Pourquoi condamnons-nous l'antisémitisme et pas l'islamophobie? A travers le monde, certains discours de haine sont interdits, d'autres sont autorisés voire défendus au nom de la liberté d'expression.
Le point de vue d'un journaliste américain. Les juifs ont trop d'influence sur la politique étrangère américaine. Les homosexuels sont trop débauchés. Les musulmans sont trop souvent des terroristes. Les noirs commettent trop de crimes. Ces récriminations sont bien mal formulées. Les libertariens, les conservateurs culturels ou les racistes s'insurgent depuis des années contre de telles législations. Les Américains aussi s'interrogent sur leur rapport à la liberté d'expression.
La volonté de lutter contre le racisme et les discriminations a, au moins depuis les années 1970, régi en France notre rapport à la liberté d'expression.
Depuis la loi Pleven (1972), la législation, qui réprime «la provocation à la discrimination, à la haine, ou à la violence», limite de fait la liberté d'expression. Et cette loi a été renforcée par les lois Gayssot (1990) et Taubira (2001). Un arsenal qui permet de censurer certains propos et a conduit la France à de nombreuses condamnations pour violation de la liberté d'expression par la Cour européenne des droits de l'Homme. Dans le cadre de cette réflexion, beaucoup s'interrogent: est-ce mieux aux Etats-Unis? Tunisie : Charlie Hebdo a fait reculer la liberté d’expression. La position de Rue89 Ce qu'écrit, non sans virulence, notre correspondant-blogueur en Tunisie, Thierry Brésillon, n'est pas la position de Rue89.
Selon nous, Charlie Hebdo, en publiant ces dessins, est dans son rôle : il est certes irresponsable, mais comme l'écrivait mercredi Pierre Haski, on ne demande pas à un journal satirique d'être « responsable ». Le sentiment de Thierry est partagé par de nombreux Français basés dans les pays musulmans. Nous avons ainsi reçu ce jeudi matin un message très similaire d'une Française à Alger, journaliste elle aussi, également en colère contre l'hebdo. Thierry comme elle, dans leur métier, prennent souvent des risques, au nom de la liberté d'expression. Vue de Tunisie, la publication de caricatures du Prophète par Charlie Hebdo ne pouvait arriver au pire moment. Qu’ont gagné l’art, la littérature et la liberté à cet humour de potache ? Il sera plus difficile pour nous, journalistes, de travailler sur le terrain. Criminaliser l’atteinte au sacré. Fini de rire. Reporters sans frontières: des petits traits pour une grande cause
"Le dessin permet d'aborder des idées profondes à travers des traits simples".
Pour avoir exprimé aussi simplement la profondeur de son opposition au régime tyrannique qui sévit à Damas, le caricaturiste syrien Ali FERZAT a été enlevé et torturé. Avant de le relâcher, ses tortionnaires n'ont pas manqué de lui écraser la main gauche, celle qui trace les traits, celle qui informe et dénonce. "Charlie Hebdo" n'aurait pas le droit d'exister en Israël. En Israël, une loi punit l'"offense aux sensibilités religieuses".
En Israël , une loi interdit de heurter les sensibilités religieuses : interview d' un dessinateur pour Courrier international, qui montre que la notion de liberté d'expression diffère selon les états et les cultures. Article de niveau facile, LP ou LT, LG. – fglettres
Résultat : un magazine comme Charlie Hebdo ne pourrait pas voir le jour dans notre pays, écrit le dessinateur Ido Amin.
Courrier international 13 janvier 2015 | Partager : Après la prise d'otage de l'Hyper Cacher dans laquelle quatre Juifs ont été tués par Amedy Coulibaly, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rappelé aux Juifs de France qu'Israël était "leur foyer" et a annoncé sa volonté d'encourager l'immigration de juifs français en Israël. "Mais si Wolinski [dont la mère état juive] était venu en Israël et avait ouvert un Charlie Hebdo ici, il aurait eu un problème", écrit le dessinateur israélien Ido Amin dans un texte publié par Haaretz. La presse américaine dénonce l'hypocrisie des restrictions françaises à la liberté d'expression. Temps de lecture: 4 min «Je suis troublé.»
C'est la réaction de l'humoriste Jon Stewart, «perdu» face à l'arrestation et au renvoi en correctionnelle, pour «apologie du terrorisme», de Dieudonné pour son post Facebook «Je me sens Charlie Coulibaly»: «C'est un post Facebook ignoble, mais c'est pour ça qu'on a inventé le bouton "unfriend", non?» «Arrêter quelqu'un pour avoir dit quelque chose quelques jours après une manifestation de soutien à la liberté d'expression –c'est un peu bizarre.»
Pour Jon Stewart et de nombreux journalistes et intellectuels américains –de gauche comme de droite–, les discours de haine sont mieux régulés et combattus dans le débat public d'idées que dans les tribunaux. Des peines trop lourdes? Dans un éditorial, le journal canadien Globe and Mail accuse le gouvernement français d'avoir été trop loin: «Est-ce que des adolescents provocateurs qui crient "Mort à Charlie" devraient vraiment être détenus et condamnés pour des délits de terrorisme?»
La récente publication de l’UNESCO sur la liberté d’expression sur l’Internet paraît en français. Le livre est d’abord paru en anglais l’année dernière, au cours d’un évènement auquel assistaient des représentants des États membres de l’UNESCO.
Cette étude, commandée par l’UNESCO et menée par le Pr William Dutton de l’Oxford Internet Institute, a été présentée à de nombreuses reprises dans le monde entier. Elle aborde en profondeur la situation complexe de la liberté d’expression sur l’Internet, et constitue un outil de référence pour informer et stimuler le débat actuel sur les tendances mondiales qui ont façonné la liberté d’expression sur l’Internet. A travers une méta-analyse du filtrage sur l’Internet, l’étude démontre que l’on assiste à une hausse du filtrage et de la réglementation du contenu, qui proviennent non seulement des organisations gouvernementales pour des raisons politiques, mais aussi d’entreprises privées ou de familles à des fins commerciales ou morales. <- retour vers Actualités.
Les ciseaux aiguisés de la censure chinoise. Les armes des journalistes – Superbe campagne pour la liberté d’expression. « Information is ammunition » (l’information est une arme), une superbe campagne pour la liberté d’expression et la défense des journalistes, imaginée par l’agence Juniper Park et l’organisation CJFE (Canadian Journalists for Free Expression).
Des images qui transforment les outils du journaliste, appareil photo, trépied, objectif, caméra ou micro, en fusil, pistolet ou même lance-roquettes… Images © CJFE / via.