituée désormais à une nouvelle expérience de qualité dans sa manière de s'informer et de se divertir.
Comment rester pertinent et attrayant ? Quelles sont les clés de l’engagement et de la connexion émotionnelle ? Est-ce donc si difficile de produire des contenus et des oeuvres qui intéressent cette génération qui a grandi avec Internet et porte le monde dans sa poche, puis de les livrer là où ils vivent ? Avec de nombreux acteurs talentueux de cette mutation nous avons tenté de tracer quelques pistes, le plus souvent grâce à des exemples concrets, afin de voir comment mieux répondre aux nouveaux usages, qui demain seront dominants. Nous avons donc été observer ceux -- jeunes et vieux médias -- qui déjà tracent la route aux Etats-Unis, au Canada, en Europe et en Afrique. Très bonne lecture ! Comment parler à la « Génération No Bullshit » ? 7 conseils. Pourquoi la plupart des dirigeants de médias font-ils comme s’ils n’avaient pas d’ados à la maison ?
Demandez-leur donc si leurs enfants regardent la télé, écoutent la radio, lisent un journal, parcourent un magazine. La réponse est quasi toujours la même : « Heu… non ! Ils sont sur YouTube, Facebook, Snapchat, Instagram, Netflix, Spotify … ou un jeu vidéo », via smart phone ou ordi. Et pourtant ces dirigeants -- qui savent bien que leur monde change très vite – semblent continuer de privilégier leur audience vieillissante aux usages déclinants, en négligeant la génération montante, celle qui s’apprête à prendre les commandes, celle qui est déjà là.
Comme si une petite voix intérieure cynique, l’emportant sur l’indispensable lucidité, leur disait : « ça tiendra bien jusqu’à ma retraite ! Alors comment cet étrange aveuglement peut-il persister plus de 20 ans après l’arrivée du web et 10 ans après celle de l’iPhone ? Réflexe de repli sur le cœur de métier ? Ils ont entre 18 et 35 ans. Deloitte. Meetings* : des réunions productives avant, pendant, après. "Des jeunes salariés immatures et individualistes, vraiment?" J'intervenais ce matin lors d'une conférence sur "les jeunes, le travail et l'entreprise".
L'enquête BVA-BPI-L'Express menée à l'appui des débats montrait quelques résultats révélateurs d'une profonde incompréhension entre générations. A la question de savoir "quels qualificatifs caractérisent le mieux l'état d'esprit des jeunes dans leur travail, les "plus de 30 ans" répondent en premier "immature" (35%) et "individualiste" (34%). Outre une mauvaise images des jeunes, ces réponses traduisent une dangereuse incompréhension, par ceux qui sont aux manettes de notre société, des choix que font les jeunes et de leur attentes pour conduire leur vie.
En plaquant une grille de lecture du passé sur les réalités du monde d'aujourd'hui, ils se retrouvent à taxer "d'individualisme" un phénomène grandissant: les salariés des jeunes générations prennent de plus en plus le pouvoir sur leur propre vie professionnelle. De quoi mon avenir professionnel dépend-t-il le plus? La culture du « donnant-donnant » s’installe chez les salariés. Inquiets pour leur avenir et réfractaires aux fausses promesses, les salariés exigent désormais des garanties en contrepartie de leur engagement dans l’entreprise.
Génération X, génération Y, génération Z... Tous les 10 ou 15 ans, les directions des ressources humaines doivent intégrer une inconnue supplémentaire à l’équation managériale, du fait de l’arrivée sur le marché de nouvelles générations de salariés, porteuses d’aspirations et de valeurs propres. Depuis le début des années 2000, ce cycle générationnel se serait accéléré avec l’émergence de la fameuse « génération Y », née au début des années 1980 et soupçonnée, à tort ou à raison, d’avoir bouleversé les principes du management. De colloques en séminaires, DRH et managers n’ont eu de cesse de disséquer les aspirations de ces enfants gâtés, instables et débrouillards, élevés à la mode Dolto, nourris de marketing, adeptes du zapping et constamment branchés sur le réseau. Chaîne générationnelle Culture du contrat.