Quel avenir pour la France du 11 janvier? Les multiples manifestations d'hommage aux victimes des terroristes ont réveillé le sentiment républicain. Mais qu'est-ce que « l'esprit du 11 janvier »? Est-il le signe de l'unité nationale enfin retouvée ou le révélateur de fractures sociales? Après le recueillement, le temps est venu de passer du réflexe à la réflexion. Et de penser cet événement qui a à la fois ébranlé, unifié, divisé la société française et solidarisé l’Europe entière. - Penser l'événement, par Nicolas Truong.
Le 11 janvier divise. . - Des tabous sont enfin tombés, par Eric Deschavanne (philosophe), Serge Guérin (sociologue), Pierre-Henri Tavoillot, (philosophe) . - « La réponse des Français à ce crime est une prouesse », propos de Peter Sloterdijk (philosophe, professeur de philosophie et d’esthétique à la Hochschule für Gestaltung de Karlsruhe) recueillis par Nicolas Truong. . - La politique divise, le politique rassemble, par Francis Wolff, philosophe et professeur à l’École normale supérieure. Emmanuel Todd : "Le 11 janvier ? Un moment d'hystérie collective !" Sous le titre Qui est Charlie ? (Seuil), l'historien et démographe Emmanuel Todd publie un essai qui ne manque pas de faire réagir. L'ouvrage écrit en trente jours observe la composition sociogéographique des manifestants du 11 Janvier après les attentats contre Charlie Hebdo perpétrés par les frères Kouachi et contre l'Hyper Cacher par Amedy Coulibaly.
Pour l'essayiste de gauche, le 11 Janvier ne constitue pas une promotion de la laïcité et de la liberté d'expression, au contraire. "Lorsqu'on se réunit à quatre millions pour dire que caricaturer la religion des autres est un droit absolu - et même un devoir ! Pour le démographe, le monde populaire n'était pas, ce jour-là, Charlie. Pour l'historien, "on est obsédé par l'islam". "Todd s'est brouillé avec la réalité" Une position critiquée, notamment par le directeur de la rédaction de Libération, Laurent Joffrin, qui, dans un débat animé publié lundi, "conteste la méthode" de l'essayiste.
Attentat contre « Charlie Hebdo » : le récit d'une journée noire. Selon le parquet de Paris, sept personnes ont été placées en garde à vue mercredi soir dans le cadre de l'enquête sur l'attaque qui a visé la rédaction du journal satirique. La rédaction du journal satirique Charlie Hebdo a été la cible d'un attentat, mercredi 7 janvier en fin de matinée à Paris, qui a fait douze morts, dont huit journalistes. Les principaux suspects, deux frères, sont toujours en fuite, mais de premières interpellations ont eu lieu dans le cadre de l'enquête.
Voici les principaux éléments à notre connaissance. Suivez toutes les informations dans notre live Sept personnes en garde a vue, deux suspects en fuite Selon le parquet de Paris, sept personnes ont été placées en garde à vue mercredi dans le cadre de cette affaire. Invité de RTL jeudi matin, le premier ministre, Manuel Valls, a déclaré que les « individus étaient sans doute suivis mais il n'y a pas de risque zéro ». Jeudi après-midi, Bernard Cazeneuve était en cellule de crise à Beauvau. Q. › Accéder au portfolio. NON, le 11 janvier ne fut pas une imposture. Pour une fois Emmanuel Todd n’est pas à l’avant-garde. On le connaissait iconoclaste, rétif à toute pensée formatée, et voilà qu’il s’inscrit dans un registre archi-fréquenté. Voilà qu’il fait cortège, ou plutôt contre-cortège. En publiant un livre où il qualifie d’“imposture” les immenses manifestations du 11 janvier (“Qui est Charlie?” , Seuil), il confond la saine indignation publique et la récupération politique.
Il prête aussi main forte à un courant qui relativise à voix de plus en plus décomplexée les assassinats de janvier. “On a voulu voir dans les manifestations du 11 janvier un salutaire sursaut collectif. Ainsi parle Emmanuel Todd, dans une interview à "L'Observateur". Prenons dans l’ordre. En lisant Mediapart, le 12 janvier au matin, Emmanuel Todd aurait pu vérifier que sa “révélation” (quasiment du Claudel près du second pilier…) était observable à l’oeil nu et observée depuis longtemps. Oui la France est rongée par ses démons. 11 janvier : « Il a manqué quelque chose ce jour-là en France » Il est rare d’être soumis à des sentiments aussi contradictoires que ceux que l’on pouvait ressentir le 11 janvier dernier devant la force de ce qui se produisait dans l’espace public. Comment ne pas se laisser porter par l’élan qui entraînait une partie aussi importante de la population devant un événement tragique qui inspirait indignation et chagrin, mais aussi réunissait la foule dans ces sentiments ?
Mais comment faire taire la petite voix qui a murmuré dès ce moment et de façon insistante que tout cela sonnait faux ? Alors il faut bien tenter d’exprimer le malaise et espérer retrouver ceux avec lesquels on avait cru à une connivence, mais sur un accord plus subtil, plus difficile aussi, moins euphorique, plus exigeant. C’est qu’il n’y avait pas beaucoup d’autocritique dans l’unanimisme de ce dimanche historique. Toutes les personnalités politiques qui défilaient là, étaient des partisans convaincus de la démocratie, de la laïcité, de la liberté d’expression.
Réponse politique. Jean-Marie Le Pen appelle à voter Front National et déclare "Je suis Charlie Martel" après l'attentat de Charlie Hebdo. POLITIQUE - "Restez calme et votez Le Pen. " Voici le message publié sur le compte Twitter de Jean-Marie Le Pen ce vendredi 9 janvier à 14h37, alors que deux prises d'otages liées à l'attentat de Charlie Hebdo étaient toujours en cours.
Cet appel à voter Front national qui détourne la célèbre affiche "Keep Calm and Carry On" du gouvernement britannique en 1939 (destinée à relever le moral de l'opinion publique britannique en cas d'invasion) a été publié sur un compte tenu par Jean-Marie Le Pen et son secrétaire selon les informations du HuffPost. Un tweet immédiatement relayé et décrié sur le réseau social. "Récupération politique, manœuvre nauséabonde", "Quelle indécence", "Dans les moments difficiles il faut se taire et rentrer dans le rang de l'unité nationale", peut-on lire parmi les réponses au tweet du président d'honneur du Front national.
"Je ne suis pas Charlie, je suis Charlie Martel" "Charlie Martel"