Philippe Meirieu : « Pour le symbolique, nous n’avons pas grand chose en magasin… » Cette jeune collègue, professeur des écoles débutante, vient d’être nommée dans une école de banlieue pour y effectuer un remplacement de quelques jours.
Elle apprend, en même temps que sa nomination, qu’elle va être inspectée dans les quarante-huit heures... Enthousiaste, cultivée, convaincue du caractère émancipateur des savoirs et de l’éducabilité de toutes et tous, elle sait que ce ne sera pas facile avec une classe qu’elle ne connaît pas et dans laquelle elle n’a pas pu mettre en place un minimum de rituels structurants. Les élèves vont la « tester », la pousser dans ses retranchements et n’hésiteront pas à la mettre en difficulté le jour de l’inspection : fini le temps, en effet, où les élèves se solidarisaient spontanément avec leur professeur à l’arrivée de « la hiérarchie » ! Mais, les choses vont mal se passer : à peine a-t-elle annoncé le thème de la leçon de biologie que les cris fusent : « On s’en fout M’dame de la reproduction des végétaux !
La raison destituée (3) Cf. Fatima moins bien notée que Marianne ? L'école française est-elle islamophobe ?
Le livre de François Durpaire et Béatrice Mabillon-Bonfils invite à poser la question. En s'appuyant sur des études nouvelles et des sondages qu'ils ont réalisés, les auteurs montrent que les stéréotypes contre les musulmans n'épargnent pas l'Ecole. Si les professeurs ne sont pas racistes, l'institution scolaire fonctionne comme un machine à éliminer les musulmans. "Il ya une islamophobie dans l'école qui est aussi de et par l'école", écrivent les auteurs.
Une situation qu'ils invitent à regarder en face pour que l'école puisse jouer tout son rôle pour une société inclusive. Pour ceux qui douteraient que l'Ecole joue au détriment des élèves musulmans, de nombreuses études viennent en apporter la démonstration. G Felouzis avait montré une ségrégation ethnique dans l'Ecole à partir de l'étude des prénoms de collégiens. Ces données sont confortées par les travaux réalisés par les auteurs ou répertoriés par eux. Immigration : Ce que la France a raté. Racisme : Quand Valls débranche...
Rappelons nous la petite phrase du premier ministre : " Expliquer, c'est déjà vouloir un peu excuser".
Béatrice Mabilon-Bonfils a-t-elle trop voulu expliquer ? Toujours est-il que le 23 mars les services du premier ministre ont interrompu de façon brutale la captation d'une conférence qu'elle donnait dans le cadre de la Semaine de lutte contre le racisme et l'antisémitisme à l'université de Metz. Ce que les services de M. Valls assument... Deux livres qui font débat Sous le titre "Fatima moins bien notée que Marianne", son intervention rendait compte du livre qu'elle a écrit, sous le même titre, avec François Durpaire et dont le Café pédagogique a redu compte. Mais Béatrice Mabilon-Bonfils est aussi co-auteure, avec Geneviève Zoïa, d'un autre livre sur la laïcité "à la française".
La laïcité doit-elle être repensée ? "La laïcité aujourd'hui c'est la peur de l'Autre !
" Alors que la consultation sur le nouvel enseignement de la morale laïque et civique va commencer, la laïcité semble faire l'unanimité dans le monde éducatif. Valeur fondatrice de l'école publique elle semble une vérité indéboulonnable. Pourtant pour Béatrice Mabilon-Bonfils, sociologue Université de Cergy-Pontoise, et Geneviève Zoïa, anthropologue Université de Montpellier, la laïcité est devenue un écran qui empêche de voir les élèves, lire le monde et penser l'avenir. Dans un ouvrage extrêmement percutant, les deux auteures dénoncent l'hypocrisie du discours officiel de l'Ecole qui parle de laïcité mais s'accommode très bien de la ségrégation ethnique dans ses établissements.
Ce mois ci les enseignants vont être consultés sur le s projets d'enseignement de la morale laique et civique. Le chef d'établissement pédagogue ? Qu'est ce qui définit le chef d'établissement aujourd'hui ?
D'où vient sa légitimité ? Quel est son rôle ? Comment le métier évolue-t-il ? Tous ces aspects des personnels de direction sont évoqués dans le petit livre que Jean-Yves Langanay consacre au "chef d'établissement pédagogue". Pourtant ,'ouvrage est tout sauf un guide administratif. "Réfléchir à l'identité professionnelle des chefs d'établissement aujourd'hui conduit immanquablement à interroger le couple pédagogue / manager". Pourquoi pédagogue ? En gros l'ouvrage comprend deux parties.
Pourquoi avoir choisi le terme de pédagogue ? Pourtant JY Langanay ne renie rien d'un engagement pour une évolution de l'école et un pilotage hardi. Un chef d'établissement diplomate ? L'ouvrage évoque la dotation horaire, les différents conseils (administration conseil de classe, conseils d'enseignement) que le chef d'établissement utilise pour faire passer ses choix pédagogique. François Jarraud J'ai hésité en effet.