Pratiques informationnelles informelles des adolescents(14 - 18 ans) sur le Web - Karine Aillerie. Voici comment les jeunes français consomment de l'information sur Facebook. Temps de lecture: 7 min Facebook est devenu un lieu central des activités culturelles, informationnelles et communicationnelles sur internet.
Au troisième trimestre 2016, d’après les chiffres communiqués par Facebook, il y aurait 30 millions d’utilisateurs actifs mensuels en France dont 24 millions sur le mobile (et 20 millions d’utilisateurs actifs quotidiens). De quoi encourager institutions, associations et médias à l’investir pour y promouvoir et y véhiculer les contenus qu’elles produisent. L’exposition à l’information peut y être volontaire (abonnements à des pages médias) ou accidentelle: un ami qui interagit avec un contenu d’actualité (like, partage, commentaire) et donc nous y expose dans notre fil d’actualités, ou alors un groupe auquel on est abonné qui va poster un contenu et/ou chercher à en discuter. L’information chez la jeunesse en difficulté: Facebook et petites vidéos. L’éveil du jeune citoyen par l’information est un débat récurrent. Mais quand on aborde ce thème, on réfléchit en général aux jeunes qui, par leur environnement social, familial et scolaire aspirent à suivre l’actualité et sont préparés à cette pratique culturelle.
On songe rarement à ceux qui sont le plus éloignés de la sphère de l’information généraliste, soit en raison de leurs difficultés scolaires, soit parce que le milieu dans lequel ils sont élevés n’est pas porteur ; on songe rarement aux jeunes qui risquent d’avoir un parcours semé d’embûches, qui seront presque tous orientés vers un métier manuel. Or ces adolescents et post-adolescents – entre 15% et 25% des jeunes selon les méthodes de calcul – forment le terreau de l’abstention électorale ou du vote d’extrême-droite (voir mon article du 16 décembre 2015, Le choc ou le breaking point), et les médias auraient un intérêt civique à toucher cette fraction délaissée des 16-25 ans.
Enjeux informationnels. Actes Sahut Francisco fake news. Enquête complotisme 2019 : les grands enseignements. Dans quelle mesure les Français adhérent-ils aux théories conspirationnistes diffusées dans le pays ? Quelles catégories de la population sont les plus concernées ? Après une première enquête inédite de la Fondation Jean-Jaurès et Conspiracy Watch en 2018, réalisée par l’Ifop, Rudy Reichstadt, membre de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès et directeur de Conspiracy Watch, présente les grands enseignements de la seconde vague.
I - Les grands enseignements II - Contexte III - Méthodologie La possibilité de ne pas se prononcer L’introduction de l’échelle de Bruder Une nouvelle batterie de dix énoncés conspirationnistes la mort de la princesse de Galles ; les « Illuminati » ; le « complot sioniste mondial » ; le contrôle « par la CIA » du trafic de drogue international ; l’idée que les billets de banques, les logos de marques célèbres ou des clips musicaux contiennent des « signes de complot » qui ne peuvent être compris que de quelques initiés. À suivre... L’évidence du complot : un défi à l’argumentation. Douter de tout pour ne plus douter du tout.
1Dans le prolongement des travaux menés en collaboration avec Emmanuelle Danblon (Danblon & Nicolas 2010, 2012), cet article se propose d’analyser certains mécanismes langagiers et argumentatifs saillants à l’œuvre dans ce qu’on appelle, par habitude, les « théories du complot ».
Grands récits ou historiettes, ces « théories » traduisent (et bien souvent trahissent) une certaine tournure de l’esprit qui, tout en affichant son objectivité absolue, s’attache à mettre en cohérence des événements épars prélevés çà et là dans la réalité observable. Elles intègrent ces événements à l’intérieur d’une trame narrative déterministe (mais non assumée comme telle) capable de leur donner du sens et de l’épaisseur ; capable, en somme, de les faire parler. Faits alternatifs, fake news, post-vérité… petit lexique de la crise de l’information. Théorie selon laquelle l'émotion et la croyance comptent désormais plus que les faits Post-truth, en anglais, fut le mot de l'année 2016, selon l'Oxford Dictionnary. Il se rapporte, explique la publication britannique, aux « circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d'influence sur l'opinion publique que ceux qui font appel à l'émotion ou aux croyances personnelles ».
L’enseignement de l’évaluation critique de l’information numérique. 1Post-vérité, théories du complot, fakes : l’usage récurrent de ces termes dans la sphère publique dit bien les inquiétudes fortes à l’égard des questions d’exactitude et de crédibilité de l’information.
Le poids politique des informations fausses ou volontairement biaisées a ainsi été souligné à l’occasion des dernières élections présidentielles américaines et françaises. Facebook et Google, jugées responsables de leur propagation, tentent de mettre en œuvre des systèmes de contrôle de ce type d’informations, ce qui, d’une certaine manière, témoigne d’un manque de confiance envers les capacités des citoyens à faire face par eux-mêmes à ce problème.