Des "Caucasiens" et des "Africains" à l'école: du racisme dans les neurosciences ? C’était aussi la rentrée, la semaine dernière, dans les établissements qui ont succédé à ce qu’on appelait hier les “IUFM”, et où se forment les futurs enseignants.
Une rentrée moins confidentielle et plus polémique que d’habitude, du côté du Master "Métiers de l'Enseignement, de l'Éducation et de la Formation", qui dépend de l’université Paris Descartes. En effet, la photo d’un support de cours projeté par la chercheuse en neurosciences Ania Aïte, mercredi 4 septembre, dans le cadre de la séance inaugurale de ce Master, a déclenché un tollé. Titre du document qui circule sur les réseaux sociaux, visuel à l’appui : “Comment le groupe d’appartenance influe t’il [SIC] sur notre capacité à prendre la perspective d’autrui au cours du développement ?”
Plus simplement, l’étude présentée consisterait à mesurer la capacité à se mettre à la place de l’autre. Selon l’âge que l’on a, mais aussi selon qu’on doive se mettre à la place d’un “Caucasien” ou d’un “Africain”. C’est illégal. Neurosciences à l'école : la controverse. Dominique Bucheton : Les gestes professionnels dans la classe. "Le métier d’enseignant est dans la tourmente.
Quel sens lui donner aujourd’hui dans une société qui affronte un choc violent de valeurs, de conflits sociaux, de transformations technologiques très rapides ? Quelles en sont les diverses responsabilités éducatives, citoyennes, écologiques, scientifiques ? Quelle éthique fonde les gestes professionnels des enseignants dans le quotidien de leur action ? " C'est tout une savoir sur l'Ecole que Dominique Bucheton, professeure à l'université de Montpellier, réunit dans un livre (Editions ESF Sciences humaines). L'ouvrage est à la fois une méthode d'analyse des gestes professionnels, une pensée sur l'Ecole et l'importance de l'éthique dans le métier enseignant.
Il y au moins quatre livres dans votre dernier ouvrage. C'est un cri d'alerte, un engagement politique, un désir d'ouvrir des perspectives aussi. Des sciences cognitives à la classe : Entretien avec Olivier Houdé. Les sciences cognitives frappent à la porte de la classe.
Mais les concepts et outils développés dans les laboratoires ont-ils une pertinence dans les classes ? Les enseignants s’interrogent sur les apports de la psychologie expérimentale et des neurosciences et sur la possible articulation entre les résultats scientifiques et les pratiques de classe. Suite à la semaine du cerveau, pour poursuivre cette exploration, nous avons interrogé Olivier Houdé, instituteur de formation initiale, professeur de psychologie à l’Université Paris Descartes, directeur du Laboratoire de Psychologie du Développement et de l’Éducation de l’enfant (LaPsyDÉ) et membre senior de l’Institut Universitaire de France. "L'enseignement repose toujours sur l'idée qu'il faut accumuler et activer des fonctions cognitives, et jamais sur l'idée de travailler sur les capacités d'inhibition. " (O.
Les sciences cognitives cherchent comment sauver l'Ecole. Comment rééduquer les enseignants pour qu'ils accèdent enfin aux vérités des sciences cognitives ?
Les 13 et 14 novembre, quelques centaines de responsables des Espe et cadres du système éducatif planchent, à la demande de la direction de l'enseignement scolaire (Dgesco), sur cette question. D'un coté il y a des chercheurs avides de transmettre ce qu'ils détiennent de savoir établi. De l'autre la machine éducative et sa formation. EntretienPEDAGOGIEK. Mémoire Caffa 2018 Lydie Carrara. Le scientisme contre les enfants. Connaissez vous Stanislas Dehaene ?
« Le Point » dans un récent numéro place son visage en couverture, le présente comme « le pape du cerveau » et lui consacre douze pages. Ses travaux « visent à enregistrer » les « capacités intellectuelles des enfants pour les comprendre ». Ce qui est dit en creux c'est que sans « preuve » par IRM et scanner, les travaux sur les apprentissages des enfants accumulés depuis des décennies n'ont pas de valeur scientifique, donc pas de valeur. Serait-ce le nouveau monde de Macron ? Voici quelques citations de cet interview. EntretienPEDAGOGIEK. Neuroéthique : l’humain n’est pas réductible à son cerveau. C.V. : Nous assistons également à une « invasion » des neurosciences dans de très nombreux domaines autres que médicaux : la justice, le marketing, l’éducation, les ressources humaines, la politique.
Cet essor est étroitement lié à l’émergence des techniques comme l'IRM, que certains utilisent déjà pour décrire la pensée, les émotions, les motivations, avec au-delà la perspective de maîtriser les processus de prise de décision qui guident nos choix et nos actions. Ils vont parfois jusqu'à attribuer aux neurosciences le pouvoir de décrire l’être humain dans son individualité, sa subjectivité, ses actions, sa vie privée et sociale. Or dans la réalité, les connaissances actuelles ne permettent pas de caractériser un individu ou son comportement par la simple observation de son cerveau, loin de là.
Une personne humaine n'est pas réductible à son cerveau. H. C. H. C. Aux Etats-Unis, des sociétés privées propose des examens d’imagerie cérébrale dans ces différents contextes non médicaux. Politique et neuroscience. La science et la politique ont rarement fait bon ménage.
Galilée abjurant sa thèse sur la rotation de la terre autour du soleil sous la menace de l’inquisition est devenu l’emblème d’une science soumise à l’autorité d’une théocratie. Trois siècles plus tard, à Moscou non plus à Rome mais toujours au sein d’un système où la politique se soumet à l’idéologie, Lyssenko, soutenu par Staline, promeut au rang de théorie officielle opposée à la « science bourgeoise » une théorie pseudo-scientifique sur l’hérédité. Du même coup, il fait interdire d’enseignement les travaux de Mendel sur le même sujet, travaux dont la validité est maintenant universellement reconnue. Les neurosciences au coeur de l'éducation? Il n'y a pas d'opposition entre le cerveau de l'enfant et son corps (...) le système limbique émotionnel est directement relié avec le cortex des apprentissages.
O.Houdé On n’aura jamais autant parlé des neurosciences et des « innovations » pédagogiques qui s’en inspirent que cette année. La multiplication des ouvrages de vulgarisation, leur succès, la création d’un Conseil scientifique de l’Education nationale avec le spécialiste le plus renommé, Stanislas Dehaene, à sa tête mais aussi les débats et controverses autour du sujet ont montré combien la "neuroéducation" avait le vent en poupe. Les neurosciences au coeur de l'éducation?