Un long hiver républicain. Commençons donc par dire que du geste du tueur et du tueur lui-même, mieux vaut ne rien dire, mieux vaut commencer par ne rien dire plutôt que participer au concours d’adjectifs et de superlatifs qui vaut ce que valent tous les concours de crachats et dont l’unique objet, au fond, est de se proclamer inconditionnellement républicain – ceci dans un contexte où, au contraire, ce qui importerait avant tout, du point de vue de la pensée, de la politique comme de la morale, ce serait de prendre le large et de ne pas être républicain du tout – aux conditions de ce que la meute et ceux qui l’inspirent ont fait de ce terme.
Vous êtes un républicain – une républicaine équipé-e d’états d’âmes. La meute et ses chefs adorent ça – ça assure le show. Iceberg, voile et jambon : à propos d’un éditorial de Charlie Hebdo. Ça commence en douceur, mais ne craignez rien, ça va aller crescendo.
Depuis une semaine, les spécialistes essaient de comprendre les raisons des attentats de Bruxelles. Une police défaillante ? Un communautarisme débridé ? Virginie Despentes : “Les hommes nous rappellent qui commande, et comment” Après les attentats, l’écrivaine réagit.
C’est comme un avant-goût. Cette guerre que tous – toutes tendances politiques toutes religions toutes communautés – semblent appeler depuis quelque temps de toutes leurs forces, cette guerre a ce goût-là. Celui des morts avec qui on prenait un café il y a trois jours. "Charlie Hebdo", la mémoire et l’histoire. D'aucuns appelleront cela un «hasard du calendrier».
Deux essais consacrés à «Charlie Hebdo» ont été publiés à huit jours d'intervalle: «Mohicans», de Denis Robert (Julliard), et «C’était Charlie», de Philippe Val (Grasset). La question n'est pas ici, comme ont pu déjà le faire quelques médias, d'établir une comparaison entre le livre de Robert et celui de Val. Il s'agit de montrer que l'exemple de «Charlie Hebdo» est particulièrement édifiant quant aux débats relatifs à l'histoire et à la mémoire. Si Philippe Val se proclame dépositaire de la «mémoire de "Charlie"», Denis Robert s'est efforcé de mener une enquête journalistique en travaillant sur l'histoire du journal.
De quoi « Je suis Charlie » est-il le nom ? Une infographie démontre que Charlie Hebdo n'était pas "obsédé" par l'islam. Depuis 2007, quels ont été les différents thèmes des Unes de Charlie Hebdo ?
Une infographie répond à cette question. “C’est reparti !” Soyez libres, c’est un ordre, par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, février 2015) Chacun le redoutait, mais nul n’imaginait que le drame surviendrait ainsi : vendredi 9 janvier, le footballeur de Montpellier Abdelhamid El-Kaoutari ne porte pas le maillot « Je suis Charlie » lors de l’échauffement préparatoire au match contre l’Olympique de Marseille.
Aussitôt, les réseaux sociaux crépitent. Invité le dimanche sur Canal Plus, l’entraîneur Rolland Courbis est sommé de s’expliquer. Le lendemain, la polémique enfle : trois joueurs de Valenciennes n’acceptent de revêtir le fameux maillot qu’à condition d’escamoter le « je suis » sous un bout de Scotch. Sur le plateau d’« Afterfoot », une émission-phare de RMC, le ton monte. « On se bat depuis une semaine pour la liberté d’expression, explique l’animateur Gilbert Brisbois, laissons-les s’exprimer et attendons leurs explications. » Furieux, le journaliste Daniel Riolo enchaîne : « … la liberté d’expression qui va être l’argument de tous les abrutis pour sortir toutes les bêtises ». Charlie Hebdo : être aimé par des cons, c'est dur, être haï par des amis, c'est pire.
Ça faisait longtemps que Charlie Hebdo ne faisait plus rire, aujourd’hui il fait pleurer. Il est minuit moins le quart dans le siècle.
Nous sommes à un point de bascule historique sur l’islamophobie et le déchaînement du racisme en France et plus largement en Europe. La lecture simplifiée à l’extrême par les médias de cette journée du 7 janviers 2015 va se résumer et s’imprimer dans de nombreux cerveaux « par l’attaque meurtrière contre un journal « de Gauche » par des Musulmans. Cela va déstabiliser et retourner des positionnements politiques. Charlie Hebdo », pas raciste ? Si vous le dites… - Olivier Cyran.
Post-scriptum 11 janvier 2015 : à tous ceux qui estiment que cet article serait une validation a priori de l’attaque terroriste ignoble contre Charlie hebdo (ils l’auraient bien cherché), la rédaction d’Article11 adresse un vigoureux bras d’honneur.
Charognards ! Frédéric Lordon : Charlie à tout prix. Ce texte est tiré d’une intervention à la soirée « La dissidence, pas le silence !
», organisée par le journal Fakir à la Bourse du travail à Paris le 12 janvier 2015. Lorsque le pouvoir de transfiguration de la mort, ce rituel social qui commande l’éloge des disparus, se joint à la puissance d’une émotion commune à l’échelle de la société tout entière, il est à craindre que ce soit la clarté des idées qui passe un mauvais moment. Schlomo Sand : « Je ne suis pas Charlie » Précision pour les charlistes, non-charlistes, anti-charlistes, réductionnistes, simplificatistes et tutti-quantistes, publier un texte n'a jamais signifié un accord total avec ce texte. mardi 13 janvier 2015 par Shlomo Sand site de l'UJFP Rien ne peut justifier un assassinat, a fortiori le meurtre de masse commis de sang-froid.
« Il faut écouter ceux qui disent “Je ne suis pas Charlie”» Malgré ses désaccords passés avec le journal satirique sur son traitement de l’islam, Abdelkrim Branine, rédacteur en chef de Beur FM, a témoigné dès mercredi son soutien à Charlie Hebdo. Quelques heures après le drame, il a participé à une soirée « contre la haine, pour la liberté », organisée au siège de Mediapart. Se définissant comme musulman à la tête d’un média laïc dont une part importante du public est de culture musulmane, il disait alors toutefois craindre le risque d’amalgame visant les musulmans.
Vendredi soir, l’animateur de l’émission « Les Z’informés » s’indignait sur Twitter, à propos de la marchedu 11 janvier, de « la plus grande récupération politique de l'histoire de l'humanité ». Noam Chomsky : We Are All – Fill in the Blank. The world reacted with horror to the murderous attack on the French satirical journal Charlie Hebdo. In the New York Times, veteran Europe correspondent Steven Erlanger graphically described the immediate aftermath, what many call France’s 9/11, as “a day of sirens, helicopters in the air, frantic news bulletins; of police cordons and anxious crowds; of young children led away from schools to safety.
It was a day, like the previous two, of blood and horror in and around Paris.” The enormous outcry worldwide was accompanied by reflection about the deeper roots of the atrocity. “Many Perceive a Clash of Civilizations,” a New York Times headline read. The reaction of horror and revulsion about the crime is justified, as is the search for deeper roots, as long as we keep some principles firmly in mind. And the chants should also express condemnation for violence and terror. Erlanger vividly describes the scene of horror. There was an official justification. I Will Grieve. I Will Laugh. But I Am Not Charlie. I am a satirical writer. On my good days, I find comedy in the contradictions of daily life, using humor to illuminate larger points about race, class, and the undeniable musical genius of Justin Bieber. So when I heard about last week’s tragic murders at the French satirical weekly Charlie Hebdo, my first reaction was: Oh God, don't let this be real.
Don't let this disgusting, heartbreaking thing be real. And please don't let this inevitable tragic backlash to Charlie Hebdo be real either. Which led to my second reaction: Wait. As I saw many of my Facebook friends (and even more of my Facebook enemies) taking up the hashtag #JeSuisCharlie, I wondered, Do we really know who we’re claiming solidarity with? "Je ne suis pas Charlie. Et croyez-moi, je suis aussi triste que vous." "Je ne suis pas descendu parmi la foule. " Un @sinaute exprime, dans le forum de discussion de la dernière chronique de Daniel Schneidermann, son malaise vis-à-vis de "l'union nationale" suite aux attaques meurtrières qui ont visé Charlie Hebdo. En cause, la "dérive islamophobe" du journal et de cette gauche "Onfray/Charlie/Fourest laïcarde".
Gros malaise. A-t-on le droit de ne pas aimer Charlie Hebdo. On l'accuse de verser des larmes de crocodile. Le dessinateur italien Vauro (bien connu des lecteurs de Courrier international) s'est retrouvé du jour au lendemain montré du doigt, considéré comme persona non grata dans le concert des condoléances à l’égard des victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo. On lui reproche de pleurer Charlie et d'avoir, dans le même temps, eu quelque réserve quant à la position éditoriale de l'hebdomadaire.
Understanding the socio-political context of Charlie Hebdo cartoons. On Charlie Hebdo: A letter to my British friends. Dear friends,